Chapitre huit.
Samedi matin.
La lumière du jour me réveille, je grogne et mets quelques minutes à ouvrir les yeux et émerger totalement de mon sommeil. Je crois que c'est bien la première fois que je passe une nuit aussi agréable et je n'ai qu'à baisser le regard vers la personne endormi dans mes bras pour en avoir la cause. Sa respiration est lente, sereine. Ses boucles retombent sur son visage, ses lèvres rosées s'entre-ouvre pour laisser entrer et sortir l'air, ses mains sont sur mon corps. Une sur mon tee-shirt, au niveau de mon torse et l'autre touche ma hanche droite. Si le paradis avait sa place sur terre et bien ce serait exactement ici. Dans ce lit, contre lui. Et je paris même que si je me concentre je pourrai entendre les battements de son cœur. Mais je me contente de profiter du fait qu'il soit là, si proche. Je pensais que cela n'arriverait jamais, ou beaucoup trop tard à mon goût, qu'on n'en resterait simplement qu'au stade d'amis, mais je pense sincèrement que nous sommes sur la bonne voie pour devenir plus ça. J'en ai même la certitude quand ses paupières s'ouvrent en papillonnant, et que son regard se pose sur moi ses lèvres se tordent en un sourire éblouissant. Je n'ai pas besoin de lui demander la permission que je les emprisonne déjà des miennes quelques secondes tandis qu'une de ses mains vient se poser sur ma joue. Le genre de réveil que je n'ai pas vécu depuis longtemps.
« Bonjour. »
« Bien dormi Haz ? »
« J'avais un bon oreiller. »
« C'est la première fois depuis longtemps que je n'ai pas dormi seul. A part avec Zayn. »
« Tu es la première personne avec qui je suis aussi proche. »
« Même si je trouve ça ignoble pour toi, je suis ravi d'inaugurer la chose. Dis-je avec un sourire. »
« Disons que ça valait la peine d'attendre. Mais... Je ne suis pas du tout comme toi Louis, j'ai... Je ne suis pas certain d'être une bonne personne, certes je pourrai t'aider pour tes devoirs en littérature ou en sciences mais je ne connais rien aux relations amoureuses... »
Et cette phrase me fait sourire. Un mot me fait sourire. Relation. Il ne les choisit jamais au hasard, ils ont toujours un sens. Et cette fois je pense l'avoir saisi. Je l'espère du moins. Je lui ai offert son premier baisé hier, par simple expérience, mais pour moi c'est une toute autre histoire que je pensais être le seul à vivre. Pourtant, ses dernières paroles viennent de me prouver le contraire. A moins que je me trompe sur toute la ligne et que mes trois bières d'hier me donnent l'illusion d'avoir entendu tout ça. Tout ce que j'espère. J'ai besoin d'obtenir des réponses, d'en avoir le cœur nette quitte à ce qu'il soit brisé. Ce ne serait pas la première fois. Alors, je m'allonge sur le côté pour lui faire face. Afin d'avoir son regard encré dans le mien.
