Prologue

Voici les Îles Mirages, un monde fabuleux divisés entre quatre îles,

logeant diverses peuples surnaturels, désireux de préserver la paix entre eux pour s'assurer que chaque être puisse vivre en toute quiétude.

Hélas, les complots, les désirs de vengeance suite à des trahisons d'antan ou par jalousie face aux richesses des uns et des autres communautés, se tramaient dans l'ombre...

Cette paix n'était peut-être pas aussi ni véritable ni désirée finalement, comme tous auraient pu si bien le penser...




Retrouvons nous sur l'Île Nord, l'île regroupant les deux peuples de l'Ombre, les Lýkos, contenant les loups-garous, et les Ghoulishs, contenant les vampires. Ces deux peuples ont tissé des liens ancestraux, scellant ainsi une alliance indéfectible.

Plus précisément, nous étions sur les terres des loups-garous, proche de la frontière de la République des vampires, et relativement proche de l'Océan. Alors, par la même occasion, proche de la chaîne de montagnes, liant ainsi l'Île Nord et l'Île Sud, préservant le fragile peuple des Fées et des Lutins, que l'on nomme les Fatales.

Une magnifique clairière, bordés d'arbres de feuilles mauves, plantés sur une terre brune, caractéristiques des paysages lýkos, se dévoilait à nos yeux.

Faisons la rencontre de Noctismo, un jeune Lýkos d'une quinzaine d'années. Sous forme humaine, il ressemblait à un jeune homme au teint bronzé, au corps musclé à souhait, d'une taille humaine standard. Il avait de de courts cheveux châtains en bataille, entourant son visage juvénile, qui allait à merveille avec ses yeux bleu foncé aussi renversants qu'innocents. Très innocents. Il jouait énergiquement avec son ami de toujours.

Dunkello était un Ghoulish de 17 ans. À l'inverse du flamboyant Noctismo, Dunkello était grand et fin, je dirais même squelettique. Sa peau était d'un teint blafard. Son visage ovale, marqué par une grande maturité, était entouré de cheveux ténébreux aux reflets argentés mi-longs, soyeux et soigneusement coiffés, et était constitué de minutieux petits yeux violet sombre.

Depuis des générations, leurs familles se fréquentaient, et semblaient avoir tisser des liens inaliénables. Alors, il était courant de voir organiser des succulents barbecues entre les deux familles.

D'un pas limpide, le jeune loup se précipita ensuite vers sa mère.

Une magnifique femme, plutôt jeune parmi ses pairs, aux brillants cheveux bleu marine lui entourant le crâne jusqu'au haut de la nuque, avec des yeux bleu polaire perçants.

— Maman, quand est-ce qu'on mange ?!


— Bientôt, mon chéri !

Une légère fumée, à l'odeur plus qu'alléchante, émanait du feu de camp entouré de pierres, où flambait des tranches de viande en tout genre.

Ensuite, elle se tourna vers une femme de son âge. Cette femme n'était autre que la mère du jeune Ghoulish, partageant les mêmes caractéristiques physique que sa progéniture. Soit, la taille, la morphologie, et le teint. En plus, elle avait de longs cheveux argentés, accompagnés de deux yeux rose pâle.

Merria, mon Dieu ! Qu'est-ce qu'ils dévorent à cet âge là, c'est hallucinant ! s'exclama-t-elle, amusée.


— En effet, Nýchta, c'est horrible ! Notre réserve est dévalisée, entre lui et sa sœur !

Elles gloussèrent en chœur, en un éclat de rire franc.

La sœur de Dunkello se trouvait non loin des deux garçons, confortablement allongée contre un arbre.

Elle était encore plus grande et paraissait encore plus squelettique que lui, sa peau était même encore plus blanche que celle de toute sa famille. Elle semblait presque transparente. Ses longs cheveux mauves allant jusqu'à la taille, et ses habits sombres la rendaient davantage visible. Elle avait une tête ronde avec d'imposants yeux bleu-violet tout mignon. Entièrement plongée dans un vieux grimoire mythique.

