les grandes décisions ne peuvent être prise contre un peuple
Jacques Chirac.
Comme toujours merci Yuki !!!
Il y eut un moment de flottement. Plus personnes ne bougeaient, c'est à peine s'ils respiraient. Mais tout cela n'était qu'apparence. Une joie et un espoir incroyable faisaient crépiter l'air tout autour d'eux. Le viking laissa son regard vagabonder quelques secondes. Il remarqua que les volutes s'accrochaient à lui, l'entourant, le caressant, pour enfin sortir de lui et s'accrocher à toute autre âmes vivantes les entourant. C'était chaud, cela faisait un bien fou.
Tout là haut, sur la lune, Oranda avait changé de position. Elle se trouvait maintenant assise en tailleur, les coudes sur les genoux et son menton sur le dos de ses mains jointes. Ses orteils nus frétillaient dans tout le sens, faisant ainsi remuer le bas de sa robe blanche au passage. Ses yeux avaient reprit leur couleur normal et ses arabesques, à l'odeur de vie, ne la brûlaient plus.
- Que lui veux-tu Mère Nature ? Souffle la Déesse à mi voix avant de dévier son regard vers la meute de Russie.
Ils avaient émigrés vers le bas du pays, violant, pillant, tuant sur leur passage. Elle se dit qu'il était temps d'agir. Une mère se doit de corriger ses enfants quand ils s'écartent du droit chemin. Elle se leva péniblement, ses membres étaient engourdis et son cœur lourd. Elle s'en voulait à s'en tordre l'estomac. La Déesse se demandait sans cesse : Pourquoi la meute de Yata s'était elle détournée de tout ? De tout ce que les loups connaissaient depuis toujours ? Mais aussi d'Elle ? Oranda se tourna pour chercher la mère du viking du regard, elle l'a vit la regarder aussi et, sans vraiment s'en rendre compte, elle se rassit pour regarder de nouveau son Premier fils et cette nouvelle meute inconnue.
De son coté, Nautoo restait à l'affût de tout, sans pour autant ressentir le besoin de sortir. Ce guerrier se sentait calme, apaisé, jusqu'au plus profond de ses os et ce, pour la première fois depuis plus longtemps qu'il ne l'imaginait. Ou qu'il s'en souvenait d'ailleurs.
-Je suis Bram. Continue enfin l'homme chauve tout en tenant encore la main du viking.
-Je lui ai déjà parlé de toi grand chef. Intervient le blanc bec, tout sourire, en les dépassants pour entrer dans l'immense demeure. Mais juste avant, il se déchaussa et baissa la tête comme pour saluer humblement quelqu'un.
Le grand chef, Bram, ne le suivait pas du regard, comme s'il avait l'habitude, mais il souriait comme on le fait pour une vielle blague plus qu'usée, mais toujours aussi drôle. Les deux hommes partirent dans un petit rire de soulagement tout en se lâchant la main.
-Hé le bipède. Commença Nautoo en baillant à s'en décrocher la mâchoire. Tu nous présentes ou tu prends racines ?
Son agacement n'était qu'un leurre, son hôte le ressentait dans chaque partie de son corps.
-Je suis Eirik et lui. Il mit une main sur son ventre pour montrer qu'il parlait de son loup. C'est Nautoo.
-Bienvenue à la maison.
Ces quatre petits mots déclenchèrent un tsunami d'émotions.
-Il paraît que tu nous appel depuis ... Un bon bout de temps. Réplique tranquillement le viking en se frottant la nuque.
Tant de choses allaient se jouer ici. Il le sentait mais pour le moment il voulait juste s'autoriser quelques moments pour prendre ses repères, faire le point. Est-ce égoïste ? Sûrement mais il n'en n'avait cure, il était chez lui. Il se sentait lasse, épuisé comme après un trop long voyage, mais à la fois si heureux que cela frôlait le ridicule.
- Entrons. Lui propose Bram en s'effaçant pour le laisser passé en premier.
C'est alors qu'il fit le premier pas en direction de son futur. Sans prendre garde à regarder autour de lui, à quoi bon de toute façon ? Ils étaient à la maison non ? Et rien de mauvais n'arrive chez soi. Alors il fit un second pas souriant et confiant.
L'intérieur sentait le bois et les épices, les meubles étaient en métal ou en verre seul les murs et certains bibelots étaient fait de matière noble. Ils entrèrent directement dans une pièce qui devait faire office de salon. Il ne pu s'empêcher de regarder longuement le frigo et la télé. La cuisine était un peu en retrait seul un bar en métal gris faisait la différence entre les deux pièces, l'ensemble était dans les tons gris et rouge. Il comprit ce que le blanc bec avait salué quelques minutes plus tôt, la demeure. Tout simplement elle. De cette bâtisse émanait quelque chose de si fort que cela forçait le respect, sans pour autant ressentir d'oppression. C'était ainsi tout simplement.
-Tu bois quoi ? Demande Elsin, le blanc bec, sans regarder Erik mais en sortant une canette de soda pour son Alpha.
