Chapitre 11: Funérailles

- Au début, l'OCAP - Organisation Contre les Anti-Paix - n'existait que pour donner des renseignements anonymes au FBI. Traquer des criminels était le point fort de l'agence, car grâce aux contrôleurs informatiques, comme Freud, elle savait tout et n'importe quoi. Elle avait accès aux satellites, aux caméras de sécurité du monde entier et même aux systèmes d'espionnage américains, chinois et russes.

Gregory affiche un air estomaqué alors que mon regard se perd vers le groupe Élite.

- Avant, la base était située au Canada dans le fin fond des Territoires du Nord-Ouest. Mais à cause du froid et de plusieurs facteurs techniques, il était difficile de bien faire le travail. Alors, l'OCAP a remballé leurs boîtes et on migré vers les États-Unis. Jamais personne n'a découvert l'existence du Q.G. ou son emplacement, ce qui montre notre légendaire discrétion.

J'affiche un sourire fier tout en m'engageant vers le second point que je prévoyais aborder.

- Mais c'est lorsque Donald est monté au pouvoir de l'organisation que tout a changé. Il voulait sauver plus de vies, d'enfants, de familles, de villes... Alors, il a viré le personnel qui n'était pas spécial et à l'aide de ceux qui restaient, il a débuté les recrutements.

Détournant les yeux, je fixe mon attention sur mes mains entrecroisées et continue sur ma lancée:

- J'ai été l'une des dernières à avoir été engagée. Il m'a trouvée dans une ruelle, face contre terre, à peine consciente.

Puis, je me met à rire amèrement.

- Il était parti pour refaire le stock de nourriture et il est revenu avec une petite fille dans les bras.

Pour dire vrai, le fait que ma mémoire soit détraquée ne me dérange pas vraiment. L'important est le présent et non le passé. Ce dernier ne me définira jamais; c'est le futur qui me pousse à devenir ce que je veux être. Je me répète cette phrase depuis que je suis devenue agente.

- Donald a ensuite formé l'Élite, une troupe regroupant les meilleurs de l'OCAP. Tu viens tout juste d'en rencontrer les membres. Ce sont ceux qui excellent dans leur capacité. Dans mon cas, c'est différent, car je suis la seule ici à posséder la rétrovision.

Le garçon redresse la tête et me demande d'une voix qui ne tremble pas et qui ne bredouille pas:

- Qu'est-ce que c'est?

Je tourne les yeux vers lui et remarque que Gregory a glissé ses mèches derrière son oreille, dévoilant un piercing féminin. Je me penche vers le jeune homme et pose ma main sur son épaule. Il commence à s'agiter, sans comprendre mes agissements. Puis, je touche doucement le bijou gris et des images commencent à envahir ma tête.

Un garçonnet et un homme plus vieux apparaissent devant mes yeux et ils sont devant un cercueil ouvert. Une belle femme y est allongée sereinement, un bouquet entre les mains. La brume entoure le cimetière, une sorte de prière est murmurée par un prêtre. Mon Dieu, serait-ce l'enterrement de la mère de Gregory?

Ce dernier pleure en silence et tient fermement la main de son père. Soudainement, il se dégage et court vers le sarcophage. Il se soulève sur la pointe des pieds et avant que son paternel puisse l'arrêter, le garçon détache la boucle d'oreille de la défunte. Dans l'agitation, il saisit la chance de cacher le bijou volé dans sa poche.

Une douleur lancinante déchire la vision et je reviens à la réalité. Je fais face à Gregory qui me regarde avec des yeux choqués. Ses pupilles sont dilatés et il semble perdu. Aussitôt, me rendant compte que je viens d'enfreindre son intimité, je me recule brutalement et me remet à parler comme si n'est arrivé.

- La rétrovision est la capacité de voir le passé d'un objet.

J'aurais dû me taire. Les beaux yeux vairons du jeune homme, qui a compris mon geste, se remplissent d'eau. Oh non, ne me dites pas qu'il va pleurer... Il va pleurer. Je me mets à ventiler son visage avec mes mains, paniquée. Je déteste voir quelqu'un larmoyer et plus que tout en être la cause. Contre toute attente, Gregory se met à sourire alors qu'il essuie ses larmes naissantes.

