Chapitre 1.5

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    Assis derrière son bureau en bois massif, Aedan appréciait le silence qui régnait à nouveau au palais. Les enfants et leurs amis avaient tous réintégré leurs quartiers de la Garde la veille et il n'était pas mécontent de retrouver un peu de quiétude après le brouhaha continu des jours suivant le retour d'Erin.

Bon, il savait que d'ici dix minutes – grand maximum – il allait aussi regretter ces journées merveilleuses où la joie d'avoir retrouvé sa fille avait fait du palais le lieu le plus rempli d'amour, de rires et de bonheur à des kilomètres à la ronde.

Ouais... Il avait vu large quand il s'était donné dix minutes. Cela en faisait à peine deux et il trouvait déjà cet endroit sinistre sans toute sa marmaille à ses côtés.

Heureusement, Erin allait encore rester une semaine avec eux pour reprendre des forces. Dans une heure ou deux, elle serait réveillée et il pourrait aller les rejoindre Eana et elle. La mère de ses enfants avait en effet sauté sur l'occasion de passer la soirée avec sa fille, lorsque Kenneth leur avait annoncé – le regard triste et dépité – qu'il avait l'obligation de retourner à la Garde lui aussi.

Eana avait alors immédiatement « retourné » tout le palais en quête de masseuses – des masseuses ? – spécialisées en modelage du corps, d'herboristes capables de lui concocter des masques purifiants ou – au choix – relaxants et d'une cuisinière en charge de préparer de délicieux petits biscuits ainsi que du thé à la menthe. Vu l'air quasiment extatique – et très contente d'elle-même – qu'elle avait affiché en lui annonçant que cette soirée était la meilleure idée qu'elle avait eue depuis longtemps, il n'avait bien sûr pas eu le cœur de refuser la mise en place de ce petit spa maison. D'ailleurs, il n'avait pas non plus osé lui demander ce qu'un spa maison – ou un spa tout court – pouvait bien vouloir signifier. Après tout, cela faisait un moment qu'il connaissait le goût des Terriens pour inventer tout un tas de trucs bizarres dont ses Terriennes de femme et de filles raffolaient quand elles rentraient dans leur monde d'origine. Mais depuis qu'elles lui avaient raconté leur test de nouveaux bains de boue parfumés à la lavande lors de leur dernier séjour sur Terre, il ne cherchait plus à comprendre.

Quoi qu'il en soit, si ce petit intermède mère/fille pouvait faire du bien à Erin, c'était le principal. Même si sa cadette leur avait plusieurs fois répété qu'elle se sentait bien, Aedan ne pouvait s'empêcher d'être inquiet. Pour lui, l'amnésie d'Erin était une chance, car il n'aurait pas supporté de la voir lutter constamment contre les souvenirs des horreurs que les extrémistes avaient dû lui faire subir. Néanmoins, le fait que Liam émette des réserves sur l'origine naturelle de cette perte de mémoire, l'avait conduit malgré lui à se poser des questions auxquelles il n'était pas sûr de vouloir trouver des réponses.

Pourtant, il était quasi sûr que Liam avait tort. Après tout, les arguments qui avaient été opposés à ceux du jeune homme, faisaient bien plus que tenir la route.

Premièrement, Liam n'y connaissait absolument rien en matière de télépathie et mettre un verrou magique sur des pensées était quelque chose d'extrêmement compliqué et surtout, de très dangereux. Bon, le risque principal étant d'effacer tous les souvenirs d'une personne et d'en faire une coquille vide, il n'était pas sûr que les extrémistes s'en soient véritablement souciés, cela dit...

Deuxièmement, Liam partait également du principe qu'on pouvait faire confiance à ces Os'Tra – du moins sur ce coup-là – qui leur avaient rendu Erin. Or, personne dans leur entourage ne connaissait véritablement ces hommes et il n'était toujours pas exclu que cette amnésie soit due à ce Doran et à la création – extrêmement traumatique pour Erin – de son foutu lien magique !

