Chapitre 2.3

Bon et maintenant, je fais quoi ?

À vrai dire, elle se sentait un peu stupide et totalement à sa merci. S'il la rejetait maintenant, elle subirait la pire humiliation de toute sa vie et elle ne s'en remettrait jamais.

Ben oui, ma pauvre fille ! Quelle idée ! C'est quand même de Liam qu'il s'agit ! Le mec qui, même s'il t'a fait une proposition en ce sens il y a moins d'une semaine, n'est pas à l'abri de te rire au nez, de te dire qu'il s'est trompé et qu'il n'est plus du tout intéressé.

Mouais... Ça lui faisait une belle jambe de s'en rendre compte maintenant qu'elle se tenait à moitié nue devant lui !

En tout cas, elle n'avait jamais été aussi contente de porter des sous-vêtements terriens – un petit slip noir en dentelle assorti au soutien-gorge – qu'en cet instant. Au moins, ils dissimulaient en partie les points stratégiques de ses courbes pas du tout voluptueuses.

Et merde... quelle conne ! Quelle conne ! Quelle conne !

Elle pensait vraiment que lui dévoiler son corps allait le faire baver d'envie ? Lui qui avait l'habitude de se retrouver avec des femmes aux courbes parfaites comme Brianna ?

Non mais quelle abrutie ! Quelle abrutie ! Quelle abrutie !

Et puis lui ! Qu'est-ce qu'il attendait à la fin pour la rembarrer au lieu de... au lieu de la dévorer des yeux.

Ah... Ça, elle ne s'y attendait pas.

— Tu triches... l'entendit-elle souffler à l'autre bout de la pièce.

Oh là là... Ce qu'il voyait avait finalement l'air de lui plaire.

— Dit l'homme qui se balade à moitié nu devant moi depuis tout à l'heure, répliqua-t-elle sur le même ton.

Elle le vit esquisser un petit sourire en coin avant de laisser à nouveau glisser son regard sur son corps. Ses joues se colorèrent violemment et son cœur se mit à tambouriner furieusement dans sa poitrine.

— Est-ce que toutes les filles sur Terre portent ce genre de... sous-vêtements ? demanda-t-il avec ce petit sourire qui la mettait dans tous ses états. Ou seulement celles qui ont décidé de séduire un garçon ?

Oh par les Quatre ! Béni-sois l'inventeur de la lingerie !

— Toutes, répondit-elle en lui rendant son sourire. Et tout le temps. Il en existe de plusieurs formes, de plusieurs matières, de plusieurs coloris...

— Intéressant, la coupa-t-il les yeux pétillants de malice. Mais ma préférence va incontestablement à la dentelle noire. C'est absolument... magnifique.

Sous le coup du compliment – parce que c'en était un, hein ? – elle se sentit rougir de plus belle.

Bon, finalement, elle avait peut-être bien fait de tenter le tout pour le tout.

Quand il quitta le coin salon pour se rapprocher d'elle, tout son corps se mit à trembler. Elle inspira profondément. Elle redoutait ce moment tout autant qu'elle le désirait. Parce que c'était Liam et qu'après ça... rien ne serait plus jamais comme avant.

Elle avait déjà fait l'amour avec des garçons – deux à vrai dire – mais jamais avec un pour qui elle avait de véritables sentiments. En même temps, elle n'était jamais tombée amoureuse que de lui et elle n'avait pas encore couché avec alors... CQFD.

Enfin bref. Elle était nerveuse. Très nerveuse. Extrêmement nerveuse.

Et voir cet apollon qui s'approchait d'elle avec sa démarche de félin ne faisait qu'accroître ce sentiment.

Oh la vache... Mais ce n'était pas humain d'être aussi beau ! Ce mec était un véritable dieu vivant. Et il le savait. Cela se voyait rien qu'à la tête qu'il faisait en marchant vers elle.

Allez ma grande ! Ressaisis-toi ! Toi aussi tu lui fais de l'effet, je te signale !

Oui mais, si elle le décevait ? Si ça ne lui plaisait pas ?

On n'en est pas encore là, jeune fille ! Faudrait déjà que vous y arriviez dans ce lit avant de savoir s'il a pris son pied ou pas !

Oui, mais...

Oh la ferme ! C'est Liam, bordel ! Même si tu l'aimes, ne le laisse pas prendre le dessus ou il va te bouffer ! Montre-lui quelle femme forte et sûre d'elle tu es !

Euh...

Stop !

Oh la vache... Comment trouvait-elle le temps de devenir schizo dans des situations pareilles ?

