Interlude: Taehyung

Hello les amis!

On se retrouve aujourd'hui pour l'interlude de notre cher lieutenant, le chapitre dur une vingtaine de minutes alors installer vous tranquillement au chaud et grignoter quelque chose.🍪

On se retrouve en commentaire!

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Je fais partie de ces personnes qui croit que tout arrive pour une bonne raison.

Que chaque évènement heureux ou désastreux, n'arrive pas pour rien.

Par châtiment ou pour une récompense.

Qui croit que les mauvaises personnes hériteront d'une vie horrible et remplie de souffrance, tandis que les autres auront des privilèges et une vie heureuse.

Dans ce cas, de quel côté j'étais ?

À mon sens je n'ai jamais été quelqu'un de mauvais.

Alors pourquoi le mal s'abattait autant sur ma mère et moi ?

Pourquoi des ordures comme mon père continuaient de vivre leur petite vie tranquillement, tandis que nous nous passons notre vie à nous reconstruire ?

Je me suis posé cette question toute ma vie et j'en crois que j'en aurais jamais la réponse.

J'ai cru l'accepter mais la vérité c'est que ça me tue.

Ça me rend malade même.

Je l'imagine je ne sais où sur la planète à profiter de ça petite vie comme s'il l'avait passé à faire de bonnes choses et que c'était le repos qu'il méritait.

Ça me rend fou qu'il soit partie du jour au lendemain car ma mère était devenu presque un fantôme.

Elle était présente avec nous mais elle n'avais plus aucune émotion en elle.

Plus aucune expression, plus rien.

Car il a passé sa vie à lui faire culpabiliser ses erreurs, à la rabaisser.

Qu'un jour elle n'est devenu que l'ombre d'elle-même.

Et moi contrairement à ce qu'il aurait voulu j'ai fini par grandir et enfin oser lui tenir tête et être dans la mesure de gagner.

Alors quand il a compris qu'on ne lui servait plus à rien, qu'il ne pouvait plus rien obtenir de nous il a fait ses bagages et il est partie.

Toutes ces années de souffrance, de cris, de larmes, de peur, de colère pour qu'il décide lui-même un jour de partir comme si de rien n'était.

Il y a de quoi être en colère.

Je secoue ma tête et soupire longuement, après mettre garée. J'ai souvent ses pensées là quand je vais voir maman.

Je ne dis pas que j'ai gardé aucun trauma, il y a des moments où c'est difficile aussi pour moi mais je suis plus touché en ce qui la concerne elle.

Car c'est ma mère et qu'au fond de moi je m'en veux de ne pas avoir pu la protéger comme j'aurais dû.

Mais ce qui est fait est fait, je sais.

En entrant je fais un petit sourire aux quelques infirmières et infirmiers que je connais et pars déposer mes affaires dans le casier numéro 22, ça me fait rire de me dire que j'ai le même depuis presque 8 ans.

Qu'à force de venir ici toutes les semaines, on a fini part me donner le même comme s'il m'appartenait.

Un rictus se dessine légèrement sur mon visage à cette pensée, ferme à clé et connaissant l'endroit comme ma poche me dirige automatiquement vers le salon des invités.

Je souris de toutes mes dents quand je la vois déjà assise en train de m'attendre, quand elle me repère ses yeux se mettent à briller telle une tombée d'étoiles filantes et elle se lève presque d'un bon affichant un énorme sourire.

Je suis heureux de voir qu'au fil des années il a fini par devenir plus grand, et sincère.

Qu'avec le temps elle va véritablement mieux, qu'elle guérit et prend soin d'elle.

Que je retrouve ma maman, celle de l'épisode avant la chute.

Une femme pleine de vie, amoureuse de l'art et de tout ce qu'il l'entoure. Souriante, aimable, adorable, bienveillante et extraordinaire.

Elle était si brisée quand je l'ai emmenée ici la première fois, et je m'en rends compte une fois de plus combien le temps fait des miracles.

Je sais qu'une partie d'elle ne s'en remettra jamais complément, qu'elle y pensera toujours même ne serait-ce qu'un peu.

