Chapitre 4
Je me réveillai en retard.
Il était vingt heures passé, le soleil était en train de se coucher et aucune trace de Grace qui n'avait apparemment pas pris la peine de me réveiller.
J'enfilai une paire de jeans à taille haute, un débardeur et une veste en cuir, puis sortis de ma chambre au pas de course. Pas le temps de manger !
Je filai vers les locaux et arrivai au cours de Prémonitions avec une minute de retard. Heureusement, l'enseignante, qui était la dame sympathique qui nous avait distribué notre horaire la veille, était juste derrière moi. C'était une habitude ici pour les professeurs d'arriver en retard ?
La dame me sourit tout en fermant la porte. Je balayai la classe des yeux et remarquai qu'il y avait seulement une quinzaine d'élèves, dont Lina. Les bureaux étaient individuels, contrairement au cours d'histoire, mais il y en avait un vacant tout juste à côté de ma nouvelle amie.
— Je t'ai gardé une place, me dit Lina. Grace m'a dit qu'elle avait essayé de te réveiller, mais que tu dormais comme un loir. Elle a même pensé à pousser l'affreuse armure sur toi.
Son commentaire me fit ricaner.
— Bonjour tout le monde et bienvenue aux nouveaux élèves, nous salua l'enseignante. Mon nom est Glen et je vous enseignerai tout ce qu'il y a à savoir sur les prémonitions. Si vous êtes dans ce cours, c'est probablement parce que vous en avez déjà eu. Elles peuvent se manifester de plusieurs manières comme par des rêves ou des signes très subtils... Donc, pour commencer, j'aimerais faire le tour de la classe afin que chacun se présente et qu'il nous raconte son expérience en prémonitions.
C'est ainsi que chaque personne se présenta. Certains avaient déjà eu des rêves prémonitoires, d'autres avaient eu des flashs en regardant uniquement des photos et quelques personnes savaient en avance le sexe d'un enfant ou la date de la mort de leurs proches. Caroline, Chloé et Amanda étaient malheureusement dans la même classe et en profitèrent pour faire un long résumé de tout ce qu'elles pouvaient prédire.
— J'avais prédis l'attaque terroriste du World Trade Center, déclara fièrement Caroline. Je n'avais que quatre ans et j'avais dessiné les deux tours en train de s'effondrer.
Lina et moi levâmes les yeux au ciel devant tant de prétention. L'enseignante se contenta de sourire, ayant probablement déjà entendu l'histoire. Lorsque mon tour arriva, je me sentis embarrassée et, pour cause, jamais je n'avais eu de prémonitions.
— Euh...commençai-je. Lorsque je fais de la fièvre, je peux prédire que le lendemain, je vais être malade.
Lina et plusieurs autres éclatèrent de rire, y compris le professeur Glen.
— Arson m'avais précisé que tu étais un drôle d'oiseau, fit l'enseignante en me souriant. Je suppose que tout ceci est nouveau pour toi, mais je suis certaine que tu réussiras à t'adapter.
Finalement, elle était sympa, cette prof !
Le reste du cours fut très instructif. L'enseignante nous fournit un tas d'exemples de prémonitions et d'histoires vraies et je me surpris à en croire quelques-unes.
Après le déjeuner, Grace, Lina et moi nous rendîmes au cours d'hypnose. Cette fois-ci, je ne pus m'empêcher de douter de l'état mental du professeur. C'était un homme d'une cinquantaine d'années. Le professeur Destoy avait apparemment beaucoup d'expérience sur le sujet.
Le ton lent et monotone avec lequel il parlait suffisait à endormir la majorité de la classe. Il fit ensuite un exemple d'hypnose en appelant un élève et commença à balancer devant ses yeux un pendentif. Le garçon entra presqu'immédiatement en transe, puis l'enseignant lui fit faire quelques simagrées, ce qui fit rire la classe. À la fin du cours, j'étais persuadée que tout ce spectacle n'était qu'un gros canular.
Lina, Grace et moi débattîmes du sujet pendant plus d'une heure. Grace était convaincue que l'enseignant était un vrai hypnotiseur tandis que Lina et moi restions sceptiques.
Après avoir rempli nos estomacs, nous nous séparâmes. Lina alla flâner à la bibliothèque tandis que Grace et Patrick commencèrent à se bécoter à la vue de tous.
Je grimaçai et, ne voulant pas assister à ce spectacle, je décidai de rejoindre Lina à la bibliothèque. J'empruntai le même chemin que la veille, du moins, c'est ce que je pensais, mais lorsque j'arrivai dans un couloir richement décoré, je sus que j'avais pris la mauvaise direction.
