Chapitre 5.9
(...)
Une nouvelle fois, le masque d'indifférence glacial que Sean plaquait en permanence sur son visage vacilla et Aedan crut y distinguer une expression de surprise sincère, mêlée à ce qui aurait pu être de l'inquiétude s'il ne connaissait pas l'homme sans cœur qu'était devenu son frère.
— Comment ça, disparue ? Quand ? demanda-t-il platement. Et pourquoi diable saurais-je où elle est ?
— Nous pensons qu'Erin a été enlevée par les Sang-Purs, répondit Aedan sur le même ton. Lors de la soirée du professeur Lorcan. Soirée à laquelle tu as toi-même assisté, soit dit en passant. Alors, permets-moi de te reposer la question petit frère : sais-tu où est ma fille ?
Cette fois-ci, Sean écarquilla carrément les yeux sous le coup de l'étonnement. Mais Aedan ne savait toujours pas s'il pouvait se fier aux émotions qu'il lisait sur le visage de son frère.
— Tu... serais-tu en train de m'accuser d'avoir quelque chose à voir avec l'enlèvement d'Erin ? demanda ce dernier sur un ton nettement moins placide.
— Je ne sais pas, Sean, répliqua sèchement Aedan. As-tu, oui ou non, quelque chose à voir dans la disparition de ma fille ?
En entendant cela, son frère s'empourpra de colère. Sean avait toujours eu un caractère impulsif et finalement, malgré sa parfaite maîtrise des émotions, certaines choses ne changeaient pas.
— Comment oses-tu m'accuser d'une telle chose, Aedan ! Tu sais très bien que je ne ferais jamais de mal à Erin !
Jusqu'à maintenant, Aedan avait cru qu'il serait capable de se maîtriser lui aussi, Sean n'étant pas le seul à exceller dans cet art. Mais c'était sans compter le culot dont son frère venait de faire preuve.
— Je t'interdis de feindre l'indignation ! s'emporta-t-il à son tour. Et non Sean, ça fait bien longtemps que je ne sais plus ce que tu es capable de faire ou non ! Tu es un Sang-Pur et tu étais présent lors de sa disparition ! Mes questions sont légitimes !
Sean semblait estomaqué, mais Aedan n'en n'avait que faire. Il avait fini d'essayer de deviner si son petit frère était sincère ou non.
— Tu sais très bien que ce sont les méthodes des extrémistes ! répliqua Sean, outré. Et je ne suis pas un extrémiste ! Je ne m'abaisserai jamais à faire une telle chose !
Son masque d'impassibilité était complètement tombé maintenant. Ses yeux gris lançaient des éclairs et il cramponnait le dossier d'un des fauteuils si fort, que les jointures de ses doigts avaient blanchi.
— Oh non, bien sûr que non ! s'exclama Aedan avec tout le mépris dont il était capable. Toi et les tiens, vous êtes des citoyens modèles ! Vous vous contentez seulement de balancer de beaux discours qui exacerbent la peur et la haine chez ceux qui vous écoutent ! Vous fournissez des boucs émissaires à de pauvres gens terrifiés et vous vous étonnez quand ces derniers cherchent à s'en débarrasser !
Sean cilla légèrement, mais il se reprit bien vite. Il se redressa pour toiser son frère du regard.
— Nous ne sommes pas responsables de ce que des fanatiques font ou ont pu faire. Même s'ils se réclament de nos idées, lâcha-t-il en ayant retrouvé toute son arrogance.
— Bien sûr que si tu es responsable ! répliqua Aedan sur le même ton qu'il employait à l'époque où Sean n'était encore qu'un adolescent. Cesse de te voiler la face et de te cacher derrière ta pseudo respectabilité parce que tu ne fais pas le sale boulot toi-même. Tes discours sont des appels constants à l'intolérance et à la haine ! Tous les jours, les gens comme toi rejettent la faute de tout ce qui va mal dans le royaume sur les Métis et les Sang-Mêlés ! À quoi tu t'attendais ? Qu'est-ce que vous cherchez, si ce n'est pas à tous les exterminer ?!
