bonjour!

j'aime beaucoup ce chapitre on en apprend pas mal sur taekook et il est surtout centré sur les 2! donc lisez bien tout et on se retrouve en bas.

bonne lecture !

*****************

Je sursaute légèrement en voyant une main passer devant mon visage en y faisant plusieurs signes. Mes yeux se portent sur Taehyung assis en face de moi, une frite à la main. Ces derniers temps je suis pas mal dans la lune et distrait, je déteste ça car ça m'empêche parfois de penser clairement et avec un boulot comme le nôtre c'est plutôt contraignant mais c'est plus fort que moi. Un moment dans la journée mes pensées divaguent, se perdent comme si mon cerveau devenait un océan en plein milieu d'une tempête. Je reste figé, les yeux dans le vide et mon esprit part dans tous les sens et se mélange. Je repense à ma discussion dans le bureau de Sung, quand il m'a endormi sans que je puisse faire quoi que ce soit. À mon réveil dans cette cage sombre et humide comme si j'étais un vulgaire animal. Entendre ses filles et garçons pleurer et parfois hurler de douleur car on finissait par les frapper quand ils étaient trop bruyants. L'odeur infecte qui m'avait donné la nausée mais je m'étais retenu car si mon vomi s'y serait mélangé ça aurait probablement été encore pire que ça ne l'était déjà. J'ai voulu frapper Sung quand j'ai repris connaissance mais j'étais encore un peu endormi et dans les vapes, il n'a eu donc eu aucun mal à esquiver. Il s'est même donné un malin plaisir à se moquer de moi, je me suis sentis si vulnérable et inutile. À quoi bon savoir se battre si c'était pour finir comme ça, à quoi tout ça servait ? Tous ses pauvres gens attendaient impatiemment qu'on leur vienne en aide, alors que l'aide était elle aussi prisonnière. Si Taehyung et les renforts ne seraient pas venus on aurait tout fini n'importe ou, et je n'imagine même ce qui aurait pu nous arriver.

— Jungkook, arrête ça.

J'entends mon patron soupirer quand il repose sa bière, son visage est légèrement froid et sérieux mais pas de colère. Il est inquiet, il n'a pas arrêté de l'être ces trois dernières semaines. Nous n'avons pas vraiment évoqué ce qui s'est passé dans les détails, je n'en avais pas vraiment l'envie et j'étais content que les garçons et Taehyung le respectent. Nous avons continué sur des affaires plutôt simples ne demandant pas d'infiltration. Car même si j'ai été en première ligne de ce trafic, je n'ai pas été le seul affecté. Yoongi même s'il faisait exprès de rester lui-même et de bosser comme à son habitude, je sais qu'il n'était pas prêt à prendre une affaire similaire à celle de Sung. Il le faudra probablement tôt ou tard car c'est loin d'être là seule, mais dans le fond aucun de nous n'en avait vraiment envie. Pas même Taehyung. Le lendemain de la mission sauvetage il est allé au commissariat de l'Unité 2, celle qui aurait dû nous épauler Yoongi et moi mais qui n'est jamais venue. Je n'étais pas présent mais paraît-il qu'il a gueulé sur tout le monde. Le responsable s'est excusé brièvement en disant que ce n'était pas la peine d'en faire autant que tout le monde était sain et sauf. Taehyung les a traités de lâches avant de quitter le poste plus en colère quand y entrant.

— Désolé, dis-je en baissant la tête coupable de ne pas être vraiment là.

Je me force à manger une nouvelle fourchette de pâtes mais elle passe difficilement. Même si j'ai toujours eu un grand appétit, il est vrai qu'il n'est pas normal ces dernières semaines je le reconnais. Je suis bien trop préoccupé, angoissé et concentré au travail pour prendre le temps de le faire correctement et pour être honnête je n'en éprouve pas vraiment l'envie. Ça peut être idiot mais à chaque fois que je veux manger, les odeurs du bateau me reviennent en mémoire me dégoûtant aussitôt. Je n'y pense pas forcément le reste du temps mais mon cerveau l'assimile toujours au moment où je m'apprête à manger.