Et enfin troisièmement, il était tout simplement hors de question de faire subir une nouvelle fois à sa fille, un trifouillage en règle de son cerveau ! Elle en avait déjà bien assez bavé et les médecins et les télépathes étaient tous d'accord : ce dont Erin avait besoin pour se rétablir complètement et retrouver ses souvenirs, c'était du calme et du repos.

Alors, peu importait que les doutes qui avaient commencé à germer dans l'esprit de Liam ne soient pas complètement insensés. En tant que père, il allait mettre ces questions de côté et tout faire pour aider sa fille à recouvrer toutes ses forces et à reprendre le cours normal de sa vie de jeune apprentie. Il allait donc interdire à quiconque de tester une nouvelle fois les pensées d'Erin pendant au moins plusieurs mois, pour ne pas la brusquer.

Et... Bon... En tant que roi, il allait surtout croiser les doigts pour que les souvenirs de sa fille refassent surface tout seuls le plus vite possible et pouvoir ainsi mettre une croix une bonne fois pour toutes sur ces fichus doutes. Et ce d'autant plus qu'il avait d'autres sujets d'inquiétudes beaucoup plus urgents – et beaucoup plus réels – sur lesquels il devait commencer à se pencher sérieusement.

En effet, depuis le retour d'Erin, il avait quelque peu mis de côté ses obligations de roi. C'était – bien sûr – tout à fait compréhensible mais, si tout ce que Sean lui avait dit au sujet des projets législatifs des Sang-Purs était vrai, il savait qu'il n'allait pas tarder à être confronté à de rudes batailles politiques. Et il se devait d'être prêt.

Oh bon sang... Il n'avait pas tellement envie de penser à tout cela maintenant, mais il n'avait pas vraiment le choix.

Se donnant une bonne paire de gifles mentales pour se motiver, Aedan quitta son fauteuil pour s'approcher d'un des rayonnages de l'énorme bibliothèque qui couvrait tout un pan de mur de son bureau. Il n'eut aucun mal à trouver l'ouvrage qu'il cherchait. Le Recueil des lois ancestrales du royaume d'Hériale, était en effet le plus gros – et sans doute le plus ennuyeux – bouquin de l'étagère consacrée à la législation. Il était sûr d'y trouver quelque chose sur la procédure d'ostracisme qui l'intéressait, car c'était le seul regroupant toutes les vieilles lois héritées de l'époque de la formation des Trois Royaumes. Lois qui n'étaient d'ailleurs – soit dit en passant – quasiment plus utilisées depuis ces temps reculés.

C'est dire la couche de poussière qui s'en échappa quand il posa – délicatement bien sûr – l'ouvrage sur la table.

Il allait soulever sa couverture pour commencer ses recherches, quand la porte de son bureau s'ouvrit brusquement pour laisser apparaître un Ross en sueur et tout essoufflé.

Surpris – et un peu inquiet aussi – Aedan se leva de son fauteuil et ouvrit des yeux ronds :

— Mais... Par les Quatre, Ross ! Mais que t'arrive-t-il ? Ce sont les enfants ? Il est encore arrivé quelque chose aux enfants ?

Tout en tentant de reprendre son souffle, Ross s'avança dans la pièce en secouant la tête.

— Je... Non. Non... Rassure-toi ! Pfioouu... Rappelle-moi depuis combien de temps on ne s'est pas entraîné toi et moi ? Parce que... Je viens de parcourir le kilomètre qui sépare mon point de départ dans l'enceinte de la Garde jusqu'à ton bureau au pas de course et... Et je t'assure que j'ai l'impression d'en avoir fait plus du double. Voire le triple !

Soulagé d'apprendre qu'il n'était rien arrivé de grave, Aedan retomba dans son fauteuil, tout en lançant un regard dubitatif à son ami.