À nouveau, Aedan vit son frère pâlir sous les accusations explicites. Mais son petit frère ne se laissait plus impressionner aussi facilement qu'à l'époque où il était ado.
— Les exterminer ? siffla-t-il avec morgue. Non mais tu t'entends ?! Il n'a jamais été question d'exterminer qui que ce soit ! Seulement de renvoyer les Sang-Mêlés sur Terre !
Cette fois-ci, ce fut au tour d'Aedan de perdre momentanément contenance.
— De... balbutia-t-il surpris. Quoi ? Mais pourquoi ?
— Mais pour sauver Orcam ! Pour les empêcher de détruire notre monde !
En comprenant où Sean voulait en venir, Aedan écarquilla les yeux.
— Mais c'est ridicule ! La prophétie dit qu'ils doivent être là !
Quittant son poste derrière le fauteuil, Sean se mit à faire les cent pas dans la pièce, en fixant sur Aedan un regard plein de haine et en reniflant avec mépris.
— Oh mais bien sûr, comment pourrait-il en être autrement ? s'exclama-t-il faussement contrit. C'est forcément ridicule puisque que le grand Aedan Kerid'El'Wen pense qu'il a raison ! Tous les autres ont forcément tort...
Derrière son attitude arrogante, Aedan n'avait aucun mal à voir que son frère tentait de cacher la rancœur qu'il avait envers lui et qu'il était encore blessé par ce qui s'était passé à l'époque. Sauf qu'Aedan avait cessé d'avoir pitié de Sean depuis bien longtemps. Il parcourut la distance qui les séparait à grand pas et il saisit son frère par le bras pour le forcer à s'arrêter.
— Alors, pour me remettre à ma place, tu as décidé de kidnapper ma fille ? gronda-t-il d'une voix dangereusement basse.
Sean se dégagea immédiatement, mais ne fit pas mine de s'éloigner.
— Mais bordel ! cracha-t-il en colère lui aussi. Tout ne tourne pas autour de toi, Aedan ! Et je t'ai déjà dit que je n'avais rien à voir avec l'enlèvement d'Erin ! Ce sont des méthodes d'extrémistes !
— Ah oui ? Et comment comptiez-vous faire repartir les triplés sur Terre ? En leur demandant gentiment ?
Aedan soutint le regard furieux de Sean en attendant de voir ce qu'il pouvait bien répondre à cela. Il commençait à en avoir assez. Il le savait, venir ici était une perte de temps. C'était accorder à son vaniteux de frère beaucoup trop d'importance.
— En faisant valoir la loi, si tu veux tout savoir, répondit l'intéressé en relevant fièrement le menton. Si plus de la moitié de la population du royaume demande à ce que quelqu'un soit banni, la loi de l'ostracisme doit s'appliquer.
Aedan, qui ne s'attendait pas à cela, mit quelques secondes à réagir et à comprendre ce que son frère venait de lui dire. Il lui lança un regard incrédule et un petit rictus satisfait étira les lèvres de Sean.
— Tu... commença-t-il encore sous le choc. Vous voulez faire bannir mes enfants d'Orcam ?
Sean profita de la confusion d'Aedan pour s'éloigner de lui et se diriger vers le petit buffet où trônait la bouteille de whisky. Il la déboucha, se servit un verre, puis en but une gorgée. Alors seulement il se retourna vers Aedan pour lui répondre.
— Oui, puisqu'ils représentent une menace, répondit-il simplement en haussant les épaules, comme si tout cela était d'une logique imparable. Mais contrairement à vous qui pensez avoir la science infuse, nous savons aussi que nous pouvons nous tromper. Si les triplés sont finalement destinés à sauver Orcam, nous pourrons toujours les rappeler. Le bannissement est la solution la plus sûre, Aedan ! ajouta-t-il comme s'il espérait avoir convaincu son frère. C'est pourquoi je te répète que je n'ai rien à voir avec la disparition de ta fille !
