Chapitre 4 : Esteban
- Fais attention où tu marches !
- Je fais comme je peux !
Bien que Mendoza ait été un ami et allié précieux, je le trouvais parfois un peu trop protecteur. Bon, il était compréhensible que, dans notre situation, se faire repérer aurait été fatal, enfin... Je n'avais plus douze ans quand même ! Hem... J'en avais treize, d'accord, mais ça ne voulait rien dire !
- Esteban, tu es avec nous ? me gronda Mendoza, chuchotant pour ne pas se faire repérer.
Voir Mendoza me gronder à voix basse était plutôt étrange, d'ailleurs Pedro et moi faillîmes lâcher un rire, mais nous nous en abstînmes ; suivre Ambrosius, Gaspard et Tirias discrètement dans la cité avait l'air assez périlleux, et je n'avais aucune envie de frôler une seconde fois la mort aujourd'hui. Déjà que nous avions tous faillis décéder précédemment ! Sans l'intervention de Laguerra, c'aurait été certainement la fin ! Décidément, je n'allais jamais comprendre cette femme ; j'aime Mendoza, je ne l'aime plus, je suis dans le camp adverse, je n'y suis plus, j'y reviens, j'aide les élus, je les capture... Plus incohérent que ça, impossible ! Et pourtant, je sentais qu'il pouvait y avoir une logique, qu'il y avait une logique... dure à trouver.
Quant à Ambrosius, ne pas avoir envoyé de renforts à Magon lorsque Laguerra s'était enfuit fut une grossière erreur ! La voilà à présent libre comme un oiseau - avec les cotes fêlées.
Sur ces commentaires que j'avais évité d'exprimer à haute voix, nous continuions de suivre Ambrosius, à pas de loup. Nous réussîmes sans trop de mal à traverser une grande partie de la salle d'entrée d'Ophir. Tout se passait à merveille, jusqu'à ce que...
- AAAHH !!!!!
Mendoza et moi sursautâmes et, d'un même mouvement, nous tournâmes la tête vers Pedro.
- C'était un lézard... hehe... Il m'a fait peur ! bredouilla le marin.
- QUI EST LÀ ?! s'écria Ambrosius en se retournant vivement.
Génial ! Nous étions faits comme des rats !
- C'est la manière de se faire repérer la plus stupide que je n'ai jamais vu ! fit remarquer le seul homme censé de notre équipe.
- Euh... Mendoza ? dis-je.
- Oui ?
- Est-ce que tu crois que tu es en capacité de te battre, avec ton bras ?
- Pour être honnête, je ne préférerai pas. Mais si on n'a pas le choix...
- ALORS COURREZ !!!! hurlé-je devant Gaspard qui pointait déjà son arme sur nous.
Pedro ne se le fit pas répéter deux fois, et détala comme un lapin pour se mettre à couvert derrière une fabrique de diamants étrange. Mendoza, quant à lui, se dépêcha de me pousser vers le mur, avant de repartir l'épée en avant sur Gaspard.
- Mendoza ! m'écrié-je. Tu es blessé, arrête !
Mais le capitaine n'en avait que faire ; il s'élança dans le combat, et bientôt désarma Gaspard de son arme à feu. C'était à présent un combat à l'épée. Et c'est là que je compris ; en fait, il faisait diversion, pour que je puisse suivre Ambrosius et Tirias qui poursuivaient déjà leur route. Je remerciai intérieurement le capitaine, et je sortis de ma cachette. Je traversai fissa la pièce, et bientôt, je rejoins nos adversaires dans le couloir. Me cachant derrière un poteau, je regardai en arrière.
J'espérai que le combat de Mendoza allait bien se passer, et que tout le monde allait s'en sortir, moi le premier. Si je me faisais prendre, c'aurait été la fin ! Déterminé, je repris ma filature le plus discrètement possible.
Ce n'est que plus tard que je comprendrai que, si j'étais resté ne serait-ce quelques secondes de plus dans la fabrique, j'aurai pu voir Zia arriver en courant, seule, pour prévenir d'un danger auquel j'étais déjà bien plus exposé que nécessaire...
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