Mais je serai là, chaque seconde de ma vie pour l'épauler et l'aider à continuer son combat.

J'accélère ma marche, ouvre mes bras en grand et vient la serrer fort contre moi.

— Bonjour maman, dis-je en chuchotant contre son oreille.

Et toutes les émotions négatives que j'ai au fond de moi disparaissent comme à chaque fois que je suis avec elle.

Comme si mon corps se permettait enfin de relâcher la pression.

Que je m'autorisais enfin à souffler.

Car malgré mon statut de Lieutenant et d'homme fort que je dois enfiler chaque jour pour diriger mon équipe au mieux, au fond je suis toujours resté le petit garçon qui a besoin des bras de sa mère.

Qui s'y sens en sécurité est apaisé.

— Bonjour mon fils, répond-elle avec une voix douce.

Je ferme les yeux savourant de l'avoir près de moi et après de longues minutes nous finissons par nous asseoir.

Rapidement je remarque une feuille et un crayon, je la tourne de façon à ce qu'elle soit à l'endroit face à moi pour mieux pouvoir la regarder.

Automatiquement mon sourire s'élargit et je sens de l'eau atteindre mes yeux.

Ma mère est une passionnée de dessin, elle en a toujours fait beaucoup dans sa vie mais elle a battu son record depuis qu'elle est ici.

Malgré les nombreuses règles strictes qu'il y a, ma mère a toujours eu le droit de dessiner, même lorsqu'elle est arrivée.

Car à défaut de ne pas s'ouvrir aux autres ou de ne pas vouloir parler de tout ce qui s'est passé, elle le posait sur du papier.

Elle retranscrivait ses pensées à l'aide d'un crayon, elle recréer ses émotions dessus car c'était plus facile pour elle.

Pendant longtemps elle s'est dessiné seule et triste.

En arrière plans elle faisait chaque pièces de la maison et des endroits où elle avait l'habitude d'aller comme des parcs ou des magasins.

Ses cheveux étaient raides et longs, elle portais sur plusieurs dessins les mêmes vêtements et elle avait la même expression sur son visage.

Les yeux vides et la mine meurtris.

Car c'est de cette façon qu'elle s'est vue et sentie durant tant d'années.

Et au fur et à mesure qu'elle a commencer a aller mieux, ça c'est aussi remarqué sur ses croquis.

Les pièces de la maison on finit petit à petit par disparaître ce qui signifiait qu'elle tournait la page, elle en faisait plus dehors et des endroits ou elle avait des bons souvenirs.

D'abord très fin, très léger et puis son sourire également à finit par apparaître. Et puis elle a commencé à me dessiner avec elle, à ses côtés.

Je crois qu'elle s'était enfin pardonnée de ne pas avoir pu me protéger.

Elle s'en est voulu pendant si longtemps, je n'ai d'ailleurs pas pu la voir les premiers mois qui on suivit son admission à l'hôpital car elle était prise de crise de panique et de larmes quand elle me voyait.

Elle se remémorait tout ce papa m'avait fait et être ici ne l'aider pas au début.

C'était trop douloureux de me voir, pas car elle en avait pas envie mais c'est comme si ça la faisait souffrir.

Me voir lui rappelait toute la souffrance que j'ai eue et elle le supportait pas.

Je suis son fils et elle avait été incapable de me défendre et de me protégé, on avait touché à son bébé et elle avait été impuissante.

Alors la voir aujourd'hui souriante que ça soit dans la réalité ou dans ses dessins me rempli d'un bonheur indescriptible.

J'avale difficilement ma salive à cause de l'émotion et observe le dessin.

Je reconnais le carrousel du centre-ville qui a toujours pendant la période de Noël, il brille de mille feux. Des flocons de neige tombent du ciel et atterrissent sur nos cheveux et nos vêtements pour finir par s'écraser sur le sol humide.

On n'y allait souvent quand j'étais enfant et ça me touche que malgré que papa y fasse partie, c'est un souvenir heureux pour elle et qu'elle souhaite qu'on n'y retourne que tous les deux.

