Chapitre sept.

  Depuis sa venue chez moi, Harry ne cesse de me remercier pour mon aide. Cela doit faire au moins la trentième fois, et ça me fait toujours autant rire. Ça me parait normal d'aider un ami, et quand je lui ai dit ces mots j'ai vu son sourire s'élargir et ses yeux s'illuminer comme jamais. Ce garçon n'a pas l'habitude des compliments. Et c'est bien dommage. A peine était-il rentré chez lui Mercredi soir que le lendemain, il revient toquer à ma porte pour me rapporter mes vêtements propres. J'ai pu constater que depuis que je lui ai fait la remarque, il laisse ses cheveux au naturel et les boucles lui donne un côté enfantin. Malheureusement, il n'est pas encore prêt à troquer les lunettes pour les lentilles. Mais c'est déjà un bon début. Vaut mieux avancer à petit pas.

 Ce soir je l'emmène au centre commercial comme prévu, pour faire ma critique de mode afin de juger quel style lui conviendra le mieux même si j'ai déjà des idées fixes en tête depuis ma proposition Mercredi. Lui à l'air tout excité, il ressemble à un enfant qui ouvre ses cadeaux le matin de Noël, il me pose pleins de questions et me demande des renseignements alors qu'on vient à peine d'arriver en centre-ville et que nous n'avons même pas encore visité un seul magasin. Finalement, nous rentrons dans la première boutique de vêtements sur laquelle nous tombons, nous faisons le tour des rayons. Enfin surtout moi, je touche à tout, lui met devant son corps pour voir si ça lui irait. Il reste à côté de moi et regarde. Je suis concentré dans ce que je fais. Il me précise sa taille de jean, je lui en trouve un qui lui ira surement bien. Je lui prends ensuite une chemise à carreau noir et rouge et nous filons à la cabine d'essaye. Il s'enferme et se change. Il met pas mal de temps ou peut-être que c'est moi qui trouve ça long parce que je ne tiens presque plus en place. Je suis impatient, et le résultat final, lorsqu'il tire le rideau, est tout ce qu'il y a de plus plaisant. Mon cœur en prend un coup. J'ai l'impression d'être face à un autre homme. Il se mord la lèvre d'anxiété et se regarde dans le miroir. Je souris tandis que ses joues rougissent.
 
«  Alors ? »
«  Ca me change. Tu... Tu en penses quoi ? »
 
 Le slim met parfaitement ses fines jambes en valeur et la chemise épouse ses hanches comme si c'était sa deuxième peau, la couleur de son haut met son teint en valeur, tout suit. Je lui réponds que ça lui va à ravir, il rougit et après réflexion décide prendre cette tenue. Il se change puis nous continuons notre tour du magasin, il prend plusieurs slims noir et bleu ainsi qu'une chemise à motif fleuris. Nous allons à la caisse, il paye et nous rendons directement à un magasin de chaussures. Nous avons dû en faire deux ou trois avant de trouver le modèle que je cherchais. Une paire de boots noirs. Il les essaye. Et même si elles ne suivent pas avec son pantalon actuel, elles lui vont très bien. Il va payer et nous faisons le tour de quelques magasins de vêtements encore. Je crois bien qu'il doit avoir une dizaine de sacs et maintenant, il sait quel style lui plait et lui convient le mieux. Il a l'air de s'amuser, mais surtout il va être plus à l'aise dans sa peau, et c'est le principal.

 Nous sommes chez moi vers vingt heures. Je lui ai proposé Mercredi de passer le week-end chez moi, ainsi qu'à Zayn. Pour faire en sorte qu'ils se rencontrent tous les deux, histoire de se connaître un minimum même s'ils ne s'entendent pas forcément. Puis une petite surprise pour mon meilleur ami étant donné que j'ai invité Liam, il a su se libérer pour ce week-end. En attendant leur arrivée, Harry va se changer dans la salle de bain pour mettre un slim et un tee-shirt noir au motif des Rolling Stones, il m'a confié qu'il les aimait bien mais que c'était le seul groupe de rock qu'il écoutait. Il revint dans ses nouveaux vêtements et je dois bien avouer qu'un style différent peut totalement changer une personne d'apparence. J'ai l'impression d'avoir un nouvel homme face à moi, oui un homme et non plus un petit écolier studieux et timide. Il paraît plus apaisé, plus mûr et surtout mille fois plus attirant qu'avant.  Il vient directement m'aider en cuisine pour aller chercher de quoi grignoter et boire et pose le tout sur la table basse du salon. J'allume la télévision sur un match de foot d'Arsenal, sachant pertinemment que Zayn déteste cette équipe et qu'il râlera en la voyant jouer ce soir.

