PDV d'Elizabeth Swan :
Lieu : Résidence universitaire de Rose Falls - 20h45

Ça fait trois semaines que je n'ai plus de nouvelle de Julian. Je suis passé plusieurs fois à leur appartement mais il n'était jamais là... Son frère m'expliquait qu'il avait des choses à régler à propos de son métier. Il souhaiterait démissionner de son poste de professeur de sport pour accorder son temps à la photographie. J'ignore pourquoi il ne m'en a pas parlé...
J'entre dans la résidence et je rejoins Luke à la réception. Il lève la tête vers moi et me sourit.

— Salut, mon rayon de soleil. (Je me penche sur le comptoir pour l'embrasser sur la joue) Un jeune homme a déposé une lettre pour toi.

— Une lettre ?

Il se tourne vers les boîtes aux lettres et récupère une enveloppe dans la mienne. Il me l'a tend. Mon prénom est inscrit à l'encre noire, d'une écriture italique. Ça existe encore les garçons qui écrivent des lettres aux filles ?
Je l'ouvre, sous le regard ébahit de mon ami.

Ma douce Elizabeth Swan,
Je t'écris cette lettre parce que je sais à quel point tu adorerais en recevoir. C'est pas réellement une lettre d'amour, comme au 16ème siècle mais... j'aimerais te demander une faveur. Je sais que ça fait plus de trois semaines que nous ne nous sommes pas vu et t'es probablement en colère contre moi. Mais, je dois disparaître de ta vie pendant un certain temps... Ça me fait mal d'être loin de toi et de devoir te cacher encore des choses. À vrai dire, j'ai pas vraiment le choix. J'ai trop peur de ton jugement...
Je m'en veux d'être encore obligé de m'éloigner de Brody, et de toi. Alors, je t'en pris, accepte de passer du temps avec mon frère, durant mon absence. Apprends à le connaître. Il te dira les choses que j'aurais dû te dire à son sujet. Il saura te changer les idées...
Je t'aime,

Julian

    Il a au moins eu l'audace de me prévenir. Cette lettre m'inquiète plus qu'elle ne me rassure. Je me souviens du jour de l'enterrement de mon père. Julian m'a demandé pardon et lorsque je lui ai demandé pourquoi, il m'a répondu qu'il s'excusait pour les choses qui arriveront plus tard. Est-ce qu'il a des ennuis ? Il a tué quelqu'un ? Il va aller en prison ? Est-ce que je vais être accusé de complicité de meurtre parce que j'ai couché avec lui ?

— De quoi parle cette lettre ? me demande Luke, en croisant les bras.

Je ne sais même pas quoi penser de cette lettre... Il veut que je passe du temps avec son frère pour essayer d'oublier son absence. Je comprend pas... Quel homme sur cette Terre demande à une fille de passer du temps avec un autre ?
Je pose les yeux sur mon ami. Je ne peux pas garder cette lettre avec moi...

— Est-ce que tu peux... la garder ?

— Le beau gosse écrit aussi mal que ça ?

Je ris.

— Non... C'est juste que... je n'arrive pas à comprendre l'homme qui a écrit cette lettre. (Je soupire, et glisse mon papier jusqu'à lui) Je vais dormir. Bonne nuit, Luke.

— Bonne nuit, Elizabeth...

**

Le lendemain matin, je ne cesse de regarder mon reflet dans mon miroir. Je n'aime pas quand je m'attache les cheveux. Mon père m'obligeait constamment à les attacher, pour que je puisse rassembler davantage a un garçon qu'à une fille. C'est incroyable... Je ne cesserais d'être horrifié par l'image que mon père donnait de moi.
Quelqu'un frappe à ma porte. Je retire immédiatement l'élastique qui tenait mes cheveux en queue de cheval haute et je laisse ma longue chevelure rousse retomber sur mes épaules. Je replace mes cheveux correctement, et je fonce ouvrir la porte.
Une blonde est devant moi. La même fille que j'ai vu à la résidence, quelques jours avant l'enterrement de mon père. Elle me proposait de donner le numéro de sa chambre à Julian, le jour où ça n'irait plus entre lui et moi. Chambre 256. Cette fille est horrible !

— Salut, Swan. Je suis obligé de passer vers toute les personnes à qui j'ai déjà adressé la parole pour leur annoncer la bonne nouvelle.

«Déjà adressé la parole» faut le dire vite. Nous nous sommes jamais réellement adressé la parole. Elle cherchait juste à m'énerver...

— Salut... euh...

Elle hausse un sourcil, et croise les bras contre sa poitrine volumineuse.

— Tout le monde connaît mon prénom, voyons. Je suis Brittany Walker. Bientôt, le monde entier entendra mon nom !

Cette fille m'agace. Pourquoi le monde entier entendrait son nom ?

— Tu avais une bonne nouvelle à m'annoncer, je me trompe ?

— Je quitte l'université, s'exclame-t-elle, en tapant dans ses mains.

— Tu vas travailler au palais ?

Elle ricane. Un rire qui résonne dans tout le couloir, et dans tout mon corps.

— Moi, travailler ? Tu plaisante, j'espère ? Non, je vais me marier ! (J'écarquille les yeux) Le Roi et la Reine m'offre une cérémonie avec un homme... extraordinairement sexy.

C'est encore possible d'avoir une cérémonie après avoir été décrété comme "non-méritant" ? Brittany, cette peste, à réussit à faire changer d'avis le Roi et la Reine ?
Je reste bouche bée.

— J'espère que tu viendras à la cérémonie, je veux que tu puisse voir la tête de mon futur époux. (Elle me sourit) La cérémonie aura lieu à la fin du mois de décembre. Tu viendrais, n'est-ce pas ? (Elle me regarde de la tête aux pieds) Bon, à plus, Elizabeth.

