Les jours suivants, je me plongeais à corps perdu avec enthousiasme dans la recherche d'un nouvel appartement dans lequel m'installer aux côtés d'Alexander. Celui-ci, bien qu'il me semblait la tête ailleurs, me proposait un grand sourire aux lèvres, un dîner romantique sur le balcon de notre logement à l'institut. Bien que quelques verres avaient eu raison de ma lucidité, je me souviens encore de la terrasse décorée de Pins mis en lumière par de petites guirlandes dorées et de la table dressée sur laquelle trônait un bouquet de roses oranges et rouges. Alexander m'attendant depuis une vingtaine de minutes, je m'excusais dès mon arrivée avant de laisser éclater au grand jour devant lui que perdre mes pouvoirs avait aussi signifier pour moi perdre ma résistance à l'alcool.

Si parfois les mots peuvent dépasser nos pensées, se fut justement ce qui arriva ce soir-là avec les miens envers Alexander à qui j'envoyais valser toutes mes pensées secrètes. J'avais eu l'idée folle de lui dire qu'à côté de sa belle carrière de directeur de l'institut de New-York, j'avais l'impression de n'être plus qu'un élément du décor de celle-ci. Alors qu'il avait sacrifier une soirée de travail pour nous organiser une magnifique soirée, je lui faisais un caprice ridicule qu'il supportait sans le moindre reproche malgré le nombre de mots blessants que j'avais prononcé. Et si cette soirée demeure encore dans ma mémoire comme un mauvais souvenir, le moment durant lequel Alexander m'enlaça devint, au contraire, comme un autre de mes plus beaux souvenirs à ses côtés.

Après avoir passé plus de la moitié de la journée le lendemain à chasser mon surplus d'alcool de la veille, Alexander et moi décidions de commencer à en discuter. Le sujet esquissé du fait de l'arrivée de Clary et Jace suite à l'apparition inhabituelle de certains démons, Alexander m'expliqua que Maryse cherchait de l'aide pour décorer la librairie qu'elle venait d'acheter maintenant qu'elle n'était plus Shadow Hunter. Je lui proposais alors volontiers de rendre service à cette dernière, me rattrapant d'être dans l'incapacité de décorer comme chaque année grâce à ma magie un quartier entier de Brooklyn en ce jour d'Halloween. Le soir même, l'un et l'autre enthousiastes, nous commençâmes à nous mettre au travail Maryse et moi tout en bavassant pour faire de sa future librairie la plus belle de toute la ville !

Si nous commencions cette soirée en plaisantant, je commençais soudain à me confier à elle comme à une mère à propos de ma soirée romantique catastrophique la veille avec Alexander. Je trouvais en elle, comme j'avais toujours trouvé en Catarina uniquement, une oreille attentive et compréhensive mais surtout des mots réconfortants en retour.

Faire parti de près ou de loin de la famille Lightwood n'était pas une chose facile comme avait pu le constater Jace donc entendre ces mots sortirent des lèvres de Maryse même, c'était plus que ce que je ne pouvais attendre. Alexander me surprit soudainement à la librairie, tandis que sa mère s'était absentée, pour me confier qu'il se sentait « débordé » et qu'il souhaitait « faire un break ».

Sur l'instant, je compris  autrement ses mots avant qu'il ne m'explique clairement ses intentions. Il voulait que nous mettions fin à notre histoire pour mon bien-être mais la seule chose que je comprenais en réalité, c'était que j'étais le seul coupable dans l'histoire et qu'il ne m'aimait plus comme avant à cet instant.
Je n'étais plus celui que j'avais été à ses yeux...