Son sourire est si grand qu'elle a les yeux fermés, ses cheveux sont plus courts et légèrement ondulés ce qui montre qu'elle a pris le temps de s'en occuper.

Elle porte un manteau noir et une grosse écharpe rouge, et puis il y a moi à côté d'elle qui la regarde avec tendresse. J'ai un petit sourire en coin tandis que sa main est dans mes cheveux, elle a toujours adoré me les ébouriffer.

Je me retiens pour ne pas pleurer, quand elle sortira Noël sera déjà fini mais on ira pour le prochain.

Nous ferons un tour de manège et boirons du chocolat chaud en riant et discutant heureux d'être ensemble.

Outre qu'elle soit très forte en dessin ce qui fait son fort c'est le réalisme qu'elle y apporte.

Que ça sois sur l'arrière-plan ou nos expressions, c'est si réaliste qu'on dirait presque une photo.

Une fois que j'ai fini de le regarder de tous les côtés elle attrape une feuille en dessous et mon cœur manque de tomber de ma poitrine, automatiquement un sourire béat s'affiche sur mon visage.

Cette fois nous sommes en été, sur une plage.

Je remarque une maison en fond sur la gauche peinte en marron et avec un magnifique porche d'entrée accompagnée de belles fleurs colorées et de chaises en bois.

Et premier plan nous avons ma mère, Jungkook et moi.

Nous jouons tous les trois au volley et encore une fois nous sommes heureux.

J'ai passé des heures à lui parler de Jungkook et à lui montrer des photos de lui et de nous.

Je trouve ça adorable qu'elle l'ait accepté dans la famille sans encore l'avoir même rencontré une seule fois. Qu'à travers de simple photos, elle le trouve charmant et mignon.

Elle m'a aussi dit qu'il avait un sourire réconfortant, qu'il avait l'air très gentil et bienveillant.

Je trouve ça beau qu'elle ait pensé à le dessiner avec nous.

Elle sait qu'il est important pour moi et pour elle s'est assez, c'est suffisant.

Après l'avoir regardé à son tour elle plonge ses yeux noisette dans les miens avec un faible sourire.

— Tu m'as dit que vous aimeriez bien vivre près de la plage, vivre une vie tranquille et calme après tant d'années difficiles que vous avez eu tous les deux. Alors j'ai dessiné ça en attendant que ce moment arrive, même si on s'est pas encore rencontré je l'aime déjà pour l'amour qu'il te porte.

Je souris une fois de plus.

— Tu te sens prête à le rencontrer ? La prochaine fois je peux l'emmener si tu veux ?

Face à ma question ses yeux brillent davantage, comme si elle avait attendu que je lui pose la question. Sans même réfléchir elle hoche la tête.

— Ça serait avec plaisir mon chéri, s'il en a envie aussi.

— Évidemment. Je l'emmènerais avec moi alors.

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Prends ça et arrête de pleurer.

Je fixe la console qu'il me donne et la prend à contre cœur pour ne pas faire d'histoire. Je l'observe en silence disparaître dans la cuisine et en traînant des pieds je pars dans ma chambre.

Après avoir refermé la porte, je jette presque l'objet dans la caisse, cette caisse qui manque de déborder.

C'est comme ça que papa rachète ses fautes et ses coups. Avec des cadeaux et des jouets.

Alors après tout ce temps ça commence à faire beaucoup.

Mais je n'en veux pas.

Je ne veux pas de ses cadeaux qui s'oblige à faire pour s'acheter une conscience et qui pense pouvoir m'avoir avec.

Qui pense que ça efface tout le mal qu'il me fait et qui l'excuse.

Je ne suis pas aussi stupide pour me laisser acheter facilement et pour si peu.

Il pense qu'en m'achetant des choses chères et de valeurs, il va devenir quelqu'un de bien à mes yeux ?

S'il savait que c'est pire.

Ses cadeaux ne sont que de la pitié et de l'hypocrisie, il n'y a aucun acte d'amour ou de bienveillance en eux.

On offre des cadeaux car on aime une personne, on l'a chéri et tient à elle.

Papa m'en donne car il pense que ça changera quelque chose.