 Afin d'être certain d'avoir la paix durant tout le week-end, ma mère est partie dormir chez mes grands-parents étant donné qu'elle ne cessait de me répéter qu'elle devait aller leur rendre visite. L'occasion idéale, non ? Et bien entendu juste avant de partir elle m'a fait un sermon pour me rappeler de ne pas faire une consommation excessive d'alcool, de ne pas ramener de la drogue et de tout ranger une fois que la fête sera finie. Je lui ai pourtant précisé qu'on ne serait que quatre. Mais bon, d'un côté je ne lui en veux pas de me le répéter parce qu'une fois Zayn et moi avons cassé un vase précieux auquel elle tenait particulièrement. Je ne sais d'ailleurs pour quelle raison puisqu'il était affreusement laid et vide. Peut-être un héritage ? Suite à cela elle m'avait punit pendant deux semaines de sorties. Donc ce week-end, j'ai simplement prévu des jeux vidéo, de la nourriture et quelques bières puis des films. Rien de bien méchant ou illégal. Puis il y a la mère de Harry dans la maison juste à côté si jamais ça tourne mal. Mais s'il y a bien une chose que je ne veux pas c'est qu'il soit mis à l'écart. C'est mon ami et je ne le rejetterait pas même pour quelqu'un d'aussi important à mes yeux que Zayn.

 On toque à la porte d'entrée, le bouclé finit de disposer les chips dans les assiettes. Je pose la télécommande sur le canapé et me dirige vers l'entrée. J'ouvre la porte et tombe sur Liam, je lui souris et le serre dans mes bras. Je lui ai demandé de venir un peu avant Zayn afin qu'ils ne se croisent pas dans la rue ou sur la route, pour que la surprise reste totale.
 
«  Salut Lou ! J'ai garé la voiture quelques rues derrière, Zayn ne passera jamais là-bas, du coup il y a rien à craindre. »
«  Tant mieux. Je le fais rentrer puis referme la porte derrière lui. Comment s'est passé ton trajet ? »
«  Bien, un peu fatiguant mais je sais que je vais bien dormir ce soir. »
 
 Il me fait un clin d'œil en affichant un sourire jusqu'aux oreilles, je lève les yeux au ciel ne préférant pas relever cette remarque et lui propose de se mettre à l'aise. Il ôte son gros manteau crème, ses gants et son écharpe qu'il pose sur le porte manteau. Il se tourne ensuite vers moi, un sourire malsain sur les lèvres, j'ai l'impression d'avoir mon meilleur ami en face de moi.
 
«  Alors, ce nouvel ami tu me le présentes ? »
«  Oui, par contre il est plutôt timide donc évite les blagues salaces ou un peu gênantes tu vois ? »
«  Mais non enfin tu me connais voyons ! »
«  Ouais justement. »
 
 Je le vois soupirer et lever les yeux au ciel avant d'entrer au salon. Harry vient tout juste de poser les plats remplit sur la table basse, il relève la tête vers nous quand Liam prononce un grand et joyeux « bonsoir ! » et c'est vraiment quand il s'avance vers lui pour lui serrer poliment la main que je me rends compte de ce grande et fine taille. Avant, sa silhouette élancée n'était pas tant mise en valeur et je dois dire que je trouve ça vraiment attirant.
 
«  Je m'appelle Liam. »
«  Et moi Harry. »
«  Ravi d'enfin te rencontrer. »
«  Enfin ? Demanda le bouclé en fronçant les sourcils»
«  Disons qu'on entend beaucoup parler de toi. »
 
 Liam se tourne vers moi en haussant les sourcils, je rougis comme jamais mais heureusement c'est à cet instant que Zayn décide de taper comme un bourrin à la porte. Si bien que j'ai peur qu'il ne la brise. Dieu seul sait combien de fois je lui ai dit qu'il y avait une sonnette pourtant. Mais au moins, il sauve la situation d'un malaise que je n'aurai pas apprécié. Je souris à Liam qui saute sur place tel un enfant, avant de se décider à se rendre enfin dans l'entrée. J'aimerai qu'il fasse vite avant que je ne me retrouve sans porte si possible.
 