— Personnellement, cela fait exactement trois semaines. J'ai suivi l'entraînement intensif des lieutenants. J'ai d'ailleurs pu voir de mes propres yeux que tes deux fils étaient vraiment très doués. De vrais tueurs ces deux-là ! Je parle de tes deux fils qui se sont subitement transformés en siamois de mes deux filles, au cas où tu te poserais la question. Par contre, en ce qui te concerne, je n'en ai pas la moindre idée. Mais je dirais que cela doit remonter à quatre ou cinq... mois ? Peut-être plus cela dit, mais...

— C'est bon, c'est bon, l'interrompit Ross en levant les yeux au ciel. Tu sais que je ne voulais pas véritablement de réponse à cette question, dis-moi ? Et je tiens à préciser que ce sont plutôt tes filles qui sont subitement devenues les siamoises de mes fils, ajouta-t-il avec un sourire suffisant. En même temps, comment leur en vouloir ? Ils sont tout le portrait de leur père ! Enfin bref. Quoi qu'il en soit, je te remercie de m'avoir laissé le temps de reprendre mon souffle. Mais puis-je te suggérer quelque chose ?

Comme Aedan acquiesçait, il enchaîna :

— De faire déplacer ton bureau plus près de l'entrée du palais. On met un temps fou à franchir toutes ces portes, tous ces couloirs et tous ces escaliers...

— Pas si on vient des parties résidentielles où se trouvent les appartements réservés aux dirigeants des principautés – comme, par exemple, ta propre chambre – chef Ruadhan, le coupa Aedan avec une pointe d'amusement. Alors Ross, tu avais quelque chose à me dire ? Une information importante ? Ou la raison pour laquelle tu te trouvais à la Garde de si bon matin, peut-être ?

Face à lui, Ross haussa les sourcils avec un petit air provocant.

— Êtes-vous en train d'insinuer que votre serviteur ici présent aurait découché, Votre Majesté ?

— Je n'insinue rien du tout, répliqua-t-il en soutenant son regard. Je le sais.

Ross le fixa quelques instants, puis éclata de rire.

— Et comme d'habitude, tu as parfaitement raison ! Ah Aed... Cette colonelle est une vraie tigresse ! J'ai passé une de ces nuits...

— Tant mieux pour toi, soupira Aedan pour éviter qu'il ne se lance dans les détails.

Coupé net dans son élan, Ross plissa les yeux et se rembrunit.

— Tant mieux pour toi, mais...

— Il n'y a pas de mais.

— Bien sûr que si, il y a un « mais ». Je le vois sur ta tête.

En entendant cela, Aedan fit d'abord mine de s'offusquer. Mais il capitula rapidement.

— Je... Bon, OK. C'est juste qu'Eana aime beaucoup Cassie.

Interloqué, Ross le dévisagea comme s'il venait de perdre la tête.

— Ben quoi ? Moi aussi je l'aime beaucoup, Cassie.

— Oui, je m'en doute.

Voyant que son ami se renfrognait à nouveau, il enchaîna rapidement.

    — Non mais... C'est surtout qu'elle croyait que cette fois-ci, c'était la bonne. Comme ça fait... quoi ? Quatre ans maintenant que vous vous fréquentez ? Eana s'imaginait que Cassie serait celle qui... Enfin rien. Bah... Laisse tomber va. Je suis content pour toi si tu as passé une bonne soirée. Moi je me suis ennuyé à mourir ! Eana est allé dormir avec...

— Qu'elle serait quoi, Aed ?

— Mais rien je te dis ! Ross, tu...

— Attends, tu as raison, je vais plutôt essayer de deviner. Et arrête-moi si je me plante, d'accord ?

Agacé par la réaction de son ami, mais ne voulant pas envenimer la situation, Aedan l'invita d'un geste à se lancer.

— Alors, par où commencer ? fit Ross comme si tous deux ne savaient pas parfaitement de quoi il s'agissait. Ah ça y est ! Je pense que ta charmante et douce moitié s'imagine que la seule chose à laquelle aspire un homme de mon grand âge est de trouver une femme pour partager un foyer ? Ou non, j'ai encore mieux ! Elle pense que le fait de passer du bon temps avec des femmes belles, drôles et intelligentes, sans aucune pression d'engagement, est sans doute la preuve de mon profond mal-être et un signe flagrant que je ne vais pas tarder à faire une grosse dépression tellement cette vie de solitude me pèse ?