- Qu'est-ce que tu fiches?

- Euh... je sèche tes pleurs? je fais, indécise.

Un moment il est gêné à en bégayer, la seconde d'après il pleure et ensuite il se met à sourire? Non, décidément, ce garçon est impossible à cerner de façon définitive. Son instabilité émotive aurait-elle un lien avec la mort de sa mère?

J'espère simplement qu'un jour, j'arriverai à le comprendre. En tout cas, mon astuce débile pour arrêter ses pleurs a marché.

Je secoue vivement la tête pour me changer les idées et mon infirmier personnel me pose une question qui me permet de reprendre le cours de mes explications:

- Et donc, c'est quoi l'Opération Rouge? J'en ai entendu parler dans les couloirs mais personne ne m'a dit sa signification.

- C'est un système d'alarme qui s'est enclenché hier après-midi. Elle consiste à nous avertir qu'une nouvelle menace très puissante a immergé. Pour l'instant, on ne sait rien d'elle, à part que c'est une femme.

Je me retiens de lui dire qu'elle veut également assimiler les humains, mais je pense que c'est assez optionnel. Il serait inutile de l'effrayer avec les histoires de l'OCAP.

Je dissimule un bâillement derrière ma paume.

- Je vais finir avec ce dernier point: les Déviants. Ce sont ceux les personnes qui se détournent de la paix et qui utilisent leur capacité à tord. Ce sont nos cibles. Alors que le FBI traque de dangereux terroristes, de notre côté, on va à la chasse aux Déviants. Jamais tu ne verras quelqu'un prendre des vacances. Nous sommes toujours en fonction, même durant les fins de semaines, Noël et le nouvel an. C'est uniquement quand on est blessé que l'on peut se reposer. Comme dans mon cas, j'ajoute en rigolant et tapotant ma chaise roulante.

Je frotte mon menton de manière pensive et reprend la parole:

- Je crois que depuis mes onze ans, j'ai résolu 643 cas. En vrai, j'ai 20% de mes dossiers ont requis de la participation, mais 80% ont été conclu uniquement par moi.

Je reste soudainement silencieuse. Il y a tellement de choses à dire, mais je sens la fatigue s'emparer de mon corps. Alors, je lève la tête et souris à Gregory. Celui-ci hausse un sourcil et dit d'une voix déçue:

- C'est tout?

Je rigole et réplique:

- Bien sûr que non. Tu demanderas les détails à Donald, c'est le mieux placé pour te renseigner.

Je regarde ma montre et m'aperçois qu'il est déjà 1 heure du matin. Nous avons pris beaucoup plus que 30 minutes...

Soupirant, je me tourne vers l'Élite. Ils sont tous couchés sur les tatamis d'entraînements, à moitié morts d'épuisement et endormis pour la plupart. Je glousse et tape violemment dans mes mains, réveillant sans aucune pitié ceux qui dorment et faisant sursauter ceux qui rêvassent.

- Allez, au dodo! On se revoit ici demain après-midi à la même heure. On va sérieusement entamer le vrai training.

- Ah parce que ce qu'on vient de se taper, c'était pas un entraînement?! s'exclame Kia d'une voix exaspérée.

Un sourire aiguisé étire mes lèvres.

- Non. Ce n'était que le commencement.

Xx×xX

Voilà, voilà! J'espère que ce chapitre vous aura plu! ^^' Un peu court, mais il me satisfait. Enfin, vous m'en direz des nouvelles. :)

Le chapitre de demain sera l'un des chapitres les plus décisifs de l'histoire, alors attachez bien vos ceintures, l'action commence pour de bon! ;)

À la prochaine!

N』『H』『Y

P.S.: Pour les origines de l'OCAP, si ce n'est pas assez, ne vous inquiétez pas, c'est fait exprès qu'il y ait peu d'informations. Dans les chapitres à venir, vous allez en apprendre encore plus. :p

C』『O』『R』『R』『I』『G』『É

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