« Harry, est-ce que c'est une façon détournée de me demander... Qu'on soit ensemble ? »
« Je... Il rougit et commence à bafouiller. Je ne sais pas, je..... Je ne sais même pas ce que veut véritablement signifier « être en couple » tu... C'est tout nouveau pour moi. »
« Ne panique pas Haz, on peut y aller petit à petit. A ton rythme si tu veux ? Tu sais, ça fait un moment que je n'ai pas été en couple non plus, et c'est comme si j'avais tout oublié. Mais qu'on soit d'accord, je ne veux pas te forcer à quoi que ce soit ok ? Si tu n'as pas envie de t'engager dans quelque chose de sérieux, tu peux me le dire. Je comprendrai. »
« Tu te trompes, je n'ai pas envie de laisser s'enfuir le garçon qui m'a donné mon premier baiser. Juste... Je ne sais pas exactement où j'en suis. J'ai besoin de réfléchir. Je tiens énormément à toi, parce que tu m'as remarqué, tu m'as sauvé de beaucoup de choses, et aussi parce que c'est la première fois que les sentiments vont dans les deux sens. Enfin... Je crois. »
« Tu me fais confiance ? »
« Evidemment. »
« Bien. Alors, ne réfléchis pas trop. Laisse tes sentiments parler un peu. On n'a pas forcément besoin de se poser d'étiquettes pour le moment, on le fera quand tu seras prêt. Quand le moment sera venu. »
« Je le suis, mais je ne veux pas que les choses aillent trop vite, qu'on précipite tout et qu'on se quitte au bout de quelques semaines seulement. Je ne veux pas de ça. »
« Moi non plus Harry... Tu penses te sentir prêt pour une relation sérieuse ? »
« Oui, je le suis, tant que je la partage avec toi. »
Un sourire illumine mes lèvres. Et à peine deux secondes passent que ma bouche vient rencontre la sienne délicatement. Nous ne sommes pas obligés d'officialiser les choses tout de suite, nous avons tout notre temps devant nous. Mais j'en suis certain, parce que je le sens virevolter au fond de moi, que je me sens parfaitement bien et que ma place est avec lui. Dans ses bras. Peut-être qu'il ne sera pas l'amour de ma vie, et que d'ici un ou deux mois nous aurons rompu pourtant, il restera éternellement quelqu'un de spécial, et je vais tout faire pour ne pas laisser s'échapper cet être unique. Il est intelligent, timide et sublime. Je pense pouvoir construire quelque chose avec lui, peut-être pas un futur, mais au moins un peu de bonheur. Il le mérite, et moi aussi. Du bonheur et de l'amour.
Ce ne fut qu'au bout d'une longue demi-heure que nous décidons enfin de sortir du lit. Il s'éclipse dans la salle de bain afin d'aller prendre une douche et j'en profite pour aller fumer une cigarette dans la véranda du jardin. En passant, avec prudence dans le salon, je vois Liam encore endormi sur le canapé clic-clac, une couverture sur son corps. Zayn quant à lui devait surement être déjà levé depuis un petit moment étant donné qu'il s'est endormi comme une masse hier. Et assez tôt finalement. Je prends un paquet de cigarette sur la table basse encore sale et me rend à l'extérieur. En effet, ma supposition se confirme, mon meilleur ami y est aussi. Assit sur un bout de transat.
« Salut Malik. »
« Bonjour marmotte. »
« Le canapé lit n'était pas trop inconfortable ? Je demande en prenant place sur un siège à côté du sien en souriant. »
« Je ne sais pas trop en fait, Liam m'a servi de coussin pendant toute la nuit. Je lui ai grimpé dessus, il doit avoir le dos en compote. »
« Tu m'étonnes. »
« On a pas été trop bruyants rassure moi ? Parce que je ne voudrai pas gêner Harry alors qu'il nous connaît à peine. Il ne paraissait déjà pas trop dans son élément hier soir, bien que je trouve son changement remarquable. Alors si en plus il nous entend faire nos trucs. »
« Vous avez.... Je n'essaye même pas de finir ma phrase et grimace. Vous avez intérêt de nettoyer les draps les gars. Et non, on a rien entendu. Heureusement. »
Il rit et tire sur sa cigarette tandis que j'allume la mienne. Le froid n'est plus aussi glacial qu'hier, mais je suis bien content que mon pull soit là pour me tenir chaud. Et encore, il n'a pas tellement neigé. L'herbe dehors a quelques coins verts visibles.
« Et alors toi... C'était comment ta nuit, raconte ? »
« Pas aussi agité que la tienne, je te rassure. Il ne s'est rien passé... »
« Arrête de mentir Lou, je te connais. Vu comment Harry te dévorais des yeux pendant toute la soirée, il a pas du se contenter de dormir sur un matelas au sol hier, je me trompe ? »
« Non effectivement, il a dormi avec moi. »
« Et il ne s'est rien passé hm... ? »
Je ne peux décidément pas lui mentir. C'est impossible. Il trouve toujours un moyen de me piéger. De mon côté, c'est un peu plus compliqué. Zayn est un garçon mystérieux de nature, il sait parfaitement bien tenir un secret, cacher ses émotions, d'ailleurs c'est surement pour ces raisons que ça fait deux ans qu'il se fait passer pour un adolescent tout à fait hétéro au lycée. Et personne ne l'a jamais soupçonné d'avoir une relation avec un quelconque garçon. Pourtant, s'ils savaient tous qui il est vraiment. La vérité sur sa vie amoureuse. Ils seraient choqués d'apprendre qu'il n'est pas un homme à conquête comme tous le pense. Ce serait tellement plus simple pour eux deux. Pour en revenir à moi, je ne peux que me résoudre à tout lui raconter. De toutes manières, il pourrait me conseiller, me venir en aide et me diriger. Etant donné que son couple tient à merveille. Ce ne peut être que bénéfique après tout.