Un court moment d'amusement ou de lecture plus tard, on entendit au travers de la clairière :

— Les enfants, Noctismo, Dunkello ! hurla la première mère.


— Spýra, à table ! termina la seconde mère, avec la même intensité dans la voix.

Ils se régalèrent avec les morceaux de viande succulents, une agréable odeur parsemant leurs narines.

Il faisait beau, même merveilleusement beau. Il n'avait jamais fait aussi chaud, même. Et les températures montaient mystérieusement depuis l'aube. Faisant crier les vampires, adorateurs du froid et de l'ombre – même, cela leur étaient même vitale. Faisant jubiler les loups-garous, adorateurs de la chaleur et de la lumière.

Cependant, il faisait si atrocement chaud que cela en devenait même pénible pour Noctismo et Nýchta.

Alors, ils allèrent se rafraîchir dans le lac d'eau argentée, non loin de la clairière fabuleuse.

Il faisait si chaud que l'eau s'évaporait presque.

Cependant, ils n'étaient pas prêts à ce qu'ils allaient devoir vivre. La raison de cette chaleur plus qu'importante – et surtout plus que possible - allait bouleverser leurs vies toutes entières... pour le mei... non, uniquement pour le pire ! Une raison qui les plongera dans la désolation, le désespoir, et le chaos.

C'était peu dire, l'instant suivant, un déferlement de comètes aussi brûlantes qu'aveuglantes s'abattit sur les Lýkos et les Ghoulishs. Et plus précisément sur l'intégralité du sud des deux peuples de l'Île Nord tout entière, se propageant sur le reste de l'île.

Le feu se propageait et déclenchait des brasiers et des incendies.

Ils étaient collés, tous les trois, à leurs mamans, terrifiés.

Ils essuyaient trois autres phases dévastatrices de ces cœurs enflammés.

Puis... l'Ennemi débarqua enfin sur leurs terres.

— Les Loméos nous envahissent ! s'écria Spýra, autant surprise que déterminée.

Les Loméos, les Oiseaux de feu, étaient les uniques habitants de l'Île Ouest. Les peuples de l'Ombre ne leur avaient toléré aucune confiance depuis l'Invasion Glaçante.

— Oui, restez cacher les enfants, retournez à la maison, vous serez en sécurité, préconisa la mère louve, pressante, mais surtout protectrice.

Les trois enfants de l'Île Nord suivirent le conseil maternel, et rejoignirent la maison des Lýkos. La dite maison était en réalité un un grand terrier, où l'entrée était dissimulée par un amas de broussailles.

Le sol tremblait considérablement, face aux impacts des comètes. Ce n'était guère loin, les mères de nos protagonistes les rejoignirent vivement, s'effaçant parmi les broussailles.

— Pourquoi les Loméos nous attaquent-ils ? se questionna Merria, perplexe.


— Aucune idée, ils ont toujours été de pair avec les Krýos avec leur idéos totalitaires, désireux de tous nous dominer, répondit Nýchta, logique.


— En sachant qu'avec notre alliance ancestrale, entre les Lýkos et les Ghoulishs, cela fait de nous l'Île la plus influente des Îles Mirages, intervint Spýra, diffusant ses connaissances, dans l'ombre du terrier.

Son apparition entre le visible et l'invisible dans l'ombre du terrier pouvait être assez... creepy. Ou très solennel.

— Alors, nous éliminer pourrait bien avoir raison de notre monde de paix, rebondit la mère louve, vivement, d'un ton lugubre.

Merria songeait, d'un regard sombre.

Le sol tremblait encore plus terriblement, la terre manquant à tout instant de s'effondrer sur eux.

Les oiseaux de feu passaient au dessus des forêts, déchargeant des rafales enflammées sur les forêts mauves incendiées des peuples de nos protagonistes. Poursuivant leur guerre éclair, ils fusèrent sur la terre afin d'achever les survivants de l'Île Nord paralysée.