Aedan n'en croyait pas ses oreilles. Sean n'était pas simplement arrogant, il était complètement cinglé. Son frère était persuadé qu'il détenait les clés du salut d'Orcam. Or cela n'était pas aussi simple ! Les Sang-Purs ne faisaient que se voiler la face...
— Mais ce que tu dis n'a aucun sens ! La prophétie est très claire, Sean ! Les trois doivent être là ! Sur Orcam, pas sur Terre ! Et c'est de leurs choix que notre monde dépendra ! Pas de leur présence ou non !
Sean reprit une gorgée de whisky et il balaya sa protestation d'un revers de main.
— Justement ! Permets-moi encore une fois de ne pas être d'accord avec toi. La prophétie parle bien de leurs choix. Pourquoi ces derniers ne pourraient pas consister dans le choix de quitter Orcam pour le sauver ? Si notre demande de bannissement aboutit, leur choix peut résider dans le fait de respecter la loi, sans opposer de résistance ! Ou mieux encore, ils peuvent choisir de leur propre chef de quitter Orcam avant qu'il ne soit trop tard ! Tes enfants sont intelligents, Aedan. Et je ne pense pas qu'ils nuiraient intentionnellement à Orcam. C'est la conclusion à laquelle je suis parvenue après leur avoir parlés lors de cette soirée. Et j'avais pris la décision de leur soumettre cette requête moi-même, à la rentrée. Tu vois ? Encore une fois, je n'avais aucune raison de m'en prendre à Erin ! Les extrémistes en revanche...
Aedan résista à l'envie de traiter son frère de crétin fini. Cela ne ferait pas avancer la discussion. En plus, maintenant qu'il savait ce que les modérés avaient en tête, ils allaient pouvoir travailler à un moyen de les contrer. Et puis, il était sûr à présent que Sean n'était pour rien dans la disparition d'Erin. Aussi ridicules que soient ses théories, son frère y croyait vraiment. Par contre, il pouvait quand même lui en apprendre davantage sur ceux qui avaient véritablement enlevé sa fille.
— Quoi les extrémistes ? demanda-t-il quelque peu radouci. Qu'est-ce qui vous différencie de ces fanatiques, Sean ?
— Je viens de te le dire ! répliqua-t-il en le regardant comme s'il était un demeuré. Nos méthodes. Et quelques divergences d'opinions également.
Il avait dit cela en secouant la main, comme si ces divergences n'étaient que quantité négligeable.
— Des divergences d'opinions ? releva Aedan qui recommençait doucement à s'énerver face à l'attitude désinvolte de son frère. Qu'est-ce que tu entends par là ? Vous ne prônez pas tous la supériorité des races nobles sur les Métis et les Sang-Mêlés ?
— Bien sûr que si ! Et aussi sur les Fils de la Terre, bien que ces derniers fassent d'excellents soldats.
Aedan ne put s'empêcher de regarder son frère avec mépris, mais ce dernier ne s'en aperçut même pas.
— Mais contrairement aux extrémistes, nous les modérés, nous admettons qu'il existe une petite chance pour que nous puissions nous tromper sur l'interprétation de la prophétie. Les extrémistes n'ont aucun doute. Pour eux, les triplés sont destinés à nous détruire.
Aedan comprenait parfaitement ce que ces petites divergences d'opinions sous-entendaient en réalité.
— Ils sont donc prêts à les tuer, affirma-t-il d'une voix sourde où l'angoisse se mêlait à la colère.
— D'après les rumeurs, répondit Sean comme si de rien n'était, le chef suprême des extrémistes ne prône, pour l'instant, pas de mesures aussi radicales.
Il reprit une gorgée de whisky avant de poursuivre.
— Il est intelligent. Il ne veut pas provoquer une guerre civile inutile. Pour le moment. Il attend de voir si les modérés parviennent à leurs fins. En attendant, il pense nous aider en commettant des actions que nous ne cautionnons pas toujours. Et crois-moi ou non, l'enlèvement de ta fille est un acte clairement contraire à notre éthique.
