Epilogue.

En juin.

 Nous venons de recevoir nos diplômes. Je dois avouer qu'au début de l'année je n'y croyais pas trop. Je pensais que j'allais redoubler, mais Harry m'a aidé. M'a donné la force de continuer mes études et de réussir à atteindre mon but. Et j'y suis arrivé. Je n'y croyais tellement pas que j'ai sauté de joie dans les bras de Harry. Lui, m'a félicité des tas de fois en me disant que c'était tout à fait normal vu que je suis quelqu'un d'intelligent. Pour la peine, nous allons fêter ça en allant déjeuner dans un petit snack. Avec Zayn et Liam aussi. Mon meilleur ami a eu son diplôme également, lui aussi très surpris, mais ce sont ses résultats en arts et en littérature qui l'ont sauvés. Liam avait tenu à être à ses côtés pour voir les résultats et je n'ai même pas eu besoin de demander ce qui en était quand je l'ai vu dire des « oh bordel c'est pas possible ! Li' comment j'ai fait ? J'y crois pas... Oh putain ! Bébé dis-moi que je rêve. J'ai mal lu hein ?» On en a tous rit. Mais au fond, c'était un vrai stress. Et bien entendu, Harry l'a reçu haut la main. A un point de la note maximale.

 Nous sommes à la table d'un snack. Harry et moi d'un côté, Zayn et Liam de l'autre. De la nourriture entamée sur la table. C'est une belle année qui s'achève. Mais je suis heureux, parce que l'université de Harry se trouve pas très loin de la mienne, et sa mère ne compte pas déménager. Heureusement d'ailleurs, je n'aurai pas supporté la distance. Elle sait que son fils tient à rester ici, que je suis la raison pour laquelle il est heureux. Du moins je l'espère. Puis, elle se plait ici. Ma mère et la sienne s'entendent comme des sœurs. Par contre, pour nos amis c'est une tout autre histoire. Liam a postulé dans trois facultés pour son futur métier, et il n'y en a qu'une à proximité d'ici. Ce serait le meilleur choix, d'abord parce qu'elle près de chez Zayn. Ils pourraient donc se voir tous les jours et non plus le week-end seulement, et c'est une école renommée. Le seul inconvénient, c'est qu'elle est très sélective. Liam est intelligent, c'est certain, mais rien n'est jamais sûr. Et les deux autres universités se trouvent encore plus loin d'ici. De ce fait, ils ne se verraient qu'une ou deux fois par mois. Ce qui n'est pas supportable pour eux, surtout pour Zayn. C'est d'ailleurs pour cela qu'il fait un peu la tête en ce moment, il n'a presque rien mangé, alors qu'il a un appétit d'ogre d'habitude.

«  Bébé, je t'en prie... Arrête de bouder, c'est une bonne journée pour toi. C'est la fin des cours et tu as ton diplôme tu devrais être content ! »

«  Hm si tu le dis... »

«  Tu vas pas être comme ça toute la journée quand même ? »

«  Ok j'ai eu mon diplôme c'est super, et après ? On va se voir pendant les vacances et après tu partiras. Te voile pas la face. Tu n'as pas eu de réponse de la fac ici, alors tu ne seras pas pris. C'est tout. C'était même pas la peine d'espérer d'ailleurs. Et moi ça me plombe le moral ça. »

 Liam sourit doucement et repose son verre sur la table tandis que Zayn soupire en jouant avec une frite. Harry le regarde tristement, il s'est vraiment rapproché d'eux depuis le temps. Il s'est vraiment intégré à notre bande et j'adore quand on partage des moments à quatre, ou juste avec mon meilleur ami. Même si il finit par nous faire remarquer qu'on s'embrasse trop et qu'on devrait prendre une chambre pour ça. Evidement c'est pour rire, on le sait, on le taquine un peu avec ça. Mais au fond je le comprends. Vivre une relation à distance ne doit pas être facile tous les jours.

