Chapitre 4

Mia 

Le chant des oiseaux me bercent dans mon réveil ce matin. Il est onze heures. Prise de panique je bondis de mon lit pour me chercher une tasse de café et commencer à me préparer quand tout à coup je vois sur mon téléphone qu'on est samedi. 

C'est le week-end. Ce qui veut dire que je vais pouvoir ne rien faire aujourd'hui. Enfin, si j'ai toujours du travail qui m'attends. 

Je décide me remettre dans mon lit lorsque mon téléphone se met à vibrer consécutivement. C'est Pete. Tiens, qu'est-ce qu'il veut?

Je décroche.

- Allô, Pete ? 

- Oui, Mia ! Tu vas bien? 

- Oui je viens de me réveiller. 

- Oh mince, je voulais t'inviter à prendre un petit repas sur une terrasse, mais ça sera pour une prochaine fois.

- Oh c'est très gentil de ta part, mais je vais plutôt commencer par manger un truc sucré!

- Si tu veux je peux t'apporter des viennoiseries et du chocolat, on se fait un petit déj à onze heures!

Cette idée me tente bien, mais le savoir chez moi, dans mon intimité m'effraie. Cela fait bien un moment qu'aucun homme n'est entré dans mon petit cocon. A vrai dire, je n'en laisse entrer aucun. 

- Allez, je t'attends. Sonne à mon nom et ensuite ça sera 2 ème étage, porte de gauche.

- Entendu! A toute.

Puis je raccroche. Bon bah maintenant plus qu'à ranger tout ce bordel et à me préparer.

*

Quelques minutes plus tard, la sonnerie retentit. Déjà? C'est pas possible je suis toujours en pyjama... Et en plus c'est un pyjama avec des petits oursons et rose, vraiment très bébé...

- J'arrive! Je m'écris alors qu'il se trouve toujours au bas de l'immeuble.

Je me précipite vers l'interphone et lui ouvre la porte d'entrée. Quelques secondes d'après le voilà devant la porte de mon appartement.

- Joli décoration, me dit-il en s'avançant dans le salon pendant que je ferme la porte à clef.

Je souris et le remercie, puis il continue ses compliments:

- Aussi joli que ton pyjama. 

Je vois son visage se retenir d'éclater de rire.

- Tu peux rire, je déclare. C'est un pyjama comme un autre, finis-je en haussant les épaule et en esquissant un petit sourire malicieux.

- Un pyjama digne d'une grande avocate sexy, il lance.

Je me fige. Il ne pèse pas ses mots celui-là. 

- Il fait froid à New-York, faut bien opter pour un pyjama polaire en ce beau mois de décembre.

- Moi j'ai pas si froid que ça l'hiver, il me répond.

- J'avais cru constater, tu es tous les jours en manche courte sous ta veste en cuir de rockeur.

- Bien vu. Je vois que tu m'observes bien alors. Il fait sautiller ses sourcils en disant cette phrase.

Je tire la langue et ris.

- Bien évidemment, je vous scrute de la tête au pied Monsieur Loud, je réponds sur un ton provocateur.

- Allez, prends une viennoiserie, juste parce que je suis gentil.

- Gentil ? Je ne sais pas ça.

Il me fixe avec un regard narquois, puis un petit rire sarcastique se fait entendre.

- Tu voudrais voir mon côté obscur? Il m'interroge tout en me scrutant de plus bel.

- Non, je pense que ça ira. Dis-je tout doucement. Je me demande bien de quelle côté obscure il parle mais si je pense à cette façon, c'est une grande avance qu'il me fait. Je devrais me changer tout de suite d'idées avant que je ne termine encore une fois tout rouge de malaise.

- Qu'as-tu prévu aujourd'hui Mia? Il me demande en croquant un bout de son croissant.

- Oh rien de très spécial, un peu bosser et pourquoi pas découvrir le Central Park. Il me semble que ça a l'air magnifique l'hiver comme en automne.

- Allez, je te propose qu'on s'y rende tous les deux si tu le veux.

Sans hésiter je réponds un grand oui.

- Attends-moi alors je vais aller me préparer.

- Ok, me dit-il, pendant ce temps je te pique ton canap' et je vais un peu regarder la télé.

- Oh fais comme chez toi, tu as l'air d'y être déjà à l'aise, je réponds en riant puis je disparais dans la salle de bain. 

*

Après une belle petite balade dans cet immense parc rempli d'enfants, nous décidons d'acheter deux chocolats chaud et nous errons les immenses rues principales de la ville. Il y a vraiment des gens partout, voire même plus à pieds qu'en voiture, c'est hallucinant, c'est même très compliqué de pouvoir marcher droit tout le long sans s'y faire bousculer de tous les côtés. 

- J'espère que cette balade t'a plus en tout cas, me dit Pete en buvant son chocolat chaud.

- En effet, c'était magique, cette ville est remplie de trésor!

Son téléphone se met alors à sonner au moment où il voulait me répondre.

- Je m'excuse, il faut que je réponde.

Il s'éloigne un peu de moi. Je reste alors sur le côté devant une boutique qui fait l'angle de la rue. Il revient quelques minutes plus tard vers moi.

- Il faut que j'aille au bar les gars m'attendent, apparemment il s'est passé un truc assez important.

- Je peux venir avec toi?

- Viens plutôt ce soir si ça te dit, je ne sais pas ce qu'il y a eu et je n'aimerai pas que tu puisses être confronté à quelque chose de choquant.

De choquant?

- C'est d'accord, à toute à l'heure dans ce cas. 