— Tu m'en vois ravi... répliqua Aedan en serrant les poings.
Malgré ses bonnes résolutions, il avait beaucoup de mal à se retenir d'aller en coller une à son frère qui se comportait comme s'ils avaient une banale discussion mondaine, alors que la vie d'Erin était clairement en danger.
— C'est donc bien ce que je pensais, ajouta-t-il néanmoins en se contrôlant. Les Sang-Purs cherchent à faire pression sur moi en s'en prenant à mes enfants ?
À nouveau, Sean haussa les épaules comme s'il venait de lui demander s'il avait passé de bonnes vacances. Et à nouveau, Aedan eut beaucoup de mal à se retenir d'aller le secouer pour qu'il accouche.
— Oui et non, répondit-il enfin. Certains sont encore plus fanatiques que d'autres. Et l'aversion qu'ils ont pour les triplés prend parfois le pas sur leur bon sens...
— Qu'est-ce que tu veux dire ?
— Je veux dire que certains extrémistes se fichent royalement des manœuvres politiques. Ils se fichent que l'action des modérés aboutisse. Ils se fichent des ordres qu'ils ont reçus du chef suprême. Ils se fichent qu'une guerre civile éclate. Certains se fichent même d'Orcam en définitive... Pour ces extrémistes-là, les Sang-Mêlés sont des abominations qui n'auraient jamais dû voir le jour. La haine qu'ils leur portent est si féroce qu'ils ne souhaitent qu'une chose. Les exterminer.
Aedan sentit son sang se glacer. Il avait beaucoup de mal à ne pas imaginer les horreurs que ces fanatiques étaient capables de faire subir à sa douce petite fille.
— Sincèrement, Aedan... reprit Sean d'un ton nettement moins désinvolte qui les surprit autant l'un que l'autre. J'espère sincèrement que ce ne sont pas des extrémistes de ce genre-là qui ont enlevé Erin...
Aedan mit quelques minutes avant de réussir à faire taire l'angoisse qui lui étreignait le cœur. Il ne fallait pas qu'il s'imagine le pire. Il fallait qu'il garde espoir. Ils allaient retrouver Erin.
— Les extrémistes qui sévissent au sein de la Garde, sais-tu qui sont-ils ?
Malheureusement, Sean secoua la tête en signe de négation.
— Ça ne marche pas comme cela, Aed... Les extrémistes agissent dans l'ombre et il est primordial pour eux de rester anonymes, même aux yeux des modérés. Et c'est encore plus le cas pour les plus fanatiques. Ceux qui commettent les actes les plus abominables, que bien sûr nous condamnons...
— Bien sûr... murmura Aedan qui commençait à réaliser que Sean – dans sa logique tordue – cherchait néanmoins à l'aider.
— Néanmoins, ajouta ce dernier, je peux te donner le nom de celui sur lequel se porte mes soupçons... en signe de bonne volonté ou en souvenir du bon vieux temps. C'est comme tu préfères.
Aedan relava vivement la tête comme si on venait de le gifler pour le sortir de sa torpeur.
— De quoi est-ce que tu parles ? demanda-t-il en se rapprochant de son frère, résistant une nouvelle fois à l'envie de le secouer. Qui ?
Sean poussa un soupir et planta ses yeux gris dans les siens.
— Comprends-moi bien, Aedan. Je n'ai aucune preuve.
Il s'écarta à nouveau de son frère – comme si une trop grande proximité le rendait nerveux – et se remit à faire les cent pas dans la pièce.
— Je fais partie d'un groupe de modérés chargé d'identifier les extrémistes, expliqua-t-il en s'arrêtant près d'une fenêtre pour regarder dehors et en tournant délibérément le dos à Aedan. Et en particulier les plus fanatiques d'entre eux.
Il jeta un rapide coup d'œil par-dessus son épaule. Aedan n'avait pas bougé.
