Proverbe Finnois.

Les choses avancent enfin ! Merci de continuer de me lire car grâce à vous je viens d'atteindre le premier k de lecture !! Vous savez que je vous aime ??

J'ai les meilleurs lecteurs au monde et une Beta du tonnerre ;)

La Déesse tempêtait toujours sur son astre, promettant à mi voix, des tortures sanglantes et atrocement douloureuses, à ce stupide humain aux cheveux blonds ! Rien que de penser à lui, la rendait folle de rage. Les arabesques rouges sur sa peau flamboyaient plus que jamais, la brûlant presque. Elle était furieuse mais pas seulement contre cet homme ni la meute de Yata, contre elle aussi. Elle s'en voulait à s'en rendre malade. Heureusement qu'elle ne pouvait pas croiser son reflet sinon elle se serait étranglée. Elle faisait ce qu'elle pouvait pour se contenir et espérait vraiment y arriver. En attendant, elle faisait les cents pas sur le sol accidenté de sa demeure. En tapant ses pieds avec force, elle créait d'autres petits cratères, changeant une fois de plus le visage de la Lune...Les âmes vagabondes prenaient soins de l'éviter, un jet de pierre de leurs feraient pas grand mal mais ce n'était pas agréable pour autant. Puis, tous ici, savent que mort ou vif, il vaut mieux éviter d'être dans la ligne de mire d'Oranda, encore plus dans ce genre de moment.

Tout en bas sur Terre, en Serbie plus exactement, Tood et Nautoo attendaient le reste des loups. Tout en se dirigeant tranquillement vers une plaine à l'est de la forêt, des jappements de jeunes loups attiraient leur attention. Devant eux quelques loups, d'à peine un an, s'amusaient entre eux de bon cœur. Certains se sautaient dessus pendant que d'autres se pourchassaient en claquant leur, déjà, énorme mâchoire en guise de "pseudos avertissements". Les deux dominants avaient prit soins de se coucher sous le vent pour les observer sans se faire repérer. Parfois, ils durent mettre leurs immenses museaux entre leurs pattes avant pour étouffer quelques grognements de rire.

Soudain, un jeune, plus impétueux que les autres, sautait de bon cœur sur tout ce qui bougeait. Il prenait plaisir à pincer ses amis et à se carapater à toute vitesse, une fois que sa victime se retournait pour le suivre. Nautoo appréciait d'emblé ce petit loup. Ce jeune téméraire, chiqua une nouvelle fois la cuisse d'un autre, avant de se retourner à toute vitesse. Emporté par son élan, il ne vit qu'au dernier moment les deux dominants tapis sur un lit d'herbe.  Il leur fonçait déjà dessus avant de réaliser ce qu'il se paissait. Les deux adultes eurent juste le temps de s'écarter l'un de l'autre pour le laisser passer, que ce jeune, qui essayait désespérément de s'arrêter, glissa sur l'herbe grasse qui ne l'aidait pas vraiment.

Il y eut un moment de flottement. Puis, Zax hurla un rire, si gigantesque, que toute la forêt en profita. Il s'était assis et posait une de ses énormes pattes sur son ventre tout en continuant de rire à gorges déployée. Ici et là, les jeunes loups riaient aussi prenant des positions plus humaines que loups. Nautoo et Eirik n'étaient pas les derniers, même si le Premier était sur sa réserve, l'amusement qui le contaminait était entier et féroce. De nouveaux sur pattes, le jeune loup revint tranquillement vers eux, une branche dans la gueule. Et sans prévenir, d'un coup de tête savant, les feuilles de la branche se virent rencontrer violemment le museau du chef de meute. Ce dernier bascula en arrière sous la surprise et sous les rires tonitruants de leurs spectateurs. Pas peu fière de son petit manège le jeune loup se tournait vers le Premier, une lueur d'amusement dansait dans les pupilles de ce jeune loup. Nautoo eut l'impression de se revoir à son âge. Par contre, il ne vit pas la branche venir à sa rencontre avec beaucoup mais vraiment beaucoup d'entrain, mais il l'a sentit sans aucune peine ! Il ne bascula pas, mais fut si surprit qu'il couina comme un louveteau qui venait de se faire chiper son jouet par un plus grand. Le chef de meute saisit une branche encore plus grosse, que celle qu'il venait d'embrasser, et fouetta lui aussi, avec une joie non boudée, le visage du premier tout en se dandinant devant lui. Le jeune se prit aussi au jeu, alors il secoua sa lourde tête dans tous les sens, si bien que tout le monde autour de lui en profita. D'autres jeunes essayèrent de lui arracher sa branche mais ce dernier s'y accrocha férocement ! Autour d'eux une pluie de feuilles bien vertes et en milles morceaux tombaient et coloraient leurs pelages. Quand ils virent que la queue de l'Alpha battait la cadence, disant long sur sa bonne humeur et son envie de jouer, les jeunes loups s'étaient rassemblés autour d'eux, joueurs eux aussi.

