Prologue
Merci à Alphambre ;)pour ton aide et a @Adoko-palie pour ta correction ^^.
Quand un hurlement retentit à la tombée de la nuit, chaque cellules d'Oranda furent parcourues d'un frisson glacial.
Abandonnant ses activités d'observation, la divinité se laissait guider avec hâte vers ce son déchirant. Un mauvais pressentiment la gagnait, un de ceux qui immobilise les êtres qu'elle se devait de protéger.
A cet instant, elle eut terriblement honte des bipèdes qu'elle se devait deguider, de protéger. Si la question lui avait été soufflée, elle aurait répondu :"Oui je ne veux plus être liée de près ou de loin au genre humain". Mais aucun murmures salvateur ne se ferait entendre. Pas même le souffle d'un mort encore perdu, foulant lentement le sol aux allures de nuages parfaitement blancs.
Seul un silence inhumain lui faisait bourdonner les oreilles.
Sept hommes s'acharnaient sur deux pauvres loups. Ils les battaient, les saignaient, les torturaient, sans reprendre leur maudit souffle. Une lueur malsaine dansait dans leurs regards. L'une des deux bêtes se trouvait déjà à terre. Son pelage gris se fonçait avec son sang et souillait le sol blanc. La neige fondait autour du défunt, laissant une trace macabre se répandre peu à peuautour de la dépouille, pourtant elle s'était battu avec ardeur mais ce n'était pas assez...
Le second loup, au pelage plus foncé, hurlait à la mort.
Un cri de haine pur, de rage, d'une douleur insondable.
C'est à ce moment là que Oranda comprit. A l'instant où le silence repritses droits sur la forêt, la terrible réalité lui sauta aux yeux. Le loup sans vieétait une louve et ce n'est pas un simple compagnon qui pleurait sur sadépouille. Le loup survivant était son compagnon de vie.
Le loup est un animal fidèle et n'aime qu'une seule et unique fois au cours de sa vie qui se veut longue. Il aime jusqu'à la mort. Les êtres perfides en profitèrent pour anéantir définitivement le couple.
Le loup au pelage foncé se traînait avec ses toutes dernières forces vers le cadavre de sa douce compagne, se laissant tomber sur elle comme pour la protéger, une toute dernière fois, de la froideur de l'hiver. Seuls les rires gras et haineux des énergumènes l'accompagnaient.
Ce tableau était ignoble.
Oranda se sentie trahie par ceux qu'elle protège et guide depuis que le monde est monde. Un sentiment noir et aussi épais que les tréfonds des âmes des tueurs, contaminait son corps à une vitesse incommensurable.
Elle n'était plus que haine sourde de sa propre colère.
Prise d'une folie irréversible, elle fit trembler la terre en hurlant comme une sauvage. Le bruit du sol qui se brisait couvrait son cri de fureur. Mais ce n'est pas assez, il lui en fallait bien plus.
Une marée blanche engloutit les êtres humains encore vivants tout en épargnant les deux corps pratiquement mort des deux loups ensanglantés. Ses hurlements recouvraient tous les bruits environnants.
Ils mouraient lentement en souffrant, manquant d'air et de lumière. Ces être trop gras pour leur propre bien suffoquaient sous une neige épaisse et compacte.
Piètre consolation.
Puis, ce fût au tour du silence de tenir compagnie à la divinité, lourd et insondable, il prenait possession des lieux sans qu'on ne puisse donner son avis. Il était si assourdissant que les oreilles de la Déesse bourdonnaient. Des larmes chaudes roulèrent sur ses joues rougies par l'effort, son souffle se fondait avec le vent qui se frayait un chemin entre les branches, créant ainsi un sifflement strident. Seule bruit qui arrivait a percer ce silence effroyable
Mais la colère était trop forte, la trahison trop douloureuse et sa vengeance trop insignifiante, son corps se révoltait contre tout ce qu'elle connaissait ! Des arabesque rougeoyante lui mangeaient la peau la laissant à vif. Elle hurla, hurla à en faire sortir son âme, hurla à en devenir muette, hurla à s'en étouffer.