— Ne te force pas si tu n'en veux pas, tu mangeras plus tard.

Je relève les yeux vers Taehyung qui me regarde avec tendresse. Je ne dirais pas qu'il essaye de me couver mais je crois que d'avoir failli mourir l'affecte plus que je ne l'aurais imaginé. C'est lui qui m'a réanimé et Yoongi m'a brièvement expliqué qu'il ne l'avait jamais vu aussi anxieux en six ans. Peut-être car je suis le nouveau et le plus jeune alors il a envie de me protéger plus que les autres, je l'ignore mais j'avoue être touché. J'ai rarement vu quelqu'un tenir autant à son équipe que Taehyung.

— Merci, dis-je tout à coup.

Comprenant de quoi je parle, il mord sa lèvre et secoue la tête.

— Tu n'as pas à me remercier de t'avoir sauvé la vie Jungkook.

— Peut-être, mais je tiens à le faire.

Nous nous fixons de longues secondes, nos yeux jouent dans le regard de l'autre. Il est mignon avec son pull noir et ses cheveux bruns lisses. Il a l'air plus jeune quand il n'est pas au travail, car il doit être moins tendu, il paraît plus doux et lui-même comme ça.

— Tu peux nous parler tu sais ? À moi ou aux garçons si tu te sens plus à l'aise avec eux. Tu as vécu quelque chose de difficile, alors ne gardes pas tout pour toi.

Sa voix est posée et il essuie sa bouche après avoir mangé la dernière frite de sa barquette.

— Je sais, mais je ne veux pas avoir l'impression de me plaindre.

Je joue avec mes doigts nerveusement. Je n'ai jamais eu l'habitude de me confier réellement quand ça n'allait pas. On m'a toujours dit de me taire et de refouler ce que je ressentais, je n'avais pas le droit de m'exprimer ou de laisser tout sortir car ça voudrait dire que je suis faible. J'ai eu une enfance plutôt chaotique et pas vraiment basée sur l'amour, mon père me criait dessus quand j'avais le malheur de pleurer ou de râler. Dire ce que j'ai à l'intérieur est une chose à laquelle je ne suis pas habitué, je l'ai parfois fait mais les occasions se comptent sur les doigts d'une main. J'ai appris avec le temps à prendre sur moi, à encaisser et à me taire. Mais avec Sung j'ai l'impression que tout a changé. J'ai cette envie irrésistible de leur dire combien j'ai eu peur, combien j'ai encore l'impression d'être là-bas, que ce cauchemar s'est ajouté à celui que je faisais déjà m'empêchant deux fois plus de dormir. Mais une partie de moi a peur de le faire car je n'en ai jamais été habitué, je sais que ça paraît simple mais j'ai l'impression qu'un fossé gigantesque nous sépare.

— C'est juste que je n'ai jamais été du genre à me confier ou à dire ce que j'ai sûr le cœur. Mon père détestait ça alors j'ai pris l'habitude de ne pas le faire.

Ses yeux s'agrandissent légèrement à l'évocation de mon père et se mettent à briller, comme s'il n'était pas indifférent au sujet. A-t-il subi une chose similaire avec ses parents ?

— Je vois...

Il baisse la tête et la relève après un court instant, la mine songeuse.

— Le mien été un peu comme ça aussi.

À mon tour, je fais les gros yeux. Je comprends mieux, il sait donc ce que je ressens.

— Pourtant vous semblez si... à l'aise.

Face à mon innocence il rigole faiblement, une mélodie si douce qui fait plaisir à mes oreilles. Notre job est si sombre et rempli d'horreur que c'est parfois difficile de se rappeler que de rire et de décompresser c'est important. Son rire est plutôt mignon je dois l'avouer, j'aimerais l'entendre plus souvent. J'aimerais voir Taehyung plus souvent, j'aime mon supérieur car il sait ce qu'il fait et qu'il a une aura incroyable et je le respecte. Mais je ne suis sûr que Taehyung l'est bien plus encore.

