Chapitre 1 : Tirias
Les escaliers tout en or défilaient sous mes pas, menaçants, près à déclencher un autre piège mortellement dangereux. Je marchais prudemment, gardant tout de même un œil sur Laguerra. Agile comme elle l'était, elle aurait pu sans mal nous fausser compagnie. Je regardais aussi Gaspard qui, sans trop de discrétion, admirait le déhanché de la jeune femme. Je levai les yeux au ciel : cet énergumène commençait doucement à me courir sur les nerfs.
Les escaliers trop glissants à mon goût n'en finissaient pas. Les paroles éclaireuses de la jeune Zia étaient couvertes par l'écoulement monotone de la cascade. Derrière moi se trouvait Magon, qui avait fait des trois espagnols accompagnants les élus ses prisonniers. Je ne sus pas pourquoi Ambrosius les détestait tant, mais il devait avoir de sérieuses raisons.
- Nous y voilà ! On a réussi ! s'exclama ledit alchimiste, euphorique comme rarement.
Puis, s'adressant à Zia, il ajouta :
- Zia, je te remercie pour ton aide. A présent, le moment est venu de se dire adieu. Nos petites rencontres vont me manquer, mais, que voulez-vous, ainsi va la vie !
Puis il ajouta, arrachant un cri d'horreur à Zia lorsqu'il dit :
- Magon, tu t'en occupes.
Mon compagnon acquiesça, l'air plus que content de l'ordre. Ambrosius s'éloigna en direction de l'entrée d'Ophir, nous faisant signe, à Gaspard, Laguerra et moi, de le suivre. Il s'extasiait devant l'immense entrée, ravit qu'il pourrait enfin ouvrir seul une cité d'or.
Oui, la cité avait été enfin trouvée, nous allions enfin mettre la main sur la Pierre d'Eternité, et les autres soldats atlantes de notre base pourraient enfin se réveiller ; et la guerre reprendra à nouveau, cruelle et sans pitié, pour plonger le monde dans un sempiternel chaos. Et des innocents mourront encore, par milliers, et par pure injustice. Exactement comme les deux élus, qui tentaient juste de mener leur mission à bien, mais entravés par les plans d'Ambrosius, ils mourront sans raison autre que l'égoïsme de cet être ignoble.
Alors que je rejoins machinalement Ambrosius, je remarquai soudain que Laguerra s'était immobilisée, regardant en arrière, en direction des trois espagnols et des enfants ; je ne l'avais jamais vue ainsi, le visage tendu par l'inquiétude et l'angoisse. Cette femme, d'habitude si froide et si distante, arborait une expression ressemblant presque à du remord. Alors que je commençais à m'interroger sur les éventuelles causes de ce comportement inhabituel, je songeai soudain à Ambrosius qui devait commencer à s'impatienter. Je demandai à Laguerra d'avancer ; nous ne pouvions pas risquer de perdre la confiance du maître. La jeune femme céda, et s'en suivit tête basse.
Nous finîmes enfin par rejoindre l'alchimiste Français. Mais alors qu'il commençait doucement à placer les disques du Double-médaillon dans les encoches, je sentis quelqu'un me bousculer violement. Je tombai au sol, et, légèrement sonné, j'eus juste le temps d'apercevoir Laguerra disparaître derrière la paroi rocheuse. Elle était en train de dévaler l'escalier, mais qu'avait-elle en tête ?
- LAGUERRA !!! rugit Ambrosius, rouge de colère.
NDA : Voilà pour le premier chapitre, certes un peu court, mais la suite ne saurait tarder !
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