Elle le faisait encore et encore jusqu'à que sa voix s'éteigne, jusqu'a ressentir une douleur encore plus atroce.
D'autres hurlements se mêlèrent aux siens et tout un clan fit son apparition sortant des buissons et des monticules de neige, sans se fier d'aucune manière à ce nouvel environnement. Un loup, un gros loup au pelage marron, se précipitait vers les deux cadavres et hurlait sa peine aux cieux. Sa plainte faisait trembler tout être vivant aux alentours, mais pour lui aussi, sa rage était beaucoup plus forte. Il se mit à gratter le sol pour saisir un membre humain et le déchiquetait, faisant gicler du sang et couvrant ainsi sa robe de ce liquide visqueux hideux. Il se laissait sombrer dans la folie pendant que sa compagne léchait les plaies des deux tourtereaux. Elle aurait tant voulu les ramener à la vie avec son amour. Oranda en était persuadée.
D'un côté, les mâles s'acharnaient sur les chasseurs et de l'autre, les femelles pleuraient. Mais tous ensemble, ils jurèrent que plus jamais un bipèdene les approchera. Plus jamais ils ne leurs laisseront l'occasion de brandir leurs canons argentés et plus jamais le sang d'un des leurs ne coulera par leur faute.
Jamais plus, un être humain ne tuera un loup. C'est une promesse faite à la lune ; demeure d'Oranda. Déesse de tous les être vivants sur cette terre, seconde de Mère Nature.
La divinité partageait absolument tout avec eux, mais ce n'est pas assez.Ils ne méritaient pas cela. La Déesse avait envie de se venger et elle haïssait les êtres qu'elle se devait de protéger. On lui avait imposé ce rôle, ni plus nimbions. Ces faux Dieux, eux aussi allaient lui payer ça.
Elle ne réagissait que par pur instinct. Un instinct plus fort que sa nature profonde. Il était trop tard pour la femelle, sa mort se trouvait être déjà trop vieille et elle faisait partie d'un autre monde maintenant.
Mais pas celle du mâle.
Son âme errait encore entre les deux mondes, la divinité le sentait, elle le rejoignit, non sans un regard en arrière et plus déterminé que jamais. Ce qu'elle compte faire allait la déshonorer à jamais mais elle ne s'en préoccupe guère. Pourquoi garderait elle cette place qui lui avait été imposé ? Pourquoi ? Et surtout pour qui ?
Puis à quoi bon protéger des êtres capable d'une telle ignominie ? Alors la divinité délaissait son trône sans aucune once de regret pour se précipiter vers l'entre deux mondes, quelque part sur la face caché de la lune.
Le pauvre loup tournait en rond, grognant contre les âmes vagabondes qui volaient autour de lui. Il était terrorisé, affaiblit, transcendé par la colère, la haine et surtout il la cherchait aveuglément.
Il hurlait à la mort.
La divinité attendait alors qu'il la remarque , une fois fait il l'honorait d'un grognement agressif et violent.
- Bel animal, je te demande pardon. Moi qui me dois de guider l'humain, je te prie d'accepter mes excuses en leur nom. Loup, ta vie a été trop courte et ta mort trop cruelle. Je ne peux pas te faire revenir à la vie car je n'en n'ai pas le pouvoir. Mais animal de la forêt, fils de la lune, entend ma prière. Ton âme ne fera qu'une avec celle d'un être humain. N'y vois pas une punition, je t'en conjure car je te donne la possibilité de te venger et de vivre a nouveau.
L'espace d'un instant la déesse crut que le loup comprit ses mots. L'espace d'un instant, il baissait la tête. Quand il la relevait, elle fût agréablement surprise en voyant danser dans les yeux du loup une flamme de vivacité incroyable.
Il se battra.
Avec un profond respect, l'un et l'autre s'inclinèrent avant de disparaître dans un univers brumeux. Le loup, chantait alors en choeur avec sa famille. Chacun dans leur monde, ils chantaient et suppliaient la lune de guider leurs morts à travers les mondes pour qu'ils puissent se reposer à jamais.
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