12; Callie
JE SUIS ANGOISSÉE. Les mains sur le volant de la voiture de mon père, je fais de mon mieux pour garder mon calme. J'ai eu toute la semaine pour me faire à l'idée que j'allais devoir confronter Reese et pourtant, mon cœur bat anormalement vite et mes mains sont moites. Que vais-je bien pouvoir lui dire ? Devrais-je lui parler de son amitié de longue date avec Charles ? Ou bien devrais-je lui souffler un mot ou deux sur sa famille ? J'aimerais mieux éviter de lui parler de sa sœur et de tout ces garçons qu'elle ramenait dans sa chambre une fois la nuit tombée, et de son père froid et distant envers son unique fils. Peut-être voudrait-il en savoir plus sur notre relation ? Maintenant qu'il sait, je suis exposée à toute sorte de question.
Jordan est assise sur le siège passager et semble désespérée par les choix de programme radio. Ma sœur est ma couverture, en quelque sorte. Mon père ferait un AVC s'il apprenait que je vais me retrouver seule avec Reese. Non pas que mon père le prend pour un fou dangereux, seulement il croit fortement que je pourrais retomber dans une phase "mon-petit-ami-a-disparu-alors-je-déprime-à-fond". Il a peur que je sois déçu du nouveau Reese. Oui, il est amnésique, mais il n'a pas changé pour autant. C'est toujours Reese McDonough.
Alors, j'ai fait croire à mon père que j'allais aider Jordan à étudier pour son examen d'algèbre dans un chouette endroit. Ma sœur a accepté de jouer le jeu simplement parce qu'elle sait qu'un jour je n'aurai pas le choix de lui rendre son service. Oui, on pourrait dire que Jordan Miller est une sacrée opportuniste.
« - Tu y vas maintenant ou quoi ? me demande ma sœur, visiblement impatiente.
- Oui... Oui. Je t'assure que ça ne sera pas très long. Une demi-heure au maximum.
- C'est Reese, Callie. Ça prendra beaucoup plus de temps. Enfin, c'est mon avis.
- Eh bien, on s'en fiche de ton avis. » je rétorque.
Je défais ma ceinture de sécurité sous l'expression ennuyée de ma sœur cadette.
« - Tu vas me laisser les clés de la voiture, au moins ? me demande-t-elle en haussant les sourcils.
- Non.
- Callie ! J'ai seulement quatorze ans. Comment tu veux que je parte avec cette bagnole ? Je ne sais pas conduire.
- C'est drôle, mais j'ai l'impression que tu trouverais un moyen.
- Oh, ça va. C'est seulement pour la radio. » me supplie-t-elle.
Tout en soupirant, je lui tends les clés. Je ne fais pas confiance à Jordan, loin de là. Seulement, je veux qu'elle me fiche la paix. Elle pourrait m'énerver pendant des semaines avec cette histoire et elle trouverait facilement le moyen de se venger. Je connais très bien Jordan.
« Au fait, Riley va venir à Green Lake la semaine prochaine. » m'informe-t-elle.
Riley, mon frère. Riley, mon sauveur. Il est le seul qui trouvera le moyen de me faire oublier le retour de Reese et les événements le suivant. Mon frère aîné sait écouter les gens et leur remonter le moral. Voilà pourquoi Riley est la personne qu'il me faut en ce moment.
« - J'aimerais que Riley soit là plus souvent, je murmure.
- Eh bien, si nous n'avions pas déménager à Green Lake et que maman et papa étaient toujours ensemble, nous le verrions à tous les jours. Mais bon, ce n'est pas comme si c'était de ta faute, me répond Jordan sur un ton de reproche.
- Arrête avec ça ! Ça fait un bail que tu me reproches la même chose. T'en as pas marre ?
- Tu as gâché notre vie. Comment veux-tu que je te pardonne ? s'exclame-t-elle, contrariée.
- Ok, c'est bon. J'en ai assez entendu ! » je crache avant de claquer la portière.