Car comme ça il a une excuse d'être un bon père, on ne peut pas dire le contraire à un homme qui gâte son enfant n'est-ce pas ?

Je soupire et m'apprête à aller dans mon lit étant un peu fatigué mais tout mon corps se fige en entendant un bruit sourd.

Une assiette vient de se casser sur le sol.

Lentement je sors de ma chambre, me cache derrière le couloir qui mène à la cuisine et j'assiste à une scène que j'ai vue trop de fois, tellement que j'ai arrêté de compter.

En mettant la table maman a fait tomber une assiette, elle est si nerveuse en la présence de papa que parfois ses mains tremblent toutes seules.

J'ai toujours eu tendance à la mettre moi-même mais maman a fini par me l'interdire, le soir quand papa est là elle essaye de me faire sortir le moins possible de ma chambre pour me protéger.

Mais en contrepartie c'est elle qui prend tout.

Alors ne voulant pas empirer la situation je reste toujours cacher, mais je suis fatigué de le faire.

Ce soir je prends tout le courage que j'ai en moi et me dirige vers eux, les yeux de maman s'arrondissent quand elle me voit et elle avance pour me faire rebrousser chemins.

Laisse-moi t'aider maman, chuchotais-je de peur que papa m'entende.

Ses yeux sont vite inondés d'eau et elle secoue la tête.

Va dans ta chambre trésor.

Je m'apprête à parler mais je vois papa arriver derrière maman en furie.

J'ai fini par croire qu'il vient tout droit de l'enfer.

Il a toujours les yeux noirs et remplis de haine, on est sa famille alors pourquoi est-il toujours comme ça ?

Malgré mon gabarit d'enfant je m'interpose entre lui et ma mère, je tends mes bras sous les côtés comme si ça allait changer quoi que ce soit.

Voyant ma réaction, mon père ricane et attrape brusquement mon bras.

Il me fait reculer jusqu'au mur et me plaque violemment contre celui-ci.

De sa grosse main qui fait presque la taille de mon visage il vient attraper ma mâchoire qu'il serre fort de ses doigts.

La douleur est instantanée mais je n'y fais pas attention, au moins il n'a pas touché à maman.

Ses yeux sombres se posent dans les miens, j'aimerais regarder ailleurs mais la pression sur mon visage et bien trop forte pour que je n'y arrive.

Puis il s'énerverait davantage si je ne le regarde pas et je n'ai pas envie que ça arrive, il a l'air assez remonté comme ça ce soir.

Comme très souvent en faite.

Je déglutis nerveusement, le faire me fait presque mal.

Mais je dois rester fort, ce soir j'ai réussi à protéger maman.

Ça peut sembler stupide, mais j'en suis fier.

Ma mère ne doit pas prendre tout sur le dos sous prétexte qu'elle est l'adulte.

Oui je suis son fils, qu'un enfant. Mais je ne peux pas rester les bras croiser.

Je serai toujours à ses côtés, je m'interposerais toujours face à mon père si j'en avais le courage et la force.

Je dégagerais papa d'ici, je lui rendrais toute la douleur qu'il nous inflige si j'en été capable.

Je ne le fais pas aussi souvent que j'aimerai, c'est même rare alors ce soir c'est une victoire.

Car je préfère m'en prendre pleins la figure plutôt que de voir maman pleurer ou se faire frapper une nouvelle fois.

Tu penses que tu peux faire quelque chose contre moi Taehyung hum ?

Ses doigts m'agrippent encore plus la mâchoire et je le vois descendre petit à petit vers ma gorge.

Pour lui la posséder n'est pas compliqué, je suis encore qu'un gamin.

Il peut me tuer des millions de fois s'il le souhaite.

Je ne sais pas s'il osera un jour pour être honnête, ou s'il sera capable de franchir le pas.

Parfois je me dis que ça serait peut-être plus facile.

Je n'aurais plus à supporter cette vie un jour de plus, que le paradis serait plus sympa et agréable.

Mais je pense qu'il ne le fera pas.

Car il aime trop nous faire peur, il aime savoir qu'on se rabaisse face à lui, qu'on est soumis face à sa colère et sa force.