— Comme je te l'ai déjà dit, nous ne cautionnons pas leurs actions et les amalgames que la population fait entre eux et nous nuisent considérablement à notre image...
— Sean...
— Quoi qu'il en soit, continua-t-il comme si de rien n'était, pour en revenir à ce qui t'intéresse, depuis quelques temps, mes soupçons se portent sur le professeur Lorcan.
Pour le coup, Aedan ne s'attendait vraiment pas à ça. Le professeur Lorcan ? Ce Sorcier extravagant qui soûlait tout le monde avec ses bavardages incessants ? Encore une fois, il dut étouffer l'espoir d'une nouvelle piste qui avait germé en lui.
— Je n'aime pas cet homme, reprit Sean qui avait bien senti que son frère était sceptique. Tu n'es pas obligé de me croire. Mais il est... bizarre. Trop sympathique, trop superficiel... comme s'il avait quelque chose à cacher. Et puis, tu m'as bien dit que c'était au cours de sa soirée qu'Erin avait disparu ?
— Oui. Mais, Sean...
— Comme je te l'ai dit, le coupa-t-il, tu n'es pas obligé de me croire. Mais c'est la seule chose que je sache qui soit susceptible de t'aider.
Aedan mit quelques secondes à réfléchir à ce qu'il devait dire. Puis il se rendit compte qu'il ne tirerait effectivement rien de plus de cette entrevue avec son frère. Mais après tout, il en avait déjà appris bien plus que ce qu'il avait espéré, alors...
— Merci, dit-il simplement.
Sean se retourna et posa sur lui ses yeux gris avec une expression indéchiffrable.
— Ne me remercie pas. Comme je te l'ai dit, je n'ai absolument rien contre Erin. C'est une fille bien.
— Mais tu veux tout de même la bannir.
— Oui, pour le bien d'Orcam.
Aedan dévisagea Sean longuement. Que pouvait-il répondre à cela ? Le fossé qui s'était creusé entre eux durant toutes ces années était bien trop profond pour qu'il tente de raisonner ce frère qui n'avait plus du tout la même vision du monde que lui et qu'il ne parvenait plus du tout à cerner.
Il se contenta donc de lui adresser un signe de tête en guise d'adieu, puisqu'il n'y avait plus rien à ajouter et que leur discussion tournait en rond. Puis il tourna les talons pour quitter ces appartements dans lesquels il avait soudain l'impression d'étouffer.
— Oh et à ce sujet, l'interpella Sean avant qu'il ne franchisse la porte.
Aedan s'arrêta, mais il ne se retourna pas.
— Je voulais t'informer que nous allons bientôt soumettre à ton gouvernement une proposition de loi que tu ferais bien d'étudier avec attention.
Aedan avait bien envie de lui rétorquer que, pour le moment, il n'en n'avait strictement rien à cirer d'un quelconque projet de loi imaginé par les cerveaux malades d'une poignée de fou. Il retint sa remarque cinglante. À la place, il mit sa main sur la poignée de la porte et s'apprêta à quitter les appartements de Sean. Mais, à la dernière minute, une sorte de curiosité malsaine s'empara de lui et il ne put s'empêcher de demander en quoi cette proposition de loi consistait.
— Il s'agit d'interdire les unions contre-nature, répondit Sean d'une voix où se mêlaient la colère et le mépris. Cela évitera qu'une Faë puisse se lier avec un Fils de la Terre ou un Métis, par exemple. Ou qu'un Hérialien se lie avec une Terrienne. Cela évitera que des situations comme celles auxquelles nous sommes aujourd'hui confrontés ne se reproduisent...
À nouveau Aedan perçut la rancœur qui habitait son frère dans cette déclaration pleine de sous-entendus. Sean ne lui pardonnerait pas, tout comme il ne pardonnerait pas à Elena.
Mais après tout, Aedan n'avait jamais recherché le pardon de l'homme sans cœur qu'était devenu son frère.
Voilà pourquoi il ne releva pas et il sortit de la pièce sans un regard en arrière.
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