«  Très bien en fait j'attendais deux semaines pour te le dire à l'occasion de notre anniversaire mais il vaut mieux que tu le saches maintenant. »

«  De quoi tu parles Liam ? »

«  J'ai été pris à la fac ici. Je le sais depuis début avril, j'ai essayé de garder le secret comme je le pouvais. Et je ne l'ai dit à personne donc ne blâme pas Louis ou Harry. Il n'y a que moi et ma mère qui le savait. »

«  T'es sérieux là ? »

«  Oui Zayn, très sérieux. Je te montrerai les papiers ce soir si tu veux. »

«  Pas la peine, je te crois bébé. »

«  Désolé de ne pas te l'avoir dit avant, mais je voulais que ce soit une surprise. »

«  Je m'en fous Liam, tu es là, et je t'aime. »

«  Et normalement, je dois avoir un appartement à louer pas très loin de chez toi. Et en dix minutes, je serai en cours. Il est bien placé, c'est l'avantage. »

 Mon meilleur ami ne sait pas quoi dire, il relève la tête en faisant les yeux ronds, comme si il manquait de faire une crise cardiaque. Puis à peine son copain a-t-il fini de parler qu'il se réfugie dans ses bras en soupirant, un sourire sur les lèvres. Il a retrouvé sa joie de vivre. Il l'embrasse, plusieurs fois, en le remerciant. Même si il lui reproche d'avoir essayé de garder ça pour lui. Et ils commencent à parler d'appartement, de collocation, de vivre à deux. Ils sont très matures et indépendants puis Zayn aimerait beaucoup se détacher de sa famille, cela devient difficile pour lui de vivre avec ses petites sœurs et ses parents qui ne le comprennent pas toujours. Il a besoin de mener sa propre vie à présent, et qui plus est avec l'homme qui l'aime et qui le rend heureux. Tout comme moi.


***


 Je ferme la page de quatrième de couverture de l'album photo, un sourire plus que niais collé sur les lèvres. Tellement de souvenirs se dégagent de ce livre, tellement de bons moments. Je n'arrive pas à croire que nous soyons arrivés jusqu'à là. Et pourtant nous y sommes. Heureux et toujours ensemble. L'être assit sur mes genoux en est la plus belle des preuves. D'ailleurs, elle relève la tête et me sourit. Ce sourire si magnifique et éblouissant. Ses grands yeux bleus brillent de mille feux. Je passe une main dans ses petites boucles blondes et lui embrasse le front tendrement, elle est mon bien le plus précieux. Je donnerai tout pour elle, même si cela ne fait seulement que quelques années que je la connais. Et quand elle entend la porte d'entrée se refermer, elle descend de mes genoux et y court rapidement. Il est de retour, elle ne lui laisse même pas le temps de se défaire de son manteau et de ses chaussures qu'elle lui prend la main pour me rejoindre sur le canapé du salon.
 
«  Dépêche-toi, papa était en train de me raconter votre histoire! »
«  J'ai finis ma puce. »
«  Oh déjà ? Mais c'était pas très long ! »
«  Je te raconterai d'autres choses plus tard. »
«  Mais j'ai envie de savoir, et papa Harry aussi veut entendre. Pas vrai ? »
 
 Du haut de ses sept ans, Judith a un caractère bien trempée et est très mature. Elle sait ce qu'elle veut et est du genre à tout faire pour l'obtenir. Cela doit faire une heure que je lui raconte ma rencontre avec son autre père, mais elle souhaite toujours en savoir plus. Je la comprends, à son âge on est curieux et elle a besoin de savoir comment ses parents se sont retrouvés ensemble, sont tombés amoureux etc... Mais là... Là j'ai juste envie de profiter du fait que Harry soit rentré du travail un peu plus tôt que d'habitude. En ce moment, il a des horaires assez difficiles, et je n'ai que la fin de soirée pour être seul en sa compagnie. Le matin il part plus tôt que moi, il conduit Judith à l'école pour me laisser dormir, et je m'occupe d'aller la chercher le soir. J'ai des horaires léger, disons que je n'ai pas besoin d'un grand travail ou d'un grand poste, il rapporte suffisamment d'argent à la maison pour nous nourrir, gâter notre fille, et me gâter par la même occasion. Il a réussi, avec détermination et de longues études, à devenir avocat. Un grand nom dans le milieu de la justice, et ce n'est que le début. Mais j'avoue que parfois, j'aimerai ne pas dépendre autant de lui. Pourtant, mon poste dans cette petite librairie de la ville me plait bien. Travailler parmi des bouquins, des œuvres qui me passionnent et transmettre tout cela aux gens. Et je ne voudrai le changer pour rien au monde. J'ai ma famille, mon compagnon, ma fille et une maison autour de moi. Tout ce que je souhaitais, et je n'ai besoin de rien d'autre pour accéder au bonheur.
 