-Tu veux peut être prendre une douche ? Tu dois faire la même taille que Dévor. Elsin va lui chercher des affaires.
Ce dernier se leva simplement pour obéir à l'ordre du chef de meute sans se défaire de son sourire. Le viking le regarda passer quelque peu perplexe.
-Tu es ici chez toi. Littéralement. Ajoute Bram en regardant fixement l'hôte cela en était presque gênant. Excuse-moi de te dévisager ainsi, mais, tu sais ça fait si longtemps que je t'appelle !
- Pourquoi ? Tente Le viking en décalant une chaise devant le chauve.
- Depuis combien de temps es-tu un loup ? Élude le chef.
- Moins de six mois mais ...
- Moi ça fait plus de six siècles. Commença l'homme en face d'Erik. Et presque autant de temps qu'Akela. Il pose une main sur sa tempe pour montrer qu'il parle de son loup. Hurle à la lune pour que tu viennes. On savait que tu devais venir, mais je ne savais pas quand. Termine l'Alpha en ouvrant sa boisson et en s'enfonçant dans le fauteuil.
Eirik l'imita sans trop se poser de questions, après tout il était chez lui non ?
- Pourquoi littéralement ?
- C'est vraiment ta maison. La meute et moi l'avons construite au plein milieu de notre village pour que tu gardes un œil sur tout.
- Et pourquoi tu nous appelles ? Reprend le viking une seconde fois. Ce coup-ci, il fixa son regard doré dans celui de Bram. Ce dernier a les yeux verts, aucun filament magique ne vient s'y mêler.
- Tu dois nous aider. Répond le plus simplement du monde cet homme, sans prendre le temps de serrer les dents, comme-ci il savait que de toute façon Nautoo et son hôte allaient céder à sa requête.
- Pourquoi ?
- Qui ne voudrait pas défendre sa maison ?
- Un gros connard sans cœur ! Scande le blanc bec en passant le pas de la porte, tout sourire. Dévor a râlé ! Il ajoute sans cacher son amusement.
Le jeune bêta lui tendit un paquet de linge avant de se laisser tomber dans le canapé.
- Hé chef ! Il m'a parlé des volutes.
Les deux hommes se regardèrent et ils eurent le même sourire. Eirik se sentit soudain mal à l'aise. Il se mit à regarder tout autour de lui essayant de trouver le meilleur moyen de s'enfuir ? Nautoo, lui, était tout son contraire, les écoutant distraitement en se roulant sur le dos.
- Tu es le seul à les voir. Bouge pas.
L'alpha se leva avant de finir sa phrase il se dirigea vers une boite en carton qui trompait sur la table, en sortit un papier jauni protégé par une pochette plastique transparente.
- Lis.
Cette fois ce fut le blanc bac qui parla. Elsin avait quelque chose des plus sérieux dans sa voix, ce qui fit froncer les sourcils à Erik.
- Le poilu sors toi les doigts et lis ça avec moi. Dit mentalement l'hôte à son loup. Ce dernier tiqua sur l'expression, mais ne préféra pas demander d'où il devait se sortir les doigts. De toute façon il n'avait pas de doigts, alors il se dit tout simplement que les humains étaient étranges et un peu limités, voire cons.
L'écriture était brouillon. Il y avait une tache d'encre comme quand on écrit avec une plume. Les lettres étaient arrondies, comme on les faisait avant. De toute évidence cette note était vielle. Quelque chose de frais, mais pas froid, traversa le corps du viking quand il saisit le courrier. C'était étrangement agréable. Il commença sa lecture dans le calme absolu.
« Il sera un temps, ou les hommes et les bêtes ne feront qu'un.
Il sera un temps, ou les loups chanteront a leur mère la lune.
Il sera un temps, ou seul un homme fait de peau et de crocs verra la nature danser.
Il sera un temps, ou le berceau des hommes loups sera menacé.
Alors, L'un d'eux chantera.
Alors, ces chants s'élèveront et iront droit au coeur de la nature.
Alors, Il apparaitra.
Alors, il les sauvera.
Cet homme, fait de peau et de crocs aura les yeux couleur or.
Cet homme, sera un survivant.
Cet homme, sera le seul a voir la danse de mère nature.
Cet homme, répondra au chanteur.
Ceci est ma dernière prédiction, puisse Dieu tout puissant guider mes mots en toute sécurité. Michel de Nostredame dit Nostradamus le 1 juillet 1566. »
Nautoo se rappelait de cet étrange homme qu'il avait croisé deux fois au court de sa vie. Il ne su pas vraiment pourquoi, mais il n'avait ressentit aucun besoin de le tuer à ces moments là. Et voila que maintenant, une poignée de siècles plus tard, son hôte et lui lisent ses tous derniers écrits. Car cet homme étrange et atypique était mort le lendemain de la rédaction de cette même note.
- Le papier dit vrai le bipède. Dit le premier à son hôte.
- Je vais aller prendre ma douche. Dit uniquement le viking en se levant avec les affaires dans ses bras.
- Première porte. Indique sobrement l'Alpha.
