25; Callie
A U P A R A V A N T
J'OBSERVE LES CADAVRES d'un oeil mauvais. Une chose est certaine : ça commence à sentir la charogne. C'est bien la première fois de ma vie que je vois un cadavre et ça reste une expérience assez troublante. Je me demande bien comment mon frère peut songer à aller étudier en médecine légale et à se consacrer corps et âme à des personnes mortes. En voyant ces gens morts, baignant dans leur sang, je ne peux envisager cela. Cependant, j'ai une certaine perversion à regarder, trop curieuse et chamboulée pour regarder autre part.
J'essuie les quelques larmes qui reposent encore sur mes joues, puis m'approche de Reese qui est assis à l'opposée de la pièce, le regard vitreux. Une fois que j'avais réussi à le calmer, un peu, je m'étais empressée d'aller lui laver les mains et de lui faire changer de vêtements. Ce sang le rendait malade, ça se voyait. Il n'était pas question qu'il en soit couvert, ça ne lui aurait fait aucun bien. Je l'ai donc aidé à se changer, puis je l'ai entraîné à l'écart des corps. J'ai lu quelque part que lorsqu'une personne est en état de choc, il vaut mieux l'entraîner dos à la cause de son stress. Ça a semblé le calmer au début, mais il est toujours autant sous le choc. Son corps tremble de partout et lorsque je lui ai pris la main tout à l'heure, elle était froide comme de la glace. Au moins, il a arrêté de pleurer et c'est une très bonne chose.
Je m'agenouille face à Reese, plantant mes yeux dans les siens. En premier lieu, il évite complètement mon regard, mais il finit par céder et ses yeux rencontrent alors les miens. Nous restons une minute où deux, là, à nous dévisager comme de parfaits imbéciles. Ni lui ni moi n'osons parler. C'est seulement lorsque le silence devient trop insupportable que Reese le rompt :
« Qu'est-ce que j'ai fait... Oh mon Dieu, qu'est-ce que j'ai fait... »
Il ne cesse de répéter ces paroles, me brisant le coeur à chaque fois qu'ils les prononcent. J'ai envie de pleurer, de me rouler en boule dans un coin de la maison et oublier que tout ceci s'est passé. Seulement, je ne peux oublier ce qui vient de se passer. Je dois rester forte. Je dois rester forte pour Reese. Il en a grandement besoin. Si j'avais su que tout ceci allait arriver... Non, inutile de penser à cela maintenant. Ce qui est fait est fait. Nous ne pouvons pas retourner en arrière. C'est impossible de changer le cours de choses.
Je regarde attentivement les mains de Reese. Au niveau des jointures, c'est strié de minuscules cicatrices qui laissent croire à une violente décision de la part de mon copain. J'ai rarement vu Reese autant en colère, autant à la limite de ses capacités, pour ne pas dire jamais. C'est quelqu'un d'optimiste qui, malgré ce que son père lui fait subir, n'a jamais exprimé autant de colère face à une personne. Reese est loin d'être comme son géniteur. Il n'est pas violent. Non, bien sûr qu'il n'est pas violent !
Je me sens stupide, horriblement stupide. Je n'ai pas su voir que Reese avait atteint le fond, qu'il avait atteint le maximum de ce qu'il était capable d'enduré. J'aurais dû comprendre. J'aurais dû voir qu'il était comme une espèce de bombe à retardement, menaçant d'exploser d'un instant à l'autre. Et je m'en veux pour ça.
« - Reese, écoute-moi. Nous devons... Nous ne pouvons pas rester assis à ne rien faire, tu comprends ? Nous devons agir.
- Qu'est-ce que tu veux dire ? murmure mon copain.
- Nous sommes sur une scène de crime. Tout ce qui se trouve dans ce salon t'accuse de meurtre. Il y a ton ADN partout dans la pièce. Nous ne pouvons laisser les choses telles qu'elles sont. Ils sauront que c'est toi.
- Callie, j'ai tué quelqu'un. On mérite de m'envoyer en prison.
- NON ! je m'exclame. Non, je ne laisserai pas une chose pareille t'arriver. La police croira que tu as également tué ta soeur et ta mère... Tu passeras le reste de tes jours en prison, tu comprends ?