— Tu sais quoi, Mac ? Je ne couche pas avec des filles qui n'en n'ont pas réellement envie.

Sa voix chargée d'amertume la fit sursauter. Elle n'avait pas remarqué qu'il s'était arrêté de marcher et qu'il la fixait avec un regard noir.

Hein ?

Oh merde ! Il avait dû prendre son dialogue intérieur pour de l'hésitation ! Mais ce n'était absolument pas ça ! Alors oui, elle hésitait mais pas du tout pour les raisons qu'il semblait imaginer.

    — Mais t'as intérêt à te rhabiller en vitesse, continua-t-il d'une voix dure. Parce que mon côté gentleman commence à sérieusement atteindre ses limites.

Hé ! Pourquoi fallait-il toujours qu'il se comporte avec elle comme un parfait connard ?

Quoique... Ça voulait aussi dire qu'il la désirait vraiment.

— Prouve-le.

Pas sûr que le provoquer soit la bonne décision. En deux secondes, il fut sur elle, ne s'arrêtant qu'à quelques centimètres pour ne pas la toucher.

— À quoi tu joues, Mac ?

Elle devait presque se tordre le coup pour le regarder en face. C'était ça ou rester les yeux rivés sur son torse musclé en bavant d'admiration.

— Je ne joue pas, Liam, parvint-elle à articuler alors qu'elle avait de plus en plus de mal à respirer normalement.

Oh par les Quatre ! La proximité de leurs deux corps à moitié nus la rendait légèrement nerveuse.

— Alors pourquoi tu fais la même tête que si quelqu'un était en train de t'obliger à sauter dans le vide ? demanda-t-il en lui adressant son sempiternel sourire narquois.

Ah bon ?

Mais comment faisait-il pour paraître aussi calme ?

— Parce que j'ai peur.

Hein ? Pourquoi lui avait-elle dit ça ?

— Pardon ? demanda-t-il en se renfrognant.

Ben voilà... Maintenant il se sentait insulté ! Mais pourquoi rien ne se passait-il normalement quand elle était avec lui ? Même un truc aussi simple que coucher ensemble tournait immanquablement au rapport de force.

— Tu me rends nerveuse, Liam ! répliqua-t-elle en se rembrunissant à son tour. Là, t'es content ?

Elle vit son visage se détendre instantanément.

— Ça dépend, répondit-il en esquissant un petit sourire en coin. Est-ce parce que tu te sens obligée de le faire ou parce que tu n'as jamais désiré autant un autre homme de ta vie ?

Pendant quelques instants, sa respiration déjà laborieuse se bloqua complètement. À vrai dire, elle n'avait pas l'intention de lui dire la vérité, mais la mauvaise irrigation de son cerveau due à ce subit manque d'oxygène – oui, c'était la seule explication logique – l'empêcha de lui balancer une réplique cinglante dont elle avait le secret. À la place, elle lui dit la vérité.

— Je le nierai de toutes mes forces si tu oses un jour le répéter à qui que ce soit, Liam Ruadhan, mais oui, je n'ai jamais autant désiré personne d'autre comme je te désire toi...

À nouveau, il perdit son sourire et elle vit un éclair de surprise faire briller ses beaux yeux gris.

— Dans ce cas, souffla-t-il au bout d'un moment d'une voix rauque, sache que... toi aussi, tu me rends nerveux.

Oh par les Quatre ! Oh par les Quatre ! Oh par les Quatre !

Son cœur venait d'entamer une gigue irlandaise endiablée ! C'est-à-dire qu'il tambourinait dans sa poitrine comme un cinglé sous acide.

Il la fixa quelques instants avec un air indéchiffrable, puis lentement, très lentement, il se pencha vers elle pour l'embrasser.

La vision qui les frappa n'avait plus rien à voir avec les ténèbres de la précédente, bien au contraire. Elle les montrait tous les deux, baignés d'une lumière éclatante, le visage illuminé de bonheur.

Quand elle reprit pied dans la réalité, Lihanna remarqua que, comme à chaque fois qu'il l'avait embrassée, elle avait instinctivement passé ses bras autour de son cou et pressé son corps contre le sien.

Mais cette fois-ci, c'était beaucoup plus troublant, beaucoup plus excitant aussi. Parce qu'il était torse nu et qu'elle ne portait qu'un vulgaire bout de tissu sur la poitrine, la quasi-totalité de leurs peaux étaient en contact et... et elle n'avait jamais connu de sensation plus merveilleuse.