«  Tomlinson bouge ton gros cul je me caille les miches dehors ! »
 
  Nous pouvons entendre le basané crier de dehors comme si nous nous trouvions à l'autre bout de la ville. Heureusement que je ne vis pas dans un vieux coin paumé en pleine campagne sinon j'aurai bon à déménager avec lui. Liam lève un pouce en ma direction, je m'approche de l'entrée pour voir le spectacle suivit de Harry qui ne comprend pas grand-chose à ce qui se déroule. Finalement, la porte s'ouvre.
 
«  Putain c'est pas trop tôt Lou je... Oh mon dieu ! »
 
 En l'espace de deux secondes, le visage de Zayn est passé de blasé par le froid à une moue illuminée par la joie. Il monte rapidement les trois marches qui mènent à l'entrée et se jette littéralement dans le bras de son petit ami, il ferme tous les deux les paupières le temps de l'étreinte et finissent par s'embrasser à pleine bouche en plein milieu de mon entrée. Je soupire, un sourire aux lèvres quand même heureux de les voir réunit, et vais fermer la porte afin d'éviter au froid de rentrer. Je retourne aux côtés de Harry, il semble légèrement gêné et déconcentré face à la scène à laquelle il vient d'assister. Je l'entraîne dans le salon afin de laisser les deux tourteaux se retrouver quelques minutes, et lui expliquer.
 
«  Zayn et Liam sont en couples depuis deux ans. »
«  Je croyais que Zayn était hétéro... »
«  C'est ce que tout le monde dit et ce qu'il veut faire croire au lycée. Tu sais, pour son image et garder son couple à l'écart des jugements. Mais il assume, c'est simplement qu'il est très protecteur envers Liam, il ne veut pas qu'il lui arrive de mal. »
«  C'est normal. Je ferai pareil à sa place. Protéger la personne qu'on aime c'est important. Mais du coup... Toutes les filles croient pouvoir avoir une chance de sortir avec lui, il y en a plusieurs dans ma classe. »
«  On a discuté lui et moi, et il a prévu de faire son coming-out à ses parents et au lycée en fin d'année. Mais ce n'est pas facile, il a peur de se faire rejeter par sa famille et je le comprends, sa mère est très portée sur la religion et son père est assez strict. Mais peu importe ce qui lui arrive, je serai prêt à l'accueillir si jamais il se fait renier. » 
«  Le pauvre. Il a vraiment de la chance de t'avoir comme ami. T'es quelqu'un de très ouvert d'esprit et de merveilleux envers les autres. »
«  Je fais simplement ce qu'un meilleur ami doit faire tu sais, je le connais comme le fond de ma poche. Depuis gamin. Quand il va mal je le sais, et il déprimait en ce moment de ne pas pouvoir voir Liam, c'est pour ça que je l'ai invité ce soir. Mais tu vas voir, ils sont adorables. Je lui souris et il fait de même. Mis à part quand ils se roulent des pelles sur mon canapé. »
 
 Harry se met à rire doucement tandis que les deux amoureux font leur entrée dans le salon. Zayn a enlevé sa veste en cuir et son bonnet noir qu'il a posé dans l'entrée. Il a le sourire aux lèvres et ça me fait plaisir de le voir si heureux depuis quelques semaines où il ne cessait de faire la tête. Il s'avance vers moi pour me prendre tendrement dans ses bras et embrasser ma joue avant de se tourner vers Harry, il fronce les sourcils mais sourit.
 
«  Je ne savais pas que tu avais invité d'autres potes Lou, normalement Styles ne devait pas venir ? Mais bon, ravi de te... »
«  Zayn, c'est Harry. Harry Styles. »
 
 Je ne vous fais pas un dessin du visage du mon meilleur ami qui passe du sourire à l'étonnement total en quelque secondes parce que je crois que vous avez parfaitement anticipé sa réaction. Il reste quelques secondes muet, ébahit. C'est vrai que le physique de Harry a totalement changé, on dirait presque un mannequin actuellement. La transformation est radicale et surtout surprenante. Qui aurait pu croire à un tel changement ?
 
