Chapitre sept.
Eliah avait complètement oublié que ce maudit parapluie appartenait à Mark.
Elle marchait rapidement vers l'appartement de celui-ci, le fait de le tenir la révoltant.
Elle montait les escaliers deux par deux, plus vite ce sera fait, mieux ce sera.
Elle sonna en appuyant bien longtemps pour ennuyer son interlocuteur.
La porte s'ouvrit sur la mère de Mark, une jeune femme très appréciable. Celle-ci avait les yeux rouges et gonflés de larmes.
-Oh, Eliah... Je suis désolée, tellement désolée pour tout... Sexclama-t-elle en se jetant dans les bras d'Eliah, impassible.
-Il n'y a pas de quoi madame. Où est Mark? Je dois lui rendre son parapluie.
-Mark... A été assassiné hier... O-on l'a retrouver mort ce matin même... Balbutiais la jeune femme, secouée de sanglots.
Eliah était surprise.
Mais plus que tout, c'était surtout le fait que ça ne l'atteignait pas plus que ça qui la surprenait.
-Je vois... Toutes mes condoléances.
-Viendras-tu lui rendre visite aux funérailles?
Eliah sourit sarcastiquement.
-Oui, sûrement pour pisser sur sa tombe.
Et elle se défit de l'étreinte de la dame puis parti, laissant le parapluie au sol.
'Décidément, il n'y a plus une once d'humanité en moi...' Pensa-t-elle lugubrement.
Elle alluma une cigarette, se sentant stressée.
Inspirant et expirant sans cesse dans le but de se détendre, elle marchait vers le bar.
Elle rentra dans l'établissement, passant entre les fauteuils et tables, pour accéder aux vestiaires des employées.
Elle écrasa le reste de son mégot sur le poignet et ouvrit son casier et se changea avec la fameuse tenue dévoilante.
Elle sortit et passa du côté du comptoir.
Le patron, qui passait par là, grimaça quand il vit Eliah.
-C'est pas vrai, tu pues encore la clope, sale gamine. Chuis p'têtre mal placé pour parler, mais y'a aucun doute que j't'arrive pas à la cheville. Continue de fumer ta merde et t'y laisseras ta misérable carcasse.
-Ça sera pas vous qu'ça dérangera, patron, dit-elle avec un sourire sarcastique.
-Ça, sûrement pas, tu l'as dis. Mais pense un peu aux honnêtes gens qui t'apprécient, bien que ça m'paraît bien invraisemblable avec ton caractère cochon.
Eliah fit claquer sa langue sur le palais bien fort pour le faire savoir à son interlocuteur.
-Au fait, sale gosse! T'as qu'à prendre le reste d'l'alcool dans la troisième étagère, il reste plus qu'un verre dedans, bois-le, c'est mieux que de le gaspiller! T'façon aucun client aime comme toi cet alcool trop fort.
-Chuis une poubelle recyclage, moi, vieux débris? Grogna Eliah avec agacement.
Elle prit la bouteille en question et elle vit que la bouteille était même pas ouverte.
Elle voulut regarder le patron sauf qu'il était déjà parti.
Le patron était quelqu'un de bien, même s'ils ne s'entendaient jamais, il la soutenait à sa manière lorsqu'elle allait mal, et elle le savait.
Attendant les clients, elle se refit son maquillage et se recoiffa correctement avec ses doigts, essayant de cacher les mèches rebelles.
La clochette retentit et Eliah leva son visage.
-Bienve-!
Son expression se glaça aussitôt, ne prenant même pas la peine de terminer sa phrase, retournant simplement derrière le comptoir en bois ciré.
-Ouuhhh, tu es tellement froide, Elie', ça ne fait que m'exiter davantage~❤, railla l'assassin.
-Tu crains, putain.
-Merci du compliment, chaton~!
-C'en était pas vraiment un... Bref, t'es bien matinal! Remarqua-t-elle, sarcastique.
-Ohoho, je voulais seulement voir au plus vite mon chaton préféré.