Mon père est le diable en personne.

D'abord doucement et avec plus de force il vient serrer ma gorge et se rapproche de mon visage, je peux même sentir son souffle sur moi.

Tu oses t'en prendre à moi, avec tout ce que je fais pour toi ? Tu n'es qu'un gamin Taehyung, tu n'as pas le droit d'intervenir quand bon te chante.

Sa main se serre encore et encore.

C'est en sursaut que je me réveille dans mon lit.

Mon cœur bat si vite que j'en ai un léger vertige, par réflexe ma main vient masser ma gorge.

C'est effrayant combien ses cauchemars ont l'air si réel.

Je prends une gorgée du verre d'eau posé sur ma table de nuit et observe Jungkook dormir profondément à côté de moi, je suis rassuré de ne pas l'avoir réveillé.

Je ferme les yeux quelques secondes pour me calmer et reprendre mes esprits et soulève doucement la couette.

Je pars enfiler un jogging et des baskets et garde mon pull.

Je ferme à clé en sortant de la maison et c'est moins de dix minutes plus tard que j'entre dans le bar.

J'aperçois ses cheveux grisonnants, j'arrange un peu les miens et part m'asseoir sur le tabouret à côté de lui.

Je souris au serveur qui me tend rapidement un verre de bière après que Yuta lui est demandé.

Je jette un œil à ma montre indiquant trois heures passées, c'est presque drôle que je fasse les mêmes cauchemars aux mêmes heures et presque les mêmes jours.

C'est de cette manière que notre routine de nuit s'est installé avec Yuta.

Notre métier est difficile et il ressent aussi le besoin de venir ici et se vider la tête.

Ça s'est calmé depuis que je suis avec Jungkook, j'en fais moins qu'avant mais je crois que dans le fond ils seront toujours là.

Moins présent, moins fréquent, mais ils refusent de s'en aller.

Je regarde un instant Yuta avant de regarder à nouveau devant moi l'air pensif.

— Je pensais que ça aller mieux, questionne-t-il calmement.

Je prends une gorgée de ma boisson et tapote mon verre du bout de mes doigts.

— C'est le cas, seulement ils sont toujours là.

Je me masse une nouvelle fois la gorge en soupirant.

Je déteste avoir ceux où il me frappait car j'ai l'impression de le ressentir sur le moment.

Comme si j'étais retourné dans le passé et que je revivais la scène.

C'était il y a longtemps, mais j'ai encore la sensation de sa main agrippée sur ma gorge.

De ses yeux noirs me toisant de haut en bas.

Je ressens tout.

Je suis un adulte maintenant, je suis grand et pourtant quand je les fais j'ai l'impression d'être à nouveau un gamin vulnérable.

— Je sais que ça t'affecte beaucoup quand tu en as un, mais tu es plus courageux que tu ne l'imagine Tae. Tu as une force incroyable en toi, et j'espère que tu le réaliseras un jour.

Je souris légèrement face à ses mots.

Yuta a été mon seul supérieur, mon mentor, mon modèle depuis mon premier jour.

Il a toujours traité les gens qu'il côtoie avec respects, même le petit débutant que j'étais à mon arrivée il y a huit ans a été accueillis de façon adorable et remplis de bienveillance.

Il m'a toujours encouragé, épaulé, formé, guidé.

Les autres mon toujours pris à la légère et à la rigolade, quand il me voyait avec tant de colère et d'implications après une affaire ou une mission car ça les amusait de me voir si investie.

Mais je n'arrivais pas à être indifférent et calme avec les affaires effrayantes et sidérante qu'on avait.

J'ai choisi de devenir policier pour venir en aide aux autres, pour essayer d'emmener un peu plus de d'humanité dans ce monde fou.

Alors oui je ne pouvais pas rester insensible et calme face à tout ça mais c'est qui j'étais, c'est qui je suis.

Un garçon un peu impulsif, à la vie pas facile qui espérer faire changer les choses comme il peut.

Mon objectif de devenir Lieutenant a vite grandi en moi, j'ai bossé des heures et des heures à en faire parfois des malaises.