«  Le... Le Harry Styles ? »
«  Oui, c'est bien moi.»
«  Il y a relooking extrême qui te sont tombés dessus dans la rue ou quoi ? »
«  Non, juste Louis. »
 
 Juste Louis. Cette phrase me fait sourire, je tourne le visage vers Harry et le contemple le temps d'une longue minute. Ses lèvres rosées qu'il humidifie en permanence, ses prunelles émeraude, ses boucles qui viennent lui caresser et lui épouser parfaitement le visage, son tic qu'il a de caresser ses lèvres avec son pouce quand il est concentré, ce qui par ailleurs lui donne un air ô combien séduisant, ses sourcils qui se froncent quand il réfléchit... En fait, j'ai une infinité d'exemple que je pourrai passer la soirée à citer, mais il me prendrait pour un psychopathe à le fixer comme ça et la voix de Zayn me ramène les pieds sur terre.
 
«  Eh bien, je suis content de te rencontrer. Puis... Il haussa les épaules. Je suis désolé pour tout ce que j'ai pu dire sur toi, ce que j'ai pu faire aussi. Personne n'a le droit d'être le martyr. »
«  Ce n'est pas grave, oublie ça. Comparé à l'équipe de foot vous n'avez pratiquement rien à vous reprocher. »
«  Tu as faillis mourir noyé quand même, j'aurai dû venir t'aider. »
«  Sérieusement, ne parlons plus de ça. Premièrement parce que je ne veux plus y repenser et deuxièmement parce que je veux tirer un trait sur cette histoire. J'ai fait la paix avec Louis et ça marche avec toi aussi. »
 
 Et c'est dans un accord commun qu'ils se serrent la main. Cette scène me donne chaud au cœur, moi qui pensait ne pouvoir jamais y assister ou du moins pas avant un long moment. Il y avait finalement de l'espoir, au fond je ne l'avais pas vraiment perdu, mais je connais Zayn et je sais qu'il est borné. Mais ce soir, il m'a beaucoup surpris. J'ai l'impression qu'il se comporte différemment quand Liam est là, que sa présence l'apaise et que du coup il devient plus sympathique. Il se laissa aller et deviens vraiment le meilleur ami que j'aime. Celui qui rigole pour n'importe quoi et s'adoucit.


 Une fois leur réconciliation finie, nous nous rendons tous dans le centre du salon. Les amoureux s'installent blottit l'un contre de l'autre dans le canapé, Harry prend le se situant juste à côté surement parce que cette situation le met un peu mal à l'aise et au fond cela se comprend. Zayn et Liam sont du genre très câlin et il faut aussi ajouter le fait qu'ils ne se sont pas vus depuis un moment. Heureusement qu'ils n'habitent pas chacun à l'opposé du pays. Ce serait d'autant plus compliqué à supporter. Mais ils sont forts, tenaces, et je les admire pour ça. J'aimerai avoir un copain qui soit capable d'autant pour moi, qui puisse braver des kilomètres ou des heures de train pour me voir et me serrer dans ses bras, j'aimerai être aimé en retour, j'aimerai qu'on m'embrasse tendrement, qu'on me tienne la main dans la rue, j'aimerai ressentir ses frissons quand on me touche, ou ses papillons voler dans mon estomac quand on me regarde avec amour.... Ce sont ces sensations qui me manquent. Mais pour le moment ma plus longue relation n'a durée tout au plus que deux mois, et ce n'était que des garçons qui ne souhaitaient qu'un lien physique ou qui ne seront sûrement jamais prêt à s'assumer. Et je ne veux pas passer ma vie à me cacher, à enterrer mon amour sous un amas de mensonges et de faux-semblants. Ce que je veux c'est le vivre au grand jour. Je ne veux plus être partiellement heureux, je veux l'être totalement.
 
«  Lou, soit tu me changes tout de suite cette chaîne soit j'explose l'écran de ta télévision. »
«  On a qu'à faire une partie de fifa. Proposa Liam en souriant. »
«  Harry n'aime pas les jeux-vidéo, je ne veux pas lui imposer ça, et en plus on n'a pas assez de manette pour nous quatre. »
«  Alors... Mon meilleur ami réfléchit un instant et l'ombre d'un sourire passa sur son visage. On a qu'à faire une partie d'action ou vérité. Ça te va Harry ? »
«  Bien sûr. »
«  D'accord super ! Alors je commence... »
 
 Le temps que Zayn réfléchisse à sa question je rapporte des verres à table ainsi qu'une bouteille de jus de fruits pour Harry puisque je sais qu'il ne boit pas, et ne supporte pas, l'alcool. Surtout depuis la dernière soirée. Il me sourit doucement et me remercie d'un signe de tête. Je donne ensuite une bière à chacun de mes amis et m'assois en tailleur sur mon canapé, une bouteille à la main.
 
