Chapitre 6

Harry par ses nombreuses heures passées à la bibliothèque connaissait le sortilège adéquat pour dissimuler les traces sur son visage. C'est pourquoi, depuis une semaine il se dépêchait d'aller dans la salle de bain pour appliquer son sort. Bien sûr, ses camarades n'étaient pas dupes, la rumeur avait rapidement fait le tour des serpentards. Le jeune serpentard en avait conscience, mais sa fierté ne voulait pas sentir davantage les regards insistants sur son visage. Et puis, les autres maisons ne devaient pas avoir connaissance de cette information sauf si les jumeaux en avaient décidé autrement...

Pourtant, lorsqu'il se rendit dans la grande salle pour déjeuner, il eut l'impression que les deux frères roux avaient tenu leur langue. Harry n'était pas joyeux, enfin encore moins que d'habitude. Son appétit s'était appauvri ces derniers jours... À présent quand il marchait dans les couloirs, il tenait toujours sa baguette dans sa main droite afin de ne pas se faire avoir comme la dernière fois. D'ailleurs, il ne restait pas très longtemps dans la grande salle, il ne se sentait plus à l'aise avec les autres membres de sa maison. L'identité de ses agresseurs n'avait pas encore été trouvée, et surtout il ne savait pas comment faire pour approfondir ses recherches. Harry était devenu l'ombre de lui-même, il soupira et se dépêcha d'aller en cours de potions.

Sa journée se déroula normalement, et il se retrouva dans les couloirs en direction du dîner. Le château était décoré de manière effrayante en vue du banquet d'Halloween. Harry avait juste envie de manger rapidement et de se réfugier dans sa chambre.

Il frôlait les couloirs, quand il aperçut au loin le trio infernal constitué de Draco, Grégory et Vincent...

Draco fidèle à son habitude ne s'empêcha pas de le gratifier de quelques douces paroles :

- « Potter, Potter... J'ai l'impression que tu nous évites ces derniers temps ».

Derrière lui, Vincent sourit d'un air menaçant tandis que Grégory se contenta de froncer les sourcils.

- « N'oublie pas à qui tu dois rendre des comptes dans cette maison »

- « Je ne savais pas que j'avais quoi que ce soit à rendre à un fils à papa... »

Harry prit d'un soudain élan d'énergie, se contenta de sourire mesquinement tout en refermant ses bras autour de lui. Son interlocuteur n'avait pas l'air d'apprécier qu'on lui rappelle l'ombre de Lucius Malfoy qui était déjà suffisamment étouffante. Vincent n'attendit pas longtemps avant de réagir, il se précipita vers Harry pour lui asséner un sérieux coup dans le ventre. Il ne comprenait pas pourquoi Grégory s'évertuait à le laisser tranquille. Bien sûr, Grégory ne l'aurait jamais avoué de lui-même, mais malgré sa forte carrure et les préjugés associés, Vincent n'était pas aussi limité que l'on pourrait croire. Il avait bien remarqué que son ami observait plus que nécessaire ce jeune avorton. Son manque de volonté pour l'intimider, était un bon exemple aussi.

Alors que Vincent se dirigeait vers lui en frottant ses mains l'une contre l'autre, ils entendirent un cri perçant et des bruits de courses derrière lui. Un jeune Poussoufle de leur année, essayait d'avertir de sa voix criarde :

- Un trooooooooooll dans le château ! Cachez-vous !

Les quatre serpentards oublièrent un instant leur rivalité, qui supplantait leur envie de se faire dévorer par un monstre des montagnes. Le blond par son naturel autoritaire, décida de faire un repli stratégique.

- Les appartements de Snape ne sont pas loin ! Venez !

Le jaune et or qui s'était arrêté à leur niveau, commença à avancer vers eux mais Draco n'était pas devenu un bon samaritain en trente secondes.

- Dégage le poussoufle ! Arrête de nous suivre comme un pauvre enfant abandonné.

Un autre garçon n'avait cependant pas bougé d'un iota, et se demandait si c'était une bonne idée de les suivre et de risquer une humiliation de Draco. Il commença à se reculer afin de partir dans une autre direction, il pourrait peut-être atteindre la bibliothèque ou la salle commune des serpentards. Mais Grégory avait remarqué son mouvement de recul, et sans réfléchir l'avait attrapé par le bras pour l'obliger à les suivre. Draco allait dire quelque chose, mais Vincent le regarda en secouant la tête. Et puis, ce n'était pas réellement le bon moment pour avoir une discussion autour d'un thé. Surtout quand ils entendirent des pas lourds résonnas derrière eux.

Ils se précipitèrent vers l'entrée des appartements de Snape. Heureusement pour eux, ils étaient vides. Un silence pesant plana entre eux. Deux personnes s'interrogeaient sur le comportement de Grégory. Le Brun se dégagea violemment de son emprise, et se dirigea vers la table du salon pour lire un parchemin qu'il venait de sortir de son sac.

- Ne pollue pas cet appartement avec ta saleté de sang-mêlé, Potter !

Au moins, Draco avait retrouvé sa verve si caractéristique. Le trio, s'installa dans le canapé et commencèrent à discuter à voix basse pour que Harry ne les entende pas.

Les minutes passèrent, puis les heures. Harry voulait savoir depuis quand Draco était aussi proche de leur directeur de maison, mais cela expliquait bien des choses. Finalement, la portée d'entrée s'ouvrit après un long moment, dévoilant un homme à l'air renfrogné boitant légèrement.

- Je ne savais pas que mes appartements étaient devenus un refuge pour des cornichons incapables de se débrouiller seuls.

Draco pâlit légèrement et essaya de discuter avec lui :

- Parrain... On n'avait pas le choix, un troll était derrière nous... et

- Suffit ! Je ne veux pas entendre tes justifications, mes appartements sont privés Draco ! Lucius sera mis au courant que l'éducation de son cher héritier est défaillante...

Le visage du blond se ferma et ses joues rougirent de honte... Il ne comprenait pas l'attitude de son parrain à son égard. Peut-être que la présence des trois autres garçons l'énervait. Draco releva la tête et vit que Severus ne se tenait pas droit et qu'il s'appuyait légèrement contre la chaise à ses côtés. Son parrain ne dévoilait jamais la moindre faiblesse devant quiconque. D'ailleurs Draco, avait beau puisé dans sa mémoire, il n'avait aucun souvenir de lui grimaçant comme il venait de le faire à l'instant. Il comprenait mieux son coup d'éclat, mais malgré l'intense inquiétude qui le consommait, il ne voulait pas lui faire l'affront de lui demander comment ça allait alors que des témoins pouvaient assister à la scène. Parrain ou non, Severus le réduirait en bouillie pour ne serait-ce insinuer qu'il avait besoin d'aide. Il se contenta de poser la question la plus évidente :

- Qu'est-ce qui s'est passé ? On a entendu un troll et des cris ?

Snape se redressa et leur adressa un sourire sarcastique :

- Félicitations messieurs, vous venez d'obtenir le droit de retourner chez vous pour une durée indéterminée. 

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