- Ça m'est égal, bon sang ! rétorque Reese.
- Pas moi ! J'ai besoin de toi, Reese. Si jamais... Si jamais tu en venais à passer ta vie en prison, je ne pourrais me le pardonner. Tu ne mérites pas ça.
- Est-ce que tu me hais ?
- Non, bien sûr que non. Malgré tout ce que tu as fait, je... Je t'aime. Je t'aime, tu entends ?
- Moi aussi. » murmure-t-il, si faiblement que je peine à l'entendre.
Quelques larmes roulent sur mes joues, mais Reese s'empresse de les essuyer avec son pouce. Il reste là à me contempler, le silence s'immisçant de nouveau entre nous. Je sais que je ne pourrai pas garder Reese auprès de moi dans cette situation, mais je ne me le pardonnerais pas s'il en venait à croupir en prison pour le reste de sa vie.
« - Je leur dirai la vérité, ils comprendront.
- Reese ! Nous sommes complice de meurtre ! Ils ne comprendront pas.
- Alors, quoi ? On garde le secret éternellement, en se demandant chaque jour s'ils découvriront quoi que ce soit ? On va se lever le matin en se disant que c'est peut-être bien la dernière fois qu'on se lève dans notre propre lit ? Ce n'est pas une vie ça, Calliope !
- Eh bien, c'est tout ce qu'il nous reste. »
Reese passe une main dans ses cheveux, tout en réfléchissant aux solutions qui s'imposent à nous. Je vois bien que dans quelques minutes, il arrêtera ses recherches comme je l'ai fait et qu'il comprendra qu'il ne nous reste plus d'autres solutions. Je n'aurais jamais cru me retrouver dans une situation comme celle-ci, avec un énorme dilemme sur les épaules. Voilà, que c'est en train d'arriver. Le destin a vraiment décidé de nous mener la vie difficile, il n'y a pas de doutes. Nous pouvons dire adieu à cette belle vie paisible que nous avions toujours imaginé. Rien de tout ça ne nous arrivera. Nos vies sont destinés à être un enchaînement de regrets et de mauvaises décisions.
Mon petit ami finit par planter son regard dans le mien. En le rencontrant, je comprends immédiatement qu'il a compris ce que j'ai compris. C'est malheureux, mais ni lui ni moi n'avons de meilleure solution.
« - Nous devons brûler la maison, je suggère.
- Euh, pardon ?
- Si nous brûlons la maison, le feu détruira tout ce qu'ils rencontrent sur son passage. Ça devrait éliminer le plus d'indices possibles. Si ça se trouve, c'est notre meilleure chance de s'en sortir indemne.
- En effet, ça se tient. Comment s'y prend-on ?
- Avec du feu.
- Sans blague ! Je croyais que ça se faisait avec de l'eau, plaisante-t-il.
- Reese, je le réprimande.
- D'accord, tu as raison. C'est le mauvais moment pour employer mon sarcasme.
- Tu as tout compris, je rétorque. As-tu de l'essence ?
- Si j'ai de... Attends, quoi ? »
Il me regarde, cherchant à comprendre ce que je veux dire par là. Reese McDonough n'est pas stupide, mais seulement chamboulée. Son corps tout entier tremble encore sous l'effet de l'émotion. Si ça se trouve, son coeur bat toujours plus vite que la moyenne. Il est pâle comme un linge, encore un peu sous le choc. C'est normal qu'il ne comprenne pas immédiatement ce que je veux dire et je fais de mon mieux pour rester calme. Après tout, je me suis promise de rester forte. Je ne peux pas me permettre de céder devant Reese, sinon son cerveau assimilera que la situation va vraiment mal (ce qui est un peu le cas) et ce n'est probablement pas la meilleure chose pour sa santé mentale en ce moment. En restant forte, je prouve à Reese qu'il reste encore une chance de s'en sortir. J'ai toujours été de nature pessimiste et je ne crois pas avoir la chance de me sortir de ce bordel, mais la moindre des choses que je peux faire pour Reese c'est de lui donner l'illusion que oui, il y a de l'espoir. Après tout, on dit que l'espoir est plus fort que la peur. Il n'y a plus qu'à espérer que ce soit vrai.
