☕ Sweet Chocolate ☕
- Tu vas tenir ton chien en laisse ou c'est trop te demander ?
La remarque acerbe vient cette fois de la plus jeune des deux femmes, une jolie petite brune vétue d'une robe verte à carreaux. Je sais que beaucoup de gens la trouve adorable avec ses grands yeux noisettes mais moi elle me terrifie depuis l'enfance. Je pensais que m'éloigner de cette famille me permettrait d'oublier et d'avancer mais je me rends compte aujourd'hui que rien n'a changé. C'est toujours la même fifille à maman d'il y a dix ans. Sa réprimande me noue la gorge et je serre les poings autour du drap blanc.
Le loup s'avance un peu plus vers eux et, pendant un instant, j'envisage de le laisser leur infliger le même sort qu'au monstre de la veille. Cependant je ne veux pas qu'il ai plus de soucis par ma faute alors encore une fois je me plie aux exigences de Jihyo.
Je me redresse sur mon matelas et tends la main vers le canidé, il tourne rapidement la tête dans ma direction puis se détourne et recommence à gronder.
- Je suis désolé de vous demander ça Monsieur mais est ce que vous pourriez sortir de la pièce avec votre famille ? Mon ami est un peu susceptible et son contrôle de lui est ténu en ce moment.
C'est Jong In qui a parlé, attirant sur lui les foudres des deux furies. La mère de Jihyo fait bruyamment claquer ses talons alors qu'elle accorde son attention au journaliste, son expression faciale est figée en une moue méprisante qu'elle maitrise à la perfection après tant d'années de pratique. Je me demande comment elle peut oser d'adresser de la sorte au jeune homme car si elle est également une alpha elle est loin d'être aussi dominante et ça, elle ne peut l'ignorer.
- Et on peut savoir qui tu es toi ? Tu crois que c'est parce que tu te tapes cette catin et qu'elle fait partie de la famille ça te donne le droit de me parler sur ce ton ? Tu sais qui je suis avorton ? Je suis Lee Chaerin, la mannequin la plus demandée de Séoul et la femme d'un futur sénateur ! Vocifère la blonde décolorée, mains sur les hanches.
- Chaerin ! Interrompt le procureur l'air mal à l'aise.
Je reste simple spectateur tout au long de l'échange, me faisant le plus petit possible et me demandant pourquoi je suis dans une situation aussi pénible.
- Je suis désolée pour le comportement de mon épouse, je repasserai te voir plus tard Jong Up, sourit l'homme.
- Ne vous donnez pas cette peine Monsieur.
Jong In les raccompagne en dehors de la chambre, impassible et un sourire poli aux lèvres malgré tout je perçois de la tension dans ses épaules, les remarques ne sont pas si bien passées qu'il veut le faire croire. Le mastodonte blanc les suit du regard puis revient se coucher à mes pieds dès que la porte se referme. Sa truffe humide vient se poser dans le creu de ma paume ouverte et sa grosse langue rapeuse s'enroule autour de mes doigts en m'arrachant un petit cri de surprise. Il remue doucement sa queue touffue et repose sa tête sur ses pattes.
Le journaliste revient se poser sur la chaise et m'adresse un regard désolé.
- Ca va aller ? Ce genre de remarque doit être très blessant... Souffle t il en ne me quittant pas des yeux.
- J'ai l'habitude ne vous en faites pas.
Ses sourcils se froncent et il pince les lèvres.
- Personne ne devrait être acclimaté à des réflexions pareilles, et je t'en prie, tutoie moi.
J'évite de hausser les épaules pour ne pas raviver la douleur mais je n'en pense pas moins. Il est bien mignon le bonhomme avec ses grands discours sur la tolérance mais la réalité est bien loin de la théorie. Les critiques de ce genre sont le quotidien des omégas mais je n'attends pas d'un alpha qu'il puisse s'en rendre compte.
[...]
Une semaine.
Sept jours que je m'ennuie à mourir dans cette chambre fade.