J'ai travaillé mon corps et mon mental.

Je n'ai jamais rien lâché, même si ça a été difficile.

Une fois mon but atteint je me suis trouvé mon propre endroit et j'ai constitué ma propre équipe.

J'étais toujours relié à une hiérarchie et au commissariat, mais j'avais ce que j'avais toujours voulu.

Et Yuta est en grande partie responsable de ma réussite.

Car il a cru en moi dès le premier jour et jusqu'à maintenant encore il est à mes côtés.

Il connaît toute ma vie, absolument tout et il vient même parfois avec moi rendre visite à maman.

Il m'a soutenu dans ma nouvelle mission de Lieutenant, il m'a soutenu dans les moments difficiles, nous avons partagé les moments heureux ensemble.

Yuta est un père pour moi, un vrai.

Je me tourne vers lui en fronçant les sourcils quand il se met soudainement à sourire comme un idiot.

— Quoi ?

Il prend une gorgée de sa vodka et pince légèrement les lèvres en grimaçant.

— Vous vous êtes quand même bien trouvé avec le petit Jeon. Il me fait penser à toi. Pleins de détermination et d'engouement pour tout ce qu'il fait. Un brin impulsif et un fort caractère, tu étais pareil quand tu as débarqué. Enfin tu l'es encore quand tu veux, rie-t-il.

Je souris à mon tour, c'est vrai quand y réfléchissant il a raison.

C'est peut-être pour ça que j'ai fini par tomber amoureux de lui.

Il est comme moi mais à la fois diffèrent.

— Ça ne te fait rien qu'on sorte ensemble ?

Il secoue la tête comme si le fait que je lui pose la question était idiot.

— Tant que vous arrivez à garder le pro et le privé je ne vois pas où est le problème. En vérité je pense que vous vous complétez tous les deux, vous vous rendez plus fort. Je pense que vous faites partis de ces gens qui trouvent leurs personnes une fois dans leur vie.

Je fronce les sourcils.

— Quoi genre des âmes sœur ?

— Hum. Je crois que Jungkook est la tienne fiston.

Il tapote mon épaule en souriant, je le fais à mon tour les yeux légèrement brillant a cette pensée.

Jungkook est mon âme sœur... j'aime bien cette idée.

Je reporte attention à mon verre et rapidement mon cauchemar me revient à l'esprit, c'est toujours long à s'en aller. Me voyant soupirer et masser mes tempes, Yuta caresse mon dos pour me détendre.

— Tout va bien, n'y pense plus.

Sa voix est plus posée, plus calme. Je me concentre sur ma respiration et sur ses gestes doux dans mon dos.

— Et s'il revenait ? Et s'il voulait me retrouvais ? J'ai beau être devenu flic en vérité je crois que je serais toujours pétrifié devant lui.

J'en parle rarement mais cette pensée me traverse parfois l'esprit.

Il est partie du jour au lendemain et je n'ai plus jamais eu de nouvelle, et je n'en veux pas de toute façon. Mais et si un jour il décide de débarquer ? De vouloir retourner dans ma vie ?

J'ai beau être âgé, je crois que j'aurais encore peur de lui. L'idée que ça ne sois pas impossible m'effraie, me terrorise complètement.

Voyant Yuta se tourner complètement vers moi je fais de même sur la gauche pour être face à lui.

— Si un jour ça arrive, tu peux être sûr que je serais là dans la minute qui arrive. Il est hors de question qu'il vienne t'adresser la parole, de regarder et encore moins te toucher.

J'acquiesce en silence et un nœud vient se former dans ma gorge.

— Tu n'es rien de toutes les choses que ton père a pu te dire Taehyung. Tu as été mon meilleur élève, tu es l'un des meilleurs Lieutenants et c'est le commissaire qui te le dit. Tu es homme incroyable, bon, fort et exceptionnel que ça sois dans ton travail ou la vie de tous les jours. Je n'ai jamais eu la chance d'avoir d'enfant mais je te considère comme tel, tu la toujours étais à mes yeux. Donc n'oublie pas que peu importe ce qui arrive dans l'avenir, je serais toujours là pour toi.

