Chapitre 3

Les journées passèrent et se ressemblèrent. Harry avait découvert la magie voilà quatre semaines, et depuis trois semaines il avait intégré la célèbre école de magie Poudlard.

Sa vie chez les serpents était... sinueuse. Ironiquement, il se comportait comme l'emblème de sa maison. Il longeait les murs, ne parlait à personne, ignorait les remarques à son égard, ces dernières rebondissaient sur sa carapace forcenée par onze ans de cohabitation chez les Dursley.

En fait Harry, se plaisait à Poudlard dans une certaine mesure, il apprenait des choses que son cousin Dudley ne pourrait jamais comprendre. Cette petite victoire lui donnait une certaine satisfaction qui le remplissait de joie. Il maniait bien la magie, ses résultats n'étaient pas exceptionnels mais il se débrouillait bien dans la plupart des matières. Il n'avait pas de corvées à réaliser, et son corps pouvait apprécier le plaisir de ne pas être battu pour un quelconque prétexte. Oui, Harry aimait vivre à Poudlard, si seulement il ne cohabitait pas deux brutes nommées Grégory Goyle et Vincent Crabbe, ainsi que leur chef ou plutôt dictateur Draco Malfoy. En fait, leur chambre possédait six lits, les deux occupants Théodore Nott et Blaise Zabini, se contentaient seulement de l'ignorer. Harry pouvait supporter l'ignorance et l'indifférence, mais les coups bas, les brimades et les menaces orchestrées par les deux brutes de son dortoir commençaient lourdement à lui peser.

Si Harry, était véritablement honnête, ces désagréments concernaient plutôt Vincent Crabbe et Malfoy junior. Grégory semblait s'être calmé après son coup d'éclat lors du banquet de rentrée. Il n'avait pas essayé de rentrer en contact avec lui, et Harry avait l'impression d'être passé à côté de quelque chose d'important lors de cette première rencontre.

Grégory et Vincent, obéissaient aux ordres donnés par Malfoy, peu importe que ces derniers soient justifiés ou non. D'après ce qu'il avait compris, l'honneur et la sécurité de leur famille étaient en jeu. Si Vincent semblait obéir avec beaucoup de joie et de désinvolture, ce n'était pas réellement le cas de Grégory qui semblait plus réticent. Bien sûr, Grégory faisait tout pour le cacher à Draco, mais Harry restait très observateur et sa seule occupation résidait dans l'espionnage de ses camarades. Il apprenait énormément de choses de cette manière. Les serpents étaient des êtres complexes difficiles à dompter et encore plus à comprendre. Ils n'étaient pas amis ou sympathiques avec une personne par hasard, tout était calculé au moindre centième près.

D'un point de vue extérieur, ça devenait limite obsédante, sa manière de les observer.

Harry aimait beaucoup les cours de métamorphose ainsi que des potions. Dans les deux cas, ses deux professeurs se comportaient étrangement avec lui. McGonagall le regardait toujours avec énormément de perplexité. Harry se demandait à chaque fois qu'elle posait ses yeux sur lui, comment tous les verts et argents pouvaient être jugés pour les actes d'un seul homme. D'après ce qu'il savait, il ne tuait pas des petits animaux sans défense la nuit, ou ne buvait le sang de ses camarades lorsqu'ils dormaient.

Il avait appris que le professeur aux longs cheveux noirs, était le directeur de sa maison et qu'il se nommait Severus Snape. Paradoxalement, il se comportait quasiment de la même manière avec lui, son regard mêlé d'interrogations et d'une légère colère.

Oui, Harry avait remarqué qu'à chaque fois que le professeur s'adressait à lui, une teinte de sarcasme était toujours sous-jacente avec lui, contrairement aux autres serpents. Évidemment, le professeur faisait attention à son lorsqu'il discutait avec les élèves de sa maison, et ne réservait généralement son ton belliqueux qu'aux autres couleurs. Enfin, c'était avant l'arrivée de Harry dans sa maison.

Manifestement, il était destiné à rester seul toute sa vie, sans parents, sans famille, sans amis. En fait, il avait du faire quelque chose d'horrible dans une ancienne vie, pour être réduit à vivre sans amour dans cette vie. Il essayait de montrer que cette solitude ne lui pesait pas, qu'il avait décidé lui-même de s'y réfugier, mais s'il était honnête, qu'il le veuille ou pas il aurait fini seul. Quelquefois, lorsqu'il mangeait dans la grande salle et laissai son regard vagabondé vers la table des lions, il enviait ce Neville entouré de tous ses amis. Il semblait particulièrement bien s'entendre avec une famille de rouquins et une jeune fille aux cheveux broussailleux.