Sept jours que je rêve de prendre juste une douche et autant de temps qu'on me la refuse car je suis trop faible. Laisser les infirmières me faire la toilette est non seulement humiliant, mais en plus nécessite à chaque fois de rudes négociations avec le loup blanc qui n'a toujours pas repris forme humaine et qui refuse de laisser quiconque m'approcher de trop près.
Aujourd'hui est le jour de la libération puisque je peux enfin être libre d'aller dans la salle de bain sans être surveillé par quinze personnes. L'infirmière me débranche des différents appareils et me retire les aiguilles qui me reliaient aux perfusions avant de s'en aller sans oublier de me livrer les précautions d'usage.
- Vous n'oubliez pas qu'il y a une sonette dans la salle d'eau, au moindre problème vous nous appeler et on arrive, entendu ?
- Oui madame !
L'infirmière Min sourit devant mon engouement évident avant de quitter mon domaine. Je m'empresse de me lever, bousculant la bête au pied du lit dans ma précipitation.
- Désolé Ravi !
Le loup jappe mécontent et descend à son tour de la couchette.
Je ne me voyais pas appeler le loup "grosse bestiole" pendant la durée de notre étrange cohabitation, déjà car c'est un alpha et que par principe il me fait peur mais aussi car nous étions très loin d'être intimes. D'un autre côté il me fallait une appelation et je trouvais que son nom humain n'était pas vraiment adapté puisque le loup est aux commandes.
C'est Jong In, qui m'a parlé de ce surnom, "Ravi", en me disant que c'est le nom auquel le loup blanc répondait. Et au bout d'une semaine je me sens beaucoup moins gêné en la présence de l'alpha, j'y suis presque habitué et cela me fait bizarre de le constater.
Je secoue la tête en ressassant ces faits, quelques jours plus tôt je n'aurais jamais imaginé une telle situation. J'attrape le sac de vêtements que Daehyun m'a amené la veille et m'enferme dans la salle d'eau.
Je n'ai même pas le temps de poser mon bagage sur le meuble que j'entends Ravi hurler à la mort derrière la porte close. Aussitôt des bruits de pas précipités se font ouïr et la voix affolée de l'infirmière résonne.
- Monsieur Moon que se passe t il ?
Je sors à toute vitesse de la pièce et manque de trébucher sur Ravi. Dès qu'il me voit il cesse de couiner et bat doucement de la queue.
- Tout va bien, il n'a juste pas du me voir partir et a paniqué.
Je souris à l'infirmière pour la rassurer alors que je ne crois pas moi même à mes dires, Ravi m'a très bien vu entrer dans la salle d'eau. Soulagée elle ressort rapidement et je m'adosse au mur en soupirant.
- Sérieusement ?
Le loup ne me répond bien évidemment pas mais pose sa truffe sur mon pied. Je me passe une main dans les cheveux, constatant leur état bien graisseux, et pénètre à nouveau dans le coin d'eau. A nouveau des plaintes se font entendre alors que je referme la porte. Je me fige un instant avant de me retourner.
- Ne me dis pas que tu pleures parce que je vais prendre une douche sans toi ?
Je regarde incrédule Ravi japper joyeusement en réponse à ma question et me pousser pour me précéder dans la petite pièce. Je le rejoins dépité.
La salle n'est pas très grande et ne contient que le stricte nécéssaire, une large douche à l'italienne, un lavabo avec un miroir, des toilettes et un meuble pour poser ses affaires. L'ensemble est carrelé du sol au plafond dans un camaïeux de rose pâle et de blanc.
Le loup s'est tranquillement posé dans un coin, satisfait et se contente à présent de m'observer de son regard d'or en fusion. Je ne suis pas très à l'aise d'apparaitre nu devant un inconnu même s'il s'agit d'un loup. Je regarde Ravi se lécher sans gêne avant de prendre conscience d'une chose. Il est toujours couvert de sang d'où l'odeur nauséabonde qui commence déjà à embaumé la pièce mais en plus sa plaie n'a pas été nettoyée puisqu'il n'a pas laissé les médecins l'osculter.