Reese passe une main dans ses cheveux, tandis que je l'aide à se relever. Il titube une fois debout, son équilibre encore débalancé, mais se reprend vite en main.
« - L'essence est inflammable. Si nous en répandons un peu partout dans la maison, celle-ci risque de s'enflammer plus vite et de brûler davantage d'indices.
- D'accord, j'ai compris. Je crois qu'il y en a dans la remise.
- Parfait. Oh, et j'ai également besoin d'un briquet. » je dis.
Reese part en titubant, à le recherche de ce dont j'ai besoin. Il lui faut une bonne dizaine de minutes avant de réapparaître avec le nécessaire. Lorsqu'il franchit la porte du salon, je remarque qu'il évite de regarder là où se trouve les corps de sa famille décimée. Je peux le comprendre. Depuis que je suis entrée dans la pièce et que je l'ai surpris à tabasser son père, j'ai de la difficulté avec tout ça. Reese et moi continuons d'agir comme nous agissions auparavant. Tout ça, parce que ça nous semble irréel. J'ai l'impression d'être dans un cauchemar dans lequel mon petit ami a assassiné son père à mains nus d'une violence que je ne lui avais jamais vu auparavant. C'est justement comme un cauchemar. Au final, on fini toujours par se réveiller pas vrai ? Reese et moi avons cette impression de flotter dans l'irréel, tant la situation que nous vivons est hors du commun. Soyons honnêtes, combien d'adolescents vivront une chose pareille dans leur vie ? Pas beaucoup.
J'ai beaucoup de difficulté à assimiler que rien de tout ça n'est un mauvais rêve. C'est bien en train d'arriver. Ce n'est pas une série télé, où les personnages vivent une situation dans le genre et puis, on éteint la télévision et on va se coucher, oubliant complètement ce que ça nous faisait de voir ces gens dans le trouble. Non, c'est la réalité. Personne n'éteindra la télévision, personne n'ira se coucher, personne n'oubliera ce qui vient de se passer. C'est ça que mon cerveau a de la difficulté à assimiler. En ce moment, je me contente d'agir, au lieu de penser aux conséquences que ça m'apportera dans le futur. J'agis comme je me dois d'agir, même si cela va à l'encontre de tous les principes fondamentaux auxquels je m'étais référée ces dernières années. Un jour ou l'autre, la réalité finira bien par nous rattraper et nous serons obligés de vivre avec ce que nous avons fait sur la conscience. Et ça, j'ai bien peur que personne ne peut le comprendre tant qu'on ne vit pas une chose pareille.
Reese s'approche de moi, un bidon d'essence dans une main et un briquet dans l'autre. Il s'assoit près de moi, nos jambes se touchant. J'aimerais pouvoir dire que tout est comme avant, mais ce n'est pas le cas. Reese n'ose pas me toucher ou faire le moindre mouvement dans ma direction. Il doit avoir peur que je le rejette ou pire, que j'ai peur de lui après ce qui vient de se passer. Je n'ai pas peur de Reese, j'en serais incapable. La personne que j'ai vu tabasser Alexander McDonough avec une telle rage et une telle violence n'était pas Reese, c'était un garçon qui avait accumulé de la colère toute sa vie et qui finissait enfin par exploser.
« - J'aimerais pouvoir tout oublier, je murmure.
- Moi aussi.
- On est foutu, pas vrai ?
- On est foutu. » confirme Reese.
Je ne dis rien, il ne dit rien. Le temps presse, mais ni lui ni moi ne sommes presser. Nous savons que c'est le début d'une nouvelle ère entre lui et moi. Rien ne sera plus jamais comme avant. Je continuerai de l'aimer, mais cette nuit restera toujours gravée dans nos mémoires, nous empêchant de profiter de la vie au maximum.
« - Reese, tu dois me promettre quelque chose.
- Quoi donc ?
- Lorsque la maison se mettra à brûler, je veux que tu te mettes à courir. Je veux que tu coures aussi vite que tu le peux, comme si ta vie en dépendait, je lui ordonne.
- Mais...
- Tu n'auras qu'à partir en direction des rosiers, d'accord ? Il n'est pas question que tu te retournes avant d'être rendu de l'autre côté. Je... Une fois là-bas, tu iras où tu veux. Promets-moi seulement que tu t'en iras le plus loin possible. Je veux que tu t'éloignes le plus possible de cette ville de merde, tu comprends ?