— Ça n'a pas toujours été le cas, crois-moi, puis disons que j'ai rencontré les bonnes personnes. C'est encore difficile d'ailleurs aujourd'hui, moins que dans le passé certes mais c'est un travail au quotidien. Les séquelles de l'enfance ne sont pas irréversibles, il faut vivre avec et savoir passer au-dessus.

Ça paraît si simple dit comme ça. J'essaye depuis des années pour être honnête, d'oublier toutes ses paroles que j'ai pu recevoir sur ma personne. Qui me rabaissaient sans cesse, me faisant ressentir comme l'être le moins désirer sur cette planète. J'y ai mis toute ma volonté mais c'est comme si près du but, la main de cette personne me rattrapait la cheville au dernier moment et me retirait dans le tourbillon m'empêchant à nouveau d'y sortir. Chaque fois que je pense être sortie d'affaire, cette main me noie une nouvelle fois. Donc maintenant je n'essaye plus car je suis fatigué, je préfère rester dans ce trou plutôt que de remonter si c'est pour y retomber encore. Car si cela devait arriver à nouveau je sais que j'aurais définitivement plus aucune force, ça serait fini. Donc je préfère garder cette dernière chance le jour où je me sentirais véritablement prêt.

— Mais tu y arriveras, j'en suis sûr.

Sa voix me ramène une fois de plus à la réalité, et son sourire bienveillant me donne envie d'y croire.

— Comment ? Ça me paraît si difficile.

Le son de ma voix paraît plus désespéré que je ne l'aurais voulu, je me racle alors rapidement la gorge un peu mal à l'aise. Il pince ses lèvres, penche légèrement sa tête en arrière et fait rencontrer nos yeux à nouveau. Tout son visage change soudainement, comme s'il s'apprêtait à me raconter quelque chose de sérieux. Ne sachant pas à quoi m'attendre, je redresse ma posture et sirote un peu mon thé froid. De longues secondes passent et après un long soupir il se lance enfin.

— Pour te le faire courte, mon père était un pervers narcissique. Il jouait l'homme parfait au boulot et à l'extérieur mais dès qu'il franchissait le palier de la maison son masque n'étais plus là. Il devenait le maître des lieux et ma mère et moi étions ses pions. Parfois nous pouvions passer une journée entière sans décrocher un seul mot, ma mère avait peur que de me parler ou avoir un geste affectueux à mon égard le mettrait en colère et moi je ne disais rien car je pensais que de cette manière il n'aurait rien à me reprocher. Mais même comme ça, il arrivait à trouver quelque chose attendant le moment opportun pour sortir la bête qu'il avait en lui. Il me surveillait en train de débarrasser la table, me poussait légèrement pendant que je tenais un verre ou une assiette et quand le verre se fracassait au sol en miettes il souriait d'une manière si sombre et froide. Je comprenais alors que c'était ce qu'il attendait et pour lui c'était comme recevoir un cadeau d'anniversaire. Comme ça il avait une raison pour crier ou s'en prendre à moi, il savait que je pourrais rien dire. Une fois j'ai eu une note parfaite, la meilleure de la classe. Je n'aurais pas pu faire plus car je venais déjà de le faire, mais il a tout de même trouvé quelque chose à dire. Même la perfection ne le satisfait pas. Alors j'ai grandi avec un être supérieur à moi, un homme qui se prenait pour Dieu et qui était meilleur que tout le monde. J'étais qu'une merde à côté, qu'un microbe. Un homme qui m'a dit toute ma vie que se plaindre, que se confier et s'ouvrir aux autres était être faible. Que si tu étais faible dans ce monde, cela voulait dire que tu n'étais rien du tout. J'étais le néant aux yeux de mon propre père. Alors j'ignore si tu as vécu quelque de similaire à mon passé mais je t'assure que ce n'est pas sans espoir. Rien que de savoir qu'il a eu tort dans tous les propos qu'il a pu tenir à mon sujet me satisfait.