J'allume la pomme de douche et règle la température avant de me dévetir, ne gardant qu'un caleçon sur moi. Je vais m'assoir sur le carrelage nouvellement humide et fait signe à Ravi de me rejoindre. Le canidé s'approche méfiant et s'ébroue lorsque j'oriente le jet d'eau sur lui. Un léger rire franchit mes lèvres lorsque je reçois un regard outré en réponse à mon geste.
- Allez viens, on va t'enlever tout ce sang mon grand.
Je tapote la place à mes côtés et le grand canidé finit par venir s'y installer. Je mouille doucement son poil épais et bientôt l'eau se teinte de rouille. Ravi reste calme alors que je frotte bien sa fourure pour faire pénétrer le liquide transparent, une fois cela fait je me saisis du gel douche fournit par l'hôpital et sourit en lisant le parfum. L'alpha allait adorer sentir la fleur d'hibiscus.
Je retiens un sourire lorsque je vois le regard horrifié du loup à l'ouverture de la bouteille, il se recule alors que j'approche le produit nettoyant de son pelage et que la senteur se répand dans l'espace clos.
- Il n'y a que ça en parfum, tu n'as pas le choix.
Vaincu Ravi me laisse le laver gentiment, me léchant dès que je m'approche de sa tête. Il prend un malin plaisir à se secouer et à me couvrir de produit et d'eau à la moindre occasion.
- Attention mon grand je vais m'attaquer à ta blessure, tu veux bien me la montrer ?
Le loup me lance un regard indéchiffrable et reste dans sa position initiale, debout. Je soupire doucement, un loup déteste par principe paraître dans une situation de faiblesse et c'est encore pire lorsqu'il s'agit d'un dominant.
- Je sais que tu as ta fierté mais il faut la nettoyer, elle va mal guérir sinon et s'infecter.
L'alpha me jauge du regard pendant de longues minutes avant de finalement consentir à s'allonger sur le côté, je pousse doucement les poils qui m'empêchent de bien voir la lésion et manque de vomir en la découvrant. L'odeur se fait plus forte et je me rends compte que l'entaille à commencer à nécroser sur les bords colorant les bords de la blessure d'un noir répugnant. Des poils et poussières se sont déposer sur la chair à vif. Je grimace à cette vue et en comprenant que le nettoyage allait être plus douloureux que prévu.
- Ok, mon grand on a un petit problème la morsure n'est vraiment pas belle. Je vais devoir la nettoyer mais ça risque de te faire mal.
Je suis surpris par le regard méprisant que je perçois en retour. Le petit air qui dit "Tu m'as pris pour qui, amateur?". Je lève les yeux au ciel discrètement et approche le jet de la patte abîmée, le membre tressaute au contact du liquide tiède.
Je jette un oeil aux réactions du loup mais il reste calme et ne bouge pas. Tendu, j'avance ma main jusqu'à la zone concernée et utilise l'eau pour rincer la plaie. Les corps étrangers sont entrainés par le courant et j'use une dose de gel douche pour nettoyer un peu mieux l'entaille. Un grondement sourd résonne et je me fige, le coeur battant à mille à l'heure.
Je me recule doucement et le loup vient poser sa tête sur mes cuisses peu de temps après. Je soupire de soulagement, j'ai eu peur de finir en déjeuner pendant un instant. Ravi me laisse finir de le rincer puis va s'installer dans un coin. Je désencrasse le carrelage avant de finir de me déshabiller et de me glisser sous l'eau chaude à mon tour. Un rapide regard au loup m'apprend qu'il a les yeux fermés et je me détends un peu.
Je prends le temps d'enlever toute la saleté de mon corps et de purifier mon cuir chevelu avant de m'enrouler dans une épaisse serviette que Daehyun a rapporté. Je me sèche rapidement et détaille avec appréhension les hématomes couvrant ma silhouette, je grimace à cette vue douloureuse et déplaisante et finis de me sécher rapidement. J'enfile avec bonheur des vêtements propres et me dirige vers Ravi.
