Les Georgia Guidestones

Selon la position des étoiles, ils étaient à des centaines de kilomètres, bien loin de cette entrée vers l’enfer, et pas du tout dans la bonne direction. Genghis pesta, mais ce qu’il le vit le perturba. Une sorte d’édifice se dressait devant eux, sur un petit monticule. Quatre gros piliers, plus un central, sur lesquels reposaient une sorte de dalle. D’où ils étaient, ils pouvaient voir que des inscriptions étaient gravées sur ces pierres, et une fois tout le monde sorti par la trappe qui avait permis leur évasion, ils décidèrent d’un commun accord d’aller voir cette chose de plus près.

Les alentours semblaient totalement déserts, semblable à cette désolation qu’ils avaient parcourue avant de s’enfoncer dans les ténèbres, pour échapper aux drones et troupes des corporations. Mais ce petit monticule sur lequel reposait cet étrange édifice, lui semblait bien entretenu. L’herbe y poussait, d’un vert flamboyant, contrastant avec les ruines alentours, un petit chemin de gravier montait et conduisait qui voulait à cette immense stèle. Au-dessus le chemin était dallé, et aucune trace de mauvaise herbe, ce qui prouvait que les lieux étaient fréquemment visités et entretenus.

Une fois arrivés, ils purent donc contempler le monument. D’étranges inscriptions étaient faites sur la pierre au sommet, mélangeant sanskrit, hiéroglyphes et autres anciennes écritures. Sur les dalles faisant office de piliers, on y trouvait un texte dans plusieurs langues, dont l’anglais, le français, l’arabe et l’hébreu. Mais ce qu’ils y lurent les laissa perplexes, Genghis et Aria, sentirent même un frisson parcourant leur échine.

Maintenez l’humanité en dessous de 500 000 000 individus en perpétuel équilibre avec la nature.

Guidez la reproduction intelligemment en améliorant la forme physique et la diversité.

Unifiez l’humanité par le développement d’une nouvelle langue vivante commune à tous.

Contrôlez la passion, la foi, la tradition et toutes les autres choses (qui divisent) par l’usage de la raison et de la modération.

Protégez les personnes et les nations par des lois et des tribunaux équitables.

Laissez toutes les nations gérer les problèmes internes, et réglez les conflits internationaux devant un tribunal mondial.

Évitez les lois et les fonctionnaires inutiles.

Équilibrez les droits personnels et les devoirs sociaux.

Faites primer la vérité, la beauté, l’amour en recherchant l’harmonie avec l’infini.

Ne soyez pas un cancer sur la terre. Laissez de la place à la nature. Laissez de la place à la nature.

Aria prit rapidement la parole, d’une voix grave et quelque peu inquiète.

-Je pense que je sais où l’on est. J’ai déjà entendu parler de ces vieilles pierres, par l’Ancêtre. Ce seraient les Georgia Guidestones. Si c’est exact, on est donc en Georgie, bien loin de notre point de départ, et encore plus loin de notre destination.

Orbo, était encore plus perplexe.

— Comment a-t-on pu débarquer ici, à des centaines de kilomètres de notre point de départ ? On n'a pas marché pendant plusieurs jours, non ?

Il est vrai que l’entrée dans ces tunnels se trouvait loin, dans ces plaines désolées qu’on appelait anciennement Virginie Occidentale. Genghis et Orbo pestèrent, ils étaient à plus de 1000 kilomètres de leur point de chute, et sans véhicule. Genghis posa Thomas toujours inconscient sur le sol et s’assit, se lamentant sur leur sort et sur le fait qu’ils n’avaient pas d’échappatoire. Aria, quant à elle, fit le tour de l’édifice pour voir si elle ne trouvait rien d’autre. Malgré la répulsion qu’elle avait ressentie en lisant ce texte, elle était fascinée par cette trouvaille.