J'examinai les lieux, un peu surprise du style différent du reste du château. C'était désert, alors je me dis que c'était le moment idéal pour visiter. Après tout, que risquais-je ?
Des portraits anciens ornaient les murs des corridors et des chandeliers en or étaient accrochés entre chacun d'eux. Un long tapis rouge était déroulé et rendait l'endroit encore plus mystique. Cet étage semblait...accueillant, du moins, jusqu'à ce que je croise le regard d'un homme sur une peinture. Il semblait me fixer d'un air dangereux. Il paraissait jeune, dans la mi-vingtaine tout au plus, portait ses cheveux mi-longs et frisotés. Le beau ténébreux avait la peau pâle, mais des cheveux sombres comme la nuit. Ses yeux transperçaient autrui et c'est ce qui me fit frissonner. Cet homme semblait inhumain tant par ses traits d'une perfection inouïe que par son aura terrifiante. Il me fit quelque peu penser à Arson, mais en beaucoup plus intimidant.
Au moment où je songeais à rebrousser chemin, un coup de vent fit s'éteindre tous les chandeliers qui éclairaient le couloir, me plongeant dans l'obscurité.
Je sentis mon cœur s'affoler. D'où ce vent provenait-il encore une fois ? Deux secondes plus tôt, tout était calme. Ça n'avait aucun sens. Je tâtonnai le mur de pierre à la recherche d'une sortie. Quelle idée de m'aventurer seule sur cet étage ? Maintenant, je me sentais prise au piège comme un oiseau dans sa cage.
Je m'accroupis par terre au beau milieu du couloir et essayai de réfléchir au meilleur moyen de sortir de ce lieu. Le mieux était d'attendre que mes yeux s'habituent à l'obscurité et ensuite j'essaierais de trouver la sortie.
Lorsqu'un cadre se décrocha du mur, je poussai un cri, effrayée. Il était tombé à quelques centimètres de mon pied. J'aurais été dans la mouise s'il m'avait cassé le petit orteil ! Lorsque je me rendis compte que c'était ce même individu que j'avais remarqué sur l'autre tableau et, qu'en plus, il me fixait, je frissonnai. Qui pouvait bien être cet individu pour que son portrait se retrouve partout dans ce couloir ?
Puis, je sus.
— Voilà le fameux propriétaire du Dark Castle, dis-je à haute voix. C'est pour cette raison que tu me faisais tant penser à Arson.
On m'aurait sans doute prise pour une folle à parler seule ainsi. Peut-être le deviendrai-je à force de séjourner dans cet endroit obscur. Néanmoins, j'avais toujours été une personne un peu ludique, alors on ne verrait probablement pas de différence.
Pour l'instant, je ne voulais que sortir de cet endroit qui me donnait froid dans le dos. Me mettre à chanter ou à réciter des vers ne m'aiderait probablement pas. Je me creusai la cervelle pour trouver quelque chose. Le mystère semblait planer ici, alors la solution plausible pour m'en sortir était de trouver un moyen de contrer cette atmosphère pesante.
Une idée me vint alors. Je ne croyais pas en la magie, mais si quelqu'un avait décidé de me faire douter, alors je devais riposter.
— Post tenebras lux, récitai-je.
Après les ténèbres vint la lumière.
À peine eussé-je prononcé ces mots que les chandeliers se rallumèrent comme par magie, me laissant incrédule.
J'avais trouvé le mot de passe. On s'était bien foutue de moi. Ces chandeliers étaient probablement reliés à un système électronique qui se déclenchait par un mot de passe aussi tordu que le propriétaire des lieux.
Toutefois, lorsque le portrait du bel homme se raccrocha seul, je détalai. Mon imagination me jouait des tours, ou bien j'avais besoin de dormir davantage.
Je m'abstins de jeter un regard dans les autres pièces ; je préférais ne pas savoir ce qui s'y cachait.
Finalement, je rejoignis l'étage des dortoirs et me laissai tomber sur mon lit en soupirant, rassurée.
Cet endroit me fichait de plus en plus la trouille. C'était abominable de jouer ainsi avec les gens, bordel ! Je devais trouver les caméras cachées afin d'élucider ce mystère. C'était la seule explication logique à tout cela.
Perdue dans mes pensées, je sursautai lorsque la porte s'ouvrit à la volée.