Nýchta se transforma en loup blanc aux reflets bleutées, Merria sortit les griffes, dévoilant leurs crocs ou leurs canines, prêtes à se battre corps et âmes pour défendre leurs progénitures. Cependant, que pouvaient-elles faire contre des êtres volants et surtout flamboyants ?...

Elles les obligèrent à fuir, tous les trois.

Un Loméos les prit en chasse. Instinctivement, Noctismo prit sa forme bestiale, un rapide et agile loup gris.

Les vampires étaient hyper rapides, courant à la manière des personnages des animés, égalisant presque les loups-garous.

Les habitants de l'ombre évitèrent les projectiles brûlants du Loméos, qui les accablaient.

— On devrait rejoindre le Refuge, sur les terres des Ghoulishs, proposa le jeune loup gris.


— On pourrait peut-être retrouver nos pères, oui ! acquiesça le jeune vampire.

Spýra opina, en ajoutant, malicieuse :

— Partez devant, je vous couvre.

Elle ouvrit ses bras, et sauta, sa cape se gorgeant d'air, lui permettant de léviter. Elle s'envola, bien plus haut que le Loméos.

Et, une sombre matière indescriptible s'échappa de ses pores, Spýra la relâcha juste au dessus de son ennemi. La matière l'enveloppa, l'engloba, et... l'aspira.

L'oiseau de feu cria d'une manière stridente, jusqu'à s'égosiller complètement. Et s'éteindre petit à petit en amas de cendres, sans qu'il ne puisse oser la moindre résistance...

Il chuta sur le sol, reprenant forme humaine.

Le jeune Lýkos et les deux frères et sœurs Ghoulish mirent pied à terre sur le peuple de ces derniers.

Remarquable par ce changement de décor : Le sol était devenu grisâtre, et les arbres désormais noirs et rouges étaient terrifiants, comme si la Faucheuse était passée par ici et avait marqué son passage...

— Retrouvons Papa, j'espère qu'il ne lui est rien arrivé... chuchota Noctismo, le cœur serré, de sa voix innocente gorgée d'espoir. Faut se dépêcher.

Ils pressèrent le pas, et...

Ils dépassèrent une colline où...

... ils auraient dû voir apparaître un imposant bâtiment, à l'effigie de leurs bâtiments administratifs, aux murs bruns.

Hélas... il n'y avait rien, absolument plus rien.

Enfin, si, de pauvres ruines du bâtiment, ainsi que quelques glaçons tranchants.Du gel recouvrait les alentours, les feuilles des arbres étaient gelées. Un air brumeux et glacé frappait l'atmosphère, et un silence de mort brisait la sérénité du lieu.

... Ils n'en croyaient pas leurs yeux, aucun son ne voulait briser ce silence damné face à cette tragédie...

— Oh non... Le Refuge a été ravagé... commenta le jeune loup gris, démuni, désireux de briser ce silence pesant.


— Les Krýos sont passés par ici... observa le vampire, d'un air suspicieux.

Pour exprimer ce chagrin soudain, ils se racontèrent les souvenirs de leur père respectif, la jeune Ghoulish préféra tout de même conserver son mutisme comme si elle était ailleurs.

Le père de Noctismo, reprenant une partie de ses traits physique et morales - ou plutôt l'inverse, étant le géniteur -, était installé au Refuge suite à la contraction d'une grave maladie qui s'est propagé. Une pathologie pouvant lui être alors mortelle, tellement elle était létale...

Le père de Dunkello était devenu un Invalide après avoir été un Résistant Volontaire pour protéger le peuple des Fatales, habitants de l'Île Sud, pris d'assaut par le peuple des Oiseaux de glace. Lors de cet événement dévastateur connus de tous, où nulle autre peuple n'a voulu leur porter secours officiellement ni même leur proposer un droit d'asile, l'« Invasion Glaçante ».

Les chefs temporaires avaient décrété que seuls les volontaire pouvaient venir à leur aide, mais que politiquement, ils ne pourraient pas porter les couleurs de leur patrie.