«  Donc Tomlinson, tu es ma première victime ! »
«  Wow quel honneur. Je ris doucement tandis que j'avale ma première gorgée d'alcool. »
«  Action ou vérité ? »
«  Vérité. »
«  Bon... Tu penses quoi de Jason ? »
«  De qui ? C'est qui celui-là ? »
«  C'est le garçon que je t'ai présenté il y a deux semaines de cela quand on était sorti dans un bar. Tu ne t'en souviens pas... ? Brun, aux yeux bleus, assez grand et timide. »
«  Oh lui, je ne lui ai pas reparlé. Enfin il m'a passé son numéro mais je l'ai perdu et je n'avais pas tellement envie de le recontacter non plus. »
«  Totalement désespérant. Faut qu'on te trouve un mec Lou, ça t'évitera de toujours tenir la chandelle. »
«  Merci les gars mais je suis capable de me trouver quelqu'un de moi-même, et je me sens très bien tout seul pour le moment. »
«  C'est ce que tu dis ça... »
«  Bon, on passe à autre chose là ? Demandais-je en poussant un soupire, sur un ton d'agacement.  »  
«  Détend-toi Louis, on est ici pour s'amuser. » 
«  Je le sais, mais ce genre de questions ne m'amuse pas du tout. »
«  Pardon. J'en pose une à Liam alors. »
 
 Tandis que mon meilleur ami donne un gage à son petit ami, je soupire et tourne la tête vers Harry, il tient son verre de jus d'orange entre les mains, les sourcils froncés. Et ce n'est que maintenant que je me rends compte qu'il n'est pas au courant de mon homosexualité. Je n'ai simplement pas réfléchis à ce détail et je me sens vraiment stupide. Il doit se dire que je ne lui accorde pas assez de confiance pour lui avouer cette partie de ma vie alors que c'est totalement l'inverse. Je suis capable de tout lui raconter parce que je sais qu'il ne me jugera pas, il m'écoutera, me conseillera mais jamais il n'omettra de jugement. J'admire cette qualité chez lui, parmi tant d'autres, que tout le monde n'a pas. Il est doué d'une grande réflexion et d'une grande intelligence, ce qui est rare de nos jours. Je lui souris doucement, en essayant de lui faire comprendre que je me livrerai à lui plus tard, et il me répond par un simple regard, en plongeant ses prunelles dans les miennes. Et je sais alors qu'il comprend. Parfois, les mots ne sont pas nécessaires. Pas quand les gestes suffisent.
 
 Le reste de la soirée se déroule sans malaise, voir même dans le rire. Nous continuons ce petit jeu pratiquement jusqu'à minuit. Je dois avouer que Zayn est un maître dans l'art de trouver des questions ou des gages. Par exemple, il a demandé à Harry de nous montrer son visage sans cette grosse paire de lunette, même si je sais déjà à quoi cela ressemble, et il lui a avoué qu'il trouvait ses yeux vraiment beaux. Évidemment, comme n'importe quel compliment qu'il reçoit, cette remarque l'a gêné. Il a baissé la tête en piquant un fard. J'ai également dû défier mon meilleur ami sur un jeu de danse à la télévision, autant dire que je me suis pris la raclée du siècle. Maintenant, la table basse est remplie de miettes de gâteau, de boîtes de pizzas à moitié vide, de cadavres de bouteilles, de verres, et paquets de nourriture en tout genre.
 
