Chapitre 10 : Inconnu

J'ouvris les yeux avec difficulté. Je regardais autour de moi, et soudain, tout me revint en mémoire ; ma mission avait commencé.

Je me relevai. C'était pour elle que je le faisais, c'était pour elle que j'avais tout accepté. Je lui devais bien ça, après tout ce qu'elle avait fait pour moi.

Je me dirigeai vers le couloir, parfaitement dans le noir. Je ne faisais aucun bruit, il fallait que je reste discret. Et c'est là que je les vis ; les deux enfants élus. Ils étaient accompagnés par un olmèque, étrange... Mais quoi qu'il en soit, je devais les suivre.

Alors que le petit groupe avançait lentement dans le noir, je longeai les murs à leur suite.

- Vous savez où se trouve la Pierre d'Ophir ? interrogea le jeune garçon brun.

Un espagnol, ça ne faisait aucun doute. Ça devait être lui, l'élu Atlante...

- Elle devait se trouver au bout du couloir, là-haut, supposa l'olmèque. La vraie question serait : Comment faire pour remonter ?

- Je n'en ai aucune idée, soupira l'espagnol.

Et tu ne le sauras jamais, mon petit. Pas tant que je ne vous aurais pas aidé à sortir de ce labyrinthe sans fin. Votre réussite dépend entièrement de moi.

Je remontai ma capuche sombre sur ma tête ; C'est parti !

Alors qu'ils avaient le dos tourné, j'en profitais pour passer rapidement derrière eux.

- Vous avez entendu ? s'alarma l'élue muenne.

Ouf, il en avait fallu de peu pour que tout rate. Heureusement, le petit groupe avait continué leur route sans rebrousser chemin. Vite, je me précipitai dans un couloir parallèle. Je pressai ma main sur une plaque d'orichalque. Celle-ci, me reconnaissant, fit s'ouvrir une porte, dans laquelle je m'empressai de pénétrer.

J'arrivai bientôt dans une grande salle, où trônait en son centre une table immense ; parfait, tout était comme dans mes souvenirs. J'utilisai à nouveau mes empreintes digitales pour activer un autre mécanisme, et comme prévu, des leviers et des boutons de toutes sortes sortirent de la table. Je m'approchai pour les étudier un à un, me remémorant au fur et à mesure chacune de leurs fonctionnalités. Alors que j'arrivai à l'extrémité gauche de la table, je le vis ; le grand levier tout d'orichalque, qui devait être utilisé au cas où les élus tomberaient dans le trou et s'en sortiraient vivant. C'était lui dont je devais user.

Je n'avais eu aucune hésitation quant à ce que je devais faire, même si j'ignorais ce qu'allait enclencher exactement ce mécanisme. Je faisais confiance à ma maîtresse. Je me rappelais d'ailleurs toujours ce qu'elle m'avait dit, au mot près...

- Bienvenu dans la salle technique, s'était-elle exclamée en pénétrant à l'intérieur, moi sur ses talons. La porte pourra s'ouvrir grâce à tes empreintes digitales. Nous serons les seuls à avoir accès à cet endroit.

Elle avait pressé sa main sur la plaque métallique et avait fait sortir les leviers.

- Tu étudieras leurs différentes fonctions avec le manuel que je t'ai fourni, avait-elle ajouté.

- Oui ma reine, mais... à quoi tout cela va-t-il servir ?

- Il se peut que tout ne se passe comme prévu pour les élus, et dans ce cas, tu leur seras indispensable...

Néla'Isi, reine de Saba, soupira en se tournant vers la table.

- Je ne sais pourquoi le reste du Conseil des Deux Continents à voulu mettre des enfants autant en danger, mais je me dois de respecter les choix de la princesse Rana'Ori... Même si je dois avouer que je ne les comprends pas tous.

- Pourquoi me faire toutes ces confidences, votre altesse ?

- Parce que... En dehors du Conseil, tu es la personne à qui je fais le plus confiance.

- Mais je ne suis qu'un simple serviteur de votre royaume...

- Tu es le plus fidèle, et même si je suis Muenne, et toi Atlante, tu n'as jamais cherché querelle avec moi. Et ça, de nos jours, c'est tellement rare...

- Je serais toujours là pour vous, votre altesse.

Néla'Isi sourit.

- Tu va sommeiller pendant douze-mille ans, avant que les élus n'arrivent.

- Douze-mille ans ?

- Quand tu te réveilleras, c'est que les élus seront en besoin, ou en danger. Prends bien ta charge au sérieux, car elle est très importante ; tu es désormais Gardien de la cité d'Ophir.

En repensant à ce moment, une tristesse soudaine m'envahit. Douze-mille ans, c'était tellement long... Et si ma reine n'avait pas survécu ? Chassant ces pensées perturbatrices, je me concentrai sur ma mission. Avant d'activer le grand levier d'orichalque, il fallait que j'en enclenche un autre en métal. Il était censé déployer un escalier. Je l'abaissai d'un coup sec. Un vrombissement retentit tout autour. Ça devait être bon. Puis j'approchai ma main du plus grand des leviers, qui était le seul dont j'ignorais la fonction ; le levier de secours. Qu'allait-il faire ? Je me devais d'être calme et confiant, car après tout, j'étais Gardien, et la vie et réussite de ces enfants reposait sur moi, surtout que s'ils étaient tombés, c'est qu'il devait y avoir des intrus à Ophir...


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