Après avoir fini il baisse une seconde les yeux et finit sa boisson tandis que je reste bouche bée. J'ignore sur quoi je suis le plus choqué. Qu'il m'est raconté une partie de son passé, qu'il est réussi à me parler de son père ou qu'il se soit livré à moi de cette manière. Probablement un peu des trois. J'ai déjà entendu parler des gens comme le père de Taehyung je ne crois pas que le mien en était un, du moins nous n'avons jamais réellement posé de mot dessus je crois que c'était un peu différent. Mais j'admire encore plus Taehyung pour avoir supporté ça tout ce temps. Cela a dû être si dur de vivre dans l'angoisse constante, d'être dévalorisé et apeuré chaque jour. Quand on le voit au travail, la façon dont il gère l'équipe je n'avais aucune idée de tout ce qu'il avait pu endurer plus jeune. Il a l'air si à l'aise et dans son élément aujourd'hui que j'ai du mal à l'imaginer autrement. S'imaginer un Taehyung fragile, douteux... serait-ce alors le vrai Kim Taehyung ?

— Merci de m'en avoir parlé, vous n'étiez pas obligé. Vous devez arrêter d'être comme ça, dis-je les yeux brillants.

Il fronce les sourcils ne comprenant pas ce que je veux dire.

— D'être incroyable partout, ce n'est pas un reproche écoutez-moi avant de râler.

Je l'entends grincer des dents et je réprimande un faible sourire face à sa réaction.

— Je pense qu'au départ une partie de vous l'a probablement fait pour donner tort à votre père ce que je comprends tout à fait mais je crois que vous l'avez toujours été, celui que vous êtes aujourd'hui. Il ne s'est pas seulement construit pour donner raison à celui qui vous a mis au tapis, pour lui prouver que tout ce qu'il vous a mis dans le crâne était faux. Si vous êtes bon au combat, bon lieutenant et une bonne personne c'est uniquement grâce à vous et vos efforts. Vous l'avez toujours été seulement vous n'avez jamais eu la force de le montrer au monde, et de l'accepter vous-même. Savoir qui on est demande plus d'efforts et de volonté qu'on ne peut l'imaginer. C'est parfois fatigant de vous voir tout réussir mais c'est motivant, vous êtes un modèle et une force pour beaucoup et vous devriez en être fier, j'espère que vous l'êtes. Être si jeune et gérer une équipe comme la vôtre a dû demander beaucoup de temps et de travail, en tout cas je suis content d'en faire partie. J'ignore toujours pourquoi moi et pas un autre mais j'en suis heureux.

Tout son visage s'illumine, il pince ses lèvres avant d'y faire glisser sa langue comme il en a l'habitude et sa bouche s'étire en un sourire.

— Tu aurais pu devenir psychologue tu sais ?

Je hausse les épaules avec une moue amusée.

— Oh, la police serait triste de ne pas m'avoir.

Un second rire quitte ses lèvres, ses yeux se plissent légèrement mais il reprend vite son expression sérieuse.

— Merci, dit-il tout à coup.

Pris de court je m'arrête de bouger et le regarde perdu. Il gratte l'arrière de sa tête légèrement gêné, visiblement pas habituer à ce genre de chose.

— Je crois que ça fait plus de bien que je l'imagine d'entendre ses mots. J'essaye de m'y convaincre chaque jour moi-même, mais avoir quelqu'un pour me le rappeler n'est pas si déplaisant.

Et le sourire qui me lance là maintenant, fait faire un bon à mon cœur et me pince la poitrine. C'est la première fois qu'il me lance ce sourire, un sourire de remerciement. Un sourire heureux de lui avoir redonné un peu de force et de courage, un sourire qui me dit que le combat n'est pas fini mais qui ne lâchera rien. Que peu importe comment rude sera la bataille, il est prêt à se battre. Heureux d'avoir pu l'aider ne serait-ce qu'un peu, j'affiche un large sourire.

— Si un jour vous sentez que ça ne va pas et que votre confiance est au plus bas, n'hésitez pas à me le dire. Je serais ravi de vous le rappeler.

Il acquiesce comme s'il note mes mots dans un coin de sa tête, j'espère que le moment venu il le fera et n'hésitera pas à me le demander s'il en éprouve le besoin. Je regarde une nouvelle fois mon assiette qui est presque pleine, même si mes pâtes sont délicieuses je crois que je n'arriverais pas à en manger plus ce soir. M'en voulant, je relève la tête mais sans que je ne puisse dire quoi que ce sois, Taehyung prend la parole à ma place.

