1. Initialisation
Ce matin-là, Martha prenait son temps. Elle avait démissionné quelques jours plus tôt, et profitait d'une journée tranquille loin de l'agitation du travail et surtout, de son tyran de patron.
En se versant son café, elle se demanda ce qu'elle allait faire de sa journée. Elle n'avait plus l'habitude d'avoir du temps libre, et en avait oublié comment occuper ses journées. Peut-être devrait-elle juste flâner dans la ville ? Elle pourrait en profiter pour faire un peu de shopping et profiter de sa nouvelle liberté.
Après avoir enfilé de quoi se protéger du froid de l'hiver, Martha alla donc marcher en ville. Elle passa devant bon nombre de magasins, mais elle était dans ses pensées et ne prêtait pas attention à ce qui l'entourait.
Cequi la tira de ses pensées, ce n'est pas quelqu'un la bousculant ou l'apostrophant dans la rue. Non, ce qui lui fit revenir à la réalité, c'est ce qu'elle vit devant elle alors qu'elle marchait sur une place de la ville. Ce qu'elle vit ce jour-là, à onze heures moins le quart.
Olivier,retraité depuis quelques années déjà, était encore plein de vitalité. Il faisait souvent de la marche dans son petit village de montagne, pour garder la forme. Ce matin-là, il avala son jus vitaminé et dit bonjour à sa femme avant de partir faire sa promenade quotidienne.
Il passa devant les clôtures des voisins et en vit un qui profitait d'un rayon de soleil en fumant une cigarette. Olivier le salua poliment, non sans se répéter une fois de plus à quel point il méprisait les fumeurs, bien que ce voisin soit sympathique. Pour lui, ceux qui fument sont des personnes qui n'ont pas le courage d'affronter leurs problèmes et qui préfèrent les noyer dans une fumée aussi salvatrice que destructrice.
Il arriva sur la place du village et s'assit à la terrasse de son café favori. Il aimait beaucoup ce lieu tranquille, où tout le monde se connaissait et presque tout le monde s'appréciait. Il regarda l'écran de télévision qui diffusait, comme à son habitude, un quelconque match de foot. Il ferma les yeux quelques instants,appréciant le soleil qui tentait de réchauffer cette fraîche matinée.
Mais lorsqu'il les rouvrit, il sursauta et eût du mal à croire ce qui se déroulait sous yeux, là, sur la petite terrasse tranquille, un matin ordinaire à onze heures moins le quart.
Jenny et Léo étaient deux enfants turbulents. Malades tous les deux, leur père avait pris sa journée pour s'occuper d'eux. Le fait d'être malade ne les empêchait pas d'être excités et de courir partout,ils étaient simplement moins vivaces. Leur père avait fini par les laisser regarder la télé afin d'avoir un peu de paix. Mais soudain,ses enfants, qui piaillaient devant la télé, se turent brusquement.Alerté, il passa la tête par la porte du salon.
Et ce qu'il vit ce matin, à onze heures moins le quart, il ne l'oublia pas.
Martha, Olivier, Jenny, Léo et leur père eurent a même réaction que des milliers de personnes à onze heures moins le quart. La stupéfaction, la curiosité, puis l'incompréhension et à terme, la méfiance et la peur.
Et pour cause. Qui ne se sentirait pas menacé face à une telle intrusion chez soi ?
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