Chapitre six.

Eliah se réveilla avec un mal de tête affreux, se roulant dans les draps blancs immaculés.

Une symphonie de ronronnements l'incitait à ouvrir ses yeux.

Elle carressa les deux félins, un léger sourire sur les lèvres.

-Bordel, je me souviens absolument rien d'hier... Qui c'est qui m'a ramené ici d'ailleurs? Bah, on s'en tape après tout...

Elle se leva en grimaçant, sa gueule de bois la faisant souffrir horriblement, tout en se dirigeant vers la salle de bain.

Elle tourna les robinets et alla se toiser un instant devant le mirroir.

-Quelle sale tronche... Murmura-t-elle.

Elle essuya avec dégoût de la bave au coin de sa bouche et se déshabilla, découvrant des cicatrices sur le dos, et glissa dans le bain fumant.

Elle soupira d'aise et se mis à penser à Mark.

Il lui manquait terriblement, même si elle ne voulait l'assumer.

Alors comme ça, pendant ses deux ans, il n'y avait aucun sentiment? Du néant? Que du physique?

Pourtant, Eliah, était habituée, à n'être jamais jugée à sa juste valeur.

Elle lui en voulait tellement... Mais plus que tout, c'est à elle, qu'elle en voulait.

Elle s'en voulait de n'être pas sociable, jolie, lumineuse, souriante et... normale.

Elle s'en voulait de toujours voir que des côtés négatifs dans la vie, toujours à être morne avec ce regard dénué de vie.

Elle finit de se laver et partit remettre un pyjama propre, étant donné qu'elle n'était pas de service à la supérette aujourd'hui, quand on sonna à la porte.

Elle ouvrit et découvrit le livreur.

-Tenez, c'est pour vous! C'est la gentille bonne femme qui m'a chargé de vous remettre ça. Elle semble beaucoup s'inquiéter de votre sort! Faites lui plaisir et restez en forme, le sourire d'une vieille londonienne est toujours aussi magnifique. Bonne journée, ma petite dame!

Et le livreur débordant d'énergie, laissa la jeune femme plantée devant le seuil de la porte, grinçant des dents à cause de la douleur de son crâne.

Elle regarda le contenu du sac et vit qu'il y avait des crêpes et des pancakes bien fumantes, des oeufs et tout les aliments nécessaires, sans compter le déjeuné. Dans l'autre sac, elle constata avec ravissement qu'il y avait tout pleins de cochonneries à manger: des chips, bonbons, sodas, chocolats, biscuits, cracks, gâteau à la crème, etc, suivit d'un mot.

"On trouve toujours le réconfort après une dure rupture auprès de la mauvaise nourriture... Car c'est ça le vrai amour, mais veille à ne pas tout manger en une fois, Chippie!

Maëlle qui t'aime."

Qu'est-ce qu'elle serait sans cette femme?

C'est vraiment l'une des seules personnes qu'elle ferait tout pour ne pas perdre.

Elle prit les deux sacs, ferma la porte du bout de ses orteils, et entreprit à ranger toute cette quantité de nourriture dans le placard ou dans le réfrigérateur et alla se placer devant la télé avec un paquet de chips, vautrée comme jamais sur le canapé grinçant.

Elle regardait tranquillement The Human Centipede d'un regard blasé quand son téléphone vibra.

Elle regarda et vit que c'était un message de Kurohana.

"Le Type Chiant"

-Salut, ça va?
                                                                  Vu.
       

Elle vit son message mais ne répondit pas cepandant, trop fatiguée à se prendre la tête avec un crétin perspicace dès l'aube.

Deuxième vibrement.

Elle ouvrit de nouveau son message tout en maudissant ses morts.

"Le Type Chiant"

-Pas sympa de me laisser en vu...😭😢

            
-Tu saoule, tu veux quoi.

-Omd comment t'es trop violente. Mais jtm quand même~

-Dis moi ce que diable tu veux.