J'attrape l'un des linges fournis par l'établissement et frictionne l'imposant alpha avec. Une fois qu'il ne goutte plus sur le sol j'ouvre la porte de la salle de bain et libère le passage. Je retourne m'installer sur le lit et utilise la sonette pour appeler un des membres du personnel soignant.
- Non ! Tu ne montes pas sur le lit alors que tu es encore mouillé.
Ravi m'ignore royalement et saute sur le matelas à mes pieds. Il se dandine un instant humidifiant tout le tissu avant de m'adresser un regard fier, la langue pendante et la queue battant dans le vide dispersant de l'eau au sol. Je regarde désabusé la scène, une sensation d'impuissance pesant sur mes épaules.
Heureusement la porte ne tarde pas à s'ouvrir sur un médecin qui s'empresse de venir vérifier mes constantes.
- Qu'est ce qui ne va pas Monsieur Moon ? S'inquiète le professionnel.
- Je vais bien mais Ravi aurait besoin de soin.
L'homme regarde rapidement le loup à l'extrémité du matelas. Ravi gronde et je pose ma main sur son flanc, j'ai remarqué au cours de cette semaine passée ensemble que ce geste avait le don de l'apaiser.
- Je vais essayer de voir ça.
Le médecin se dote de gants en plastique et à sa demande je l'aide pour osculter l'alpha. Ce dernier gronde tout au long de la manoeuvre mais ne fait pas de geste agressif. Quelques minutes plus tard l'examen est terminé et l'homme quitte la pièce. Je flatte doucement le pelage humide et le loup se tourne de façon à caler son museau sur ma jambe.
L'infirmière Min pénètre dans la chambre un instant plus tard un bac à la main. Ravi la regarde s'approcher suspicieusement et gronde lorsqu'il juge qu'elle est trop proche. La jeune femme s'arrête alors et me tend le bac.
- Je suis désolée mais je ne vais pas pouvoir lui faire le bandage, est ce que vous pouvez vous en charger ? Demande la trentenaire.
- Mais je ne sais pas comment on fait !
- Ne vous en faites pas je vais vous guider depuis ma place. Tout va bien se passer.
J'acquiesce doucement à la demande, de toute façon je n'ai pas vraiment le choix si je veux que Ravi soit soigné. Je me saisis de la boite et demande au loup de s'allonger ce qu'il fait sans rechigner.
- Bien, on va commencer pas désinfecter la plaie, c'est le grand flacon bleu.
Je suis les indications et tamponne délicatement la morsure avec la substance indiquée.
- Parfait maintenant vous voyez les petits carrés de tissus gras ? Les quadrillés ?
J'attrape les objets et déchire l'emballage papier puis attends la suite des instructions.
- Vous allez les déposer sur la plaie jusqu'à totalement la recouvrir, la crème cicatrisante y est intégrée. Ensuite il suffira d'enrouler la patte dans une bande et ce sera fini.
J'exécute les consignes et bientôt le travail est terminé. L'infirmière me félicite, récupère les déchets puis repart. Je me laisse tomber sur l'oreiller, la possibilité de mal faire et d'amplifier les dégats m'a épuisé. Trop de pression pour moi.
Je gratouille les oreilles du loup en guise de félicitations pour son comportement exemplaire.
- Tu vois c'était pas si terrible que ça.
Ravi émet un éternuement sarcastique avant de venir s'allonger de tout son long contre moi, je fourrage dans son poil un instant avant de froncer le nez.
- Par contre tu sens le chien mouillé c'est affreux...
NDA :
Hey~ Désolée pour la fausse alerte tout à l'heure j'ai confondu le bouton enregistrer avec celui pour publier ^^"
Il ne se passe pas grand chose dans ce chapitre, je voulais qu'il soit un peu plus détente :) J'espère qu'il vous aura plu, comme d'habitude n'hésitez pas à me laisser votre avis quel qu'il soit !
Je file regarder la finale xD
Kiss :3
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