«  Oui princesse j'ai envie d'entendre, mais on verra ça demain d'accord ? On aura toute la journée pour en parler si tu veux. »
«  Promis ? Elle demande en faisant une petite moue. »
«  Promis. Maintenant, si tu allais jouer un peu dans ta chambre ? Tu ne devais pas me faire un dessin pour aujourd'hui ? »
 
 Elle plaqua ses petites mains sur sa bouche, comme si elle avait oublié quelque chose, et se remet sur ses pieds pour rejoindre sa chambre en courant. Harry se met à rire en la regardant partir doucement et tourne la tête vers moi. Il me sourit, lui aussi, et se penche doucement pour venir me déposer une baiser sur les lèvres. Cela fait presque dix ans que nous sommes ensemble et pourtant je ne parviens toujours pas à m'en passer. Je tire sur sa cravate pour le rapprocher de moi et la dénoue doucement. Il est si beau comme ça, en homme d'affaire. N'importe qui pourrait tomber sous son charme. Son costume lui va à ravir. Et c'est moi seul qui en profite.
 
«  Tu es rentré plus tôt ce soir. »
«  Oui, un de mes clients a retiré sa plainte finalement alors j'ai pu me libérer à l'avance. »
«  Judith a déjà mangé, je t'attendais pour le repas. Ça te dit qu'on mange à deux bébé ? »
«  Avec plaisir, mais laisse-moi aller changer de vêtements avant, j'en ai assez du costume pour aujourd'hui. »
«  Si tu veux, je peux m'en occuper de ça... »
 
 Je lui souris malicieusement en commençant à déboutonner sa chemise blanche qui illumine son teint, tandis que lui lève les yeux au ciel et me plante un baiser sur les lèvres. Il me souffle qu'il revient vite et monte rapidement opter pour une tenue plus détendue dans la salle de bain. Je profite de son absence pour mettre la table et allumer la télévision, on ne va pas la regarder mais c'est pour avoir un fond sonore. On fait toujours cela le soir. Et puis le son de télévision rassure un peu Judith quand elle va dormir. D'ailleurs, c'est l'heure pour elle de rejoindre son lit. Vu que je sais que Harry doit surement prendre une douche, je vais dans sa chambre. J'y rentre doucement. Elle est assise sur le sol, devant sa petite table et dessine sur une feuille blanche. Sa langue sort doucement sur le côté de sa bouche, comme si elle était vraiment concentré sur sa tâche, elle ne relève la tête vers moi que quand je suis suffisamment proche.
 
«  J'ai dessiné notre maison et papa et toi en train de faire les z'amoureux. »
«  C'est nous ça ? Je montre du doigt sur une partie de son dessin en m'accroupissant. »
«  Mais non c'est un arbre ça papa, t'es bête ! »
«  Oh pardon ma puce, je me disais aussi que c'était bizarre les cheveux verts. »
«  Faut mettre des lunettes de vue ! Elle rit. Mais chut c'est un secret, je l'ai pas fini, je le donnerai à papa Harry demain après l'école. Il a déjà failli le voir tout à l'heure quand il est venu me dire bonne nuit parce qu'il allait sous la douche. »
«  D'accord, je me tairai promisJe souris tandis qu'elle finit de colorier le toit de la maison. Maintenant, c'est l'heure d'aller dormir. »
«  Tu me lis une histoire ? »
«  Je t'en ai déjà raconté une ce soir chérie. » 
«  Alors demain ? »
«  Oui demain. Je te raconterai même la suite si tu veux ? »
 
 Elle me sourit et me saute au cou, je ris et la prend dans mes bras pour la porter jusqu'à son lit. Elle se blottit sous ses couvertures rosées et blanches, je ferme la grande lumière et allume sa petite veilleuse aux motifs étoilés sur sa table de chevet. Elle a toujours besoin de lumière pour dormir, pour faire peur aux monstres elle nous a dit. Je m'assois sur le rebord du lit le temps qu'elle se repositionne bien et lui embrasse le front. Je la borde quelques minutes, ses paupières se ferment rapidement. Une fois endormie complètement, je quitte la chambre sur la pointe des pieds. Harry est déjà au salon, devant la télévision. Je viens l'enlacer par derrière même si je dois encore faire deux têtes, voire trois, de moins que lui. Il caresse mes mains sur son ventre et je suis obligé de me mettre sur la pointe des pieds pour poser mon menton sur ses grandes épaules.
 