Un coup dans ses côtes le sortit de ses pensées, c'était Théodore Nott qui venait de le lui donner.

- « Attention, la vieille McGo vient vers nous. Hors de question de perdre des points à cause de ta paresse ! »

Harry souffla, et se concentra sur l'objet face à lui. Devant ses yeux était disposé un petit carré de tissu, dont il devait transformer avec son coéquipier en une jolie plume.

Il regarda autour de lui, pour se rendre compte qu'ils étaient les derniers à ne pas avoir effectuer la transformation. Ce cours était partagé avec les rouges et or, comme celui des potions. Certains se moquaient de son état pensif quelques instants auparavant, notamment Ron Wesley et Dean Thomas, Neville étant légèrement en retrait. Du côté de sa maison, les visages n'étaient pas plus avenants, Draco Malfoy entouré de ses deux brutes lui lança un regard méprisant comme s'il le pensait incapable de réaliser une simple métamorphose de première année.

Le jeune garçon aux cheveux ébouriffés, sentit une colère montée progressivement en lui. Personne ne savait que sa matière préférée était la métamorphose, car sans le savoir et en faisant de la magie accidentelle, il avait réalisé plusieurs transformations qui lui avaient sauvées la vie.

Harry en avait marre qu'on se moque de lui, d'être seul et d'avoir une vie comme la sienne. Il n'avait rien fait pour avoir tout ça, il avait juste eu le malheur de perdre ses parents. Son regard changea et un seul garçon le remarqua, son visage devenant soudainement pensif. Il observa Harry changé radicalement d'énergie, ses doigts se crispèrent autour de sa baguette, et ce qui alimenta réellement sa fureur fut le commentaire de Ron :

- « Percy, dit que seuls les futurs mages noirs sont à Serpentard ! Il a ajouté que ça ne concernait pas les cracmols envoyés là-bas par erreur ! » Il ricana méchamment en faisant ce commentaire, avec Dean Thomas.

Grégory Goyle put ainsi voir l'éclat de fureur passé furtivement dans le regard de Harry, qui se tourna vers le bout de tissu sans remarquer que le Professeur McGonagall s'était drastiquement rapproché de sa table.

Grégory de sa place, ne pouvait pas voir grand-chose, mais il entendit le halètement du professeur et surtout sa voix :

- « Monsieur Potter !! » glapit le professeur.

- « On peut savoir ce qui vous a pris ? 50 points en moins pour Serpentard et une semaine de retenue avec Rusard ! »

Ce qui était le plus surprenant fut le petit commentaire ajouté par une voix furieuse :

- « Tiens Ron, je l'ai fait spécialement pour toi. Pour que tu penses que je peux me faufiler dans tous les endroits de château comme un vil petit serpent. Et que peu importe que tu sois sur tes gardes, ou que tu convoques les membres de ton animalerie de famille. Sache une chose, un serpent se venge toujours ! »

En disant ses paroles, Harry envoya l'objet qu'il venait de métamorphoser vers Ron. Goyle entendit même un son étranglé à ses côtés venant de Malfoy.

En fait, un silence pesant avait envahi la salle, causé par une poupée magiquement transformée extrêmement ressemblante à Ron dans ses détails et surtout le cou à moitié tranché.

D'ailleurs, le pauvre Ron en recevant la poupée, ne put s'empêcher de tourner de tourner de l'œil, tellement blanc que ses taches de rousseur avaient disparu.

Sans attendre, Harry quitta furieusement cet environnement. Il traversa rapidement les couloirs de l'école sans prêter attention aux fantômes qu'il traversa. Son seul but était de retrouver son lit et de s'y cacher dedans. Il ne comprenait pas pourquoi il avait réagi comme ça.

D'ailleurs une fois arrivé dedans, il se cacha dans ses couvertures sans en bouge d'un iota même quand les autres membres de sa chambrée arrivèrent.

En fait, il aurait bien fait toute sa nuit si vers l'heure du dîner du soir, un préfet à l'ai pincé n'était pas venu le chercher pour le réveiller :

- « Potter ! Snape t'attend dans la salle commune. »

Et comme un vrai serpentard, il rajouta avec un certain plaisir :

- « Il va te faire regretter d'avoir intégré cette maison ! » 

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