« On s'est embrassés. »
« Genre... Votre premier baiser ? »
« Oui. Enfin le sien, il n'avait jamais embrassé personne avant moi. »
« Et ensuite ? »
« Ensuite.... Je hausse les épaules. On s'est endormi. »
« T'es sérieux là ? »
« J'allais pas coucher avec lui quand même ? Il n'est jamais sorti avec personne, c'était son premier baiser, et il était tellement... Timide. »
« Hm c'est vrai... Vous en avez pas parlé depuis ? »
« Si, ce matin. »
« Et... ? »
« C'est compliqué... Je soupire et tire sur ma cigarette. Tout ça c'est nouveau pour lui, et je ne veux surtout pas précipiter les choses. »
« Mais il a aimé au moins ? »
« Oui. Il m'a dit qu'il ne voulait pas qu'on prenne de décisions trop hâtives mais qu'il était prêt à s'engager dans quelque chose de sérieux avec moi. »
« Donc, vous êtes en couple ou pas ? »
« Je ne sais pas... Presque. Ou à moitié. J'ai pas vraiment posé la question en fait. »
« Louis, il se tourne vers moi et me regarde d'un air sérieux, toi... Tu as envie d'être avec lui ? »
Si j'en ai envie ? La question ne se pose même pas. Bien évidement. J'ai envie de pouvoir lui tenir la main dans la rue, j'ai envie d'embrasser ses lèvres et sa peau, j'ai envie de le serrer dans mes bras, j'ai envie de lui dire que je l'aime, et des tas d'autres mots doux, j'ai envie de tellement de choses encore... Je sens qu'un lien peut se construire. Et j'ai envie d'essayer, même de réussir. Je ne sais pas encore si on peut parler de futur, d'avenir, parce qu'il faut déjà observer le présent, mais Harry est quelqu'un de bien. De bénéfique pour moi. Et rater ma chance avec lui reviendrait à rater un ticket vers le bonheur. A deux. Nous pouvons nous soulever mutuellement. Nous faire sourire. Nous faire rire. Nous aimer. Et peut-être que je n'aurai jamais l'occasion de rencontrer à nouveau quelqu'un comme lui. Il est unique. Il n'existe pas plusieurs Harry comme lui mais bien un seul modèle. Celui qui me convient, celui que je veux apprendre à connaître et aimer. C'est quelqu'un dont j'ai besoin. Quelqu'un d'intelligent et sensible à la fois. Quelqu'un qui me complète parfaitement malgré nos différences.
« Bien sûr que je le veux, je.... Je l'aime. Beaucoup. »
« Alors dis-lui, je suis certain qu'il n'attend que ça. Il est timide, comme tu l'as dit, il n'osera pas forcément parce qu'il aura peur de mal faire. Il attend juste que tu fasses le premier pas. Prend un peu ta vie en main Tomlinson. Faut se lancer ! »
« Dit le gars qui a attendu un mois que son futur copain l'aborde. Dis-je en rigolant tandis qu'il me donne un coup de pied pour que je tombe de mon transat. »
« Je ne lui avais jamais parlé avant alors que toi tu connais Harry depuis un petit moment ! »
« Te trouve pas d'excuse Malik. Je souris, sincèrement. En tout cas merci, j'essayerai d'appliquer ton conseil. Mais je vais quand même y aller doucement, je ne veux pas lui mettre la pression. Je vais le laisser réfléchir un peu. »
« Comme tu veux, mais attend pas trop non plus. C'est un beau garçon, il se fera vite aborder surtout depuis qu'il est devenu fashion-victim. »
Je ris une fois encore et nous finissons notre cigarette en parlant de choses et d'autres. Au bout d'une vingtaine de minutes, Harry finit par descendre et nous débarrassons ensemble le salon et rangeons la cuisine alors que le métis s'occupe de Liam qui vient d'émerger difficilement de son sommeil. Il lui caressa le visage délicatement et lui apporte une tasse de café. Derrière ses airs réservés et durs se cache une vraie âme sensible, attentionnée. Et nous ne sommes que très peu à la connaître. Mais je dois l'avouer, Zayn a toujours été là, et ce même dans les pires moments. Par exemple, lors de ma première rupture, il n'a pas hésité une seule seconde à courir chez moi pour venir me consoler. Il a passé la nuit dans mon lit à me répéter que je méritais mieux, que ce n'était qu'un imbécile. C'est un peu le frère que je n'ai jamais eu. On a partagé tellement de choses ensemble. Aussi bien bonnes que mauvaises. Nous avons connus deux grosses disputes, l'une où nous nous n'étions pas adressé la moindre parole pendant une semaine. Avant de finir par craquer. Et une autre où on s'est pas mal criés dessus avant de faire la paix. Mais ce sont tous ces moments de conflits et de proximités qui ont construit notre amitié.