Je tourne les talons et me dirige vers l'entrée du Café & Books, d'un pas pressé sachant que j'ai plusieurs minutes de retard. Je suis toujours fâchée contre les agissements de ma stupide sœur. Jordan ne peut s'empêcher d'être rancunière et je déteste ça. Je n'ai fais que ce que je croyais être juste. Ça aurait fini par se savoir de toute manière. Ce n'était qu'une question de temps. Elle devrait pourtant le comprendre !
Lorsque j'entre dans le café, j'y trouve immédiatement Reese. Il est assis à une table à l'autre bout de la pièce dans un recoin isolé du reste. Il semble vouloir se la jouer discret, mais on voit bien que ça ne marche pas. Les quelques clients du Café & Books le dévisagent et murmurent entre eux. Ce n'était pas très judicieux de se rencontrer en public, sachant que toute la ville est fascinée par le mystérieux cas de Reese McDonough.
Néanmoins, je me dirige vers mon ex-petit ami. Je m'assois face à lui, le cœur battant toujours de manière irrégulière. Reese me dévisage au moment où il m'aperçoit. Décidément, mes quelques minutes de retard l'ont persuadées que je ne viendrais pas.
« - J'ai cru que tu ne viendrais pas, murmure-t-il comme s'il lisait dans mes pensées.
- Je sais. Je suis là, maintenant. »
Je retire mon manteau et le laisse retomber sur le dossier de ma chaise. Reese me fixe constamment, un peu comme si le reste ne l'importe pas.
« - Je t'ai commandé un café, au fait.
- Merci, je réponds.
- Je peux t'assurer que le café déchire ici. »
Je souris à cette mention.
« Ouais, tu adorais venir ici autrefois. » je lui confie.
Le visage de Reese s'illumine aussitôt. C'est bizarre de faire face à quelqu'un que vous avez aimé et avec qui vous avez vécu tant de chose, mais qui ne se souvient pas de vous. C'est un peu comme si j'avais fait un long rêve dans lequel j'étais la copine du fameux Reese McDonough et que je venais tout juste de me réveiller.
Je me racle la gorge, n'ayant pas de temps à perdre. Je suis consciente que ma sœur est seule dans la voiture et qu'elle pourrait faire un tas de trucs débiles. Ça ne m'étonnerait même pas que la bagnole ait disparu à mon retour.
« - J'imagine que tu as des questions. Alors, je t'écoute.
- Neuf mois... C'est long. On devait bien s'aimer toi et moi. Comment nous sommes-nous rencontrés ? me demande-t-il à ma grande surprise.
- Je croyais que tu voulais que je te parle de toi, pas de notre relation.
- Notre relation devait faire partie de moi, alors je crois que c'est important que j'en sache plus. »
Voyant que je fuis son regard, Reese s'empresse de reprendre d'une voix plus posée :
« - Callie, je suis vraiment désolé. Ça doit être terrible pour toi. Tu espérais revoir ton copain et maintenant tu te retrouves coincé avec un abruti amnésique.
- Tu n'es pas un abruti, Reese. Ne t'excuses pas pour des choses que tu ne peux pas contrôler, je le corrige.
- Je comprendrais si tu voulais me gifler, tu sais, dit le garçon aux yeux bleus, un sourire en coin.
- Mais pourquoi voudrais-je te gifler ? »
Il hausse les épaules.
« Parce que c'est ce que les filles font dans les films lorsque leur mec fait quelque chose qui n'est pas très... chouette. »
J'aimerais lui répéter qu'il n'y est pour rien, mais les mots me restent coincés au fond de la gorge. Je bois donc une gorgée de mon café encore fumant. Le liquide me brûle la langue, mais je n'en fais rien.