— Je t'ai dit que je payais alors je le fais, peu importe la quantité que tu as mangée.

— J'aurais voulu manger plus... vous m'avez invité au restaurant et moi je touche presque pas à mon plat. Désolé.

Il me relance ses yeux sévère.

— Jungkook, ça va. Seulement ne reste pas sans manger trop longtemps, tu as besoin de force et bosser le ventre vide est mauvais donc fait attention.

Je hoche la tête et recule mon assiette étant donné que je ne compte plus y toucher. Il y a un petit silence mais pas pesant, je suppose que nous sommes justes tous les deux perdus dans nos pensées.

— Tu vois que tu as réussi à parler. Tu la fais même sans t'en rendre compte, souris Taehyung vers moi en coupant le silence.

Mes pupilles jonglent entre les siennes et je souris faiblement.

— C'est vrai... mais c'est probablement grâce à vous.

Il secoue la tête en signe de désapprobation.

— Non. C'est grâce à toi, il appuie bien sur son dernier mot.

Il pose sa main sur son menton, son coude sur la table pour s'y appuyer et me regarde intrigué.

— Je peux te poser une question ?

Voyant sa mine curieuse il doit en avoir envie depuis longtemps je ne vais pas gâcher son plaisir, mais je suis content qu'il me demande avant de la poser. Je hoche la tête de haut en bas en signe d'autorisation.

— Pourquoi être devenu policier ?

Je m'apprête à répondre mais me ravise quand le serveur vient récupérer nos plats après nous avoir demandé si nous avions terminé. Il a regardé mon assiette pleine légèrement troublée mais face au regard froid de Taehyung, il n'a pas posé de questions et il est repartit rapidement. Je reporte mon attention sur mon supérieur et prends-la même position que lui.

— Pour aider les autres et me rendre utile. Mon père n'était pas complètement comme le vôtre mais disons qu'en plus de me porter aucun amour ou intérêt, il était dans des magouilles et des trucs illégaux. Il est mort d'un accident de voiture donc je suppose que le karma a fait son travail mais je me suis toujours promis de devenir meilleur, faire un boulot qui aide les autres. L'idée d'intervenir dans des familles qui étaient peut-être comme la mienne me donner espoir alors j'ai suivi le chemin que je voulais.

Sa bouche s'étire en un sourire et ses yeux s'illuminent.

— Tu as pu intervenir sur une affaire dans ce genre ?

Une me reviens en tête, c'était quelques mois après que je sois diplômée et j'étais encore débutant. On avait reçu un appel d'une petite fille qui pleurait et qui demander de l'aide, on a tout de suite compris ce qui se passait. Nous sommes intervenus moins de dix minutes plus tard et le père était un connard qui violentait sa famille.

— Quelquefois, oui.

— Et ça ta aidé ?

Je hausse les épaules, un peu confus.

— Oui et non. Ça n'a pas enlevé mes traumatismes que je garderais encore probablement longtemps, mais oui une partie de moi était heureux d'avoir pu faire quelque chose.

Il acquiesce et commençant à se faire tard il m'informe que nous devrions y aller. Je le regarde payer, toujours un peu gêné d'avoir presque pas mangé. Dehors mes yeux se ferment une seconde et je serre davantage mon manteau contre moi à cause du vent glacial qui me frappe. Je repère au loin là l'impala noir de Taehyung et je le suis en silence, il a insisté pour venir me chercher. Une fois a l'intérieur je soupire heureux de sentir le chauffage contre mes mains.

— Monsieur, j'aurais une question moi aussi.

Je joue nerveusement avec mes doigts, il pose ses yeux sombres dans les miens et me fait un faible mouvement de tête pour m'y autoriser.

— Hum... Pourquoi m'avoir choisi moi ? Notre rencontre dans le café n'était pas un hasard je me trompe ?

Ça fait des mois que je rêve de lui poser la question mais je n'ai jamais vraiment osé, aujourd'hui je m'y sens capable. Comme à son habitude il mord ses lèvres pulpeuses et les lèches de manière lente avec sa langue, comprenant ce que j'observe je détourne les yeux attendant sa réponse un peu honteux.