Finalement je me tourne vers Harry qui ressui les dernières assiettes que j'ai lavé, ses boucles tombant sur ses joues et presque devant ses yeux émeraudes. Il sourit à quelques remarques des deux amoureux dans le salon et s'attaque maintenant aux verres.
« Tu dois rentrer à quelle heure ce soir ? »
« Je ne sais pas, ma mère ne m'a pas imposé d'heure précise. Pourquoi ? »
« Parce que... J'aimerai qu'on puisse parler un peu, seuls, sans avoir deux adolescents amoureux sur le dos. Je ris doucement en montrant le salon de la tête. »
« Oh. Il sourit doucement. Tu... Tu veux parler de quoi ? »
Je lis directement sur ses traits qu'il s'attend à quelque chose de grave, une mauvaise nouvelle. Alors que non, c'est tout le contraire. Je voudrai simplement qu'on parle du lycée, pour savoir comment allait se passer notre relation là-bas. Parce que ce ne sera pas simple pour lui, ça fait beaucoup de changements d'un coup. Il doit être un peu perdu. Et devant nos parents aussi. Puis... Eclaircir un peu notre relation peut-être.
« Rien de grave, ne t'en fais pas. Juste des détails. »
« D'accord. »
« Tu as faim ? »
« Un peu, oui. »
« Je vais demander aux garçons ce qu'ils veulent et je ramène de quoi manger d'accord ? Puis... Arrête la vaisselle, je ferai ça moi-même. »
Il me sourit tendrement et j'en profite pour lui voler un baiser. Quand on est debout, je suis obligé de me mettre sur la pointe des pieds pour que mes lèvres atteignent les siennes, et voir même ma tête. Pour vous montrer à quel point ce garçon est grand, et ça le fait rire cet imbécile. Je lui tire la langue et il continue de me sourire en secouant la tête. Je pose une main sur sa joue rosée et la caressa doucement.
« Et... Si tu restais dormir ce soir ? »
« Si tu veux, je vais prévenir ma mère aussi. »
« Fantastique ! »
C'est à mon tour d'affiche un grand sourire, je ne passerai donc pas la nuit seul. Et qui plus est, je la passerai avec celui que j'aime. Je me détache doucement de lui et pars au salon voir mes deux autres amis, lui ne tarde pas à nous rejoindre. Il s'installe dans un fauteuil en face du canapé lit où Liam est toujours allongé, à moitié affalé sur Zayn qui le tient contre lui en lui caressant le dos. Parce que oui, son copain est genre encore nu avec seulement une couverture lui couvrant le bas de son corps à partir des hanches. Tout à fait normal.
« Liam tu iras t'habiller merci, au moins un caleçon quoi. Et vous me mettrez le linge de lit dans la machine histoire qu'ils soient lavés avant que ma mère ne revienne demain. »
Sur ces mots, je retourne en cuisine préparer le repas ou plutôt le faire réchauffer étant donné que ma génitrice a tout prévu à l'avance. Pendant ce temps, Liam monte discrètement, la couverture autour de son corps, dans la salle de bain. Zayn et Harry eux sont toujours au salon l'un sur son téléphone et l'autre regardant l'écran de télévision qui diffuse un jeu télévisé. Finalement, le métis relève les yeux vers le plus jeune. Au fond, en le voyant, il comprend les raisons pour lesquelles sont meilleurs amis l'aime. C'est un garçon intelligent, attirant et ayant un certain charme. Évidemment, pour lui personne ne peut rivaliser avec Liam parce que c'est son copain et qu'il est au-dessus de tout le monde. Ce qui est tout à fait compréhensible d'ailleurs puisqu'on accorde un rapport exclusif à l'être aimé, qu'on lui donne constamment la première place.