C'est ainsi que la Résistance, basée sur le principe fondamentale de la Solidarité des Mirages, constituée de la diversité des peuples provenant des différentes Îles toute entière, triompha des Krýos et libéra le peuple des Fatales avant qu'ils ne soient entièrement décimés.

— Il est indéniable que les Loméos et les Krýos se sont alliés. Que ce soit de manière permanente ou de manière provisoire, lança Spýra, débutant son analyse, perspicace.


— Oui, c'est indéniable, acquiescèrent-ils, en hochant la tête.

Ils étaient tous redevenus entièrement humains – enfin, presque –, au préalable.

— Cependant, quelle idée de lancer les Loméos de l'Ouest sur les Lýkos à l'Ouest, alors que les températures glaciales sont votre faiblesse ; et quelle idée de lancer les Krýos de l'Est sur les Ghoulishs à l'Est, alors que les températures caniculaires sont notre faiblesse. C'est insensé s'ils voulaient nous envahir ! expliqua-t-elle, cherchant à comprendre la logique de l'Ennemi.


— Comme tu le précises si bien, c'est sûrement par soucis de distance que par efficacité. Ouest-Ouest, et Est-Est, proposa Dunkello, assurément.


— De plus, les Loméos se dirigent vers l'Est et les Krýos vers l'Ouest. Lorsqu'ils vont pénétrer dans l'autre peuple, ce sera fatale pour nous tous, compléta Noctismo, par son esprit simple d'enfant.


— Comme nous avons pu le voir, si l'Ennemi est pris en revers, nous pouvons avoir raison d'eux. Tel que moi avec le Loméos de tout à l'heure. Mais, effectivement, avec l'effet de surprise, on est mort, rebondit la vampire, en faisant les gros yeux.


— Mais, alors, qu'est ce qu'on doit faire ? Nous ne sommes plus en sécurité nulle part sur l'Île Nord ! s'écria le loup-garou, craintif.

Il n'appréciait pas vraiment l'idée de passer du prédateur à la proie en une fraction de seconde.

Les vampires, eux, avec leur pouvoir d'ombre, pouvaient lutter, mais pas lui. Il était inutile face à ces oiseaux élémentaires. Il était fort uniquement en corps à corps, notamment lorsqu'il chassait. Soit, il était fort uniquement lorsque son ennemi avait un corps de chair. Il doutait fortement que les oiseaux élémentaires resteraient sous forme humaine, forme primitive et faible, juste pour ses beaux yeux !

— Peut-être que nous devons prévenir le peuple des Clopis, siégeant dans les Montagnes Raake, se proposa-t-il à lui-même.

Ces montagnes traversaient l'Océan, reliant les Îles Nord et Sud.

Elles étaient occupées par le peuple des Clopis, des cyclopes géants. Des peuples neutres au sein de tous problèmes que les Îles Mirages ont eu et devront affronter. Un peuple exclusif, ne vivant que par et pour eux-même, sans jamais demander son reste chez les autres peuples. Mais pas moins bienveillants, à l'inverse des Fatales. Malgré leur neutralité parfaite, ils n'avaient pas le comportement de leurs compères neutres qui vouaient un culte au Pacifisme et aux bonnes mœurs en générale.

— Vous pouvez, en effet. Seulement, rappelez-vous que les Clopis sont neutres et ne prennent jamais, et je dis bien JAMAIS, partis pour les histoires des Îles Mirages. Alors, possible, mais assez futile. L'unique espoir, c'est d'aller demander asile aux Fatales. Eux, ils vous écouteront et vous protégeront. Du moins, comme le permet la fragilité militaire de leur peuple..., contesta Spýra, fermement.


— Elle a raison, ma sœur. Nous devons nous réfugier chez les Fatales, renchérit Dunkello, suivant l'avis de la vampire, motivé.

Déterminés, l'instant suivant, ils partirent en direction des Montagnes Raake.