«  On mange ? »
«  Évidement, que nous a préparé le grand chef Tomlinson ? »
«  T'emballe pas c'est du juste des lasagnes. »
 
 Je ris et me détache de lui pour aller chercher le plat dans le four, je le ramène sur la table et Harry est déjà installé, prêt à manger. Je découpe les parts et fais en sorte d'en laisser une à Judith, sachant qu'elle adore ça, je m'assois ensuite et nous commençons à manger. En silence. Seulement entouré du bruit du journal télévisé. C'est bizarre à dire mais... C'est la première fois qu'on parle si peu, et je trouve ça inhabituel. Puis plus le temps passe plus je trouve que Harry agit étrangement, il me jette parfois quelques regards en coin, il a l'air préoccupé ou ailleurs. Je ne saurais pas trop déterminer. Mais d'habitude il peut rester des heures à me parler de son travail, de ses collègues, de ses clients, etc... Et ça me plait d'entendre la manière dont se déroule sa journée parce que nous ne pouvons pas la partager ensemble. C'est ce qui constitue notre quotidien.
 
«  Alors, ton travail ? »
«  Oh tu sais, la routine quoi... Rien de bien intéressant. Et toi à ta librairie ? »
«  C'était calme, on a eu pas mal de clients. Comme d'habitude. Puis vu que c'est l'été les gens vont plus dehors que dans les magasins renfermés. »
 
 Il hoche la tête. J'attends une réponse qui ne vient pas. C'est tout ce qu'il a à me dire alors ? Je pourrai aussi bien lui dire que je vends des livres porno à des gosses de dix ans que ce serait la même chose. Moi qui pensais passer une soirée agréable, c'est mal parti. Il a dû se passer quelque chose aujourd'hui à son travail, ou je ne sais où d'autre, parce qu'il a l'air tendu. Finalement, je n'ai plus si faim. Je ne finis même pas mon assiette et me lève pour débarrasser. Il m'accorde un faible sourire. Simplement ça ? Je rentre en cuisine et soupire. Tant pis, il l'aura voulu. Je lave rapidement les assiettes, remet le plat au frigo, range le tout, et reviens au salon. Il est assis dans le canapé, devant la télévision, un livre ouvert sur ses genoux, la tête penchée dessus. Super, je crois que je ferai aussi bien d'aller dormir maintenant. Mais avant, je lave la table et une fois fini me dirige vers l'escalier pour rejoindre la chambre.
 
«  Où tu vas ? »
 
 Harry m'intercepte avant même que je ne mette un pied sur la première marche. Où je vais ? Il ne croyait quand même pas que j'allais rester toute la soirée assit dans le canapé à regarder une émission débile, en silence, pendant que monsieur lirait son bouquin ? Je ne me retourne même pas en inspire un grand coup.
 
«  Me coucher Harry. »
«  Mais il n'est même pas vingt-deux heures. »
«  Parce que maintenant tu décides de l'heure à laquelle je dois aller dormir ? »
 
 Je l'entends fermer son livre et se lever. C'est maintenant que je me décide à monter dans la chambre qu'il veut se mettre à parler. S'il veut jouer avec mes nerfs ce n'est vraiment pas le moment. Je me retourne vers lui en soupirant. Les bras croisés sur mon torse tandis qu'il s'avance vers moi. Je suis énervé, ou blasé. Je ne sais pas trop. Mais je sais juste que c'est à cause de lui.
 
«  Qu'est-ce qui t'arrive Lou ? »
«  Tu me demandes ça alors que tu n'as pas parlé de tout le repas ?! Si tu as eu une journée de merde tu peux me le dire aussi, je m'en fous, tant que tu parles. Et si je monte c'est parce que j'ai pas envie de passer la soirée à attendre comme un con que tu dises quelque chose. » 
«  Arrête de parler aussi fort Louis, la petite dort.... »
«  Oh t'en fais pas, je monte dormir. »
«  Non attend... Il me retient par le bras alors que j'allais me retourner. S'il te plait, viens dans le salon. »
«  J'ai pas envie Harry... »
«  Simplement pour m'écouter, je t'en prie... J'ai... J'ai quelque chose à te dire. »
«  Tu me trompes ? »
 
 Il lève les yeux au ciel en soupirant, lui aussi, et me tire doucement par le bras pour me faire venir dans le centre du salon, loin de l'escalier. Parce que si on se met à parler trop fort on va réveiller Judith. Il finit par me faire face, j'attends qu'il parle, il me prend les mains et les regarde en se mordant la lèvre. Je fronce les sourcils, il semble chercher les mots. Il s'humidifie les lèvres et ouvre la bouche avant de la refermer, il ne dit rien. Il est stressé, je le vois à sa tête. Et cela peut s'expliquer par deux choses. Soit il a fait une bêtise qu'il considère comme grave, soit il a quelque chose à m'annoncer. Maintenant je n'ai plus qu'à espérer que ce ne soit pas une mauvaise nouvelle qui m'enterra encore plus dans ma mauvaise humeur.
 