Quant au bout d'une dizaine de minutes je reviens au salon, il ne manque plus que Liam. Je pose les plats sur la table basse maintenant propres et invite les deux autres à se servir. Zayn ne se fait pas prier et entame une part de pizza, Harry lui s'assoit tranquillement sur le tapis pour venir en prendre une à son tour et me sourit. Il est si beau. Tout me fait craquer chez lui, à commencer par ses fossettes. Oh et puis ses yeux. Ils sont si perçants et ils brillent souvent. Surtout quand je suis dans la même pièce que lui. C'est joli à voir. Et je crois bien être dans le même état que lui. Peut-être même pire. Qui sait ? Je vais finalement m'assoir à terre à côté de lui, il se décala pour me laisser un peu de place. Liam finit, à son tour par nous rejoindre, il prend place à côté de son copain et lui embrasse la joue rapidement. Une caresse même, mais ça leur suffit amplement.
* * *
Deux semaines plus tard ; Mardi.
Cela fait deux semaines que le « nouveau » Harry est revenu au lycée et autant dire qu'il a fait parler de lui. Etant donné que je suis son « ami » je suis maintenant presque tous le temps avec lui en dehors des cours ou pendant les heures de pauses. Et en venant à ses côtés Lundi matin il y a de cela deux semaines, tous les regards se sont tournés vers lui. Certains l'avaient tout de suite reconnu d'autres non, il m'a même raconté que les personnes de sa classe avaient cru qu'il était nouveau et que l'ancien Harry avait quitté la ville à cause de ce qui s'était passé à la fête. A présent, toutes les filles, et parfois même les garçons, se retournent sur son passage. Et ça me fait rire, parce qu'avant tout le monde le repoussait, mais à présent qu'il est devenu « plus beau » ce n'est plus du tout pareil. Plusieurs filles de premières et de terminales sont déjà venues l'aborder alors que j'étais juste à côté, et franchement c'était bien pathétique. Harry les a remballées en disant qu'il n'était pas intéressé puis il s'était retourné vers moi pour continuer notre discussion. Certes, il m'accorde toute son attention, il file vers moi presque en courant et j'en suis heureux mais moi... Moi je veux arracher les cheveux à ces fausses blondes qui gloussent toutes la journée ou bavent sur lui parce que oui, je suis jaloux. J'aimerai poser ma main sur ses hanches et leur montrer qu'il n'est qu'à moi. Mais ce n'est pas aussi facile.
En dehors des cours, tout se passe à merveille. On fait la route ensemble tous les soirs, souvent il se colle à moi et prend ma main discrètement mais la relâche quand on arrive au niveau de nos maisons. Il dort chez moi, ou inversement, le week-end et le mardi soir. Bien que parfois, quand je ressens un manque, je quitte ma chambre discrètement par le balcon et m'en vais rejoindre la sienne qui n'est pas si haute que ça. Je n'ai qu'à toquer à la baie vitrée qui donne sur sa chambre pour qu'il vienne m'ouvrir, mais j'évite de venir trop tard parce que je sais qu'il s'endort facilement. Et quand je viens à l'improviste comme ça, ses yeux brillent et il m'accueille avec un baiser passionné. Notre relation évolue en son temps, il prend un peu plus d'assurance mais reste tout de même timide et réservé. Il n'a plus honte de m'embrasser pour me faire taire, il le fait même assez fréquemment. Et ça le fait rire.
« Dis Hazz ?»