— C'est tout à fait ça ! répliqua Aedan qui voulait couper court à cette conversation. Tu sais que ma femme est une incorrigible romantique. Le grand amour, ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants – enfin de petits enfants – bien que tu sois toujours en âge d'avoir un autre bébé, enfin si c'est ce que tu souhaites... bref, tout ça, tout ça. Donc maintenant, si on parlait de ce qui t'amène ?

— Elle pense que m'engager avec quelqu'un – avec Cassie par exemple – me fera oublier Nell n'est-ce pas ?

Vaincu, Aedan poussa un profond soupir et se résigna à parler du sujet qu'il avait voulu éviter.

— Elle pense effectivement que fonder un nouveau foyer te ferait du bien. Que tu es toujours amoureux de Nell et...

— Que je suis toujours amoureux de... C'est ce que tu penses toi aussi ?

— Non, bien sûr que non, répondit Aedan d'une voix douce. Mais c'est parce que je connais la vérité Ross. Eana elle, s'imagine que tu es un pauvre veuf éploré qui a du mal à se remettre de la mort de la mère de ses enfants. Elle pense que cela fait quinze ans que tu pleures Nell et que c'est cela qui t'empêche de te caser. Alors ne lui en veux pas trop de vouloir jouer les entremetteuses entre toi et Cassie, OK ?

Calmé, Ross secoua la tête et se laissa tomber dans le fauteuil en face de son meilleur ami.

— Non, c'est bon, je ne lui en veux pas. Je l'adore trop pour ça. Mais... Tu ne lui as vraiment jamais rien dit ? demanda-t-il soudain en fronçant les sourcils. Je pensais qu'elle faisait juste... je sais pas moi... semblant de ne pas savoir ?

Euh...

— Tu te moques de moi, là ? C'est toi qui m'avais fait promettre de ne rien dire à personne... C'est toi qui, à chaque fois que je veux aborder le sujet, te renfrognes !

— Oui, bien sûr, excuse-moi. Non mais, je connais ta loyauté, Aed. Mais ce que je veux dire, c'est que là franchement, c'est quand même de l'amour de ta vie dont on parle ! Je te remercie sincèrement de lui avoir menti pour moi, mais je n'arrive pas à comprendre comment tu y es parvenu.

— Je ne lui ai pas vraiment menti à vrai dire, ronchonna Aedan un peu vexé. Disons plutôt qu'Eana a interprété mes paroles en ce sens il y a de nombreuses années et que je n'ai jamais démenti depuis.

— Oh, d'accord. C'est très clair. Mais dis-m'en plus, quand même.

— Eh bien... Disons... Je... J'ai dit à Eana que Nell nous avait quittés après avoir répondu à l'appel de détresse d'une de ses amies vivant dans la principauté de Pa'Auro. Qu'elle l'y avait rejointe, mais qu'elle n'en était malheureusement jamais revenue. Quand elle m'a demandé ce qui lui était arrivé, je lui ai répondu qu'on ne l'avait jamais vraiment su, mais qu'on suspectait un grand coup porté à sa tête. Grand coup qui devait sans doute être à l'origine de ce qui lui avait grillé le cerveau.

Face à lui, Ross ne put s'empêcher de ricaner.

— OK... Je vois. C'est vrai que tu ne lui as pas vraiment menti finalement. Mais j'imagine que c'est le ton que tu as employé – sans doute loin de refléter tes sentiments réels pour celle que tu appelles en ma présence « la vipère au cœur de pierre » – qui a induit Eana en erreur, n'est-ce pas ?

— Oui ben, c'est bon... répliqua Aedan en bougonnant comme un ado.

Puis un petit sourire étira ses lèvres.

— Non mais tu aurais dû m'entendre. Je suis sûr que j'aurais presque réussi à te tirer une larme à toi aussi, tant je me suis montré émouvant.