- C'est de la provoc' ou bien ?  Dit Eirik en regardant la scène à travers les yeux du Premier plus amusé qu'autre chose. Bah alors ?? T'attends quoi ? Tu ne vas pas le laisser se foutre de nous comme ça durant six mois quand même ! Ce dernier leva les yeux au ciel face à la passivité du poilu.

Nautoo eut un moment de blanc. Lui, jouer avec un autre loup, dominant de surcroit, comme deux louveteaux ? Quelque chose clochait dans cette équation. Mais le voir, le popotin en l'air, la queue battant des recors de vitesse et jappant  comme un louveteau, eut raison de lui. Les regards moqueurs des jeunes aidaient aussi. Le Premier s'ébroua et saisit la branche à son autre extrémité. Tous deux, bien ancrés sur leurs pattes, ils grognaient de bon cœur et essayaient de prendre l'ascendant sur l'autre. Zax avait réussi, Déesse seule sait comment, à prendre appuis sur un énorme rocher pour éviter de se laisser trainer par la force du premier. Emporter par sa fougue et par l'euphorie du moment, Nautoo tira un coup sec sur la branche et cette dernière céda sous la pression. Le premier n'eut pas le temps de se stabiliser, il jongla d'abord sur ses pattes arrière puis il fit une roulade arrière et se retrouva enfin assit, sur ses fesses, ses pattes arrière étendue devant lui et ses pattes avant planté dans le sol de pars et d'autre de son immense corps. Certains jeunes avaient prit le temps de se décaler pour apprécier le spectacle.

Zax, quant à lui, le bâton toujours dans la gueule, eut toute les peines du monde de se retenir de rire. Pourtant il y avait de quoi non ? Ce loup, hors mesure, assit plus ou moins correctement sur son fondement, l'air choqué et plus que stupide, le regardait avec son morceau de branche pendant sur le côté de son énorme gueule. L'Alpha se mît à exploser de rire en tapant une patte sur le sol. Ce geste, terriblement humain, eut pour effet de faire hurler de rire à son tour Nautoo et les autres jeunes loups qui avaient retenus leurs souffles jusque là.

Voilà à quoi pouvait assister les nouveaux arrivants de la meute de Zax. Des adultes. Deux dominants, dans une position qui ne fait pas partit du manuel du "parfait Alpha", aboyant leur rire de bon cœur et entouré de jeunes loups tout aussi hilare. La totalité des nouveaux venus, se demandaient s'ils n'étaient pas dans une autre dimension, dont certains ressentirent un besoin, urgent, de s'assoir.

Zax, voyant sa meute les regarder pour le moins incrédule, tenta de reprendre un peu de contenance. Il s'assit correctement et se racla la gorge, ce qui donna une sorte de grognement étouffé. Nautoo se frotta le museau avec sa patte et se mît debout. Du coin de l'œil, il regarda tous le monde autour de lui et la lune. L'immense astre  semblait quelque peu brouillé, un peu moins lumineux peut-être ? C'était une de ses journées étranges, où le soleil et la lune se rencontraient pour se partager le ciel. Une de ses journées étranges, où il se sentait bénis des Dieux, au milieu d'autres loups de la même trempe que lui.  Sans perdre plus de temps et couper court aux dernières moqueries, l'Alpha leva sa tête pour chanter à la lune. Tous, y comprit le premier, l'imitaient.

Le chant de ses fils, lui fit détourner les yeux de la Russie, où très peu de ses enfants lui rendaient honneur. La voix de Nautoo lui chatouilla les oreilles. Depuis combien de temps ne l'avait elle pas entendu ? Plusieurs siècles sûrement, oui plusieurs siècles...Son chant se mélangeait à celui de la meute qui l'avait accueillit. Les larmes lui montaient, elle était émue. Ce n'était pas un chant classique, non, dans celui-ci la voix des loups de Serbie était embrun d'une plus forte émotion. Ils y mettaient tout leurs cœurs, ils chantaient de plus en plus fort ; ouvrant plus grand leur gueule, prenant de plus grandes inspirations tendant leurs museaux toujours plus haut...Ils se surpassaient, ils donnaient tout ce qu'ils avaient de meilleur en eux pour cet hommage. C'était une déclaration d'amour. Une boule se forma dans la gorge de la déesse, une émotion presque oubliée s'immisça dans son corps. Réveillant au passage des sentiments qu'elle croyait morts depuis des siècles également. Oranda entoura son corps de ses bras. Ses marques à l'odeur de vie, diminuaient en intensité, maintenant elles ne flamboyaient que légèrement, lui réchauffant le cœur et l'âme. Une de ses mains se posa sur sa bouche, ses ongles la griffant légèrement, mais rien ne pu empêcher ses larmes strier ses joues. Les goutes salés qui tombaient sur le sol formait de petits lacs gelés.