Je repose ma tasse sur la table et fixe Reese qui attend toujours une réponse à sa question. Après une profonde inspiration, je décide de me lancer :
« Nous nous sommes officiellement rencontrés... »
Je me mets alors à lui expliquer notre rencontre en détail. Mon ex-petit copain boit quasiment mes paroles, absorbé par le récit. J'évite de parler du fait que je rougissais comme une idiote, mais je lui fait tout de même part de mes impressions à son sujet. Il semble surpris lorsque je lui parle de sa certaine notoriété au sein de l'école. Il n'a donc pas remarqué à quel point tout le monde semble si content de le revoir en vie ? S'il se présentait à la mairie de Green Lake dans quelques années, tout le monde serait prêt à l'appuyer, y compris le maire sortant. Alors que si c'était moi, je passerais tout simplement pour une idiote. Une seule personne m'appuierait : mon père, bien entendu. Et seulement parce qu'il aurait pitié de moi.
« Alors c'est vrai ce que tout le monde dit. J'étais vraiment un type bien ? » me demande Reese.
J'ai comme l'impression de ne pas être la première à qui on pose cette question.
Reese était un type bien. Cependant, ce n'était pas le type bien dont tout le monde parle. Il n'y a que moi qui semble le voir de cette manière et c'est seulement parce que j'ai vu toute les facettes de Reese, auparavant.
« - Charles m'a dit que je faisais parti de l'équipe de rugby. C'est seulement pour ça que j'étais à ce point apprécié ?
- Non, pas du tout. Tu étais aussi le fils du chef de l'entreprise la plus réputée de Green Lake, je l'informe.
- Trop génial. » rétorque-t-il, sarcastique.
Je retiens un sourire, même si cette tâche s'avère extrêmement difficile. Reese a toujours réussi à me faire sourire facilement, malgré tout ce qui pouvait arriver. Il y avait cette énergie qui émanait de lui et ce sourire qui était à tomber. Non, on ne pouvait pas avoir une conversation normale avec Reese sans sourire.
« Tu n'étais pas très fan de mon père, n'est-ce-pas ? » devine-t-il.
Je soupire, évitant alors son regard. En jetant un coup d'œil aux alentours, je remarque que les clients du Café & Books semblent avoir oubliés la présence de Reese McDonough. Ils ont la tête dans leur journal ou discutent avec les quelques serveurs. Tant mieux. Je ne souhaite pas avoir droit à une vague de ragots au sujet de ma rencontre avec Reese.
Et puis, Reese qui veut en savoir plus sur son père... Non, je n'aime pas ça.
« - Ton père était un homme froid et peu attentionné... Tu le disais toi-même. Tu passais si peu de temps avec lui que c'était presque un inconnu à tes yeux, j'explique en essayant de paraître à l'aise.
- Oh. Je... Et ma mère ? Elle était comment ?
- Elle t'aimait beaucoup. Je t'assure, c'était une femme super. »
Reese ne semble pas convaincu pour autant. J'aimerais pouvoir argumenter davantage et lui donner toutes les raisons qui font que Mme McDonough était différente du père de Reese, mais j'ai la gorge sèche. Mon pouls s'accélère, alors que Reese se met à parler de son café. Je voudrais tellement retourner chez moi et me rouler dans mes couvertures jusqu'à trouver le sommeil. Au lieu de quoi, je serre les dents et je m'agrippe férocement à la table.
Tu es capable, Callie. Tu es forte.
Je ferme les yeux et inspire. Je dois me calmer, sinon je peux dire bonjour aux rumeurs.
« Hé, Calliope. Ça va ? »
Sa voix me détend, de même que lorsque qu'il pose sa main sur la mienne. Normalement, j'aurais tendance à me dégager, mais il s'agit de Reese. Autrefois, ce geste m'aurait paru si normal... Maintenant, j'ai l'impression qu'il s'agit d'un vestige du passé ; d'un vestige de notre relation.
Et puis, je rencontre ses beaux yeux bleus. Cela ne prend qu'une fraction de seconde avant que je ne plonge dans mes souvenirs du passé.
• •
A U P A R A V A N T
Reese me tient la main. J'imagine que c'est une formule de politesse puisque je suis sa cavalière. Nous avons beaucoup discuté ces derniers temps et ma gêne s'est dissipée en sa compagnie. Cependant, ça ne m'a pas empêché d'être stressée pour le bal d'automne. Ça me semble toujours aussi surréel d'aller au bal en compagnie de Reese McDonough, le mec dont tout le monde parle. Il m'a peut-être invité seulement pour bien paraître ou pour faire comme tout ces crétins qui espèrent avoir droit à des vacances en Angleterre.
