Chapitre un.
Elle frottait le comptoir en bois à s'en blanchir les phalanges.
Sa sueur coulait de sa tempe à son menton, qu'elle s'empressa d'essuyer du revers de sa main, ses dents mordant rudement ses lèvres charnues, la douleur persistante au bas du dos.
La jeune femme passa ses longs doigts pâles et noueux entre ses cheveux noirs de jais et soupira longuement.
'Quelle journée de merde', pensa-t-elle.
Entre son patron qui repoussait sa paie de jour en jour, la vieille qui réclamait toutes les cinq secondes à ce que le loyer du mois soit payé, et qu'un des clients était beaucoup plus tactile qu'il ne devrait, c'était vraiment pas gagné...
'Au moins, la journée peut pas être plus pourrie qu'elle ne l'est déjà'... Ironisa-t-elle mentalement.
Elle se dirigea vers les vestiaires des employées et enleva ce vulgaire uniforme qui n'était rien d'autre que deux centimètres carré de tissus pour la couvrir.
Elle enfila ses habits de civil et se chaussa de ses bottes et sortit des vestiaires pour aller retrouver son patron.
Il était comme d'habitude affalé sur le canapé, les coussins éparpillés, un cigare dans la bouche.
'C'est peut être toi qui rangera tout ce bordel, pas vrai connard?' Vociféra intérieurement la jeune femme.
Il l'a regarda d'un seul oeil hautain, à demi clos, la reluquant.
-Pfff, quel gâchis, tu étais bien mieux dans ton uniforme que dans ces torchons... Bref, tu m'veux quoi encore? Railla son patron.
-Ma paie du mois, répliqua-t-elle sèchement.
-Hah, pour ce qui est de l'argent, on oublie surtout pas, hein, cracha-t-il tout en fouillant dans sa poche intérieure, tiens, maintenant casses-toi de là.
'C'est pas trop tôt, espèce de sale porc crasseux." Pensa-t-elle, tout de même soulagée.
Elle ne demanda pas son reste et sortit de cet endroit cauchemardesque, tel qu'est ce bar, pourtant qui lui permettait de vivre aisément.
Il était déjà une heure du matin.
Elle marchait dans les ruelles éclairées seulement par les réverbères des lampadaires, tout en cherchant dans la poche de sa veste en cuir noir, son paquet de cigarettes et son briquet.
Elle en prit une, l'alluma, la mise dans sa bouche, inspira et enfin expira un long nuage de fumée blanche.
Elle était heureuse.
Elle pourra payer non seulement son loyer mais en plus, elle se rapprochait de la somme à payer pour l'opération.
Elle se sentait sale de travailler dans un endroit aussi corrompu, mais lorsqu'elle se rappelait des causes, elle en oubliait ses souillures.
Elle se rapprochait de son appartement, quand elle vit une silhouette obscure avec un drôle de masque, trucider devant ses yeux un jeune homme qui hurlait au démon.
Elle croisa le regard de l'individu et, ni une ni deux, dévala l'escalier qui menait à son appartement et s'enferma à double tour.
Ses yeux bleus-améthystes étaient écarquillés dans leurs orbites, tandis que sa respiration saccadée était incontrôlable, la main sur sa poitrine.
Un miaulement la fit vivement sursauter.
Ce n'était que son chaton blanc, Yume.
Elle éteignit sa cigarette sur sa main, sans prendre la temps de la finir.
-Putain de bordel de merde... Chuchota-t-elle encore sous le choc, c'était quoi ce merdier...
Yume vint se frotter affectueusement aux mollets de celle-ci qui le porta dans ses bras et prudement, approcha de la fenêtre.
Mais le mystérieux masqué avait disparu avec le cadavre.
Elle devait sûrement avoir rêver n'est-ce pas?
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