Ross secoua la tête en souriant.

— Eana va t'en vouloir, tu sais ? Quand elle l'apprendra. Même si je serai là pour lui rappeler que tu as fait ça parce que tu es le meilleur ami qu'un homme abandonné puisse avoir et qu'elle devrait être fière d'être liée à quelqu'un d'aussi loyal.

Aedan laissa échapper un petit soupir ironique.

    — Je sais... Dis ? Quand je lui dirai la vérité, tu voudras bien lui préciser que c'est toi qui as insisté lourdement pour que je ne répète à personne ce qui est véritablement arrivé à Nell et qui elle est devenue ? Y compris à l'amour de ma vie ? Ça pourrait peut-être l'adoucir un peu.

— Mais oui, bien sûr, je suis sûr que ça suffira à la calmer, répondit Ross avec un petit sourire narquois. J'ajouterai aussi un truc sur une histoire de fierté masculine surdéveloppée et elle comprendra. Néanmoins, je te conseille tout de même de lui préciser que c'est parce que je viens juste de te donner ma permission pour lui en parler – au vu des circonstances concernant les pouvoirs de ta fille – que tu lui racontes tout, maintenant. Tu comprends, il ne faudrait surtout pas qu'elle se doute que c'est parce que tu t'y sens contraint. Contraint – par exemple – par le fait que d'autres membres de ta famille vont bientôt être mis dans la confidence. Et il ne faudrait pas qu'ils le lui disent avant toi, d'ailleurs. Tu vois où je veux en venir ?

    — Comment ça ?

Puis, la lumière se faisant dans son esprit :

— Oh ! Merde ! Tu penses que tes enfants vont le dire aux miens ? Et qu'Eana va croire que... Oh par les Quatre, ajouta-t-il en laissant sa tête tomber sur le bureau.

— Tu sais, les femmes n'aiment pas qu'on se sente obligé de dire la vérité, appuya Ross avec facétie. C'est dingue, hein ? Mais elles veulent plutôt qu'on le fasse parce qu'elles le méritent. Tu sais...

— Elle va me tuer, le coupa Aedan en relevant brusquement la tête. Et merde, Ross ! Tu ne penses pas que j'avais déjà assez de soucis comme ça ? Avec les Sang-Purs et leurs projets de lois pour bannir mes enfants d'Orcam ? Ou avec mes enfants eux-mêmes tiens, qui font tout pour faciliter la tâche à ces cinglés ? Non mais, regarde ! Lihanna est une Tes'Sara et ses pouvoirs sont bien capables de tout détruire sur son passage ! Quelle preuve plus accablante pourrait-elle donner à mon frère et sa clique pour prouver leur théorie et justifier son ostracisme ? Ou encore Erin qui est maintenant liée à un inconnu, venant d'un endroit inconnu et appartenant à un Peuple inconnu, mais jugé dangereux et inquiétant pour notre gouvernement par plusieurs de nos meilleurs lieutenants ? Et Iain qui... Enfin non, Iain n'a encore rien fait. Mais je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression que sa connerie ne va plus tarder...

— Hé, calme-toi, intervint Ross d'une voix apaisante. Ce n'est pas si...

— Pas si dramatique ? C'est ce que tu allais dire ? Tu te fous de moi ? se plaignit-il en ne laissant pas le temps à son ami de répondre. Depuis le temps que je te dis qu'il faut qu'on arrête de mentir à notre famille au sujet de Nell et des raisons de son départ ! Maintenant ça va me retomber dessus et Eana va m'étriper parce que Liha, Iain et Erin vont... Au fait, tu penses qu'il me reste du temps pour bricoler une excuse ? Ou tes enfants l'ont-ils déjà dit aux miens ?

Face à lui, Ross leva les yeux au ciel mais lui répondit avec un petit sourire moqueur :

— Quoi ? Que leur mère n'est pas vraiment décédée, mais que nous la considérons tout de même comme morte car elle a préféré nous abandonner ?

(...)

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