Il fait signe à un taxi de s'arrêter et il m'y fait entrer à l'intérieur. 

- A tout à l'heure, puis avant de fermer il me fait son plus beau clin d'œil et le taxi démarre ensuite, me voilà partie en route pour chez moi, mais j'ai déjà hâte de le revoir.

**

Vers vingt-deux heures, Pete n'a toujours pas appelé pour me dire si je pouvais venir. Je décide alors d'y aller pour voir ce qu'il se passe. 

Arrivée devant le bar, des gens sont à l'intérieur. Pete aussi. Je m'avance vers lui.

- Oh te voilà ! Je t'attendais. Dit-il l'air tout amoché. 

- Toi t'es soul. Je vais te ramener chez toi.

- Non, lâche-t-il, je dois chanter ce soir. 

- Et bien ce ne sera pas ce soir désolée.

Le bassiste du groupe s'approche alors de moi.

- Ecoute la, t'es pas en état de chanter Pete.

- Oh ça va Danny, toi et tes conseils je m'essuie avec t'entends.

Danny souffle et attrape Pete par le col.

- Peut-être que si t'acceptais qu'on t'aide un peu tu serais pas dans cet état. Sois raisonnable un peu. T'as 27 ans mec, on a plus vingt ans.

L'aider? Je ne comprends pas.

- Je le ramène, dis-je à son ami Danny. 

- Voici son adresse, sois prudente, il est pas en état de pouvoir de te défendre s'il t'arrive quoi que ce soit. Il me regarde de haut en bas et regarde alors Pete. Fais gaffe à toi Pete, on t'a à l'oeil.

Puis il retourne vers la scène où les autres membres se trouvent. Je me demande bien quel secret ce Pete cache. Pourquoi est-il dans cet état ce soir? Un peu d'excès ou une habitude?

Je prends mes clés de voiture accompagné de Pete qui tient une fois sur deux droit. Arrivée face à celle-ci je me souviens qu'elle n'est pas absolument prête pour assurer la route, son pneu toujours crevé. 

Je soupire.

- Bon bah ce soir tu devras rester chez moi. Je bredouille.

- T'as voiture est toujours pas réparé? Il me demande. Ah non c'était à moi de le faire, pardon... Il s'appuie contre ma voiture puis vomit juste derrière.

- Bon allez, tu montes et tu te couches.

Je l'aide à grimper les escaliers. Une fois arriver, il s'allonge toujours habillé sur mon canapé.

- Juste, évite de vomir dessus, après c'est chiant à nettoyer. Les toilettes sont juste après ma chambre.

Il hoche la tête.

- Merci Mia. J'avais pas envie de chanter ce soir de toute façon. M'avoue-t-il.

- Pourquoi ça ? Je l'interroge en m'approchant du canapé où il est allongé. Il se redresse et enlève sa veste en cuir tout en passant ses deux mains sur son visage.

- Pour trop de choses je crois... 

- Tu as l'air de cacher des tas de choses dans ton sac. Mais parfois il faut savoir en parler pour se sentir libéré Pete.

- Je sais, mais je suis pas comme ça. On m'a toujours habitué à me taire, alors je me suis construis comme ça. 

On l'a toujours habitué à se taire? Quel passé douloureux a-t-il connaître. 

- Essaie de te reposer. Je te laisse, je vais aller dormir.

Je ferme les volets électriques du salon et je me tourne vers lui. Il me regarde, sa mine semble se rétablir.

- Un jour j'aurais le courage d'en parler. Il finit par dire.

- J'en suis sûre. Tu es fort, je n'en doute pas. Maintenant repose toi, mon canapé est très confortable. Je lui dis en souriant.

Il se lève alors et se plante devant moi.

- Mia Town, tu es sublime.

Je reste bouche bée, à quoi il joue?

- Allez va dormir, t'es pas dans ton état normal.

Je le pousse jusqu'au canapé puis éteins les lumières. Je ferme la porte qui sépare le couloir de ma chambre au salon. J'ai bien cru qu'il allait tenter de m'embrasser mais non, il n'est pas dans son état conscient. Il aurait pu le regretter. Espérons qu'il le tente plutôt lorsqu'il sera sobre. Mais en attendant, j'aimerais savoir ce qui le tracasse autant...

**

Lorsque je me réveille Pete n'est plus sur le canapé. j'ouvre les volets du salon et toute la lumière inonde la pièce. Où est-ce qu'il est passé encore?

- Bonjour, me dit-il adossé contre le plan de travail de ma cuisine, torse nu. Je peux y voir tout ses tatouages. Une horloge, une lettre, une rose, un crâne, des phrases, pleins d'autres choses sombres qui doivent toutes représenter le passé affreux qu'il a.

- Joli tes tatouages Pete. 

- Encore plus beau au toucher, me répond-il. Quel provocateur celui-là.

- Désolé pour cette nuit, t'aurais pas dû me voir dans cet état, c'est pas la plus belle image de moi que j'aime que l'on voit. Il continue.

- C'est rien t'en fais, on finit tous une fois dans notre vie à ce point là. 

Il enfile son pull beige et part chercher sa veste en cuir toujours sur mon canapé.

- J'aimerai que l'on se voit ce soir, autre bar que dans ce bar si ça te tente. Il me dit alors.

- Où veux-tu aller? Je demande.

- On peut aller dans un restaurant où alors je connais un restaurant dansant plutôt cool si ça te tente.

- Tout me va, mais d'abord on passera par le bar pour que tu puisses t'excuser envers tes membres du groupe.

- Entendu Maître Town.

Puis il prend la porte. Cet homme est une véritable tête de mule.

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