Sur chaque parcelle de son corps qu'il explorait de ses mains, Liam faisait naître des frissons de plaisir plus intenses les uns que les autres.

C'était indescriptible, inimaginable.

Son désir s'enflamma de plus belle – si cela était possible – et elle se félicita d'avoir pris la bonne décision. Parce que là, à cet instant, elle ne pensait plus à rien. Elle était redevenue totalement elle-même et son monde se résumait à cet homme qui était en train de la conduire directement au paradis.

Elle se hissa sur la pointe des pieds pour approfondir encore leur baiser. Celui-ci était aussi passionné que les précédents, mais pour une fois, il était dénué de rage ou de ressentiment. Ce soir, Liam ne cherchait ni à la punir, ni à l'humilier et elle n'était pas du tout en colère contre lui. Bien au contraire. Elle passa ses doigts dans ses cheveux et il poussa un gémissement rauque qui décupla son désir.

Oh par les Quatre ! Liam Ruadhan avait envie d'elle ! Vraiment envie d'elle ! Extrêmement envie d'elle !

Ça, elle le sentait...

À son tour, elle ne put s'empêcher de pousser un petit gémissement vite étouffé par les baisers de plus en plus passionnés du jeune homme. Il continuait d'explorer son dos avec ses mains, laissant des trainées de feu qui la laissaient pantoise.

Plusieurs fois, elle sentit ses doigts s'attarder sur l'agrafe de son soutien-gorge, sans pour autant réussir à l'ouvrir. Elle esquissa un petit sourire contre ses lèvres.

— OK, murmura Liam en tentant de reprendre son souffle. Comment on l'enlève ce truc-là ?

Contre toute attente, même si l'ambiance ne s'y prêtait pas vraiment, elle ne put retenir un gloussement. Mais la panique prit bien vite le dessus quand elle sentit les doigts du jeune homme se crisper dans son dos.

Oh non, non, non, non ! Mais quelle gourde ! On ne t'a jamais appris qu'on ne se moquait pas d'un mec occupé à te déshabiller ? Un mec avec une fierté masculine surdimensionnée qui plus est ?

— Méfie-toi, Mac, susurra-t-il tout contre son oreille. Si tu préfères te moquer plutôt que de m'aider, je te jure que je te l'arrache...

Soulagée, elle poussa un petit soupir amusé et recula de quelques pas. Elle dégrafa son soutien-gorge, fit lentement glisser les bretelles en dentelle sur ses bras, avant de laisser tomber le sous-vêtement à ses pieds.

Et pour la première fois de sa vie, elle se sentit belle. Vraiment belle.

Liam la dévorait du regard.

Elle savait qu'elle devait être rouge comme une tomate, mais enhardie par l'admiration qu'elle voyait briller dans ses yeux, elle entreprit de se débarrasser également du dernier bout de tissu qui protégeait encore sa nudité. Elle fit glisser lentement son petit slip de dentelle le long de ses jambes tout en continuant de le fixer.

Elle ne savait pas si elle était vraiment sexy dans son petit numéro d'effeuilleuse amatrice, mais elle eut la satisfaction de voir les yeux de Liam s'assombrir, ses muscles se tendre et sa respiration s'accélérer.

Bon... Au moins, elle lui faisait de l'effet...

Et heureusement ! Parce qu'elle se sentait soudain extrêmement vulnérable de se tenir ainsi, nue, devant lui. Surtout qu'il ne disait rien et que l'intensité de son regard la transperçait jusqu'au plus profond de son être.

— Ok, murmura-t-il soudain d'une voix étrangement basse qui lui procura des frissons de la racine des cheveux jusqu'aux orteils. Je le nierai farouchement si tu le répètes à qui que ce soit, mais...

Il laissa une nouvelle fois glisser son regard noir de désir sur tout son corps et elle sentit les battements de son cœur s'accélérer dangereusement.

Oh bordel ! S'il continuait ainsi, elle allait finir par avoir une crise cardiaque !

— ... je te trouve... vraiment... magnifique Lihanna MacCormac-Kerid'El'Wen.

Elle ne pensait pas que c'était possible, mais elle sentit son visage s'empourprer de plus bel et son cœur manqua un battement.

Avant qu'elle n'ait eu le temps de dire quoi que ce soit, Liam se rapprocha prestement d'elle, la souleva de terre comme si elle ne pesait pas plus lourd qu'une plume et la déposa délicatement sur le lit qui se trouvait derrière eux.