Elle découvrit rapidement d’autres textes, l’un expliquant la position des pierres par rapport aux étoiles, tout comme la pose d’une capsule temporelle, mais elle découvrit, sur le dessus, deux pierres avec des dates : la première indiquait 2014, et l’autre, lorsqu’elle la vit, lui fit de nouveau ressentir ce frisson : 2042.
Elle se rappela de certains faits qui lui avaient été énumérés par l’ancêtre : En 2014, c’était le début de la panique, cette mystérieuse maladie qui décima une grande partie de la population, ces guerres qui s’étaient déclarées avec les états qui se proclamaient libres, et l’avènement de la puissance des corporations. Mais pourquoi cette année, pourquoi 2042, se demandait-elle ?

Un râle la sortit de ses pensées. Thomas commençait à se réveiller, et tous accoururent pour voir comment il se sentait. Il était toujours aussi faiblard, des perles de sueurs parsemaient son visage. Il tenta de parler, d’une voix si faible qu’elle en était presque inaudible.

— Où est-ce qu’on est ? Qu’est-ce qui s’est passé ?

Aria lui répondit, d’une voix toute douce, tout en épongeant son visage avec un bout de tissu.

— Tu as perdu connaissance dans ces tunnels. C’est Genghis qui t’a porté jusque ici. Mais on ne sait pas où on est, bien que je le soupçonne. Mais dis-moi, de quoi te souviens-tu ?

— Je me souviens de ce monstre. Qu’il m’a agrippé à la gorge. Et ce sentiment d’impuissance, cette colère qui montait en moi. Elle montait tellement que j’avais l’impression que mon sang s’était mis à bouillir. Et il faisait chaud très chaud.

Thomas se remémorait cette colère. Elle remontait en lui, parce qu’il n’avait rien su faire face à cette créature. Et au fur et à mesure qu’il ressentait à nouveau sa frustration, tout le monde sentit que la température autour d’eux recommençait à monter. Aria rapidement, lui parla d’une voix douce.

— Calme-toi, tu ne risques plus rien ici. La créature n’est pas là, on est hors de sa portée. Il faut juste que tu te calmes sinon cela va recommencer. C’est tes nouvelles facultés, grâce au retrait de la puce qui commencent à se manifester. Il te faudra du temps pour apprendre à les contrôler.
Ils racontèrent à Thomas ce qui s’était passé dans ces tunnels. Le feu qui avait pris sur la tunique de la créature, la fuite dans les couloirs, les bruits étranges qui les avaient entourés. Que c’était grâce à ce feu providentiel, apparemment créé par Thomas qu’ils avaient pu s’en sortir. Lui, n’en croyait pas ses oreilles, et au fur et à mesure du récit, devenait de plus en plus estomaqué par ce qu’ils avaient traversé.

— Vous devez vraiment me mener en bateau. Comment un être humain pourrait-il spontanément allumer un feu par la simple force mentale ?

— Tu n’as vraiment pas compris, malgré tout ce que je t’ai expliqué ? Tu as vu Genghis et Orbo faire des choses que tu aurais cru impossibles, eux aussi par leur force mentale. Tu crois vraiment qu’on essaie de te manipuler avec ces choses ? Je…

Une étrange lueur apparut subitement par l’interstice de la pierre centrale de l’édifice, ce qui interrompit Aria dans ses explications. Au fur et à mesure, elle devenait de plus en plus intense. Tout comme le bruit qui semblait accompagner cette lumière. Des bruits de pales et de rotors.

— Des hélicos ! On se casse !fonce !

Ils eurent le réflexe de courir dans la direction opposée à ces lumières jaillies du ciel. Mais ils déchantèrent vite : des lumières similaires étaient apparues de ce côté-là également, tout comme à leur gauche et à leur droite. Ils étaient encerclés, faits comme des rats. C’est là qu’ils entendirent une voix bien forte, venant d’un bosquet à moitié calciné : « pssst ! Par ici ! »

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