Je jette un coup d'œil à mon cavalier qui discute avec ses camarades de l'équipe de rugby, sa main toujours dans la mienne. Il remarque que je le fixe et m'adresse un bref clin d'œil.
Non, Reese n'est pas un opportuniste. C'est vraiment quelqu'un de bien. Comment en douter ?
« Ça te dit de danser ? » me demande Reese après avoir salué ses camarades.
La piste de danse est pratiquement déserte, seuls quelques professeurs s'y sont risqués. Les élèves préfèrent se tenir près du buffet et discuter entre eux. D'une certaine manière, je peux comprendre : la musique est franchement nulle. Néanmoins, j'adresse un sourire à Reese.
« - Pourquoi pas ! Mais, je te préviens : je danse comme un pied.
- Alors, nous serons deux, dit-il en se dirigeant vers la piste.
- Tu ne sais pas danser ? Un gars comme toi ?
- Je croyais que nous en avions fini avec les techniques de drague, Calliope. » se moque Reese en souriant.
Le Dj fait alors passer une vieille chanson disco. Mon cavalier m'attire sur la piste de danse, un sourire jusqu'aux oreilles.
« C'est ma chanson ! Allez, viens Calliope. C'est le meilleur moment pour se ridiculiser ! » s'exclame-t-il.
Je souris à mon tour, alors qu'il se met à sauter sur place comme il le ferait dans une boîte de nuit. Ses mouvements ne s'accordent pas du tout avec la musique, mais il n'en reste pas moins hilarant. Les professeurs qui sont déjà sur la piste de danse l'applaudissent pour l'encourager à continuer, amusés par la situation. Certains professeurs se décident même à l'imiter. J'éclate de rire, tandis que Reese me fait signe de le rejoindre. Je retire mes talons hauts et le rejoint sur la piste de danse, essayant du mieux que je peux d'imiter ses mouvements. Il m'attrape alors le bras et me fait tournoyer. À ce moment même, j'oublie tous les gens qui nous entourent. Le reste du monde n'existe plus. Il n'y a que moi et Reese. Il n'y a que lui et moi dansant sur de la vieille musique disco, dans le gymnase pourri d'une école. Les autres élèves n'existent plus. Ils ne sont plus là à nous dévisager. Les professeurs ne tourbillonnent plus autour de nous.
Il n'y a que lui et moi.
Reese cesse de me faire tournoyer. C'est alors que je reprends mes esprits et découvre que tous les autres élèves se sont rassemblés autour de nous et dansent tout aussi follement. La plupart des filles ont retiré leurs chaussures et frottent leur corps à celui de leur cavalier. On pourrait croire que Reese aurait tendance à jeter un coup d'œil à toutes ces filles en robe de soirée, mais il ne regarde que moi. Une drôle de sensation s'empare alors de moi. Je me sens confiante, je me sens normale. Et surtout, j'ai l'impression d'avoir ma place dans le lot. Il n'y a pas de meilleure sensation que celle-ci.
C'est alors que Reese arrête de danser au milieu de toute cette mêlée, tandis que je continue, emportée par la musique. Il me fixe pendant de nombreuses minutes, jusqu'à ce que je lui demande :
« Tu abandonnes déjà, McDonough ? »
Il m'adresse un sourire en coin.
« - Tu devrais savoir que je n'abandonne jamais, Calliope.
- Ah bon ? je questionne en me la jouant innocente.
- J'atteins toujours mon objectif. Je viens tout juste d'en atteindre deux, d'ailleurs.
- Ah ouais ? Lesquels ?
- Le premier étant de me ridiculiser sur la piste de danse et le deuxième étant de te montrer à quel point tu as ta place ici. »
Le rouge me monte aux joues, alors que j'arrête de danser. Reese m'attire près de lui.
