17-Le club secret d'aide
Dylani
Mehdi se gare devant le bar où nous avons rendez-vous sur les bords de la Garonne.
J'ai réalisé qu'ils ne se connaissant pas entre eux, Ingrid, Gwen, Thomas et Mehdi. Pour réussir à les avoir tous, j'ai séché la natation et je vais me faire défoncer par mon prof, il a horreur qu'on loupe les entrainements. J'essaie de me rassurer, en me disant que j'ai bien nagé pendant les vacances, mais ma conscience me titille quand même.
Thomas est déjà arrivé et Gwen gare sa porsche en même temps que nous.
Mehdi a voulu m'accompagner, depuis Vanessa, il s'intéresse de plus en plus à mon univers c'est la bonne surprise, je suis content qu'il lâche ses magouilles, néanmoins l'inquiétude me taraude, est-ce qu'il sera assez ouvert d'esprit ?... Pour ce qu'il va trouver ?
J'ai commencé les présentations entre les trois élèves qui se découvrent.
Ils ont regardé Thomas avec des yeux ronds, quand je leur ai précisé qu'il est champion de surf.
Je leur explique qu'on attend Ingrid, ils ne voient pas qui elle est. Ils n'ont pas remarqué notre bibliothécaire savante et sympa.
Le serveur est venu prendre la commande, pour moi ce sera le moins cher, un café et les autres des cocas. Nous discutons facilement, le courant passe bien entre les trois.
Ils s'amusent à essayer de deviner qui est Ingrid et partent dans des délires, en tout cas, ils ont de l'imagination.
En admirant le large fleuve, une fois nos boissons servies, je leur raconte les messages que j'ai trouvés sur le panneau et comment je dialogue avec des élèves en souffrance. Ils sont tous stupéfaits. Thomas s'étouffe avec son verre qu'il était en train de boire et Mehdi le frappe dans le dos.
─ Ils sont beaucoup comme ça ? demande Thomas surpris.
─ Pourquoi ça ne m'étonne pas que ce soit toi qui t'en occupes ? remarque Gwen.
─ Je veux que vous m'aidiez ! Il faut les trouver.
─ Tu penses à quoi ? demande Thomas.
─ Tu me connais pourtant ! se moque Gwen, je suis la bourge superficielle. Il y a contre-indication.
─ Et moi le voyou de la cité ! ajoute Mehdi.
─ Et moi, un champion préoccupé de son image, rigole Thomas.
Ingrid débarque à ce moment-là en jetant son sac sur la table, les faisant tous sursauter.
─ Désolée j'étais à la bourre et j'ai eu du mal à me garer. J'ai entendu les présentations de loin c'est cool.
─ Vous connaissez tous Ingrid, ma copine et notre bibliothécaire j'ajoute.
─ Bonjour madame, commence Thomas intimidé.
─ Madame ! Elle roule les yeux en se marrant. Petit con, tu te crois au lycée ! J'en suis ! On est des bons samaritains alors ! s'enthousiasme-t-elle.
Les autres sourient ébahis.
─ Je veux une bière, décrète Ingrid. Je vous paye un truc un peu plus fort qu'un café, les jeunes ?
Je réexplique mes échanges avec unu et trei à Ingrid et leur parle de mon idée de génie.
─ Laisse-moi deviner...tu vas les orienter vers le club de skate ? devine Thomas.
J'approuve en désignant Gwen de la tête.
─ Ou celui d'écologie oui, je voudrais donc les noms de vos nouveaux inscrits.
─ Ils ne seront pas durs à repérer, car on est sept membres dans le club écologie, les prochains qui s'inscrivent, je te donnerai leurs noms.
─ Nous ne sommes que dix dans le club de skate, grimace Thomas.
Je leur ai parlé de Vanessa et les vidéos avec les captures des photos des mecs. Ils les ont reconnus. Ils font partie des amis d'Anakin et Fausto.
Au nom d'Anakin, Mehdi grimace et il se tourne vers moi.
─ C'est le gars qui a le même surnom que toi explique-t-il. C'est un enfoiré ce type.
─ Il n'est pas sur les photos, tempère Gwen, c'est vrai que ce n'est pas un tendre. C'est un des rares dont Fausto a peur, je dirai.
Je frissonne malgré moi, car cet Ani m'a tapé dans l'œil, j'essaie de ne pas y penser. Je préfère revenir à notre sujet de conversation.
─ Concernant les gars sur les photos, n'en parlez pas pour l'instant. Ce sera à Vanessa de décider.
Ils ont tous approuvé.
L'humeur à notre table est devenue morose à parler de sujet grave, alors je leur parle de duo et de la fausse déclaration d'amour, de Patru, de ce que j'ai fait pour Lou. Ils sont morts de rire et n'arrêtent pas de s'extasier sur moi.
La seule chose que je ne leur ai pas racontée, ce sont mes échanges avec un inconnu qui me fait fantasmer.
Je prends une gorgée de bière offerte par Ingrid, tandis qu'ils bavardent entre eux, ils s'entendent bien.