Quand il s'allongea près d'elle et se dévêtit à son tour, elle crut qu'elle allait mourir tant son cœur se mit à battre furieusement dans sa poitrine. Il la fixa de longues minutes sans rien dire et pour la première fois depuis... – depuis quand au juste ? Elle ne savait plus... – elle resta sans voix. En fait, c'était comme si tous les deux n'en revenaient pas de se retrouver réellement là. Nus, dans un lit, sur le point de faire l'amour, sans personne pour les interrompre.

Oh par les Quatre ! Elle le désirait tellement qu'elle en était presque paralysée. Elle était tellement habituée à ce que tout se passe mal entre eux qu'elle avait peur qu'en esquissant un seul mouvement le charme se rompe et que tout s'écroule.

Comme pour lui donner raison, Liam esquissa un petit sourire désabusé. Son cœur se serra.

— Et merde... soupira-t-il en brisant le silence qui s'était installé entre eux. Tu es tellement belle que ça en devient presque comique.

Bon... Elle n'était pas sûre de le suivre, mais une chose était claire. Lui n'avait pas eu peur de rompre le charme. Il l'avait même clairement fracassé !

Quand elle disait que tout se terminait toujours mal entre eux...

    — Non mais sérieux, continua-t-il comme si de rien n'était, c'est comme si une divinité particulièrement farceuse et cruelle t'avait créée juste pour me narguer...

Euh... Il était en train de lui faire un compliment, là ?

À vrai dire, venant de la part de Liam, c'était plus que possible.

— Tu fais ce genre de remarques sarcastiques à toutes tes conquêtes avant de passer à l'acte ? demanda-t-elle d'une voix plus dure qu'elle ne l'aurait cru. Parce que, si tu veux mon avis, ce n'est pas vraiment ce qu'une fille rêve d'entendre avant de faire l'amour...

Oh bordel ! Si elle ne le désirait pas autant et s'il n'était pas aussi beau – surtout avec ce petit sourire en coin terriblement sexy – elle l'aurait balancé hors du lit ! Mais son traître de corps refusait de lui obéir.

— Seulement à celles qui ressemblent comme deux gouttes d'eau à un fantasme sur pattes, la taquina-t-il. Mon fantasme...

— Liam... gronda-t-elle en commençant à s'énerver.

Mais le jeune homme ne releva pas et lui adressa un sourire carnassier.

— Des cheveux longs et soyeux de la même couleur que mon whisky préféré. Une peau douce et dorée faite pour être caressée. Des courbes parfaites capables de rendre dingue n'importe quel célibataire endurci...

En même temps qu'il parlait, il faisait courir ses doigts sur toutes les parties de son corps qu'il était en train de détailler et c'était...

Oh l'ordure ! Il était vraiment doué.

— Liam...

Elle se rendait bien compte que sa voix n'était plus qu'un murmure haletant. Elle était  incapable de protester.

— ...une bouche au dessin si parfait que c'est une torture de ne pas constamment l'embrasser...

Des frissons lui parcoururent tout le corps quand il effleura ses lèvres des siennes pour souligner son propos et une douce chaleur irradia le bas de son ventre.

Par les Quatre ! Elle aurait dû s'en douter ! Tout entre eux n'était toujours que bataille... Et il était en train de gagner celle-ci haut la main.

— Liam...

— ... des yeux...

Euh, une minute... Qu'est-ce qu'il allait leur faire à ses yeux ?

Elle le fixa quelques instants, incrédule, et elle eut la satisfaction de voir qu'il ne souriait plus du tout. Au contraire, son regard était presque noir de désir et son souffle saccadé.

— ... des yeux magnifiques capables de m'hypnotiser et qui hantent mes rêves depuis des années.

Sa voix était rauque à présent. Plus aucune trace d'amusement.

— Liam...

— C'est toi mon fantasme, Lihanna. Tu me rends dingue. Et ça m'énerve.

Pour ponctuer sa déclaration, il écrasa ses lèvres sur les siennes dans un baiser passionné, possessif et... torride. Et elle ne se fit pas prier pour lui répondre !

    Elle passa ses bras autour de son cou et son corps s'arqua instinctivement contre le sien. Elle l'entendit gémir contre ses lèvres et c'est alors qu'elle bascula dans un monde où tout ce qui n'était pas Liam n'existait pas.

    Quand leurs deux corps s'unirent pour ne faire plus qu'un, un coup de tonnerre retentissant éclata au loin et au moment où leur plaisir explosa, la foudre frappa, le sol trembla, le vent hurla et des pluies diluviennes s'abattirent sur le royaume d'Hériale.

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