21-Trouvé

Anakin

Dans ma chambre, je réfléchis en jouant avec les photos développées que j'ai faites d'Ani2. Martial a disparu depuis deux jours et ma mère qui doit être au courant ne m'en a pas encore parlé, cela ne va pas tarder.

En ce moment, mes parents me tannent pour que je choisisse quelles études je vais faire. Je n'ai toujours pas rempli le logiciel et nous arrivons bientôt à la date limite. Mon problème c'est que je n'ai aucune idée de ce que je pourrais faire, je n'ai envie de rien. Il faudrait que je trouve Violette pour avancer, mais même ça je n'y arrive pas.

Mon anniversaire est le 2 avril, je serais ensuite majeur et responsable de mes choix. Ma mère a prévu d'organiser un bal avec Aglaé. Il va falloir que je mette le holà et je n'ai toujours rien dit. Elle m'a montré les cartons d'invitations, il faut que je stoppe cette mascarade. Je rêve de m'enfuir aussi comme Martial. D'ailleurs où est passé mon copain ? l'inquiétude me taraude.

Mes parents ne sont pas contre l'homosexualité, ou plutôt, nous n'en avons jamais parlé. Je suppose qu'ils seront choqués, cependant je n'ai pas de réponse à leur apporter. Aucune idée de pourquoi je suis obsédé par violette et Ani2.

Avec Fausto, la rupture est consommée, la fugue de Martial est de sa faute.

N'arrivant pas à réfléchir, je prends machinalement le petit paquet des photos d'Ani-yeux verts et je les fais défiler en les tenants serrer d'un côté, pour faire une animation, comme un mini dessin animé. Soudain, je sursaute, lâchant tout.

WHAT ! Non je n'ai pas bien vu ce n'est pas possible.

Je prends ma loupe, en m'émerveillant, comme souvent, des trucs incroyables qu'on découvre avec les photos.

C'est le cas encore !

Ani2 est de trois quarts, dévoilant l'arrière de son jean, un petit cul sympa et dépassant de la poche arrière un stylo violet à paillette : Je t'ai trouvé !

Je suis très chanceux, car les deux mecs qui me font fantasmer ne sont qu'un, ce qui me résout déjà quelques problèmes. Je l'ai trouvé, la fierté m'envahit, bon ce n'est pas mérité et un gros coup de bol.

Je prends un post que je lui mettrais demain, je cogite sur comment je vais m'y prendre, jouant avec la photo compromettante. Je la mettrais dans son casier quand il me réclamera une preuve.

Sur le post-it j'ai juste écrit

je t'ai trouvé je veux la totale.

Je n'avais aucune idée de ce que je voulais de lui, me disant que je verrais quand je le trouverai. Maintenant, puisqu'il est Ani2, je sais que je veux l'embrasser et le faire gémir. Je ne pense qu'à ça.

Mon inquiétude pour Martial n'arrive même pas à m'ôter ma bonne humeur.

Son père m'appelle d'ailleurs sur mon portable, je grimace, me demandant que faire. Finalement, je refuse l'appel et à la place j'appelle mon copain qui décroche, à mon grand soulagement.

─ Tu es où ? Ton père essaye de me joindre.

─ J'ai une planque.

─ Tu ne lui as rien dit ?

─ Je n'ose pas.

─ Et si moi je m'en chargeais ? Tu sais ma mère va passer en mode juge bientôt et ne pas me lâcher et je ne te parle pas de mon père ou alors tu me dis ou tu es et je viens fuguer avec toi ?

Je grimace, car cela ne m'arrange pas, maintenant que je viens de retrouver Violette, enfin, les choses vont devenir intéressantes au lycée.

Il reste silencieux au téléphone.

─ Martial, tu en penses quoi ?

─ Je ne sais pas ! Laisse-moi y penser.

Je souris de bonne humeur, ça c'est mon Martial qui ne sait jamais. Je vais me coucher, mettant mon réveil tôt, je veux être le premier au lycée. Je me doute que ce que je vais lui écrire va le faire réagir.

Ma mère essaye de m'appeler sur le chemin du lycée, je suppose que ça y est, la disparition de Martial est jugée inquiétante et des ragots au lycée ont commencé de l'alerter. Elle ne va pas tarder à mettre son nez partout, et une juge en colère, ce n'est pas cool.

J'arrive avant l'ouverture du lycée, j'attends devant fébrile et vite je vais poser mon message et j'ai prévu de déposer la photo dans son casier comme preuve. Il me faut malheureusement aller en cours alors qu'il n'est pas arrivé. Je ne peux donc pas assister à sa surprise quand il découvrira mon message. Un peu plus tard j'ai sa réponse, celle que j'attendais :

Facile à dire reste à le prouver

J'avais déjà prévu mon texte que je colle rapidement en vérifiant qu'il n'est pas dans le coin. Quand on sait qui chercher, c'est beaucoup plus facile.

Tu veux que je mette en gros ton nom et que tout le monde le sache et tu es libre ou je te mets une photo dans ton casier qui devrait te convaincre.

J'ai un dessin de casier en réponse. Je m'empresse d'aller y déposer la photo. Il surveille les lieux mais pas très sérieusement et cela ne me prend qu'une seconde alors qu'il est bousculé par un de ses copains. Monsieur veut des frissons, il les aura !

Dylani

J'ai lu et relu incrédule le post-it disant qu'il m'a trouvé. Serait-ce du bluff. Comment aurait-il pu réussir à me trouver ?

J'ai surveillé mon casier sans succès et quand je l'ouvre après la pause déjeuner une photo tombe à mes pieds, que je ramasse le cœur battant. C'est moi, tout de jeans vêtu, de dos, avec le stylo qui dépasse, un cercle tracé au feutre l'entoure. Mon correspondant me manifeste ainsi qu'il a gagné.

Mais quel con !

Je tourne la tête dans tous les sens, cherchant qui m'espionne sans rien trouver. Le couloir du bahut est plein d'élèves entre les cours, une situation normale et aucun ne se conduit de façon bizarre. Mes jambes sont en coton et je m'appuie quelques instants contre le casier. Je suis honteux qu'il m'ait démasqué et mortifié. Mon orgueil en a pris un coup et surtout je n'ai pas la moindre idée de qui il peut être.

Je suis si mal qu'au lieu d'aller en cours pour l'après-midi, je vais m'allonger à l'infirmerie, anéanti.

En plus je l'ai provoqué en lui demandant de me la mettre et j'ai fait un dessin non équivoque de ce que je voulais, mais qu'est ce qu'il m'a pris ?

J'ai horreur d'être battu et là je viens de me prendre un uppercut magistral.

Mehdi débarque inquiet à la fin de l'heure suivante.

─ Accouche !

─ Rien à dire, fou moi la paix.

─ Tu sais bien que je suis ton copain ? Tu peux tout me dire et je ne laisserais personne te faire du mal.

Je me recroqueville en boule, j'ai besoin d'être seul avec ma connerie.

Il me caresse les cheveux sans rien dire.

Plus tard l'infirmière débarque et me regarde par-dessus ses lunettes en regardant sa montre, embêtée.

─ Mon garçon l'infirmerie va fermer, j'appelle ton oncle ?

─ Surtout pas ! ça va mieux.

Je me lève comme un ressort, mon oncle serait vert de rage de devoir venir me chercher et il me facturerait les heures perdues à son boulot.

L'infirmière n'est pas surprise de mon attitude, elle sait.

Nos familles répondent rarement présentes, pour nous soutenir.

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