« Oui ? »
« J'ai... J'ai une question à te poser ? »
« Bien sûr, je t'écoute. »
« Tu vois je... J'en ai un peu marre de voir ces filles qui te tournent autour au lycée, je n'aime pas ça, pas du tout. Et souvent on ne peut pas avoir de moments à deux parce qu'elles sont tout le temps là à venir se trémousser devant toi... »
« Serait-ce de la jalousie mon chère Louis ? »
« Arrête de te moquer ! Je lui attribue un petit coup de poing dans le torse en rougissant tandis qu'il rit en haussant un sourcil. C'est à moi que tu fais des bisous le soir, pas à elles. »
« Ca veut dire que je peux les embrasser la journée alors ? »
« Tu veux vraiment que je me mette à bouder ? Tu sais que je ne suis pas quelqu'un qui cède facilement. »
Je sais pertinemment qu'il ne faisait que me taquiner mais je n'aime pas rigoler sur ce sujet-là. A partir du moment où une personne commence à compter pour moi, je deviens vraiment possessif. Et jaloux des autres. Il fait une petite moue de pardon, parce qu'il sait que je suis doué pour bouder. Il en a eu la preuve le week-end dernier quand il s'était moqué de moi et de un de mes acteurs favoris. Le prétendant nul et sans émotions. Juste pour me taquiner encore une fois. Mais je l'ai pris au sérieux, et je l'ai boudé toute la soirée, pendant plus de trois voire quatre heures. Il avait essayé de me faire des câlins pour se faire pardonner mais je n'avais pas bougé. Même les bisous n'avait pas marchés. Finalement, quand il s'était blottit contre moi dans le lit en me répétant des excuses et en prenant une moue d'enfant battue, je l'ai pardonné et attiré à moi pour qu'il m'embrasse. Il sait maintenant à quoi s'attendre.
« Exacte, excuse-moi Lou. Donc... Où tu veux en venir ? »
« Qu'est-ce que... Qu'est-ce qu'on est au juste nous deux ? Il y eut un temps de pause. Je sais que tu ne voulais pas qu'on pose d'étiquettes pour le moment, que tu n'es pas prêt, et je respecte tout à fait ça mais... Tu vois, je... J'aimerai savoir quoi dire si on me demande ce qu'on est nous deux, si jamais je dois en parler à quelqu'un ou quoi. Si on est un peu plus qu'amis ou un peu moins que copains ? »
Son rire raisonne dans toute ma chambre, dans mes oreilles et vient directement toucher mon cœur pour s'y nicher. Ses fossettes se creusent et ses yeux brillent. On pourrait presque croire à un rêve comme ça, comme si le temps se mettait sur pause le temps que je puisse admirer chacun de ses traits. Je ne sais pas trop ce qui l'a fait rire. Mes mots ou ma question un peu idiote ? Mais j'aime entendre ce son et ça m'a fait sourire en plus. Il prend ma main dans la sienne qu'il caresse doucement avant de venir déposer ses lèvres sur ma joue.
« Dis simplement qu'on est en couple Lou, parce qu'après tout c'est la vérité, pas vrai ? »
Et je lui réponds par un grand sourire et un tendre baiser. Pas même besoin de mots. Les siens sont suffisants, et ils me plaisent énormément. Parce que oui, on est amoureux et ensemble.
Le lendemain matin, Mercredi, nous n'arrivons pas loin du lycée et je jette un regard à Harry qui tient d'une main son sac sur son épaule. Il fait un petit peu de soleil aujourd'hui et sa peau brille, il scintille, il est simplement beau. Et pas seulement ça, depuis hier même depuis le début je crois, il est officiellement mon copain. Le mien. Je souris et en le voyant comme cela, une de ses phrases me revient en tête. Des paroles qui m'avaient marqué et qu'il avait prononcées un peu avant qu'on ne connaisse notre premier baiser. La scène se déroule dans mon esprit comme si c'était hier. Et dans une poussée d'adrénaline inconnue, je fais exactement ce qu'il m'avait dit ce jour-là. Je prends la main de celui que j'aime dans la mienne et étire plus encore mon sourire. Il se tourne vers moi, un peu surpris, mais finis par faire de même alors que nous arrivons devant la grille du lycée où certains fument leur cigarette en attendant la sonnerie. Puis je l'embrasse aussi. Ce n'est pas interdit. Parce que rien autour à part lui n'a d'importance, pas vrai ? Parce que je l'aime et qu'il est mon univers entier.
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