Dans la forêt, les loups cessaient de chanter les uns après les autres. Nautoo fut le dernier à se taire. Tout venait de changer. La nature fut la première à le ressentir, quelque chose dans le monde, venait de s'illuminer. L'espoir venait de reprendre vie aux quatre coins du monde. 

- Nautoo, je me nomme Nautoo. Dit le loup à Eirik dans un souffle. Un murmure. Un secret.

Le viking resta interdit une petite seconde avant que la voix du Premier résonne encore dans sa tête.

- Ça veut dire feu, en Algonquin. C'était un peuple indien d'Amérique du sud. Je suis née dans les grandes pleines, où les bisons viennent l'été. J'y suis mort aussi. Il termine un peu plus sombre.

Eirik eut envie de lui poser tout un tas de questions. Il avait aussi une ou deux répliques acides qui lui brûlaient la langue, mais ce qu'il ressentit le laissa baba. La nostalgie, l'amour, la joie, la peur et la haine se mélangeait en eux et frappaient chacun de leurs os, au rythme de leurs cœur, tant de fois mis à l'épreuve... Mais voila, le viking n'était pas quelqu'un de méchant par nature, naïf et crédule, peut être même un peu crétin, mais pas méchant. Alors une fois de plus, il surprit la déesse par sa réponse et une fois de plus elle l'en remercia infiniment. Quelque part, il eut l'utile conviction qu'il ne devrait utiliser son prénom que dans certains cas. 

- Merci...souffle-t-il. Bon ! On se le fait ce castor ?? Termine l'hôte dont la poitrine se gonflait de joie et de fierté.

- Pour une fois que tu dis quelque chose de bien le bipède.

Ce dernier ricana dans l'esprit de loup, jamais depuis qu'il avait anéantit sa vie Eirik ne s'était sentit aussi bien. Il était comme...Soulagé.

Le loup sourit et commençait à fouler le sol, il entendit que le reste de la meute le suivait. Après un instant, il se retourna vers Zax pour l'attendre. Nautoo était un dominant mais pas un chef, pas ici, pas dans ce pays et peut être même pas dans ce siècle d'ailleurs. Alors il le laissa mener la chasse jusqu'à ce que le soleil se couche et laisse la lune, brillant de milles feux, éclairer leur chemin.

- Tu sens ça ? Demande Nautoo en levant le nez vers la cime des arbres.

- Sentir quoi ?

- Abrutit de bipède !! Renifle un peu !! S'énerve le premier en roulant des yeux. C'est vrai quoi !! Même un louveteau pourrait sentir un castor à mille lieux à la ronde !!

La pitoyable explication du Premier ressemblait à des excuses, des excuses minables, certes, mais des excuses tout de même.

- Juste comme ça, en passant, je ne suis pas louveteau ! Ronchonne le viking pour la forme.

Les deux grognèrent l'un contre l'autre.

- Avec le bazar que tu viens de faire il a foutu le camp !

- Je te rappel qu'il n'entend que toi ...

- Tu veux que j'te bouffe ? Grogne vicieusement le loup.

- Tu aimes tant que ça ta chair ? Demande sournoisement Eirik en croisant ses bras sur sa poitrine.

Un petit craquement attira leur attention. Là, sur leur droite, un castor bien grassouillet qui se dandinait sur la berge.

- A table...

- Je vais devenir végétarien...

Pendant que l'un ricanait en silence l'autre faisait tout ce qu'il pouvait pour ne pas se sentir écœurer. 

N'ayant plus détourné son regard, depuis cette magnifique déclaration que lui avait faite ses fils, la Déesse ressentit le besoin de s'assoir. Ses hanches percutèrent le sol, un peu plus rudement qu'elle ne l'aurait voulu, mais elle ne ressentit pas la douleur. Le bonheur d'une nouvelle route anesthésiait son corps. L'âme errante de la mère de l'hôte, vient à côté d'elle, en ne foulant que très légèrement le sol. Cette femme, qui avait été percutée par une voiture en fuyant le macabre spectacle, regardait son fils avec des yeux doux. Les yeux d'une mère fière de son fils, les yeux d'une mère aimante. Oranda la regarda une longue minute et se jura qu'elle l'avait vue reprendre des couleurs, avant que cette dernière ne reprenne son éternelle errance.

