"Savoir pour prévoir, afin de pouvoir."
De Auguste comte
Comme toujours merci a @yukitotoya et vous connaissez la chanson
je vous conseille d'aller voir "le fil rouge" de Yukitotoya c'est une petite histoire qui débute tranquillement ^^
Ce pauvre loup n'y était pour rien. Il n'était qu'un sous fifre, un simple pion un peu trop niais pour son propre bien parmi ses semblables. Ce denier n'avait que deux seuls torts ; le premier : être un loup dominé qui avait besoin d'une meute pour vivre. Et le second : d'être tombé sur un Alpha pourrit. La Déesse serra ses poings en se relevant. Elle laissa son menton vers le sol une longue seconde. Le temps de retrouver son calme.
- Va te reposer fils. Lui dit cette mère bafouée en ravalant une bouffée de colère qui lui pourrissait les entrailles.
Son fils, qui prenait peu à peu conscience de ses atrocités, s'inclina avant de partir quelque part sur la lune et de se rouler en boule au creux d'un cratère. Il gémissait tout en tremblant mort de honte. La Déesse, sa mère, aurait pu aller le consoler peut être devrait elle le faire mais sa colère atteignait de tel proportions qu'elle préférait s'en éloigner.
Elle reporta alors son attention sur le combat qui faisait rage en dessous d'elles, non sans serrer les dents plus que besoin.
Après un instant de calme, le viking se décida enfin à bouger. Toujours sous le vent, il commençait à se mettre sur le ventre, prenant milles précautions pour ne pas faire de bruits.
- Hé l'bipède. Gronde doucement Nautoo dans sa cage dorée.
Le Premier venait d'accepter certaines réalités. Il venait de le faire ou alors il l'avait fait depuis longtemps, mais trop de choses l'avaient empêché de lui dire. Tout cela n'était qu'évidences. Seul son sale caractère l'empêchant de l'avouer à voix haute.
- Tu veux quoi ? Lui répond Eirik en se figeant dans une position peu confortable.
Il y avait cette tension dans son corps qui lui alourdissait les membres. Il dû se poser à plat sur le sol, pour se sentir soutenu. Il sentait sa gorge se serrer un peu comme quand on avait envie de pleurer.
Le poilu souffla en posant son énormes tête sur ses pattes encore pleines de sang. Lui aussi, sentait sa gorge se tordre. Ce n'était pas spécialement douloureux, plus dérangeant qu'autre chose.
- Je...Je suis...Je te... Il se mit à gronder de frustration tant ses mots lui coutaient. Pourtant il les pensait vraiment. Mais les lui avouer était presque de l'ordre de l'impossible pour lui.
Toutefois, beaucoup de ses "impossibles" avaient trouvés leur maitre depuis ces derniers mois. À son plus grand étonnement, tous étaient identiques. Tout cela lui pesait sur le cœur. C'était une douleur idiote, car elle pouvait être et aurait du être solutionné il y a bien longtemps déjà. Mais le Premier est un loup plus que têtu et quelque peu trouillard. Et, atteint d'une constipation sentimental très avancé.
- Le poilu ?...
Pour toute réponse Nautoo gronda une nouvelle fois. L'impatience du viking le rendait nerveux et il n'avait pas besoin de ça maintenant. Voire jamais. Il lui rappelait, encore et toujours, un jeune louveteau un peu trop impétueux. Il se revoyait en lui, cela lui plaisait autant que cela l'effrayait.
- J'ai choisi le loup que je veux nourrir. Commence le Premier en rassemblant, par la même occasion, tout son courage. Il reconnaissait volontiers qu'avouer ce qu'il ressentait, vis a vis du viking, lui demanderait beaucoup plus de tripes que la guerre qu'ils menaient.
De son côté Eirik se taisait. De toute façon que dire dans une telle situation ? Avec le temps il avait apprit qu'il ne fallait pas brusquer Nautoo. Il mit alors son bras sous sa tête pour gagner un minimum de confort. Devant lui, les autres êtres humains étaient silencieux, tous étaient en communication avec leur loup. Certains avaient la tête levée vers le ciel. Le soleil faisait briller leurs yeux et les réchauffaient.