Elle disparaît, en roulant des hanches. Cette fille est superficielle... J'en crois pas mes oreilles.
Je reste figé pendant un bon bout de temps. Jeremy ouvre la porte de sa chambre, qui se trouve juste en face de la mienne. Il est surpris de me voir.

— Elizabeth ?

Aujourd'hui, il part chez son père. C'est les vacances de Noël. Je donnerais n'importe quoi pour fêter Noël avec un père aimant... Certes, le père de Jeremy n'a pas toujours été à la hauteur mais... lui, au moins, il n'accuse pas son fils d'être responsable de la mort de sa mère.

— Brittany va se marier...

— C'est qui, Brittany ?

OK... Je savais bien que je n'étais pas la seule à ignorer le prénom de cette fille. On connaît son visage, mais pas son identité... Je suis persuadé que la plupart des garçons avec qui elle couche ignorent son prénom. C'est vrai, ils couchent simplement avec elle parce qu'elle a un beau corps... Pour eux, peu importe son nom.
Je suis déçu qu'elle est le droit à une cérémonie.

— Tu sais, la blonde, qu'on croise tout les soirs à l'université... Celle qui te prénomme Rémy...

— Oh... c'est comme ça qu'elle s'appelle ? (Je hoche la tête) Eh bien... wouaw ! Comment est-ce cette garce peut avoir le droit à un mariage ?

— Jeremy ! Qu'est-ce qui te prend ? (Il serre la mâchoire) C'est une véritable peste, c'est vrai, mais... ne soit pas si abject.

En quatre mois, je ne l'avais jamais entendu prononcer un mot vulgaire à l'égard d'une jeune fille. Il respect trop la gente féminine pour cela...

— Cette fille, c'est une putain. Elle mérite pas une cérémonie. Toi, tu mérite davantage un mari que cette débile ! (J'avale ma salive) Tu ne défends pas les bonnes personnes, Lizzie...

Wow...

— Je suis heureuse d'être une "non-méritante", Jeremy...

— Je sais. C'est pour cette raison que tu es unique et que je t'aime. (Il me prend dans ses bras) J'espère que son mari sera le pire type que la Terre n'est jamais connu...

Je soupire. C'est vrai, des fois je voudrais que le karma s'acharne sur les filles comme elle... mais, Jeremy est très cru avec l'existence de Brittany.

— Tu es sûr que tu ne veux pas fêter nos vacances avec mon père et moi ? m'interroge-t-il, en récupérant sa valise.

— Oui, j'en suis sur. Clark veut fêter Noël avec moi. (Je sourit) Anastasia m'attends à la maison...

— C'est génial qu'elle ne soit pas en colère contre toi, après le discours que tu as fait à l'enterrement de ton père...

Je ris nerveusement.

— Tu vois que je défends pas toujours les mauvaises personnes ?

Il secoue la tête, et m'attire contre lui. J'enroule mes bras autour de sa taille, et il m'embrasse sur le front. C'est vraiment le meilleur ami que je rêvais d'avoir...

— Tu m'accompagnes ?

— Ton père t'attends en bas ?

— Ouaip.

En bas des escaliers de la résidence, Jeremy s'arrête. Un homme est prêt de la réception, avec Luke. Ils ont l'air de bien s'entendre...

— C'est mon père.

— Ne le fait pas attendre plus que ça, vas-y. Qui sait ce que Luke est capable de raconter... Par fois, il a vraiment des blagues... bas de gamme, si tu vois ce que je veux dire.

Nous rions.

— Tu sais que j'ai peur... Et s'il était toujours aussi alcoolique ?

Je penche la tête sur le côté.
Son père a souvent été violant. Pas envers son fils ou sa femme, mais envers lui-même. Mon père me détestait... À l'inverse, le père de Jeremy se détestait, lui. La mère de mon ami est morte dans un accident classique - accident de voiture. Monsieur Wright était au volant de la voiture qui arrivait en face de celle de sa femme. Il avait bu un verre de trop... Madame Wright a finit dans un fossé. Ils étaient tout les deux dans un coma. Le père de Jeremy s'est réveillé au bout de six mois, la mère ne s'est jamais réveillée...

— Il t'a promit qu'il arrêterait...

— Et alors ? Qui suis-je pour lui ? Une petite fourmis au milieu d'un milliard de grosse bouteille de bière...

Je pose les yeux sur Monsieur Wright. Il ressemble à Jeremy... Il est souriant, aimable, drôle et très mignon. C'est difficile à croire que cet homme est alcoolique...

— Profite de lui, Jeremy... Quand il sera plus là, tu regretteras toute ta vie de ne pas avoir passé du temps avec lui. (Ses yeux marrons brillent à cause des larmes qui menacent de couler) Il se déteste suffisamment..., il n'a pas besoin que son fils l'extirpe de sa vie.

— Merci, Lizzie, d'être entré dans ma vie...

Il m'embrasse sur la joue. C'est la première fois qu'un garçon me remercie d'être dans sa vie. Mon père disait que j'étais la pire erreur qu'il a fait dans vie...
Nous tournons la tête vers son père. Monsieur Wright à les yeux qui pétillent. Je pousse mon meilleur ami jusqu'à lui. Luke me rejoins. Les deux Wright se dévisagent. J'ai peur que Jeremy refuse de pardonner les erreurs de son père...
Au bout d'une dizaine de secondes, il prend son père dans ses bras. Je souris, en laissant une larme s'échapper de mes yeux. Luke glisse un bras autour de mes épaules et me serre contre lui.

— À ton tour, mon rayon de soleil. (Je fronce les sourcils. Il sort un papier de la poche de son jean) Tu dois parler au frère de ton ami...

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Alors ?
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Je vous aime, mes poussins 😘