« Tu as plutôt bien réussi. » je murmure en coinçant une mèche rebelle derrière mon oreille.
Mon cavalier me serre la main. Je suis certaine d'avoir les mains moites, mais Reese ne fait aucune remarque. Autour de nous, le bal s'anime. De nouvelles personnes font leur apparition sur la piste de danse, chacun essayant d'imiter la technique du cadet McDonough. Tout le monde semble s'amuser, y compris les professeurs qui ont l'habitude d'être hyper sérieux. C'est alors que j'en ai la certitude : Reese McDonough apporte la joie partout où il va.
Seule une personne ne semble pas apprécier la fête : une petite blonde aux airs supérieurs. Si je ne me trompe pas, il s'agit d'une cousine éloignée de Reese. Moira McDonough, je crois. J'ai l'impression qu'elle sort tout droit d'un film américain où elle incarne la peste. Cependant, quelque chose cloche. Ce n'est pas Reese qu'elle fixe amèrement, c'est moi. Enfin, je crois.
Je décide de ne pas m'attarder sur son cas et reporte mon attention sur mon cavalier. Il me sourit toujours, fidèle à ses habitudes.
Un nouveau morceau se met à jouer. Cette fois-ci, il s'agit d'une vieille chanson rock.
« - Ça te dit de te ridiculiser à nouveau Reese ? je demande.
- J'adorerais. »
Il se met alors à danser de manière aussi étrange que tout à l'heure. Sans hésiter, je l'imite. Reese ne me fait pas tournoyer, mais j'ai tout de même l'impression d'avoir ma place au milieu de tout ces gens. Mon cavalier me regarde tout en dansant, nos mains toujours liées. Nous enchaînons sur le même rythme pour encore deux autres chansons. Après cela, j'informe Reese que je vais prendre une pause en raison de la chaleur que diffuse tout ces corps si proches l'un de l'autre. Reese acquiesce et insiste pour prendre une pause lui aussi.
« - Il fait chaud, n'est-ce-pas ? je murmure.
- Est-ce que c'est le moment où je dis que c'est à cause que je suis dans la pièce ou... ? » plaisante mon cavalier.
Je ris malgré moi. Reese a beau avoir des blagues terriblement nazes, il arrive à les rendre vraiment drôles.
« - Si tu veux, nous pouvons allez à l'extérieur, propose-t-il.
- Allons-y, je t'en prie. »
Mon cavalier m'attrape de nouveau la main, alors que nous quittons le gymnase. Je sens le regard de Moira McDonough posé sur moi, mais je décide de l'ignorer alors que la fraîcheur de l'automne me happe de plein fouet.
Reese m'attire vers lui et j'oublie absolument tout.
• •
« Ça va ? Callie, est-ce que ça va ? »
Je sursaute, manquant de renverser ma tasse de café au passage. Reese me fixe, l'air inquiet. Je me masse la tempe, espérant faire passer ce souvenir si... lointain. Bon sang, ça remonte à l'année dernière ! Comment puis-je me rappeler de ça ?
Parce qu'il s'agit de Reese, chuchote mon subconscient.
« - Calliope ?
- Je vais bien, je t'assure, je mens.
- Tu en es certaine ? Tu n'as pas l'air de ça.
- Je vais bien. »
Reese ne semble pas convaincu, mais alors qu'il s'apprête à rétorquer quelque chose, son téléphone se met à vibrer. Je vois qu'Annie n'a pas perdu de temps avant de lui trouver un nouveau téléphone portable. Peut-être s'imagine-t-elle que Reese l'appréciera davantage si elle lui offre des objets de valeur. Elle se trompe si elle croit ça. Reese n'est pas achetable. Il ne l'a jamais été.
Mon ex-copain fronce les sourcils, alors qu'il lit le message qu'il vient de recevoir.
« - Qui est-ce ? je demande.
- J'étais certain qu'ils plaisantaient, mais il faut croire que non.
- De quoi parles-tu ?
- Ça te dis d'aller à une fête, Calliope ? me demande le jeune homme.