Mes pensées se tournent vers ce gars dont Mehdi a parlé et qui a le même surnom que moi. Ça a été immédiat, mais on il m'a plu tout de suite quand on s'est retrouvé l'un en face de l'autre à moins de cinquante centimètres. On aurait pu être en train de danser un slow c'est si étrange. Il est mignon avec des cheveux châtains, des yeux bruns, mais pas que, une allure décidée et cool. Je crois que le fait qu'il est le même surnom que moi m'a plu aussi.
Je l'avais déjà repéré dans le passé, pourtant il ne fait pas partie des mecs super mignons du lycée ! En même temps comme il fait partie de l'élite, il est un des patrons ici. Je l'avais remarqué pour une autre raison, je rougis en y pensant. L'an dernier, j'ai assisté à un entrainement de foot, j'attendais Mehdi. Les joueurs faisaient des abdos et des tractions sur des barres. Je m'efforçais de ne pas mater, par respect pour ces mecs hétéros.
Ani est passé dans les derniers, il ne payait pas de mine et pourtant il les a tous enfumés. Je revois le ventre en triangle, les hanches étroites et les abdominaux, qui dépassaient de son tee-shirt à chaque traction. J'ai abandonné complètement ma bonne résolution de ne pas le mater, parce que son corps en action était un régal pour les yeux. Il ne l'a jamais su, mais si j'avais pu le sucer ce jour-là je l'aurais fait avec gourmandise.
Je ne dois surtout pas m'imaginer que cela pourrait être lui mon post-man, rien que d'y penser, je me sens complètement fiévreux.
Sur le retour, Mehdi me regarde en ricanant, il n'arrête pas de dire que je suis étonnant.
Chez moi, Baba va mieux et débloque moins. Elle s'émerveille d'être en France et qu'il n'y ait plus d'ennemi.
Le mercredi après-midi mon portable sonne, je décroche sans faire attention.
─ Salut Dylani.
Cette voix, je compte jusqu'à dix avant de répondre. Cet homme qui m'a tellement plu et qui s'est révélé un salopard : le photographe David Olren. Je n'ai été qu'un morceau de viande dans sa vie et cela m'a fait mal longtemps, il m'a brisé le cœur.
J'ai cru que c'était de ma faute, avant de comprendre que c'était lui, qui n'était pas net à sauter sur tous les mecs.
J'étais monté à Paris, faire mon book chez un photographe spécialisé, j'avais seize ans, l'argent facile m'attirait comme n'importe quel jeune idiot. Le premier jour, le professionnel qui faisait des books a contacté un ami à lui, une star dans le monde de la photographie pour lui envoyer des photos de moi.
La star a voulu me rencontrer et comme je n'étais pas chaud, il m'a proposé de me faire mon book gratuitement.
Ce jour-là il m'a regardé avec amour et moi je me cherchais ... alors je suis tombé amoureux tout de suite. Je n'ai pas compris, que je n'étais qu'un, parmi beaucoup d'autres, en tout cas il a fait un super book.
─ Salut, qui est-ce ? Je demande de mauvaise foi.
Il éclate de rire.
─ Tu sais... des mecs tueraient pour que je les appelle ?
Je me retiens de lui dire de les appeler dans ce cas.
─ Ça ne m'aide pas ! Je continue de faire l'innocent.
─ C'est David Olren mon chou, j'espère que tu vas bien. Tes études, ça marche ?
Le temps qu'il se présente, je m'efforce au calme et à prendre une voix impassible. Il ne doit jamais savoir combien il m'a fait mal.
─ Du tonnerre ! Salut David.
Je grimace me demandant pourquoi je ne lui raccroche pas au nez, normalement je ne suis plus amoureux, alors pourquoi cela fait toujours aussi mal ?
─ Je t'appelle, car j'ai obtenu plusieurs gros contrats photos pour des publicités dans des magazines gays. Je sais déjà ce que je veux faire et je te veux parmi les gars.
─ Je ne suis pas mannequin ! Je fais des études, comme tu l'as mentionné en début de conversation.
Du calme, du calme, je ne cesse de me le répéter pour qu'il ne se doute de rien.
─ Je sais bien que tu me dirais cela, écoute-moi mon petit tchétchène chéri. Je ne te demande qu'une semaine ! Je vais regrouper toutes les photos que je veux faire avec toi : C'est une bonne offre et tu ne passes pas le casting, tu es pris d'office, sauf si tu as enlaidi.
─ Tu ne perds pas le Nord c'est bien ! Ça serait quand ?
─ Tu gagnerais deux mille euros pour une semaine de boulot et on te paye les frais de trajet. ...La semaine prochaine ?
Il m'a un peu coupé le sifflet, car la vache c'est beaucoup. Pour gagner autant, il faut que je bosse six mois à Auchan.
─ Je ne couche pas !
─ OK, si tu le dis.
─ Tu pourras me loger ?
─ Je te logerais gratuitement, sans te baiser, promis ! Sauf si tu me demandes !
Je ferme les yeux excédés.
─ Je ne suis pas de la viande !
─ De la viande de choix.
Je raccroche énervé, il veut toujours avoir le dernier mot ...pourvu que je sois assez fort pour lui résister.
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