Ils furent pris en chasse par un groupe mixte durant la traversée, constitué de trois Krýos et deux Loméos.

Fuyant le combat le plus possible, ils réussirent tout de même à leur échapper.

Spýra et Dunkello étaient remarquables, protégeant Noctismo corps et âme, comme si leurs vies en dépendaient.

Puis, lorsqu'ils étaient prêts à passer la frontière, passant du sable de la plage aux rochers formant un chemin à travers la mer, Spýra s'arrêta, retenant son frère par le bras, regardant par terre.

— Mon frère, je suis désolée. Je ne peux pas vous accompagner, je le crains, avoua-t-elle, d'une voix chevrotante, une tristesse certaine se percevait distinctement.

Bloquant Noctismo qui se retourna brusquement, bouche bée. Aussi stupéfait que Dunkello.

— Mais... pourquoi Spýra ? Tu ne veux pas vivre ? On serait heureux ensemble, tous les trois... en plus, nous aurions plus de chance pour nous en sortir, répliqua-t-il, totalement troublé.

Elle baissa la tête, des larmes coulant sur ses joues. Néanmoins, elle se força à poursuivre.

— Je suis... désolée Dunkello, je dois assurer mon devoir. Je vais rejoindre Maman et Nýchta, combattre pour nos Patries, et repousser l'Envahisseur. Puisque, je le crains, ils s'en prendront aux autres peuples des Îles Mirages, si jamais, nous ne les arrêtons pas.

Entre tristesse et patriotisme, son ton ne semblait plus savoir sur quel pied danser.

Dunkello soupira, et releva la tête, en lui affichant le sourire le plus confiant qu'il soit, masquant sa pure déception.

— Ne t'inquiète pas, Spýra, je comprends. Ne t'en fais pas. Bats-toi pour nous, pour notre liberté, c'est important. Vas-y, protège nos peuples, tel est ton Destin.

Elle enlaça tendrement Dunkello, puis Noctismo. Le Lýkos lui souffla à l'oreille, avant qu'elle ne se retourne, et disparaisse à jamais dans le feuillage mauve :

— Rassemble nos peuples, rassemble les survivants, supplie les de s'enfuir, qu'ils nous rejoignent sur les terres des Fatales, afin de se préserver au mieux. S'il te plaît, pour notre survie, pour l'avenir des peuples de l'Ombre...

Elle hocha la tête, dénuée de tout sourire, signant cette promesse silencieuse.

Puis... elle disparut progressivement à travers les arbres.

Ensuite, les deux jeunes êtres surnaturels commencèrent leur périple montagneux. Direction, l'Île Sud !

Ils marchaient depuis des heures, sans nulle trace de population clopis, entre les rochers et falaises aussi dangereuses qu'elles étaient abruptes.

Même, ils rencontrèrent d'autres êtres surnaturels qu'ils auraient préférés ne jamais avoir rencontré. Les terribles colocataires des Clopis, que ces derniers passaient leur temps à chasser ou massacrer pour limiter leur prolifération : les harpies.

Des êtres ressemblant à des anges, d'un certain point de vue. Enfin... des anges déchus alors ! D'une laideur sans pareille, d'une cruauté et malice sans pareille ; faisant d'elles des êtres nuisibles et mortels. Avec leurs cheveux aussi secs que des poils à balais de pailles séchés, leurs ailes aussi ternes et rabougris qu'un amas de déchets accolés ensemble depuis des lustres, des pattes d'oiseaux jaune-vert laid, des griffes acérées et empoisonnées tout comme leurs mâchoires.

Bref, elles étaient à leurs fesses après avoir dénicher une caverne « propice pour se reposer », prêtes à les dévorer !

Une course poursuite mortelle débuta dans ce corps montagneux, alternant entre saut et glissade, changements brutaux de trajectoires, loopings...

Plus de la moitié furent éclater contre les parois rocheuses, à force de les prendre en revers. D'autres, perdues ou blessées, préférèrent rebrousser chemin.

Nos jeunes héros se transformèrent, et éliminèrent vivement les survivantes un peu trop collantes.