La salle de bains était orange et crème. Un mélange plus que surprenant un peu a l'image de ce duo. Mais le tout se mariait plutôt bien. Le viking prit son temps pour se déshabiller. Il regarda son reflet dans le miroir et ce qu'il vit ne le surprit pas vraiment. L'homme en face de lui était toujours aussi blond, mais ses traits s'étaient durcis, il y avait quelque chose de féroce. De féroce et violent mais pas destructeur. Son corps avait changé, plus de musculature, plus grand, plus vigoureux. Mais plus surprenant encore, son regard. De quel couleur était ses yeux déjà ? Cela lui paraissait incroyable, mais il ne s'en rappelait pas, comme ci sa vie avant sa "possession", avant les carnages et la prophétie, n'avait jamais existé.
- J'ai croisé cet homme. Repris le premier fils de la déesse.
- Tu ne l'as pas tué ?
Le loup grogna pour lui répondre, ce qui amusa son hôte. Pourquoi Nautoo ne l'avait pas tué? Encore aujourd'hui le Premier n'avait pas la réponse. Il avait beau fouiller dans sa mémoire, rien ne lui venait. Les deux fois ou il avait croisé l'étrange homme lui revenait en mémoire. Pas comme un douloureux souvenir, quelque chose d'amer, non, mais plus comme un vieil oncle totalement loufoque qu'on ne croise qu'une fois ou deux, mais qui nous marque par sa folie. A l'époque, cet homme barbu n'avait pas eu peur de lui. Ils étaient tous deux, plus curieux qu'autre chose.
- On doit rester. Je reste. Dit Nautoo à Erik quand ce dernier entra dans la douche.
Tout au long de leur courte conversation, ils se regardaient à travers le miroir, cela leur semblait important. Ils se considéraient l'un comme l'autre, comme des êtres à part entière.
- D'accord. Souffle Eirik en réglant l'eau. De toute façon, il n'était pas question de partir. Au fait, tu sais ce que c'est toi les volutes ?
- Vaguement, répond lentement le premier. Je sais juste que ça a un rapport avec la Nature.
Mais à ce moment précis, la seule préoccupation du viking, était de laisser couler l'eau bouillante de la douche sur son corps.
- Tu en penses quoi le bipède ?
Eirik croisa les bras et les posa sur la faïence froide de la douche, de l'eau chaude lui coulait sur le dos et ses cheveux, il se sentait bien. Enfin calme.
- Il va nous tomber quelque chose de sympa sur la tronche.
- On sera bien ici. Finit par dire le Premier
Le loup posa son énorme tête sur ses pattes, tout aussi impressionnantes. Il gardait une attention particulière sur son hôte, il avait l'impression que ce dernier pourrait tomber d'une seconde à l'autre. Il sentait son épuisement et son soulagement. Alors il veillait.
En s'habillant il frôla du bout de ses doigts sa marque sur son avant bras. Les traces noir des crocs de Nautoo, elles avaient été faite dans la haine et a douleur, elle devrait être synonyme de souffrance et de colère voir de désespoir. En fait elles l'avait été c'est pour cela que le viking les cachaient. Mais plus aujourd'hui. Non en cet instant Eirik décida que ces traces de dents qui noircissent sa peau serait SA marque a lui. Alors il ne mit qu'un simple tee-shirt la laissant au vus de tous.
Une fois habillé, il sortit de la salle de bains pour rejoindre les acteurs de leur nouvelle vie.
Au même moment, au royaume céleste, Oranda observait ce petit pays coincé entre les montagnes et la mer. Désormais, deux des plus puissants loups y résidaient. Deux de ses fils, mais ils sont totalement opposés. L'un est connu pour sa violence et son égoïsme, l'autre pour sa bonté et l'amour qu'il porte à sa meute.
Non ! Elle se reprit, Nautoo ÉTAIT égoïste et violent. Maintenant ... Elle se réservait sur ce jugement. Elle se dit qu'elle y repenserait plus tard. Par contre, quel serait sa place au sein de cette nouvelle "famille" ? Lui qui est un dominant, bien au-dessus des questions politiques des meutes. Le Premier n'est ni un Alpha, ni un Beta et encore moins un Omega. Non, il est à la fois au-dessus de tout ça et complètement à part.
- Que faire ?
Elle se laissa aller à le regarder, mais elle en aurait rougit si elle le pouvait. Son regard venait de se poser sur le viking qui prenait tranquillement sa douche. Par pudeur et idiotie elle se tourna pour tourner le dos à la planète entière.
- Quoi ?! Elle demande aux âmes errantes qui se retournaient sur elle en lui jetant un regard vide.
Soudain, la déesse ressentit un tiraillement si douloureux dans son cœur, qu'elle laissa échapper un hoquet à peine étouffé. Son regard se dirigea vivement vers la Russie. Là-bas, cet idiot de blond arrogant sans cervelle regardait vers le ciel. Il la regardait, Elle ! Oranda se baissa, attrapa le bas de sa robe, la déchira d'un coup sec et la noua autour de ses hanches. Ses arabesques flamboyaient mais sans lui faire mal.
- Je vais te tuer. Souffle cette mère sans le quitter du regard.
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