— Tu as raison. Je savais que tu aimais y aller mais j'y vais aussi donc ne pense pas que je te suivais, se défend-il ce qui me fait rire. Disons que c'était une question de timing.

Mmmh, je pense qu'au fond il savait très bien l'heure et le jour où j'y allais.

— J'ai tout de suite vu en toi un bon potentiel pour l'équipe. Les garçons sont bons je ne dis pas le contraire seulement, je voulais quelqu'un qui aime le terrain et qui était un peu une grande gueule. Même si tu m'énerves parfois, il fallait quelqu'un comme toi dans l'équipe. Qui puisse dire sans filtre ce qu'il pense et qui est à la fois une boule d'énergie. Je ne dirais pas que nous nous ennuyons mais ton arrivée à apporté quelque chose de frais, une chose qui nous a fait du bien à tous. Tu es à la fois innocent et fragile mais aussi borné et intelligent. Même si ton supérieur m'avait un peu vanté tes capacités, rien qu'en voyant ta photo j'ai su que tu étais l'homme que je cherchais. Alors je n'ai pas hésité et j'ai demandé aussitôt ton transfert à ton ancien supérieur, il a accepté directement.

J'étais celui qui cherchait ? Et il a fait tout ça en se reposant uniquement sur ma photo, il ne manque pas d'audace.

— Et si vous aviez eu tort ? Et si j'étais nul et complètement l'inverse de celui que vous vouliez ?

Il rit à nouveau face à ma remarque.

— Je n'ai jamais tort Jungkook, puis ta photo était jolie. Je serais probablement passé outre si elle avait été hideuse, se moque-t-il.

Je plisse mes lèvres en faisant une tête de bébé une seconde.

— Bien sûr qu'elle était jolie. J'avais mis toute la matinée pour me préparer, et j'y ai passé toute l'après-midi pour prendre la photo parfaite !

Il met la marche arrière et recule pour quitter la place de parking.

— Tu n'étais pas obligé. Même en pyjamas je suis certain qu'elle aurait été bien.

Nous nous regardons intensément dans les yeux, et je détourne le premier mon regard pour le porter sur la fenêtre, légèrement embarrassé.

— Quoi tu es gêné ? Jeon Jungkook n'est pas à l'aise avec les compliments ? Je prends note.

Face à son ton amusé je m'enfonce davantage dans le siège et serre ma mâchoire. La ferme.

— Dois-je vous rappeler que vous étiez à deux doigts de pleurer quand je me suis réveillé au port ?

Il fait de gros yeux en me regardant une seconde.

— Tu as failli mourir. Je suis ton supérieur, j'aurais été responsable qu'est-ce que tu crois ?

Je plisse mes lèvres pour ne pas rire.

— Vous pouvez très bien admettre que vous avez eu peur de me perdre et que je vous aurai manqué.

À son tour de détourner les yeux.

— La ferme, lance-t-il en regardant la route.

Je l'observe un instant discrètement avant de regarder les lumières de la ville un sourire en coin. Je plaisante mais je suis content de savoir qu'il tient à moi et qu'il n'est pas comme toutes ses personnes haut placées dans la hiérarchie qui se foutent avec qui ils travaillent. Je suis content que ça ait été lui a mes côtés, et la première personne que j'ai vue à mon réveil.
_________________________________

Voilà pour ce 11ème chapitre les loulous! Il est full Taekook donc j'espère que vous êtes content. Promis maintenant il y aura beaucoup plus de moments entre eux. Si vous vous en doutiez le moment avec Sung et la " mort " de Jungkook les ont rapproché.

Qu'avez-vous pensez de ce chapitre ?

Jungkook encore traumatiser de Sung et il a du mal à manger à cause de ça.

Le père de Taehyung et son enfance compliqué.

La peur de Jungkook de s'ouvrir aux autres et d'un père sombre et méchant.

Pourquoi Taehyung a voulu recruter Jungook ?

Bref dites-moi tous vos avis hi hi à très vite!