Puis, la nuit commençant à tomber, ils trouvèrent refuge dans le premier village Clopis. ENFIN ! Il était temps !

On ne les toisait pas d'un bon œil. On ne s'en prit pas non plus à eux, mais on leur faisaient fortement savoir qu'ils n'étaient pas les bienvenue ici. C'était plutôt efficace, Noctismo et Dunkello avaient cette tenace impression de pas être là où ils devraient être. Terriblement embarrassés, ils préférèrent quitter le village, à regret.

Fort heureusement, ils avaient une bonne étoile.

Une géante-cyclope, habitant à l'écart du village, les invita à séjourner dans son très modeste logis pour la nuit.

Elle était serviable et douce, malgré sa voix rustre et rugueuse, et sa gestuelle qui l'était tout autant, si caractéristiques de son espèce.

Elle avait une peau grisâtre, de longs et très fins cheveux bleu ciel, un œil rouge et vert dont l'intérieur était jaune. Elle se nommait Eirynistás.

Elle nous offrit ses humbles services, nous permettant de boire, manger, et dormir à notre guise. Ce n'était pas grand-chose, mais cela leur réchauffait le cœur.

Au petit matin, ils étaient prêts à poursuivre leur route jusqu'à l'Île Sud.

Noctismo perdurait la mission qu'il avait donné à Spyrá et qu'il s'était lui-même donné : Il lui parla de l'invasion des Loméos et des Krýos, de cette l'alliance Feu-Glace, contre les peuples Lýkos et Ghoulish.

— J'espère que, tout comme pour l'Invasion Glaçante, la Solidarité qui lie nos Peuples se reformera...


— J'espère aussi, jeune Lýkos , me chuchota-t-elle en retour, avec un sourire complice.

Le lendemain, à l'aube, ils repartirent sur les routes, fraîchement revigorés.

— Si on fait aussi bien qu'à l'aller, on devrait arriver sur les terres des Fatales à la tombée de la nuit, objecta Noctismo, optimiste.


— J'espère bien, soupira Dunkello, déjà épuisé rien qu'à l'idée de reprendre la route.

La température chuta considérablement. Quittant les hautes températures du Nord des Clopis pour arriver dans la zone glaciaire de ces derniers.

— Les températures chaudes d'avant me manque atrocement, je commence à attraper froid... se plaignit Noctismo.


— Au contraire, c'est parfait comme température, l'ami ! répliqua le vampire, malicieux, esquissant un sourire délicieux.


— Ça dépend pour qui, pesta gentiment le jeune Lýkos.

Un grognement sourd accompagna ses dires.

Et le silence retomba, l'animation improductive remontant au fur et à mesure qu'ils s'enfonçaient parmi les monts enneigés.

Cependant, on ne semblait pas vouloir leur faire de cadeau.

Le jeune Ghoulish n'allait pas pouvoir traîner les pieds en se plaignant, tout comme Noctismo n'allait pas seulement pouvoir souffrir du froid, jusqu'à mettre pied à terre sur le sol fatale, par pur plaisir...

Non, non, bien au contraire...

La principale raison pour laquelle les Clopis était aussi neutre, c'était peut-être parce que les montagnes étaient infestées d'une faune aussi dangereuse que mortelle. Une menace qu'ils désiraient lever plus que tout, mais que par fierté, ils avaient toujours refusé l'aide des autres Peuples des Mirages. Ce qui rendait la route semée d'embûches.

Alors qu'ils arpentaient des monts enneigés, ce ne fut pas les harpies qui s'en prirent à eux, mais des goules.

Des êtres de pierre ailées, griffues, à l'allure démoniaque, comme nous pouvons le voir sur les abords d'un édifice religieux. Ce sont surtout des êtres... dévastateurs.

Beaucoup plus hargneuses, habiles, et sans pitié que les harpies, n'ayant nulles conscience ni bon sens. Impossible à résonner, elles n'existent que pour tuer et dévorer.