- Et qu'en est-il de toi, Callie ? Tu y as pensé ? Je n'ai pas envie que tu payes pour mes erreurs, remarque mon copain, la douleur se lisant dans son regard.
- Je vais me débrouiller. Personne ne me soupçonnera d'avoir mis les pieds ici, mais toi... En voyant qu'il manque le corps du cadet McDonough, ils se diront probablement que tu as pris la fuite, que tu as échappé de justesse aux flammes et que tu as disparu dans la nature. Et si... Et s'ils en venaient à croire que tu es responsable, tu serais déjà bien loin.
- Calliope, je ne peux pas te laisser ici. Je t'ai promis que je ne quitterai pas Green Lake sans toi, tu t'en souviens ? Je ne peux pas te faire une chose pareille, proteste Reese.
- Pourtant, tu le feras. T'as compris, Reese ? Je veux que tu quittes cette ville et que tu n'y mettes plus jamais les pieds. »
La douleur se lit aisément dans le visage de Reese McDonough, mais je ne peux retirer ce que j'ai dit. Peut-être y suis-je aller un peu fort, mais il s'agit d'une question de vie ou de mort. Je n'arriverais pas à vivre en sachant que Reese est derrière les barreaux. Je préfère qu'il soit loin de moi, loin de cette ville, mais qu'il soit en sécurité. C'est tout ce que je peux demander dans une situation pareille.
« - Promets-le moi, Reese. Je t'en supplie, promets-le moi.
- C'est d'accord. Je... Je te le promets. »
Je dépose un baiser sur ses lèvres, alors qu'il finit de prononcer ses paroles. Ce n'est supposé qu'être un rapide baiser, mais comme ce contact nous avait manqué à tous les deux, ils s'intensifient bien assez vite. Je passe ma main dans ses cheveux bruns foncés, alors que sa main caresse ma pommette. Le baiser me réchauffe le coeur, me faisant presque oublier l'espace d'un instant le crime que nous venons de commettre. Ni lui ni moi n'avons envie de mettre un terme à ce moment, mais pourtant il le faut. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes que je mets fin au baiser, sachant qu'il est grand temps de se mettre à l'ouvrage. Le temps presse et nous avons tendance à l'oublier.
Je jette un coup d'oeil à la lumière de cuir que j'ai au poignet. Reese me l'avait offerte au début de notre relation. C'est quelque chose de tout simple, mais pourtant j'y ai toujours accordé une grande importance. Sans trop réfléchir, je la détache de mon poignet et je la tends à Reese. Ce-dernier hausse un sourcil, mais ne dit rien.
« - Pour te souvenir de moi, je murmure.
- Comment pourrais-je t'oublier, Calliope ? »
Je souris faiblement, sans pour autant lui donner de réponse. Reese noue la lanière de cuir à son poignet avec une grande précaution.
« Au boulot ! Nous avons une maison à brûler. »
Le reste est assez vague, mais je me souviens que nous avons répandu l'essence dans toutes les pièces de la maison, de peur que le feu ne soit pas assez vorace pour détruire toutes les preuves présentes. Nous avons eu besoin de trois bidons d'essence pour en inonder la demeure des McDonough et, heureusement, nous en avions suffisamment. J'ai vu la lueur dans les yeux de Reese au moment où il répandait le combustible dans les pièces de sa maison. C'était un mélange de tristesse et de soulagement comme s'il disait adieu à de mauvais souvenirs, mais qu'il avait de la difficulté à faire de même avec les meilleures. Croyez-le ou non, mais Reese à quand même vécu de bonnes choses dans cette maison. Il a tout de même grandi à l'intérieur de ces murs et il est certain qu'un attachement s'est créé au fil des années.
Maintenant, nous voilà, plantés dans le jardin de la demeure des McDonough, prêt à y mettre le feu. Comme nous sommes à une distance raisonnable, j'ai décidé que j'allais y lancer le briquet. Reese devra partir à ce moment là en direction de la minuscule forêt de rosiers. Avant de quitter la maison, nous lui avons préparé un sac où il y a des vêtements de rechange, ainsi que de la nourriture et un peu d'argent pour s'en sortir dans les mois à venir.