«  Je... Je ne sais pas trop comment te demander ça, je.... J'avais préparé tout un truc à dire, que je connaissais sur le bout des doigts mais je ne me souviens plus d'un seul mot. Il rit et releva la tête vers moi. C'est moins facile quand on est confronté à la réalité, mais... Tu sais que je ne suis pas doué pour les déclarations et tout ça. Ça parait beaucoup plus simple dans les livres. Je sais que ce n'est pas le moment parfait et vraiment adéquat pour te demander une chose pareille, je voyais quelque chose de plus... De mieux.... »
«  De quoi tu parles Harry ? »
«  Non, je... D'accord attend deux secondes. »
 
 Je suis encore plus perdu qu'au début. Je ne comprends vraiment rien à ce qu'il me raconte, il ne sait pas aligner une phrase sans s'arrêter et chercher ses mots. Il fouille dans la poche de son pantalon avant de serrer quelque chose dans sa main que je n'ai pas eu le temps de voir puisqu'il la cache derrière son dos. Il inspire un grand coup et me regard un long moment dans les yeux. Ses yeux, j'ai toujours adoré leur couleur. Un vert émeraude magnifique, brillant. Toutes ses émotions passaient par ses pupilles. Si on y regarde assez profondément on peut y lire tout ce qui se trouve dans son cœur. Et là, je peux y voir de l'amour. Mais je n'ai pas le temps de m'attarder plus sur ce détail qu'il pose un genou au sol tandis que j'essaye de comprendre. Il joue à quoi là ? Il me sourit, les joues rosées.
 
«  Qu'est-ce que tu fais Ha... »
«  Non, ne dis rien. Seulement quand j'aurai fini ok ? »
«  Euh... D'accord, oui. »
«  Lou, tu sais... Je t'aime tellement. Durant ses neufs années tu m'as apporté tout ce que je n'aurai jamais pu avoir dans une vie entière. En fait, depuis que je te connais tu m'as donné un second souffle, une deuxième chance, même si au début tu ne m'appréciais pas trop.... Il exprima un petit rire. Mais moi je t'ai aimé. Pas tout de suite, mais j'ai compris que tu n'étais pas aussi méchant que tu le laissais paraître. Je croyais qu'au départ c'était juste de la pitié, et que tu faisais la route avec moi pour te faire bien voir, mais j'ai réalisé qu'il y avait plus que ça. Que j'aimais bien être avec toi, te regarder, écouter ta voix même si c'était pour des insultes ou des boutades. Puis finalement... Tu es devenu le vrai toi, je ne sais pas trop ce que j'ai fait pour te mériter mais je suis tellement heureux d'avoir emménagé juste à côté de chez toi à l'époque du lycée. Sans toi, je ne saurai jamais parvenu à m'affirmer autant, j'aurai continué à être le garçon renfermé et timide que j'étais. Je ne pourrai jamais assez te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi mais... Peut-être que ça c'est une manière de te rendre la pareille.... »
 
 Il me jette un regard rapidement et sort sa main de derrière son dos, une petite boite bordeaux en velours posée sur celle-ci. Il l'ouvre doucement, mon cœur tambourine fortement si bien que même lui pourrait entendre chaque battement irrégulier. Et là, exposée sur un tissu blanc, qui semble extrêmement doux, se trouve une bague. Simple. Argentée. Mais vraiment magnifique. J'ouvre grand les yeux. Incapable de savoir quoi dire. Quand je vous dit que ce garçon a le don de m'ôter les mots de la bouche...
 