Elles les prirent en chasse.

Elles étaient insensibles au froid, à l'inverse de nos protagonistes. Même transformés, ils ressentaient encore et toujours le froid, surtout Noctismo pour qui cela lui était fatal malgré son pelage épais.

Elles étaient inépuisables, à l'inverse de nos héros.

Elles étaient beaucoup plus nombreuses qu'eux, qui n'était que deux.

Elles étaient même beaucoup plus nombreuses que les harpies précédemment rencontrées.

La fuite était donc impossible, et surtout inutile.

Ils allaient devoir se battre, et montrer se qu'ils avaient dans le ventre. Ils espéraient fortement pouvoir les impressionner, songeant que comme ça, elles partiraient à la recherche de proies plus faciles.

Noctismo mettait tout son espoir dans les mains de Dunkello.

Il avait réussi à jouer de son agilité vive de loup-garou durant les premières minutes de cet affrontement inégal, offrant un spectacle acrobatique sensationnelle : Il envoyait balader les goules de tous les côtés, surprenant quelque peu l'organisation de ces assaillantes.

Puis, il s'était éteint. Épuisé, mais surtout condamné par le froid bien trop important pour lui.

Il s'affaissa, tachant de repousser la menace.

Malheureusement pour lui, il était hors-jeu.

Dunkello était donc l'ultime espoir. C'était donc sur lui que reposait leur survie.

Il se démenait éperdument, sans ne jamais baisser les bras. Il s'élança de sa gestuelle fine et gracieuse pour libérer son ami des goules grâce ses ongles capables de trancher presque n'importe quoi.

Une fois, les goules suffisamment écartées, il se mit à léviter au dessus du loup-garou à terre, en tournoyant sur lui-même, les bras tendus et les jambes rapprochées, déployant sa matière ténébreuse qui s'accrochait sur les goules volantes approchant un peu trop près de lui.

Cependant, il ne pouvait rester indéfiniment ainsi, à repousser les goules et protéger son ami en train de mourir de froid.

— Noctismo, je tiendrais jusqu'à ce que je n'en puisse plus !


— Mer... merci... mon am... mais...

Le jeune Lýkos peinait tellement à articuler qu'il fut incapable d'achever sa phrase. Et même, il était dans la totale incapacité d'effectuer le moindre mouvement.

Alors, Dunkello ne lâcha rien, ne pouvant se le permettre - ils s'accrochaient à la vie coûte que coûte.

Il n'hésita pas une seconde à sacrifier sa zone de tir pour s'approcher de son ami Lýkos encore transformé. Il songeait qu'en s'approchant de lui et qu'avec ses mouvements et son pouvoir d'ombre, il pourrait créer une légère chaleur pour son ami désarmé par son point faible.

Dunkello fut soudainement pris d'un coup de froid. Anormal, puisqu'il adorait ça.

Peu de temps après cette désagréable impression glaciale, ses vagues noires perdirent peu à peu peu leur vivacité à faucher les goules, jusqu'à ce qu'elles ne finissent par s'effacer totalement. Dunkello fut comme pris d'un spasme, et il tomba au sol.

Au même moment, les goules fondirent sur eux.

Et là, c'était « la fin »...


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Salutatioooons  Amis Littéraires et d'Ailleurs ! Je vous présente le début d'une extraordinaire aventure ! 😁

Je sais, vous allez me détester ! Vous laissez sur un suspense insoutenable, c'est inhumain ! 😜 

Qu'en pensez-vous ? Quelles sont vos hypothèses pour la suite ?  🙂

N'oubliez pas de lâcher votre petite "vote" si jamais vous appréciez mon nouvel univers ! 😉

Ah, et voici mes codes : 

- Je commence souvent mes chapitres par une introduction en gras et italique. 

- Gras : Nouveaux lieux. 

- Gras & Italique : Nouveaux Personnages. 

- Soulignage : Evénements ou titres (première apparition).  

Au plaisir de vous lire, des Bisous ! 

CDK. 

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