La meute de Zax  mangea largement à sa faim ce soir là, d'autre loups avaient fini par les rejoindre quand le ciel fut complètement noir, ainsi la meute était quasiment au complet. L'Alpha regarda au loin son Beta s'avancer, il ne le lui dira jamais mais que ce soit lui ou Tood ils avaient une parfaite confiance en ce loup, parfois un peu trop bagarreur.

Malow, s'avançait doucement, les autres le laissant passer. Ce dernier se fixa face au Premier et retroussa ses babines, Nautoo l'imita sans attendre, mais de sa posture émanait plus de respect, de force et de présence. La tension n'eut pas vraiment le temps de monter, car un autre loup, un peu plus claire et bien plus joyeux, dépassa le second et fourra son museau froid dans le pelage du premier, tout en tournant ostensiblement le dos au Beta. Une fois fait Maure, l'oméga, déambulait au milieu de tout le monde sans vraiment ce soucier de qui que ce soit. Une fois devant son Alpha, il baissa la tête et reprit son petit tour sa queue battant la cadence.

- Pourquoi il ne fait pas comme les autres ? Demande Eirik au Premier.

- C'est un Oméga. Normalement, ils sont les souffres douleurs de la meute...

- Barbare. Coupe le Viking d'un ton vif.

- Ils nous sont essentiel abrutis ! Sans eux il n'y aurait pas d'équilibre ! Grogne le Premier en s'étirant de tout son long, sa patte glissa légèrement dans l'eau de la rivière, il l'a secoua avant de continuer son discours. Maintenant, ils nous canalisent.

- Comme l'autre soir ? Où il nous a carrément assommés !?

Pour toute réponse le loup sourit, il croisa son reflet dans le lit de la rivière puis détourna le regard.

- Tu n'as pas eu envie de le bouffer d'ailleurs ?!

- C'est un Oméga le bipède. Souffle le Premier, il avait vraiment l'impression de parler à un louveteau légèrement lent.

- Et ???????????? Insiste Eirik en ouvrant grand ses yeux et à deux doigts de taper dû pieds sur le sol de sa cage. Oublie pas que je suis un humain et que toutes tes co... tes trucs de loups, je n'y connais rien !

Il s'était reprit juste à temps. Le viking n'avait pas envie de le provoquer, pas de cette façon là du moins. Pas vraiment drôle mais surtout trop dangereux. 

- Ils nous sont précieux, eux seuls savent et peuvent calmer un dominant. Et crois-moi, un chef qui devient dingue c'est jamais bon. Grogne le premier en fixant le Beta.

- Ou un autre qui se prend pour un chef ... Suppose l'hôte.

Le Premier acquiesça d'un coup de tête sec sans pour autant détourner ses yeux de ceux de Malow. La tension grimpa de nouveau en flèche. Cette fois-ci, ce fut le chef de la meute qui se plaça entre eux. D'un grognement, le Beta se soumit, pour le plus grand bonheur de son "rival".

Tous les loups rentrèrent chez eux, avant que le soleil levant, ne rougisse le ciel. C'est précisément ce moment, que choisi le lien pour faire souffrir Nautoo et Eirik. La douleur n'était pas aussi intense qu'elle aurait pu l'être, en fait, cela ressemblait plus à un appel, comme un hurlement à la lune, mais qu'eux seuls pouvaient entendre. Le Premier tendait l'oreille, cela venait de bien plus loin que cette forêt. Le suppliant presque de venir dans la minute. L'urgence de ce chant inaudible les fit frissonner.

- On reprend la route demain. Impose le loup d'un ton sans détour.

- Pourquoi pas ce soir ? Le viking sentait aussi l'urgence de la situation, il voulait partir maintenant, qu'importe sa forme, il fallait partir.

- Un loup seul ne voyage pas de nuit.

Eirik voulu répliquer mais n'en fit rien. Il savait que le poilu avait raison que cela lui plaise ou non d'ailleurs.

Quelques minutes plus tôt, du haut de sa demeure céleste, Oranda regardait ses enfants rentrer chez eux après une copieuse partie de chasse. Elle fut étonnée de ne pas avoir vu de sangs couler entre ses deux fils. Ces deux là, ne sont pas faits pour s'aimer. Elle se laissa tomber sur le dos, un petit nuage de poussière s'élevant autour d'elle. Au-dessus d'elle, la voie lactée illuminait l'immensité de l'univers. Elle se dit qu'elle pouvait se reposer quelques heures, sous le couvert des étoiles, que son premier fils faisait ses premiers pas, en tant que  loup libéré, et cela en toute sécurité et avec l'estomac plein. C'est donc sur ces pensées réconfortantes, qu'elle s'endormit calmement.

La porte du chalet se referma sur Tood, habillé, et Eirik, vêtus lui aussi, l'accueillit avec un sourire, du moins jusqu'à ce que son invité ne lui demande :

- Dis moi tu as entendu quoi tout à l'heure ?

- ...