«  Louis Tomlinson... Est-ce que... Est-ce que tu voudrais.... »
«  Oui, oui, oui et mille fois oui. Je réponds un sourire aux lèvres tandis qu'il fronce les sourcils. »
«  Mais bébé, je n'ai même pas encore posé la question. »
«  Oui je veux t'épouser Harry, oui je veux devenir ton mari, oui je veux être totalement à toi ! »
 
 Ses yeux brillent, son regard est remplit de fierté. Il prend précautionneusement la bague entre ses doigts, comme si il ne voulait pas la perdre, et se relève pour me faire face. Je me demande depuis combien de temps il a prévu ça, un petit moment à mon avis. C'est le genre de garçon très romantique, qui le dimanche matin m'apporte le petit déjeuné au lit pour que nous le partageons ensemble, me fait couler un bain bien chaud, m'offre une rose chaque mois qui s'ajoute à notre rencontre et rallonge notre relation. C'est également le genre de petit ami à me couvrir de cadeaux à Noël, à mon anniversaire ou à celui notre couple, alors qu'avec mon salaire je ne pourrai jamais lui payer la moitié de ce qu'il m'offre. Mais comme il me le répète sans cesse, avec cet air agacé sur le visage, son argent est aussi le mien. J'en profite donc en ces occasions particulières mais également entre deux. Parce qu'il ne se gêne pas non plus pour revenir avec un cadeau à la main, des soirs où il n'y a rien à fêter. Simplement une petite attention comme cela. Il m'emmène dîner certains soirs le week-end, quand Zayn et Liam peuvent venir garder Judith. Et ce soir, c'est après un plat de lasagnes préparé à la va-vite, qu'il me demande en mariage. C'est le roi en matière de surprise. Il me sourit et me passe doucement la bague à l'annulaire. Bague qui sera bientôt remplacée par une alliance. La nôtre.

 Mais en attendant ce jour, je l'embrasse. Je l'embrasse comme si ma vie en dépendait, et c'est un peu le cas en fait. Je l'embrasse jusqu'à ne plus avoir de souffle, je le sens sourire contre mes lèvres. Moi, je suis concentré sur les battements irréguliers de mon cœur, je me demande même si il ne va pas finir par s'arrêter et exploser. Harry a toujours eu le don de me rendre fou, de me faire tourner la tête, mais aujourd'hui... Il m'a offert une chance d'être encore plus heureux, alors que je pensais côtoyer le bonheur depuis longtemps déjà. Une preuve qu'avec lui rien n'est jamais fini.

 
«  Je t'aime d'accord ? Je suis dingue de toi, je ne sais pas comment tu fais bébé, mais bordel... Tu me retournes le cœur. Tu embellis tout. Tout ce que tu touches. Tu m'embellis, tu me rends meilleur à chaque fois. »

Il me sourit et vint remettre une de mes mèches de cheveux en place avant d'embrasser mon front tendrement, une simple petite caresse. Et c'est tout ce dont j'ai réellement besoin. Tout ce qui est autour ce ne sont que des détails, des artifices qui s'ajoutent à notre vie. Au fond, je pourrai très bien me contenter d'un petit appartement serré avec lui et ma fille. Mais il m'offre tellement plus que ce que j'aurai pu un jour espérer. Et je ne parle pas seulement en terme d'argent, mais aussi en amour. Si un jour on m'avait dit que je passerai ma vie avec un garçon qui m'aime, qui me rend heureux, et avec qui j'élèverai mon enfant, j'aurai ri au nez de cette personne. Mais à présent, je sais que ma vie sans lui ne vaut plus la peine d'être vécue. Qu'elle ne serait rien d'autre que du vide.
 
«  C'est une date à rajouter à l'histoire de notre couple que tu racontes à Judith. » 
«  Le seize juillet papa Harry a demandé papa Louis en mariage. Je souris et descendant mon regard vers la bague. »
«  Et il a accepté. »
 
 Je lui souris et lui plante un tendre baiser sur les lèvres. Puis, vu qu'on a l'habitude de prendre tout ce qui est important dans notre vie ne photo, il va chercher l'appareil sur l'étagère du salon et le met en marche. On a toujours eu cette habitude de capturer des évènements, des instants qui semblaient importants à nos yeux pour ne jamais les oublier. Par exemple, si on regarde notre album photo. Le tout premier cliché représente notre toute première sortie en tant que couple à Harry et moi. Ce fut très basique. Un cinéma, un petit restaurant et une balade dans la ville. Puis il y avait pas mal de photos de Judith bébé. Mais avant ça, de notre emménagement dans notre première maison. Harry vient passer un bras autour de ma taille et met l'objectif devant nous. Un simple clic et cet instant est maintenant éternel. Notre amour est éternel. Et il ne manque plus que la date du jour où on se dira tous les deux officiellement oui pour que notre histoire soit complète, mais pas fini pour autant. On ne termine jamais une belle histoire.

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