Chapitre 8 : Esteban

- AAAAAAAAAAAAH !

Que ce soit moi, Zia, Tirias ou Ambrosius, tout le monde hurlait de terreur. Mes pensées étaient floues, j'avais l'impression de voir ma vie défiler devant mes yeux. Je ne savais depuis combien de temps l'on tombait, j'étais seulement sûr qu'aucun d'entre nous ne survivrait à l'atterrissage. Et ce noir profond, toujours autour de nous, nous empêchant de voir quoi que ce soit. J'avais peur, très peur.

Je sentis d'un coup la chute s'accélérer ; on s'approchait du sol. Je fermai les yeux. Ça ne pouvait pas finir comme ça !

Soudain, je me pris violement un mur. Ma main s'était suspendue à quelque chose. Non... Pas quelque chose, quelqu'un ! Tirias s'était accroché à la paroi rocheuse et m'avait attrapé en pleine chute ! Avant même de réaliser que j'étais sauvé, mes pensée se focalisèrent sur Zia. Oh non ! Où était-elle ? Elle ne serait tout de même pas...

Quelque chose m'agrippa soudain la cheville et je manquai de lâcher Tirias. Zia !

- Zia ! Ça va ?

La jeune inca s'accrochait avec grand-peine.

- Je ne tiendrai pas longtemps !

- Qu'est-ce qu'on va faire Tirias ? demandé-je en direction de l'olmèque.

Nous étions suspendus à un mur de pierre, Ambrosius était nous ne savions où et nous ignorions à quel niveau se trouvait le sol.

- Je n'ai pas assez de force pour vous remonter tous les deux tout en haut ! s'exclama Tirias.

Très rassurant.

- On fait quoi, du coup ? m'interrogé-je.

- Je n'en sais rien !

- Zia, une idée ?

Pas de réponses. Je baissai la tête ; elle était toujours suspendue à ma cheville.

- Zia ?

- Attends...

La jeune inca fermait les yeux, elle semblait se concentrer sur quelque chose. Un grand silence survint, où Tirias et moi attendions la suite. Zia finit par dire :

- Il y a des rats, en bas.

Tirias me jeta un coup d'œil interloqué.

- Des rats ? En quoi cela va-t-il nous aider ?

Je souris à Zia ; j'avais déjà compris.

- D'une certaine manière, j'arrive à comprendre les animaux, expliqua la jeune fille. Les rats ne sont pas loin, ils m'ont dit qu'il n'y a aucun danger à ce qu'on se laisse tomber.

Tirias n'avait pas l'air très convaincu, mais avant qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit, Zia lâcha prise et disparu dans le noir en bas.

- Faites-lui confiance, dis-je seulement à l'olmèque avant de sauter à mon tour.

Cette fois, la chute fut moins longue. L'arrivée au sol fut tout de même assez brutale, mais je n'étais pas mort. C'était le principal, non ?

- Ouille... grommelé-je en me massant le dos. Zia ?

- Ça va, ne t'inquiètes pas, me répondit l'inca.

Elle ne devait pas être très loin, seulement je ne la voyais pas dans le noir. Soudain, j'entendis un hurlement au dessus de ma tête. Je m'interrogeai sur sa provenance, lorsque Zia s'alarma :

- Attention Esteban ! C'est Tirias qui te tombe dessus !

Vite, je me relevai et courus sur le côté. Il en fallut de peu pour que Tirias s'écrase à côté de moi.

- Vous allez bien ? s'enquit Zia auprès de l'olmèque.

- Mm... Je crois...

- Attends, tu lui demande s'il va bien ? m'adressé-je à mon amie. Il est dans le camp d'Ambrosius !

- Il nous a sauvés la vie Esteban !

Puis en aidant à relever Tirias, elle ajouta :

- Ça prouve qu'il n'est peut-être pas comme les autres...

L'olmèque se mit enfin sur pied.

- Qu'allons-nous faire, maintenant ? demanda-t-il.

C'était la question que tout le monde se posait.

- Il devrait quand même y avoir une sortie ! m'exclamé-je.

- Où nous serons à jamais emprisonnés dans ce trou, souffla Zia.

- Avons-nous de quoi s'éclairer, au moins ? dis-je. Mieux vaut commencer par y voir quelque chose.

Tirias sortit de sa poche une petite boule.

- Ça devrait faire l'affaire.

Il pressa un bouton et l'objet s'alluma d'une faible lueur jaune.

- Zut, je n'ai presque plus de batterie, grommela-t-il.

- Presque plus de quoi ? l'interrogeâmes Zia et moi en même temps.

- De batterie.

- Qu'est-ce que c'est ?

Tirias soupira.

- Cela serait trop long à expliquer.

Nous n'insistions pas, et le suivîmes dans le noir.

- Et Ambrosius ? murmura Zia. Vous croyez qu'il est mort ?

- Il y a de fortes chances, confirma l'olmèque.

Après ces propos, le silence s'installa entre nous. Je regardais frénétiquement autour de moi, comme si je m'attendais à voir sortit du noir une araignée géante ou le corps ensanglanté d'Ambrosius. Je pris la main de Zia.

Après moins d'une minute de marche, nous rencontrâmes le mur.

- Longeons-le, suggéra Tirias.

Il nous fallu encore deux bonnes minutes avant d'atteindre ce qui ressemblait vraisemblablement à un couloir en pierre. Adieu l'orichalque et la lumière des cités, dans leurs souterrains ne se trouvait que froid, terre et noir.

Nous pénétrâmes dans le passage, angoissés.

- Dites, si la première partie de l'énigme nous a tant affectée, dis-je. Vous croyez que la deuxième partie nous sera tout aussi peu profitable ?

- Je n'espère pas, souffla Zia. La deuxième partie à l'air moins dangereuse, je cite : Le trésor appartient à la reine, il faut le lui demander.

- Mais qui est cette reine ? La reine de Saba ? Et comment pourrions-nous le lui demander ? Elle est morte, depuis le temps !

- Je n'en sais rien, Esteban. Nous verrons.

- Si cette énigme ne nous tue pas avant !

Je baissai la tête ; j'étais terriblement inquiet.

- Oh ! s'exclama bientôt Tirias.

Zia poussa elle aussi un petit cri. Lorsque je relevai les yeux, j'ouvris la bouche, ébahi. Je ne pouvais croire ce que je voyais.





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