— Tu es là ! s'exclama Grace. On se demandait si tu ne t'étais pas perdue dans le château.
— Euh...c'est-à-dire que...bafouillai-je.
— Qu'est-ce qu'il y a ?
— Rien. J'ai exploré un peu les lieux.
— As-tu trouvé quelque chose d'intéressant, aperçu un revenant ou autre chose ?
— Non, mentis-je.
Grace parut déçue par ma réponse, mais son visage s'éclaira tout d'un coup.
— Je suis venue te chercher, me dit-elle. C'est le moment pour appeler notre famille. Il y a une file énorme, mais si tout va bien, nous pourrons passer avant l'aurore.
Ma colocataire éclata de rire à cause de son jeu de mots.
— Désolée, s'excusa Grace en s'essuyant les yeux. Ton nom offre une possibilité infinie d'expressions.
— Ouais, ouais, grommelai-je. On y va ?
Sur ce, je suivis mon amie jusqu'au rez-de-chaussée. Il y avait une quarantaine de personnes qui patientaient dans la salle à manger dans l'attente de pouvoir parler au téléphone. J'avais remarqué cette pure antiquité dès mon arrivée. L'appareil était accroché au fond du couloir.
— Ce truc fonctionne vraiment ? interrogeai-je.
— Il faut croire que oui.
J'eus tout à coup très hâte de pouvoir enfin discuter avec ma mère. Je n'avais pas pu l'appeler depuis que j'étais arrivée au château. Elle devait commencer à s'inquiéter de ne pas avoir de mes nouvelles.
— Je crois que ton enthousiasme va être tempéré, me dit alors Grace.
— Pourquoi ?
— Devine qui sera là pour surveiller ce que tu vas dire ?
Je n'eus même pas besoin de me retourner pour vérifier. Je poussai un long soupir en entendant cette voix qui m'exaspérait tant crier : « Au prochain ! ».
Arson et son air pompeux se trouvaient juste à côté du téléphone.
— Il veut surveiller ce que l'on dit à nos proches, expliqua Grace.
— On se croirait dans une prison !
— Ils veulent seulement qu'on ne dévoile pas tout.
— Pourquoi ?
Mon amie haussa les épaules.
Nous attendîmes au moins deux heures avant que notre tour n'arrive. Grace passa d'abord et, au bout d'un quart d'heures, ce fut à moi. Arson, à quelques pas de moi seulement, me fixait d'un air irrévérencieux, mais je l'ignorai et composai le numéro de téléphone de mes parents. Au bout de quelques sonneries, ma mère répondit.
— Allô ? fit sa voix à l'autre bout du fil.
— Maman ? C'est Or.
Un cri retentit et je dus décoller mon oreille du combiné.
— Gilbert ! Viens ici ! hurla ma mère. C'est Aurore !
Arson, qui avait entendu la voix criarde de ma mère, haussa un sourcil, amusé. Je lui lançai un regard noir et lui tournai le dos.
— Nous commencions à nous faire du souci. Cela fait deux jours que nous n'avons pas eu de tes nouvelles.
— Je suis désolée. Il n'y a pas de réseau, ici, et un seul téléphone dans tout le château.
— Je suis sur main libre, ma chérie, raconte-nous TOUT.
Une main se posa sur mon épaule, me faisant légèrement sursauter. En me détournant, je remarquai qu'Arson posait un doigt sur ses lèvres, signe que je devais garder le silence. Quel rabat-joie, celui-là !
— C'est très...enrichissant, surtout le cours d'histoire, répondis-je en jetant un regard narquois à mon professeur.
Je savais qu'il écoutait attentivement ma conversation même s'il ne pouvait entendre mes parents.
— Qu'as-tu appris ?
— Euh...l'histoire du château, son origine, etc.
— Je suis contente que tout aille bien. Ton père et moi avions peur que tu regrettes ton choix.
Si elle savait !
— Non, j'aime beaucoup cet endroit, mentis-je.
— Si je comprends bien, les gens sont sympathiques, conclut ma mère, enthousiasme.
— Euh...la plupart. Et l'école est assez conviviale.
Cette fois-ci, Arson fut pris d'une quinte de toux et dut s'éloigner. Convivial n'était peut-être pas le terme approprié...
— As-tu fait de belles rencontres ? me demanda mon père.
— Oui, ma colocataire est très gentille et je me suis fait une nouvelle amie. Elle s'appelle Lina.
— C'est génial, mon petit rayon de soleil !