-Ta gueule tu veux juste ton vin, escro, cracha-t-elle en lui donnant son verre tout en le claquant.
C'est la que l'expression du masque du criminel changea.
Il avait aperçu les cicatrices fraîches sur les poignets de la jeune femme.
Il se leva et marcha lentement vers Eliah, incompréhensive et méfiante.
Il passa se l'autre côté du comptoir et se planta devant elle, silencieux mais menaçant.
-Tu me gêne profondément en faisant ses conneries.
Impassible et froide en toute circonstances, elle lui dit:
-Tu me gêne profondément en faisant d'la merde dans ma vie.
-Mmh? Laisse moi deviner la cause... Serait-ce ce très cher Mark Tuner?
Surprise, elle écarquilla les yeux, mais resta silencieuse.
-Ne te demandes-tu pas comment je sais cela? Demanda-t-il, enjoué, semblant apprécier la situation.
-J'ai une idée assez claire, merci. Pourquoi as-tu fait ça?
-Mais quelle perspicacité, Mlle Stark! La réponse est que je l'ai tué pour toi, évidemment! Ce qui revient à que tu l'as toi-même tué, chaton!~
-Ah ouais, cool, répondit-elle impassiblement.
Cette fois c'était au tueur d'être un peu décontenancé par l'attitude si indifférente aux événements.
Elle voulut se dégager de la main de Kagekao, sauf qu'il semblait resserer son étreinte.
-D'un autre point de vu, il est mort, donc plus aucune raison de gaspiller ton sang, remarque il m'appartient et ça m'agace.
Elle resta silencieuse.
Il ressera son étreinte et son poignet saignait par ses griffes.
Il porta son poignet à son masque et le lécha.
-Aussi sucré que ce vin, j'adore~.
Aucune réaction apparante venant de la jeune femme qui demanda simplement:
-Ne bois-tu pas?
Son sourire s'étira et répondit:
-Évidemment que si.
Il porta sa main sur la joue de la jeune femme qui le regardait dans les yeux.
-Je ne te l'ai pas encore dis, mais j'aime beaucoup tes yeux, tu sais. Plus que la couleur, c'est la force et surtout le désespoir et la douleur causée par la vie qui les rendent aussi magnifiques par tant de choses hideuses...~ et dire que ces joyaux m'appartiennent huhuhu...~❤ Roucoulait le jeune assassin en continuant ses caresses sur la peau de la jeune femme qui les trouvaient si irritants.
-Ehh là, petiot! T'approche pas trop de la gamine, hein! Dit la voix rocailleuse du patron lorsqu'il les vit.
Le criminel gloussa.
-C'est que, Monsieur, elle est si belle en son genre! Et est une personne si intéressante!~
-Sa personnalité, que le bon Dieu m'préserve! Elle jure comme un chauffard et déambule comme un clochard! Ce qui est de son visage, c'est vrai qu'elle est bien belle, la petite! Elle m'rappelle ma défunte fille, tiens! Une femme forte! Mais cette sale gamine, se tue de jour en jour avec la nicotine!
-La ferme, le vieux, de quoi j'me mêle! Tu m'complimentes, c'est nouveau ça! Et puis qu'est-ce qui te prends à faire des rimes comme ça, t'es déjà ivre mort? Jura Eliah.
-Silence, garnement, c'est ce rhume, il me monte à la tête... Toi! Dis-lui donc de se comporter comme la jeune fille de son âge, elle serait plus agréable, tiens...
Kagekao, qui observait cet échange avec amusement, lui répondit en regardant Eliah avec malice:
-Oh, vous savez, je trouve que ce comportement lui donne un charme hors du commun...
-Mais vous allez arrêtez, nom d'un chien! Vous m'les cassez de ouf! Hurla-t-elle, buvant son alcool fort au goulot.
-Tu vois c'que je te disais? Cria le patron à l'autre bout de la salle, suivit du rire du garçon au masque.
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