«  Je crois qu'on en a perdu un. »
 
 En effet, le métis s'est endormi, la tête contre le torse de Liam qui rit en passant une main dans ses cheveux en bataille. Il nous sourit en spécifiant qu'il saura s'occuper de lui, je tourne la tête vers Harry pour savoir si lui aussi veut monter se coucher. Et je pense que je n'ai même pas besoin d'attendre qu'il se mette à parler pour avoir ma réponse puisqu'il se frotte les yeux en affichant un sourire fatigué. Je me lève donc et il ne tarde pas à me suivre. Comme je l'avais prévu, Liam et Zayn dormiront dans le canapé lit et Harry et moi-même dans ma chambre. Tandis que je refais rapidement le lit, le bouclé s'éclipse dans la salle de bain et revient avec ses lunettes sur le nez et un des nouveaux tee-shirt qu'on lui a acheté. Je n'en reviens toujours pas qu'il ai accepté un tel changement, au fond ce ne sont que des vêtements mais nous avons eu la preuve qu'un simple slim et une chemise change toute une apparence. Ses formes sont pures, ses jambes fines et sa peau a l'air si douce, si soyeuse. Je suis assis sur le lit et il ne tarde pas à me rejoindre, son parfum vanillé m'envahit les narines et il me sourit timidement.
 
«  Je suis désolé Harry. »
«  A propos de quoi ? »
«  Pour ne pas t'avoir parlé du fait que je sois gay, mais c'est juste que... »
«  Non attend Louis, tu n'as pas à te justifier, pas devant moi. »
«  Je te l'aurais dit un jour ou l'autre, simplement que je ne trouvais pas ce détail important. »
«  Moi je pense qu'on ne devrait pas mettre de nom sur une sexualité. Et je sais que ça fait cliché de dire ça mais... On ne tombe pas amoureux d'un sexe mais d'une personne. Alors que tu sois hétéro, bi, gay ou même zoophile ça ne change rien pour moi. »
«  Je n'ai jamais rien tenté avec n'importe quel animal je te rassure. Dis-je en rigolant, levant les mains en l'air en signe de paix. »
«  Tu m'en vois soulagé alors. »
 
 Ses fossettes se creusent et j'ai tellement envie d'y passer mes doigts, de laisser mes lèvres s'y poser un instant. Sentir la chaleur de sa peau. Je reste un moment à fixer son visage joyeux, il doit me prendre pour un fou, mais je ne peux pas détourner le regard pour le moment. Au fond, même si on a pris le sujet à la rigolade, je suis heureux qu'il ne se soit pas vexé que je ne lui ai rien avoué sur ma sexualité avant. Il est si ouvert d'esprit, humain et intelligent que parfois ça me bluffe encore. Comme si je venais de faire sa connaissance. En peu de temps, je suis passé de la jalousie à l'admiration à son égard. Il a tout pour plaire. Même avec son ancien style. A commencer par ses yeux, ses pupilles émeraudes brillantes qui –et j'en suis témoin- vous couple le souffle au moindre contact visuel. En réalité, toutes ses émotions passent par ses yeux. La joie, la tristesse, la haine, la solitude, la reconnaissance, la surprise, l'amitié... Mais ça ne s'arrête pas là. En dehors de son physique tout ce qu'il y a de plus attirant, il possède des qualités morales aussi belles les unes que les autres. Son cœur en or avant tout, et je ne pourrai jamais trouver les mots justes pour le remercier, pour l'aide indirecte qu'il m'apporte. Alors au lieu d'en rechercher, je privilégie le geste à la parole et me réfugie dans ses bras. Il reste surprit deux petites secondes avant que je ne sente une de ses mains dans mon dos. Et finalement j'ai bien envie de parler un peu.
 