Je fus soulagée que mon stupide professeur n'ait pas entendu le petit surnom qu'avait beuglé ma mère dans le combiné.
— Oui, presque tout le monde est sympa, ajoutai-je.
À l'exception des trois pestes qui se prenaient pour les reines du château ainsi que mon enseignant arrogant.
— As-tu rencontré des garçons ? interrogea ma mère.
Je levai les yeux au ciel, découragée que le sujet revienne toujours sur le tapis.
— Non, maman, répondis-je en soupirant.
— Tu penses encore à Thomas, c'est ça ? C'est quelqu'un de bien, Or. Lorsque tu reviendras, tu pourrais essayer de reprendre contact avec lui.
Mes parents adoraient mon ex-petit ami et étaient déçus que notre relation ait pris fin.
— Je ne veux pas parler de lui, maman, répliquai-je sèchement.
Au même moment, Arson revint près du téléphone et me jeta un regard étonné, probablement surpris par le changement de mon ton de voix.
— Mais, mon petit rayon de...
— Assez, la coupai-je. Thomas et moi, c'est du passé. Je dois vous laisser, maintenant.
— Nous ne voulions pas t'offusquer, si tu crois que tu as pris la bonne décision...
— Exactement !
— Ne soit pas fâchée, Or, me dit mon père. Tu sais que nous voulons ce qu'il y a de mieux pour toi.
— Je sais, répondis-je en me radoucissant. Je vous redonne des nouvelles très bientôt. Portez-vous bien.
— Toi aussi. Bisous.
Je raccrochai en poussant un long soupir : mes parents pouvaient parfois être lourds.
Arson ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais je le coupai immédiatement.
— Mêlez-vous de ce qui vous regarde, s'il vous plaît.
Je m'éloignai rapidement, mais il dit :
— Je voulais seulement vous rappeler que vous devez me remettre votre devoir pour demain.
— Demain ? M'écriai-je, attirant quelque peu l'attention des autres personnes qui patientaient. Mais le prochain cours n'est pas avant jeudi !
Arson railla :
— Je n'ai jamais dit que c'était pour le prochain cours.
— C'est de l'injustice !
— Si vous n'êtes pas contente, la porte est par là.
Que je le détestais ! Je ravalai toutefois mes paroles et me retournai en rejetant mes cheveux derrière moi. Je ne partirais pas avant de lui avoir prouvé que je n'avais pas peur de lui, ni de personne d'autre, et encore moins de fantômes ambulants.
Je passai littéralement une nuit blanche afin de finir mon devoir. Lorsque le soleil se coucha, je venais de le terminer. La bibliothèque était vide et silencieuse. Seul mon stylo noircissant le papier résonnait dans le silence.
— Bonne lecture, abruti ! m'exclamai-je en empilant les quinze feuilles, ni plus ni moins.
Il voulait des histoires hypothétiques ? J'en avais écris pas moins de cinq et je m'étais fait une joie d'inventer des causes pour le moins stupides de la disparition de Dragomir Pietro. Je les relus à voix haute afin de corriger mes erreurs.
Dans la première histoire, il s'était noyé dans le lac environnant le château, du moins, il avait sombré tout au fond après que Dracula ait enchaîné un boulet à son pied pour que jamais il ne remonte à la surface. Il y était encore probablement à cette heure en compagnie du monstre géant du Loch.
Dans la deuxième, il était tombé follement amoureux d'une femme vampire, mais qui appartenait à la famille ennemie des Pietro, les Cullen. (D'accord, j'avais mélangé l'histoire de Twilight et de Roméo et Juliette) Dragomir s'était enfermé dans le château avec sa douce, mais les Cullen les avait attaqués et, afin de ne pas être séparés, les deux amoureux s'étaient mutuellement plantés un pieu dans le cœur, se tuant sur-le-coup.
Dans la troisième, il était retourné en Roumanie où, cette fois-ci, Dracula avait bel et bien mis un terme à son existence.
Dans la quatrième, il vivait toujours au château, mais dans le donjon, où on l'avait enchaîné parce qu'il était devenu trop dangereux. Quiconque s'y aventurait pouvait entendre ses cris d'agonie.
Finalement, Dragomir avait décidé de quitter l'Écosse afin de vivre ailleurs, las d'être resté au même endroit pendant plusieurs siècles. Il errait encore de pays en pays, dissimulant sa véritable nature aux humains, mais tuant ceux qui s'aventuraient sur sa route afin de se nourrir.
Voilà ! Arson aurait de quoi s'amuser !
