Chapitre 7*

Je me dirige rapidement vers le parc. Jadorais cet endroit enfant car il me permettait de passer du temps avec ma mère, elle me courait après et me chatouillait jusquà que je vienne planter les lys ou les pétunias avec elle. Je rentre mon mur et continue ma promenade quand je vois une petite fille assise sur un des bancs, seule et la tête baissée. Elle ne doit pas avoir plus de cinq ans ce qui métonne, les plus jeunes que jai rencontrés ici devaient avoir douze ans. Je me demande dailleurs pourquoi je nai vu aucun bébé ici, je ne métais jamais faite la réflexion. Je mavance vers la fillette et massois à côté delle.

-Bonjour toi.

Jai pris une voix douce pour ne pas leffrayer, ce qui apparemment fonctionne bien. Elle lève ses prunelles vers moi, elles sont dun bleu sombre, quasiment mauve. Cen est éblouissant.

-Tu as les cheveux blanc, ça veut dire que tu es un ange?

Elle me la dit sérieusement et semble vraiment réfléchir à la question. Elle est si mignonne, ses cheveux de jai dégringolant sur ses épaules blanches. Quest-ce qui a donc pu déclencher si tôt son essence ? Je ne veux même pas y penser, cest égoïste je le sais, mais je ne veux pas me créer un problème supplémentaire pour le moment.

-Non je ne suis pas un ange, mais je peux être ton amie si tu veux.

Je ne sais pas ce qui me pousse à dire ça, peut-être que je compatis avec elle davoir été traumatisée si jeune par quelque chose. Je peux facilement me remémorer le choc violent que jai vécu enfant et encore, je nétais pas si jeune. Un sourire illumine son petit visage rond, faisant remonter ses pommettes rosées jusque sous ses beaux yeux.

-Tu pourrais être ma grande sur! Comment tu tappelles? Moi cest Mila.

Elle est tellement excitée que cen est contagieux. Elle parle beaucoup avec les mains et narrête pas de remettre des mèches noires derrière ses épaules, mais secoue la tête juste après ce qui la force à recommencer lopération.

-Moi cest Opale, daccord tu seras ma petite sur, pacte du petit doigt?

Je reste figée par mes propres mots alors que Mila me dévisage. Cinq secondes passent et je secoue la tête énergiquement pour me remettre les idées en place. Je lui tends mon petit doigt avant de le serrer avec le sien. Ma mère faisait ça avec moi quand jétais petite pour faire des promesses, une fois elle avait même réussi à me faire promettre de ne plus faire de bêtises pendant une semaine, jétais tellement persuadée que ce pacte était magique que je my étais tenue. Jétais tellement contrariée de ne rien pouvoir faire de drôle que la semaine suivante avait été une catastrophe pour mes parents. La nostalgie menvahit et je me reconcentre sur la petite fille assise à côté de moi.

-Tu es là depuis longtemps Mila?

-Non je viens darriver, un vieux monsieur ma fait voler jusquici, il est très gentil, tu le connais?

-Cest George, oui je le connais, mais que fais-tu ici toute seule?

-Et bien le vieux monsieur ma dit de lattendre ici quil devait faire quelque chose de très important.

Elle me dit ça sur le ton de la confidence, ça me fait rire. George est inconscient de la laisser toute seule de la sorte, je me demande sil a déjà eu des enfants. Alors que je dis à la fillette de se lever pour quon parte à sa recherche, je l'aperçois qui se dirige vers nous. Je lattends donc avec la petite Mila qui essaie de faire tourner la tunique jaune posée sur son jean, faisant crisser ses petites bottes en cuir marron sur les graviers.

-Mila, je suis content que tu sois restée ici, je suis désolé de tavoir fait attendre. Tu ne tes pas ennuyée toute seule ?

-Mais je nétais pas toute seule, il y a Opale ici, attends tu ne la vois pas ? Tu vois je tavais dit que tu étais un ange !

Je ne lui dis rien et me contente de regarder George que la situation semble amuser, même si la ride du lion séparant ses yeux ne laisse pas place au doute sur son inquiétude.

-Serais-tu daccord pour que Mila vienne dormir dans la chambre que joccupe, comme Jehanne va aller dans le quartier de la famille de leau et que je ne pense pas que vous ne sachiez où me mettre.

Je me rends compte que je ne lui ai jamais parlé aussi longtemps mis à part pour lui raconter cette horrible nuit. On na jamais vraiment discuté, on sest juste échangé des informations essentielles, ici je nai pas beaucoup eu de choses futiles à faire. Et puis je me rends compte que Jehanne a trouvé sa place ici. Moi je suis encore une fois seule. Une pointe de jalousie métreint mais je la refoule. Elle a été là pour moi tout à lheure, je dois lui rendre la pareille. George me sort de mes plaintes internes.

-Euh oui pourquoi pas, mais tu auras sa responsabilité alors.

-Une responsabilité de plus ou de moins

Je le dis sur le ton de la rigolade mais George comme moi savons que je le pense sérieusement. En quoi la responsabilité de cette petite fille pourrait être une tâche ardue alors que je suis censée avoir la responsabilité de la bonne fin dune guerre ? Si une guerre peut finir bien Je me tourne vers Mila et lui fais un clin dil, elle est tout sourire. Sil doit y avoir un ange ici, cest bien elle. Je nous écarte de Mila deux secondes tout en gardant un il sur elle.

-Que fait-elle ici ? Elle est très jeune...

-Oui je sais, ça arrive rarement mais chez elle son essence a très vite fait son apparition et mûri, elle est sur le point de sortir. Je ne peux pas te dire la cause, ce nest pas ma place. Mais il faut croire que cest la période des phénomènes rares. Bon je te laisse jai des affaires à régler avec les autres nouveaux en transition, prends soin delle.

-Oui ne tinquiète pas, à bientôt.

Je repars vers ma nouvelle petite sur auto-proclamée et lemmène vers la maison de poupée géante, tenant sa petite main dans la mienne tandis quelle fait le chemin en sautant dun pied sur lautre, jouant à éviter les quelques grosses pierres présentes sur le sentier de gravillons. Nous montons le grand escalier et nous retrouvons dans les couloirs en bois dont je commence à connaître les directions. Pendant le trajet je ne peux mempêcher de me demander ce qui a pu être assez violent pour traumatiser une petite fille Elle ne semble même pas si perturbée que ça. Peut-être que son âge lempêche dêtre vraiment triste. Je me rends compte de la bêtise de cette pensée au moment même où elle se forme dans mon esprit, si son essence sest créée et a mûri si vite quelle est sur le point de sortir, le choc a sûrement dû être violent pour elle. On arrive devant la porte de notre chambre provisoire assez vite et je me félicite de commencer à retenir les chemins sinueux dun des labyrinthes de Forlow.

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