- Tu plaisantes, c'est ça ? »
J'hausse un sourcil, perplexe. Il doit plaisanter.
J'ai la confirmation qu'il est bien sérieux lorsqu'il me tend son téléphone portable pour me faire lire le message. Ce-dernier est envoyé par Bethany, une amie de Reese.
Bethany ; 19h02
Mais, alors tu viens à la fête ou quoi ? Charles s'est donné un mal fou pour l'organiser, alors tu te bouges le cul, Reese ! Tu vas (re)voir de quoi on l'air les fêtes de Green Lake !
Une fête ? C'est bien le genre de Charles, ça. Les fêtes, les filles... Le meilleur ami de Reese est décidément un cliché ambulant. Un peu comme Moira incarne la peste dans les films américains, Charles a le rôle du meilleur pote qui ne sait faire qu'une chose dans la vie: la fête. J'ai toujours apprécié Charles, mais je n'ai d'autre choix que d'admettre qu'il est définitivement un cliché ambulant.
Un nouveau message fait vibrer le téléphone.
Bethany ; 19h03
Je veux te voir dans quinze minutes dans le hall d'entrée, sinon tu peux dire adieu à tes testicules. Bisous ! xx
Je donne à Reese son téléphone. Mon ex-copain lit le message de Bethany à la vitesse de l'éclair.
« - Je prends sa menace très au sérieux, m'informe-t-il en écarquillant les yeux.
- Tu n'es pas obligé d'y aller, Reese. Elle comprendra, j'en suis certaine.
- Mais, je crois que je veux y aller.
- Tu crois ? »
Reese pince les lèvres tout en hochant frénétiquement la tête. Il est décidément très entêté à y aller. Mais, alors que je le trouve très courageux de vouloir aller à cette fête, l'expression faciale de Reese change. Il semble davantage inquiet. Il baisse les yeux et bredouille quelques mots. J'ai l'impression de faire face à un gamin qui doit annoncer à ses parents qu'il a eu une mauvaise note à son contrôle d'anglais.
« - Euh, je sais que je t'en demande beaucoup, Callie, mais...
- Tu veux que je t'accompagne. » je devine.
Reese croise mon regard. Il est plein d'espoir, ça me briserait le cœur de lui dire non. Il ne s'est rien passé de grave jusqu'à maintenant. Reese n'a pas cherché à en apprendre plus sur la mort de ses parents, ce qui me soulage en quelque sorte. Et puis, nous serons au cœur d'une fête. Il risque de penser à autre chose, non ?
« - Tu m'accompagneras ? s'étonne Reese.
- Pourquoi pas ! J'ai un seul problème, cependant.
- Lequel ? me demande le jeune homme.
- Ma sœur devra nous accompagner. Crois-moi, c'est une vraie plaie, je le préviens.
- Ça me va. Tout ce que je souhaite c'est que tu m'accompagnes, Calliope. »
Nos regards se croisent une seconde de trop. Je m'empresse de le détourner et boit un gorgée de mon café.
« Merci. » murmure Reese.
Il ne regarde que moi.
Et il n'y a pas de meilleure sensation que celle-ci.
✖️
Salut !
J'espère que ce chapitre vous plaît ! En tout cas, moi j'ai bien aimé l'écrire.
La bonne nouvelle c'est qu'il me reste environ une semaine de cours et une semaine d'examens. Après ces deux terribles semaines, je vais être officiellement en vacances ! Les publications seront donc plus fréquentes. :)
➰ Qu'avez-vous pensé du flashback ?
➰ Comment se déroulera la fête, selon vous ?
➰ Callie fait-elle bien d'accompagner Reese à cette fête ?
➰ Vos prédictions ?
D'ailleurs, j'ai une amie (Lanaxx13 ) qui vient de sortir sa première histoire sur Wattpad. Elle n'en est qu'au début, mais d'après ce qu'elle m'a raconté sur l'histoire, je suis convaincue qu'elle sera géniale. Si vous avez deux minutes, ça serait bien d'aller jeter un coup d'œil. :) Je vous remercie à l'avance !
Marianne ;
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