- Je l'ai laissé mourir de faim trop longtemps...L'autre est gavé. Désormais, il faut que je nourrisse l'autre.
- De quoi tu parles ? L'interroge tout bas le viking. Son autre main se colla sur son ventre et serra son poing comme pour se recentré sur lui-même, si il aurait pu il aurait caressé son pelage.
- De mes loups intérieurs. On en a tous deux, un plein de bon sentiments et un autre rempli de haine. Lui, il est gavé. Mais l'autre est presque mort de faim. Il faut que je ...
Le Premier du se taire un instant, la boule dans sa gorge devenait si énorme qu'il lui était impossible d'en dire plus. Il n'était pas surprit de sentir ses yeux se fermer pour reprendre son souffle, mais c'était plus cette sensation qui l'étonnait vraiment.
Le viking, lui, restait silencieux. Il souriait comme il ne lavait plus fait depuis bien longtemps. Un an peut-être ? En plus de la boule dans sa gorge, il y avait une douce chaleur qui lui mangeait le ventre. Et pour la toute première fois, elle ne venait pas de la Déesse Oranda, mais bien de son loup à lui. Ce dernier parlait de son âme. Il lui expliquait à demi mot qu'il avait enfin admit que la haine n'est pas le meilleur des moteurs, contrairement à l'amour.
- Je suis désolé de t'avoir promis de te foutre en l'air. Dit enfin le viking en serrant les dents mais souriant tout de même.
- Je te demande pardon d'avoir foutu ta vie en l'air. Dit Nautoo en même temps que son hôte.
Le Premier souffla un rire, pendant qu'Eirik souriait en levant à son tour son visage vers le ciel.
- Tu zappes pas hein ? Tu reviens ici après. Lance doucement le viking tout en gardant sa bouche close quelques larmes venaient souiller son visage laissant derrière elles une trainée brulante.
Nautoo sentit son cœur se briser. Il ne voulait pas que son hôte meurt. Il ne voulait plus jamais posséder un autre être humain. Eirik était et sera à jamais à lui. Son humain. Son bipède.
- Pas besoin. Gronde plus fort que voulu Nautoo. On rentrera à la maison tous les deux.
Le viking voulu répliquer quelque chose, mais un mouvement attira son regard. Bram venait de laisser sa place à Akéla, tout en douceur et dans un silence profond. Ses deux Betas faisaient la même chose. Juste avant que Dévor ne disparaisse, pour laisser sa place à Torak, Eirik cru voir une lueur d'espoir danser dans son regard.
- Bon l'bipède, à partir de maintenant, tu me laisses faire. Il est temps de se taper du frangin ...Le Premier ne chercha même pas à cacher son sourire pointu.
Les trois autres loups, lui rendirent son sourire, sans un mots ils se comprenaient. Il était temps de faire un carnage.
Sur la lune, Oranda et Hana, avaient les joues humides. La main de la mère du viking venait de se glisser dans celle de la Déesse. Elle était chaude et respirait la vie. La Mère de tous les loups fixa son regard sur leurs deux mains jointent. Elle fronça les sourcils, puis un délicat sourire vient éclairer ses traits. Les arabesques à l'odeur de vie se mirent alors à briller. Les deux femmes ne se regardèrent qu'une petite seconde avant de reposer leurs regards en direction de leurs fils.
- Et bien ma chère, je pense qu'il est temps que tu prennes le relai ...
La mère du Viking venait de vider ses poumons. Une angoisse de plus venait lui ronger l'estomac. Avec son autre main, elle se coiffa les cheveux, ces derniers étant aussi blonds que ceux de son fils. Hana ressentait toujours de l'amertume envers ce loup maudit qui lui avait tout anéantit en quelques coups de crocs. Elle se disait qu'elle lui en voudrait toujours, même si grâce à lui son fils vit et a enfin trouvé sa place.