«  Je suis un peu comme toi au fond Harry.. »
«  Comment cela ? »
«  Tu sais... Je comprends ce que ça fait de se sentir un peu à l'écart. J'ai... J'inspire un grand coup. Même si je traine avec beaucoup de gens au lycée, je n'ai... Je n'ai jamais osé leur dire que je suis gay. Pour la simple et bonne raison que j'ai peur. J'ai peur de ce qu'ils risquent de me faire après, j'ai peur des représailles, j'ai peur qu'on me jette des regards lourds de sens, qu'on se moque. Et c'est un peu ce qui se passe avec toi. Non ? Je veux dire, personne ne te parle parce que tu es différent, parce qu'ils ne sont pas capables d'accepter la distinction. On doit constamment se fondre dans la masse pour ne pas être vu en mal. Et moi... J'ai dû me mentir et cacher une partie de ma vie pour me faire bien voir. J'ai un peu honte parce que... J'ai l'impression que faire ça c'est comme si je ne savais pas assumer. Alors que je me sens tout à fait à l'aise en sachant que je préfère les hommes tu vois ? Mais eux, ils ne comprennent pas. Ils ne font pas d'efforts. Ils sont coincés et enfermés dans leur monde. Il n'y a que mon meilleur ami et Liam, qui sont au courant. Et il m'aide à traverser ça, si on oublie le fait qu'ils essayent constamment de me trouver un copain. Je ris doucement avant de retrouver mon sérieux. Mes parents, enfin surtout ma mère, ne savent rien non plus, je n'ose même pas imaginer leur réaction s'ils apprennent que leur fils chéri aime les hommes. Mais parfois j'ai... Je suis tellement en colère contre eux, quand j'entends ce qu'ils disent sur les couples homosexuels, que... Que j'ai envie de les tuer. Tous. Aussi bien ceux au lycée que mes proches. Je craque, quand je rentre le soir et je me laisse simplement aller. J'ai tellement hâte que tout ça finisse, que je puisse enfin montrer qui je suis vraiment et pas me cacher derrière un mensonge. Mais je suis faible au fond... Ils croient tous que je sors avec une fille dans ma classe. Et ça fait mal... Tu vois, je te comprends Harry. Je sais ce que tu ressens à être mis à l'écart. »
«  Louis... Tu n'es pas faible. Je ne te connais pas depuis très longtemps, mais de ce que j'ai pu voir, tu es quelqu'un de fort. C'est simplement que tu ne le sais pas encore. Et puis... Il faut te laisser du temps, tu n'es pas forcément obligé de le dire à tout le monde. Dans un an, tous ces gens prendront des chemins différents du tien, et te torturer pour ça ne sert à rien. Vie ta vie, ne te préoccupes pas de ce que peuvent penser ou non les autres. Ce qui importe, ce sont les personnes qui sont présentes pour te tendre la main et te venir en aide. Il y en aura toujours qui essayeront de te mettre des bâtons dans les roues, mais il faut t'accrocher à ce qui te rend fort. Et toi, ce sont tes amis. Tu aimes les hommes ? Alors très bien, tu sors dans la rue, et tu prends la main de celui que tu aimes dans la tienne et tu souris. Tu l'embrasses si tu veux. Ce n'est pas interdit. Parce que rien autour à part lui n'a d'importance, pas vrai ? Parce que tu l'aimes et qu'il est ton univers entier, je me trompe ? »
 
 Je me détache doucement du corps du bouclé, il me regarde en souriant doucement, attendant ma réponse. Mais son monologue m'a laissé bouche bée. Je ne le pensais pas capable de dire cela, de dire des choses qui me semblent si vraies. Incapable d'aligner une phrase correctement, je lui dis simplement un « merci » même si je sais parfaitement qu'il n'a pas besoin de mots pour comprendre l'impact qu'ont ses paroles sur moi. Je me recale contre lui, contre sa peau chaude, et nous passons finalement la soirée devant une comédie américaine que j'ai dû voir au moins vingt fois. Mais nous ne voulons pas nous coucher pour le moment. Et je paris que ce doit être pareil pour les deux amoureux en bas. Harry se met à rire parfois, un son rauque et profond, je crois que c'est la première fois qu'il voit un film de ce genre. Lui qui ne doit connaitre que les documentaires scientifiques, historiques ou littéraires. La nuit est tombée depuis au moins deux bonnes heures, mon réveil affiche presque une heure du matin, mais je ne suis pas fatigué. On est tous les deux captivé par la télévision, enfin presque. La couverture au-dessus de nous, son épaule touche la mienne et je peux d'ici sentir son parfum. C'est une odeur agréable, addictive. Presque autant que mes cigarettes. Une question me brûle les lèvres depuis son monologue de tout à l'heure, mais je n'ose pas le lui poser de peur de le brusquer ou qu'il se braque. Mais finalement... Ma curiosité me pique à vif et je ne peux me retenir plus longtemps.
 
