9 - La fée noire
— Un peu de calme, s'il vous plaît.
La professeure de métamorphose, madame Gorgias, paraissait stricte et d'après les rumeurs, elle l'était. Craintive, Roxanne avait supplié sa nouvelle amie de ne pas l'entrainer au premier rang or Myrtille n'avait rien voulu entendre. C'était ici qu'on apprenait le mieux.
Au moins, cette place pour le moins déplaisante l'éloignait du prince qui bavardait auprès de ses groupies sans se soucier une seule seconde des aboiements de l'enseignante. Agacée, cette dernière finit par abandonner et claqua dans ses mains.
Aussitôt, les élèves loquaces, à l'exception de son altesse, découvrirent avec horreur qu'une couture indolore avait fleuri sur leur bouche. Un rictus fendit celle de madame Gorgias qui après les avoir libérés de son sortilège débuta l'appel.
— Daphné d'Ambroisie !
Une fée élancée, aux ailes brunes et à la peau de porcelaine, se leva pour signaler sa présence. Aucun élève n'était autorisé à se rasseoir sans y être invité, une fois son nom prononcé. Et visiblement, Daphné ne dérogeait pas à la règle. Elle pianotait sur la table, le dos droit, les ailes immobiles en attendant le verdict de la vicieuse professeure.
— Ambroisie. J'avais pourtant demandé à ne plus avoir de cancre dans ma classe, railla-t-elle, en dévoilant des dents si blanches qu'elles semblaient n'avoir jamais servi. Asseyez-vous.
La jeune fille ne répondit pas mais à côté d'elle, le prince fronçait les sourcils. Un détail frappa alors la sorcière : à peine Daphné s'était-elle assise, que sa main s'était crochetée à celle de Peterfly. Avait-il une petite copine ? Cela ne la regardait pas, bien sûr, néanmoins elle s'étonna qu'aucun journal n'en ait parlé. Ils n'avaient pourtant pas l'air de vouloir garder leur relation secrète.
— Jasmine Argentin. Comment se porte votre famille ? Visiblement, le nombre accablant de dettes ne les a pas empêchés de vous envoyer ici. Tachez de vous montrer à la hauteur.
Encore une fois, la classe s'était tue et l'interpellée se rassit, humiliée.
— Ah, continua la professeure en collant le parchemin contre son nez, intéressant. Son altesse royale Peterfly Blueheart.
Le prince lâcha les doigts de sa dulcinée—si elle l'était—mais ne daigna pas se lever.
— Fly, rétorqua-t-il d'une voix sèche.
— Je vous demande pardon ?
— Je m'appelle Fly. Peterfly est réservé aux fées de rang supérieur au mien. A certains membres de ma famille et à ma gouvernante.
Ce qui rayait beaucoup de monde, donc.
Contre toutes attentes, Madame Gorgias n'osa pas le contredire et poursuivit son appel. Derrière Roxanne, la plupart des élèves se tenaient raides, crispés sur leur chaise de bois. Elys Cookies reçut un blâme pour les miettes qui trainaient sur son uniforme, Mona Epi eut le malheur de s'asseoir avant d'y avoir été autorisée et tout le monde apprit l'origine du plâtre qui englobait le bras de Malo Fol-entrain.
Chacun eut droit à son petit commentaire, si bien qu'à partir de la lettre L, les craintes se dissipèrent des joues de chacun. Ne la laisse pas atteindre, songea Roxanne lorsque son nom dériva de la bouche de l'enseignante.
— Notre sorcière. Mademoiselle, j'attends de vous un travail exemplaire. Dans mon cours, personne ne rêvasse, ou n'échoue. Je vous aurai à l'œil.
Au signal, Roxanne se rassit. De tous, sa remontrance se comptait parmi les plus douces. Il n'en fut pas de même pour Myrtille, qui sursauta à son nom.
— Présente ! cria-t-elle un peu trop fort.
— Mes tympans ne vous remercient pas mademoiselle...Rose-Liège.
Elle s'avança d'un bond, et Roxanne sut rapidement que sa colocataire regrettait déjà de s'être installée si près du tableau noir.
— Votre uniforme est mal boutonné, vos cheveux mal peignés sans compter cette tâche d'encre, là sur le bas de votre veste. Vous croyez vous dans un zoo, mademoiselle Rose-Liège ?
La tâche d'encre...Ce matin, en revenant du petit déjeuner, Bunbun avait bondi sur le bureau de Myrtille et encrassé sa veste de traces de pas. Roxanne était pourtant certaine que la potion avait éliminé toutes les tâches. Elle aurait dû s'apercevoir de celle-ci, qui coulissait sur le bord lavande du vêtement.
— Non, madame Gorgias. Ça ne se reproduira plus. Demain, je serai impeccable, promit-elle en baissant la tête.
— J'espère bien. En attendant, allez-vous changer, je ne fais pas cours à des porcs.
Roxanne réprima une grimace. Au total, Myrtille était la troisième fée à sortir de cours. Ou plutôt, elle l'aurait été si une voix n'avait pas fendu la classe.
— Venant d'une truie, c'est ironique.
— Quel insolent a osé ...
Les mots s'étouffèrent dans la gorge de madame Gorgias lorsqu'elle découvrit le prince, debout, les poings appuyés sur sa table.
— Non pas que vos remarques ne m'amusent pas, mais je vous prierai d'accélérer. Ma mère vous paie pour donner des cours, il me semble. Il serait fâcheux qu'une lettre arrive au palais royal en expliquant que vous ne faites pas votre travail.
L'enseignante fulminait de colère, mais tout comme Roxanne, elle n'avait aucun pouvoir, aucun ordre à donner au jeune prince. Elle oublia donc Myrtille, ses moqueries, et commença ses leçons, non sans fusiller de temps à autre du regard le nouveau héros de la classe.
***
Bonjour à tous,
Aujourd'hui, nous repartons sur un jeu autour de films/série. Le résumé foireux. (L'idée étant piquée à @bref_jecrisunlivre)
Le principe : résumez un film de façon humoristique.
Par exemple : blanche neige donnerait : "Elle fait le ménage, s'occupe de sept garçons, et echappe à des tentatives de meurtre. Mais puisqu'elle chante, tout va bien"
Spécial film de SF (science fiction) ^^
« Au départ, elle avait promis à sa sœur qu'elle n'avait aucune chance d'être tirée au sort »
« L'amour Robotique. Une plante en botte et un peu d'obésité »
« Seul, il doit cultiver des patates. Beaucoup de patates »
😘😘😘😘Des bisous et à demain
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