- Nos fils font enfin plus qu'un... Souffle la Déesse en les regardant. J'imagine que ce n'est pas simple pour toi.
- Ca ne l'est pas. La coupe la mère du viking. Mais je comprends, c'est mieux ainsi. Ton fils est ce qu'il manquait au mien.
- Et inversement. Finit Oranda en baissant légèrement la tête. Des mèches blanches aux reflets argentés lui tombèrent devant les yeux.
Ce fin rideau, qui brillait au gré des rayons, ne cachait pas son sourire. Il n'avait jamais été aussi grand et radieux.
Sans lâcher sa main, la Déesse se mit face à la blonde, ses traits étaient sereins malgré l'horreur de la situation. Elles étaient prêtes.
- Ca ne sera pas simple tous les jours, tu me détesteras plus d'une fois, crois moi. Commence la Mère de tous les loups. Son ton était plus bas que d'habitude, elle chuchota sa promesse et ses dernières directives. Ainsi que ses conseils aussi.
- Je sais. Souffle Hana en s'humectant les lèvres.
- Je te demande pardon. Je suis consciente du fardeau que je te lègue ... Protège les, aime les et ils te le rendront bien.
- Je n'aime pas ton fils ...
- Je sais. La coupe Oranda. Mais il change grâce à ton fils. Merci.
Oranda se contenta de regarder sa nouvelle amie, droit dans les yeux. Les deux femmes ne dirent plus un mot pendant quelques secondes avant de reprendre :
- Ils vont avoir le cœur brisé. Dit Hana en soufflant de toute son âme. Et moi aussi. Elle rajoute à voix très basse.
La Déesse ne pu rien répondre, elle avait perdu l'habitude des vivants, mais elle n'en pensait pas moins.
- Tu m'impressionnes tu sais. Tu étais morte. Tout parlant elle lui touchait les cheveux, ils glissaient entres ses doigts brillants d'arabesques. Tu es forte et il l'est aussi grâce à toi.
L'ancienne humaine eut aussi du mal à lui répondre. Toutes deux savaient qu'il ne servait plus à rien de retarder ce moment. Il était temps que tout cela se finisse, que le renouveau prenne ses droits.
- Tu es prête ? Lui demande la Déesse en mettant ses deux mains sur les épaules de Hana.
Elle lui répondit d'un simple hochement de tête.
Oranda couva une dernière fois sa demeure du regard. Elle était comme elle : imparfaite ; pleine de trous et de roches vagabondes. Avant de glisser, pour la toute dernière fois, sur la terre, la Déesse mît ses deux mains en coupe sur le visage de son amie. Ses arabesques brillaient plus que jamais, elles lui fendaient la peau tant elles étaient brûlantes. Les yeux d'Oranda devinrent entièrement noirs, aussi sombre qu'une nuit dans étoiles et aussi sinistre que l'âme de Yata.
- Sois fidèle à ton âme. Souffle la Déesse en cramponnant ses doigts autour du visage d'Hana, cela devenait douloureux. Ses doigts s'enfoncèrent dans sa peau, ses ongles griffèrent ses joues et son menton. Mais la mère du viking ne hurla pas. Elle gardait le silence pour encrer à jamais cette douleur en elle, car cette dernière signifiait énormément pour elles.
Cela voulait dire que le flambeau était passé. Qu'avant de savourer le calme de la vie, il faut combattre milles ennemis, milles douleurs et gagner au moins autant de fois. Cela voulait dire aussi que, maintenant c'était à son tour de vivre sur la lune et de suivre les pas d'Oranda. Hana en était pleinement consciente. Alors même si la douleur était insupportable, même si des milliards de souvenirs sanglants envahissaient sa mémoire, même si des millions de sentiments foncièrement différents lui alourdissaient le cœur, même si...Même si tellement de choses ...
Alors pendant que son amie lui donnait ce qu'il faisait d'elle une Déesse, elle garda les yeux ouverts. Elle devenait, maintenant elle aussi, une Déesse déchue mais puissante.
Elle devenait la Mère de tous les loups.
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