— Vous avez beaucoup d'imagination, retentit une voix qui me fit sursauter.
Moi qui me croyais seule, je bondis de ma chaise et cherchai qui s'était permis de m'écouter sans m'avertir de sa présence.
J'aperçus alors la silhouette d'un homme juste sous la fenêtre. Je ne voyais pas son visage, caché dans l'ombre. Celui-ci était assis sur un fauteuil, les jambes croisées et le poing sous le menton, m'observant avec un intérêt manifeste.
— Mais d'où sortez-vous et qui vous a permis de m'espionner ainsi ? J'ai failli faire une crise cardiaque.
— J'ai tous les droits, petite.
Je m'empressai de ramasser mes papiers, ne voulant pas rester une seconde de plus en présence de cet individu qui me donnait la chair de poule.
— J'ai une autre hypothèse, dit alors l'homme en se redressant. Et si une sorcière avait lancé une malédiction à Dragomir Pietro ?
J'étais maintenant toute ouïe.
— Un groupe de sorcières le condamnèrent à disparaître de la vue de tout être vivant, à errer dans son château pour l'éternité comme un fantôme. Dragomir et ses proches, condamnés, hantèrent les lieux, donnant l'idée à un certain Arson Pietro de faire de ce château une Académie sur le surnaturel.
— Et ensuite, vous dites que j'ai beaucoup d'imagination ? le coupai-je. Votre histoire n'a ni queue ni tête ! Des sorcières ? Et puis quoi encore ? Des loups-garous ?
Pourtant, les sorcières avaient bel et bien existé, mais pas de la même façon. Seulement, elles étaient uniquement des personnes différentes et recluse. Au fil du temps, les gens du peuple avaient commencé à inventer des histoires les concernant.
— Je n'ai pas terminé, dit-il d'une voix menaçante. La seule façon de briser cette malédiction était qu'une personne représentant la lumière le fasse.
— Comment ?
— Après des siècles et des siècles d'attente, cette élue arrivera au Dark Castle. Puis, elle prononcera trois mots magiques qui mettront fin au supplice de Dragomir Pietro. Ensuite, celui-ci se réveillera d'un long sommeil et fera la connaissance de la demoiselle, qui le charmera instantanément. Elle le laissera l'approcher, se nourrir de sa beauté et de son énergie, la toucher et la faire sienne. Ils vivront ensemble pour l'éternité.
— Assez ! le coupai-je. C'est en train de virer en film pornographique, votre histoire.
— Je n'accepte pas qu'on me coupe la parole ainsi.
Je levai les yeux au ciel. Cet individu me faisait étrangement penser à Arson et à son caractère de merde.
— J'en ai assez entendu, lui dis-je. Je préfère mes histoires. Elles fichent moins la trouille que la vôtre. Vous êtes en train de me décrire comment un psychopathe réussira à détruire quelqu'un qui représente la bonté.
— Je n'ai pas parlé de la détruire. Au contraire, il prendra bien soin d'elle. Elle sera son joyau.
Cet homme était fou ou quoi ?
— Si cette histoire est vraie, j'espère que cette personne ne mettra jamais les pieds ici, dans ce cas.
— Tôt ou tard, elle sera à la merci de Dragomir et elle ne pourra plus fuir.
— Cool ! Vous faites des rimes, en plus ! m'exclamai-je en souriant pour cacher à quel point j'angoissais. Sur ce, Monsieur le Cinglé, je vous souhaite bonne nuit.
Je pris alors les jambes à mon cou et tirai sur la grande porte de la bibliothèque, qui s'ouvrit en grinçant.
Je poussai ensuite un cri lorsque je fonçai dans Lina.
— Du calme ! fit mon amie en pouffant.
— Il y a un mec fou à lier dans la bibliothèque et il m'a vraiment fait peur, lui dis-je, la main sur le cœur. Il est assis sous la fenêtre.
Lina jeta un coup d'œil vers l'endroit que je pointais et fronça les sourcils.
— As-tu dormi ? me demanda Lina ? Parce qu'il n'y a absolument personne. Le sommeil a dû te faire imaginer des choses.
Pourtant, l'inconnu m'avait semblé bien réel. Je n'y comprenais plus rien !
— Tu devrais aller te reposer un peu avant que les cours ne débutent, me conseilla mon amie. En plus, aujourd'hui, c'est celui sur les Poltergeist avec le professeur Arson. Ça risque d'être super intéressant !
Je n'en doutais pas une seule seconde.
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