-T'es libre? J'veux qu'on se voit dans le même café.

-Nan, flemme d'aller marcher jusque là-bas juste pour voir un idiot persistant.

-Ça serait la moindre des choses, après t'avoir rapportée chez toi jvre morte, chérie~

-...


-Je prends ça pour un oui~♥️12h là-bas alors ♥️

Et c'est en soupirant de frustration qu'Eliah partit se changer de mauvaise foi.

Elle mit une tonne d'anti-cernes sur la figure, essayant de masquer sa fatigue, mis légèrement du mascara et du rouge à lèvre bordeaux.

Elle remplit les gamelles des chats et s'apprêta à sortir quand elle vit son parapluie.

Elle le regarda, ricana mesquinement et le prit avec elle.

Sur son point de rendez-vous, elle avait bien prit son temps, espérant que son compagnon perde patience et quitte les lieux, mais il n'en fût rien.

Il était là, assis à la même place que la dernière fois, sirotant un café, l'air joyeux.

-Aah, Eliah, quelle joie de te revoir.

Celle-ci avait un sourire jaune sur le visage quand elle le vit, et s'asseya devant lui.

-Et qu'elle n'en fût la mienne quand j'appris que j'allais te voir, très cher, dit-elle de façon exagérée.

Il gloussa.

-Je n'en doute point. Mais pourquoi ce parapluie? Je ne pense pas  qu'il pleuvra aujourd'hui.

-Juste au cas ou, comme cela, tu ne prendras pas la peine de me raccompagner~.

-Qu'il pleuve ou pas, j'allais le faire~.

Tout en souriant jaune, elle bouillonait de l'intérieur par son répondant.

-Tu sais, tu n'es pas obligée de te forcer à sourire.

Aussitôt dit, aussitôt fait, monsieur est servi, madame laisse tomber son masque, fait.

Un visage clairement ennuyé, la fatigue refait surface, le peu de vie quittant ses yeux.

-Waouh, le changement spectaculaire...

-Je te le dis clairement, je suis vraiment très difficile à vivre, ce qui ne me vaut pas beaucoup d'amis, donc tu peux tout de suite oublier l'idée que je sois souriante, pétillante, de bonne humeur etc. Et mets toi aussi dans la tête que mon humour est noir comme mon âme, et je suis tout le temps sarcastique et désagréable. Toujours envie de traîner avec moi?

-Plus que jamais.

-Plus pour longtemps, crois-moi.

Ils décidèrent d'acheter une glace et aller au parc juste à côté, histoire de mieux faire connaissance, selon Kurohana.

Un jeune homme à l'allure délinquante vint vers Eliah et lui susurra d'un air vicieux.

-Salut poupée, tu crois que tu pourrais lécher autre chose que cette glace?

Kurohana eut un air mauvais et allait intervenir quand Eliah prononça d'une voix calme mais venimeuse:

-Ton sang de mes doigts après t'avoir sacrifié à Satan, sans doute.

Le visage du pauvre homme devint livide aux paroles tranchantes et au regard mortel que lui lançait la jeune femme qui, paraissait frêle, mais pourtant extrêmement maléfique.

Kurohana eut un air compatissant; rien de ce qu'il n'aurait pu dire ni faire, jamais rien n'aurait été aussi violent que ces mots remplis de malveillance, malgré qu'ils soient sortis d'une si jolie bouche, cepandant tout aussi perfide.

Ils parlèrent beaucoup et au grand étonnement d'Eliah, elle le trouvait plutôt agréable.

-Je ne savais pas que tu aimais autant les objets en cuir, remarqua-t-il en regardant le parapluie de la brune.

Celle-ci rata un battement.

Ce parapluie était à Mark.

-Tiens, tiens... Justement, ça me fait penser que je dois le rendre à son cher propriétaire...

Ils finirent leur longue entrevue et Eliah laissa le jeune homme, la regarant partir avec des yeux sombres, un air satisfait sauvage.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top