Sa main est dans la mienne et nous profitons de chaque instant, sachant que dans quelques minutes Reese ne sera plus là. Je ravale quelques sanglots. Je ne peux pas pleurer, pas maintenant. Je dois rester forte.
Je dois rester forte.
« Je dois te dire quelque chose. » m'informe Reese.
Il me fait pivoter face à lui, histoire que mes yeux rencontrent les siens. Ses beaux yeux bleus... Dans quelques minutes, ils ne sauront plus qu'un vague souvenir.
« Tu es la seule personne que j'ai aimé et tu resteras la seule personne que j'aimerai. Calliope, je t'aime tellement. Cette fois-ci, il n'est pas question que tu m'interrompes, d'accord ? »
Il ri légèrement, une main posée sur ma joue.
« - Je n'ai jamais été aussi heureux de ma vie qu'à tes côtés. Malgré tout ce que mon père me faisait endurer, tu étais là pour moi. Cette pensée m'a toujours donné le courage de continuer. Tu étais là pour m'écouter, peut importe la situation. Et t'avoir avec moi, ça comptait énormément. Je ne t'ai jamais remercié pour ça, mais sache que je t'en suis éternellement reconnaissant. Et je suis horriblement désolée que tu sois impliquée dans cette histoire, tu ne le mérites pas.
- Toi aussi, tu ne le mérites pas.
- La vie fait mal les choses, tu ne trouves pas ? »
Là, c'en est trop pour moi. Je sens quelques larmes couler et rouler le long de mes joues. Reese s'empresse de les essuyer, l'air désolé.
« Hé, ne pleure pas. Crois-moi, ce n'est pas un adieu. C'est un au revoir. »
Il m'embrasse doucement, mais cette fois, le baiser dure moins longtemps que le précédent. Je m'écarte de lui, sachant qu'il est grand temps. J'ouvre le briquet qui s'allume instantanément et jette un coup d'oeil à Reese. Il hoche la tête. Il est prêt, tout comme je le suis. Sans perdre une seconde de plus, je lance la briquet sur la maison imbibée d'essence autant de l'intérieur que de l'extérieur et les flammes partent d'elles-mêmes. Il ne faut qu'une fraction de seconde pour que les flammes atteignent la même hauteur que moi. La chaleur m'étouffe immédiatement. Sentant le danger imminent, Reese m'agrippe par le bras et me tire dans sa direction. Il me relâche lorsque nous sommes arrivés à une distance raisonnable. Il devrait déjà être parti, loin de moi et de tout ce bordel. Pourtant, il est encore là. Il pose un dernier baiser sur mes lèvres et se penche pour me murmurer quelque chose à l'oreille.
« Nous nous retrouverons, Calliope. Ce n'est pas une promesse, c'est une certitude. » murmure-t-il.
Ses yeux trahissent ses regrets, alors qu'il s'éloigne peu à peu de moi. Bien trop tôt, il s'enfonce dans l'obscurité de la nuit. J'essaie de mémoriser son visage, ses yeux, ses lèvres... Dans quelques minutes, les souvenirs remplaceront le présent. Comme la mémoire semble prendre un malin plaisir à nous faire gober n'importe quoi, j'ai bien peur d'oublier les traits de son beau visage. Certes, j'aimerais bien tout oublier. J'aimerais bien tout oublier, sauf le garçon que j'aime. Reese McDonough, ou le garçon qui a volé mon coeur, ne quittera pas mes pensées de sitôt.
Dans l'instant qui suit, il court en direction des rosiers.
Sans un regard en arrière.
✖️
Salut ! Ça va bien ? :)
C'est le troisième chapitre cette semaine et je dois dire que je suis assez fière de moi ahah.
En tout cas, c'est bel et bien le dernier chapitre flashback du soir de l'incendie. J'espère que vous avez apprécié ! N'hésitez pas à me faire part de votre opinion, ça compte beaucoup pour moi.
D'ailleurs la fin approche affreusement vite, alors restez à l'affût !
marianne.
p.s- c'est seulement maintenant que je réalise que publier le plus de chapitres possibles la semaine où on a deux (ou trois) exams, c'est une mauvaise idée.
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