Le nœud s'intensifie et mes yeux sont rapidement inondés. Super, je n'avais pas prévu de pleurer.

— Et tu n'es pas tout seul, rajoute-t-il.

Je mords mes lèvres qui tremblent légèrement et hoche la tête. Je ne suis plus seul.

— Allez, vient là.

Sa main dans mon dos m'attire en avant et il enroule ses bras autour de moi.

Je le serre fort à mon tour, heureux qu'il soit là depuis huit ans sans relâche.

Je suis si chanceux de l'avoir dans ma vie.

— Tu le fais beaucoup avec moi mais tu as d'autres gens à qui te confier aussi, qui te comprendront plus que tu ne l'imagine. Je suis là, mais n'hésite pas à le faire avec eux également. Avec lui.

— Hum, dis-je en hochant la tête.

C'est une demi-heure plus tard que je retourne à la maison, Jungkook retourne automatiquement sur mon torse quand je reprends place dans le lit et je respire longuement pour me détendre complètement.

Il ouvre légèrement ses yeux endormis et me regarde un instant, il est si adorable comme ça.

— Ça va, demande-t-il en chuchotant la voix rauque.

— Hum, rendors-toi tout va bien.

Je lui souris et embrasse son front. Soulagé il hoche la tête et se blottit encore plus contre moi retournant dans le pays des rêves.

Ma vie n'a pas été facile, très loin de l'être même.

Mais je pense m'en être plutôt bien sortie.

J'avance chaque jour, parfois c'est plus facile et parfois plus compliqué que d'autres mais on avance.

La vie est un combat et j'en ai eu la preuve des mon jeune âge.

Mais j'ai fini par réaliser que nos traumas, que notre passé, que notre moments difficiles ne nous définissent pas.

C'est facile de se faire engloutir par tout ça mais avec du temps on finit par guérir et les dévorer nous-même.

On se reconstruit, on apprend, on tombe, on se relève. Jour après jour.

On apprend à revivre, à s'ouvrir aux autres, au monde.

On fait des rencontres qui changeront tout, qui nous feront oublier nos blessures, les gens qui nous on parfois fait détester de vivre sur cette terre.

Vous trouverez des gens qui vous feront l'aimer, qui vous donneront espoir, qui vous feront rester.

Alors oui la route jusqu'à aujourd'hui n'a pas été simple, il y a eu et aura encore des obstacles mais je suis devenu fort.

Je suis capable de les surmonter, j'en ai les épaules pour et plus personne sur cette planète n'a le droit de me dire quoi faire ou quoi penser.

On est maître de soi-même et les gens qui essayeront de vous prouver le contraire auront tout perdu.

Car les plus courageux sur ce monde ne sont pas ceux qui ne sont jamais tombés, ce sont ceux qui se relèvent à chaque fois qu'ils tombent.

N'ayez pas peur de vivre vos émotions.

Criez, parlez, riez, souriez, pleurez. Soyez triste ou heureux.

On commence à vivre totalement quand on a plus peur d'être qui nous sommes.

Mon père a passé sa vie à me réduire en la personne qu'il voulait que je sois.

Quelqu'un qui obéit, qui écoute et qui se tais.

Aujourd'hui on m'obéis et on m'écoute.

Mais on discute.

Car la clé de tout c'est la communication et le respect.

J'ai passé ma vie à avoir peur de l'amour des autres car je pensais que tout le monde était comme papa, mais c'est leurs amours à chacun d'eux qui m'a sauvé.



L'amour et le temps m'ont sauvé la vie.

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Et voilà pour notre petit Taehyung vos avis ?

Vos/votre parties préférez et pourquoi ?

Que pensez-vous de sa petite vie ?

J'ai adoré l'écrire. C'est un personnage qui me touche, attachant et inspirant.

Sinon c'est mon anniversaire aujourd'hui haha, qui tombe le jour de publication de chapitre le destin de l'écriture mdr

En ce jour spécial j'aimerai juste vous remercier d'être présent chaque samedi, de suive mes histoires et pour vos jolies mots chaque semaine.

Ily. 💜

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