"Surprise partie" (partie 2)

Mais pourquoi diable avait-elle décidé d'écouter Brianna en acceptant de porter cette robe ?!

Dès qu'elle l'avait enfilée, elle s'était sentie mal à l'aise de se dévoiler ainsi. Parce qu'il fallait être honnête, cette tenue était loin d'être très... couvrante.

Elle aurait dû l'enlever tout de suite et se fier à sa première impression. Mais en voyant la tête des filles quand elle était sortie de la salle de bain... Elle n'avait pas pu résister à la tentation d'aller s'admirer dans le miroir.

Grosse erreur ! Elle ne savait pas que cela était possible, mais elle avait immédiatement eu un coup de foudre pour le vêtement. Oui, carrément. Elle comprenait mieux la passion d'Erin pour le shopping, à présent. Plus jamais elle ne se moquerait de sa sœur lorsque cette dernière pousserait des cris de joie dans une boutique. Parce que... cette robe était tout simplement magnifique ! Un vrai bijou, un joyau, une... sa nouvelle meilleure amie ! Jamais elle n'avait porté un vêtement la mettant autant en valeur. Jamais elle n'avait porté une telle merveille, pas même pour le bal du couronnement.

L'étoffe fine et légère lui allait à la perfection et – il fallait être honnête – c'était une sensation ultra-grisante de se trouver canon. C'était peut-être un poil pathétique de gagner en confiance grâce à un simple vêtement, mais... Merde ! Elle n'allait pas chipoter. Elle aimait la personne qu'elle voyait dans le miroir et se sentait capable de conquérir le monde.

Grâce à une robe.Ouais. Pas de jugement.

Bref.

En passant devant la chambre de Liam pour se rendre à la soirée, elle avait eu une furieuse envie de s'y précipiter pour voir la tête qu'il ferait en la découvrant ainsi.

Bon, il lui aurait sans doute plombé le morale en lui balançant que si c'était sa façon à elle de faire profil bas, il serait urgent qu'elle revoit sérieusement son interprétation de passer inaperçue.Et maintenant que tous les yeux étaient braqués sur elle, elle comprenait parfaitement ce que son Liam imaginaire et rabat-joie avait voulu dire. Parce que... Ouais.La confiance en soi, c'était un truc un peu vicelard et fluctuant.

— Ôte-moi d'un doute, murmura Iain à côté d'elle, tu comptes assumer le déguisement de femme fatale ou non ?

Bonne question.

— Ben... euh...

— C'est bien ce que je pensais... soupira-t-il amusé.

— Comment ça ?

— Redresse-toi, Liha. Et relève-moi ce menton. Quand tu veux conquérir le monde, tout est dans l'attitude.

Elle esquissa un petit sourire en coin.

— Tu parles en connaissance de cause, j'imagine ? le taquina-t-elle.

— Exactement, répliqua-t-il en prenant un air hautain.

Elle rit et lui serra la main.

— Merci.

— De rien, sœurette. Je dois avouer que tu m'en bouches un coin. Ma petite sœur est devenue une femme... se moqua-t-il gentiment.

Elle lui donna un petit coup poing.

— Aïe ! Je me disais aussi...

— Ne sois pas méchant, Iain ! intervint Erin en rigolant. Tu es magnifique, ma Liha.

— J'ai pas dit le contraire, se défendit Iain. Mais... on était pas censés faire profil bas ? Parce que bon là, c'est complètement raté, hein.

Lihanna laissa son frère et sa sœur parler sans intervenir. À la place, elle laissa errer son regard sur la salle et les gens qui commençaient à se remettre de leur entrée et à reprendre leurs conversations.

— Ouais... Tu crois vraiment qu'on aurait pu passer inaperçus, ce soir ? entendit-elle Erin demander alors qu'elle cherchait toujours dans la foule un visage ami. Pourquoi nous ont-ils invité d'après toi ?

— Où veux-tu en venir ? s'étonna Iain.

— Eh bien, tu ne crois pas que, même si Liha était arrivée fagotée comme un sac à patates, on ne serait jamais passé inaperçus au cours de cette soirée ?

— En même temps, un sac à patates, c'est pas non plus l'idéal pour faire profil bas...

— Pas faux. Mais ce que je veux dire, c'est qu'on est de toute façon l'attraction de la soirée, alors... Tu n'es pas d'accord, Liha ?

Mais Lihanna ne l'écoutait pas vraiment. Elle avait fini par repérer parmi les invités deux visages amis. Et tous les deux la dévoraient des yeux.

Dans le cas de Duncan, cela ne la troubla pas outre mesure, même si elle ne l'avait jamais vu la regarder comme ça. Mais quand elle croisa le regard vert émeraude de celui qui était à ses côtés, elle faillit tomber – élégamment, bien sûr – sur les fesses.

Jack Laserian la regardait comme s'il était en train de mourir de faim et qu'elle était le dernier sandwich du buffet.

Alors oui... Cette comparaison manquait cruellement de glamour. Mais elle était tellement abasourdie par ce qu'elle avait vu dans ses yeux qu'elle n'avait pas trouvé mieux. Elle était... flattée. Sa confiance en elle remonta en flèche et – comme le lui avait dit Iain – elle releva le menton.

Jack semblait l'inviter à approcher. Elle était sur le point de craquer quand il fronça les sourcils et détourna subitement les yeux, semblant chercher quelqu'un d'autre dans la salle.

Elle secoua la tête pour reprendre ses esprits. Se rapprocher de Jack était une mauvaise idée. Pour tout un tas de raisons.

— Si tu veux mon avis, siffla soudain une voix devant elle, tu n'as pas la classe nécessaire pour porter une si belle étoffe.

Lihanna détourna les yeux du Sorcier pour se tourner vers sa nouvelle interlocutrice. Elle fut surprise de la découvrir si proche d'elle.

— Macha. Ravie de te voir, moi aussi, lâcha-t-elle sur un ton indifférent.

Le regard meurtrier que lui retourna sa compatriote valait tout l'or du monde. Brianna avait raison. Macha Rhys'El'Kane était jalouse d'elle. C'était une excellente nouvelle.

— Tu es ridicule, cracha Macha avec tant de hargne que cela faillit presque entamer sa bonne humeur.

— Si tu le dis, répliqua-t-elle armée de son plus beau sourire.

La rage de sa rivale était presque palpable, à présent. Elle eut même la satisfaction de voir son visage s'empourprer de colère.

— Méfie-toi, sale petite Sang-Mêlée. Un de ces jours, tu ne seras plus en position de faire ta maline...

Ok. Macha était en train de péter les plombs. C'était... fun et – oui – un peu flippant, aussi.

— C'est une menace ? gronda Iain qui se tenait toujours près d'elle.

— Non, répondit-elle, c'est un avertissement. Mais crois-moi, Lihanna, ce jour-là, je prendrai un malin plaisir à te faire payer ton arrogance !

Sur ce, elle tourna les talons, furieuse et les planta là.

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