FLASHBACK 14 : PROCÈS
Rémi conduisit Bélial à la Cour. Ils regardèrent le planning des procès pour trouver la salle.
Légalement, un mineur devait être accompagné par un adulte lorsqu'il témoignait. Rémi avait demandé des nouvelles de sa mère à Bélial pour qu'elle puisse l'accompagner. Il lui avait simplement répondu qu'elle était morte. Le médecin avait alors demander s'il avait des amis proches de la famille susceptibles de pouvoir l'accompagner. Sans fioritures ni justifications, Bélial avait répondu par la négative. Alors Rémi se porta garant (avec l'accord du jeune homme et de l'hôpital) pour l'accompagner.
Ils arrivèrent devant la salle. Un policier en uniforme contrôla la convocation de Bélial et l'invita à s'asseoir sur les bancs de devant.
Il flâna un peu dans la salle de procès avant d'atteindre le banc sur lequel il devait s'installer. La salle était haute de plafond, surmonté d'une magnifique coupole en verre. La pièce était en marbre et les bancs en bois précieux. De l'olivier, à moins que ce ne soit du chêne ou du noyer.
La salle s'emplissait doucement de curieux venus assister aux procès. Bélial, enfin assis, ne se lassait pas de tout ce luxe qui l'entourait. Il regardait les gens arriver, tous très bien habillés. Puis d'autres prenaient place sur l'estrade principale, celle avec de petites loges. Elle était divisée en trois parties : une centrale, dans laquelle un vieil homme d'une soixantaine d'année consultait un gros dossier en tenant distraitement ses lunettes d'une main et jouant avec les pages de l'autre ; deux autres plus petites et de même taille et dans l'une desquelles Nino arrivait, bien habillé mais menotté et tirer par un garde. Il était accompagné d'un autre homme d'âge moyen, qui tenait lui aussi un gros dossier, similaire à celui de juge.
Chronos arriva peut de temps après. Il était lui aussi vêtu très élégamment et se faisait accompagné par une vieille harpie qui lui servirait d'avocate. Elle lui glissa à l'oreille : « si votre fils donne un témoignage que vous approuvez et que l'accusé approuve, la cour n'y verras probablement pas d'objection et vous n'aurez pas besoin de mes services. » Chronos hocha la tête et alla s'installer dans sa loge. Le juge relava alors la tête, ferma son dossier et demanda le silence.
Le procès allait commencer.
- Monsieur Chronos Minokasirama, ici le plaignant, lança le juge. Jurez vous ici de dire la vérité et uniquement la vérité ?
- Oui, répondit Chronos.
- Monsieur Nino Pascalora, jurez vous ici de dire la vérité et uniquement la vérité ?
- Oui, je le jure, répondit Nino.
- Alors la séance peut commencer ! enonca le juge. Monsieur Minokasirama, pouvez-vous expliquer à la Cour le motif de ce procès ?
- Je me suis réveillé aux alentours de huit heures, il y a plus d'une semaine maintenant. Comme d'habitude. Normalement, Bélial, mon fils est plus matinal que moi et a pour habitude, serviable comme il est, de préparer le petit déjeuner. Mais il n'y était pas. Alors je suis monté dans sa chambre pour voir s'il dormait encore, ou s'il faisait ses devoirs, comme cela arrive parfois. Mon fils est très travailleur, ça ne m'aurait pas étonné. Mais il n'y était pas non plus. J'ai remarqué que son lit était défait et que sa fenêtre était ouverte. Il y avait également des morceau de verres dans la chambre et la fenêtre était cassée.
- Ce sera tout ? demanda le juge.
- Oui, lâcha Chronos qui feintait d'être au bord des larmes tant l'émotion devait avoir été forte.
- Qu'avez vous à dire pour votre défense ? poursuivit le juge à l'intention de Nino.
- Je n'ai pas kidnappé cet enfant, expliqua le vieillard. Il est venu de lui même car je lui avais promis une surprise. Je lui avais fait promettre d'en parler à son père, au moins lui dire qu'il sortait. Il est passé me voir tôt le matin. Vers huit heures il était devant ma porte. Puis nous avons discuté toute la journée. Nous n'avons pas vu le temps passé et je lui ai proposé de rester dormir. Il a accepté, il était sensé rentrer le lendemain matin. Mais le soir, il s'est ouvert les veines pour une raison qui m'échappe. Je l'ai alors amené à l'hôpital le plus proche. J'ai payé la pension en cash avec mes économies que je gardais dans un coffre, chez moi.
- Vous avez fini ? interrogea le juge.
- Oui, répondit Nino.
- Bien, continua le juge. Bélial Minokasira , venez s'il vous plaît.
Bélial vint et s'installa dans la loge où était son père.
- Jurez vous ici de dire la vérité et uniquement la vérité ?
- Oui, lâcha le jeune homme.
C'était compliqué. Il allait devoir improviser une version qui confirmait et les dires de Nino et ceux de son père. Il se lança :
- Il est vrai que je suis parti tôt. Je n'avais pas prévenu mon père de ma sortie car j'avais oublié. Et je suis passé par la fenêtre par excitation pure et simple. Après j'ai lancé un cailloux contre ma vitre. Je voulais repasser par ma fenêtre lorsque je rentrerais pour plus d'adrénaline. Je pensais pas que ça prendrait des proportions pareilles. Ensuite je suis allé chez Nino. Il m'a donné mon cadeau et nous avons discuté toute la journée. Quand j'ai voulu rentrer, il était tard. Alors Nino m'a gentiment proposé de rester dormir. Quand j'ai voulu aller prendre ma douche, j'ai voulu me scarifier, comme je le fais d'habitude. Pour m'amuser. Mais je me suis coupé trop fort et j'ai failli mourir.
- C'est fini ? questionna le juge.
- Oui, souffla Bélial en affichant un faux air contrit.
- Des questions ? interrogea le juge à l'intention des avocats des deux partis.
Les avocats n'objectèrent pas.
- Alors la séance est levée.
Tout le monde sortit de la salle.
A la sortie, le mécène (qui avait assisté au procès) alla parler à Chronos. Il lui dit qu'il sortirait Bélial de sa misère s'il acceptait que Chronos fasse entrer son fils dans son harem. Chronos accepta en échange d'une coquette somme d'argent.
De son côté, Bélial pu repartir avec Nino.
Le vieillard avait eut un arrangement avec son nouveau mécène, Richard De Succubus. Nino avait expliqué la situation à son mécène et il avait accepté de l'aider.
Ce dernier devait prétendre faire entrer Bélial dans son harem (ce qui légalement était possible, mais il n'était pas attiré par les enfants, c'était une simple excuse) pour en fait le laisser aux côtés de Nino.
Tous les deux, Nino et Bélial, étaient désormais les protégés de la famille De Succubus, des nobles très influents dans la Capitale. Tous deux allaient prochainement faire leur entrée dans la haute société.
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