«  Harry ? »
«  Oui ? Demande-t-il, les yeux toujours rivés sur l'écran. »
«  Tu... Tu es déjà sorti avec quelqu'un ? Enfin, je veux dire, tu as déjà était en couple ? »
 
 J'ai besoin de savoir, je ne sais pas pourquoi, mais connaître la réponse m'intrigue. Il ne parle pas souvent de lui, et je dois avouer que ça me déstabilise un peu. Pour ma part, je n'ai eu que trois copains, et ces relations n'ont pas duré bien longtemps. A peine deux mois. Je vois le bouclé à côté de moi rougir et baisser la tête sur ses mains qui jouent nerveusement entre elles, et... Je trouve ça adorable. Je lui laisse du temps pour répondre, il n'ose pas me regarder. Même s'il sait que je ne le jugerais pas.
 
«  Je... Sa voix tremble. Non jamais. »
«  Tu n'as jamais été amoureux ? »
«  Si, deux fois mais... Ce n'était pas réciproque, et je... Je suis trop timide, je n'ose pas aller... Aller demander. »
«  Ça viendra, t'en fais pas. Mais, tu as déjà embrassé quelqu'un au moins ? »
 
 Il devient encore plus rouge, malgré qu'il n'y ait que la lumière de la télévision et de la Lune pour nous éclairer, je le vois. Il se mord la lèvre. Je devine que sa réponse sera négative sans même qu'il ne prononce un seul mot. Comment un garçon aussi beau et intelligent ne peut-il ne pas avoir encore vécu son premier baiser ? C'est impensable. Ses boucles soyeuses, ses grands yeux émeraude qui scintillent quand on lui fait un compliment ou qu'il regarde les étoiles, son corps fin, son innocence, sa timidité. C'est mon opposé, totalement. Aussi bien physiquement que moralement. Mais, ne dit-on pas que les contraires s'attirent ? Et j'ai envie qu'il sache ce que ça fait d'être embrassé, sans compter le fait que j'ai aussi envie de l'embrasser. J'hésite mais bouge légèrement pour m'assoir sur le côté, je le vois de profil, il lâche l'écran du regard et tourne la tête vers moi. Je m'approche de lui doucement, il fronce les sourcils et entre-ouvre les lèvres. Je ne veux pas qu'il ait peur, juste qu'il apprécie ce moment.
 
« Laisse-toi faire, Harry. Fais moi confiance. »
 
 Mon visage se rapproche du sien, j'entends sa respiration se bloquer par moment, il ne me lâche plus des yeux qui eux ils font des allers retours entre les miens et ma bouche. Au bout d'un long moment, mes lèvres se posent sur les siennes, je les sens frémir, il hésite et nous fermons les paupières en même temps. Ce qui se passe en moi me retourne totalement, je ne serai pas le décrire, c'est simplement beaucoup trop agréable et mon cœur bat vite. Nos respirations se rencontrent et se confondent, la sienne et légèrement mentholée et j'apprécie beaucoup. Je ne sais plus où donner de la tête. Je viens seulement de réaliser, en l'embrassant, que j'avais envie que ce moment se produise depuis longtemps. Quand je mets fin au baiser et me recule, je constate que ses rouges sont teintées de rouge. Ses pupilles brillent, son visage est encore proche du mien, je l'entends respirer encore difficilement sous notre dernier contact. Pourtant, un simple baiser...
 
«  Désolé, je ne voulais pas te forcer, te brusquer ou quoi que ce soit d'autre, je.... »
«  Non, j'ai... Il rougit encore. J'ai bien aimé. »
 
 Sa réponse me surprend, et il le sait puisqu'il baisse la tête pour fixer un point autre mes prunelles qui l'admirent. Je souris encore une fois et relève son menton pour que son visage me soit à nouveau offert. Il se mord la lèvre inférieure, je trouve ça affreusement provocateur, et je ne peux m'empêcher de capturer sa bouche à nouveau. Cette fois, je m'autorise à le toucher doucement, parce que j'en meurs d'envie, mes mains glissent sur ses hanches, au-dessus de son tee-shirt noir. Il halète à travers notre baiser et je trouve sa sensibilité adorable. Lui pose une de ses mains dans mon dos mais n'ose pas aller plus loin, je le sens, il est encore trop timide. Mais je le comprends et ça ne me vexe pas du tout, au contraire, je trouve ce geste adorable. Ce baiser m'est déjà assez suffisant. Je laisse le temps faire les choses. Je ne veux pas le forcer non plus. Je me recule et laisse mes yeux traîner sur lui, admirer et imprimer chacun de ses traits. Il est magnifique et rien que pour cette simple raison je pourrai l'embrasser pour l'éternité.

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