Bonus 1.
Louis.
Légèrement essoufflé, j'arrive à la plage à seize heures trente deux. J'ai quitté mon travail en avance afin d'éviter le plus gros des bouchons du Vendredi soir et pouvoir profiter de la fin de journée avec les jumeaux. Ma sœur les a déposé ce matin avant d'aller travailler, j'ai à peine eu le temps de les voir car je devais prendre la route moi aussi. Ils repartent Dimanche en fin de matinée, et même s'ils sont très heureux que Harry les garde aujourd'hui j'aimerai passer du temps en leur compagnie, parce qu'ils grandissent beaucoup trop vite à mon goût.
Je regarde une dernière fois le message de Harry, il m'a indiqué leur emplacement, mais je n'ai pas besoin de chercher bien longtemps. C'est Ernest qui me trouve en premier et appelle mon prénom en faisant des grands signes enjoués avec sa sœur. Je les rejoins en quelques pas, mon sourire s'étire sur mes lèvres lorsqu'ils me sautent tous les deux dans les bras. Ernest porte la casquette que je lui ai offert au Noël dernier, Doris une jolie salopette aux motifs fleuris que Harry lui a acheté au printemps.
– Lou, t'as fini le travail ?
– Oui, je frotte une trace de sable sur la joue de Doris avec mon pouce, et maintenant je vais pouvoir être avec vous tout le week-end.
– Harry nous a dit qu'il devait aller au au travail lui aussi demain, mais que ce sera pas toute la journée et qu'on pourra s'amuser à quatre aussi !
Ernest lance un regard en arrière vers ce dernier, installé un peu plus loin sur les deux serviettes de plage, un château de sable à moitié construit à ses pieds. Des lunettes de soleil sont remontées sur le dessus de son crâne, ce qui empêche les quelques boucles rebelles de tomber devant ses yeux. Il nous regarde avec un sourire débordant de douceur, un sourire qui m'éblouit autant que le soleil de Juillet qui réchauffe notre peau à l'instant même.
Je souris à mon petit frère puis me redresse, les jumeaux me suivent jusqu'à Harry. Il porte un de mes tee-shirts à manches courtes, un peu trop grand sur moi, et un short de bain. Son regard glisse le long de mon corps, je ne suis pas vraiment apprêté pour un moment à la plage, mais ça fera l'affaire. Je m'assois à ses côtés et, priorités obligent, je lui embrasse furtivement les lèvres avant même de retirer mes chaussures.
Les jumeaux émettent des petits bruits de dégoûts, ce qui ne manque pas de nous faire rire. J'attrape Ernest par les hanches puis me met à le chatouiller, il se débat de toutes ses forces en riant aux éclats. Doris se joint également à moi et lui attaque les pieds. Entre deux esclaffements, Ernest appelle Harry au secours, celui-ci passe ses bras autour de moi afin de m'infliger la même torture. Je finis par lâcher Ernest, succombant moi aussi à un fou rire. C'est un pur moment de joie.
Harry m'attire contre lui, je laisse ma tête retombée contre son épaule, ses bras entourent encore ma taille, mais cette fois ses doigts reposent simplement sur la peau de mon ventre. Les jumeaux retournent à la construction de leur château de sable, Doris est très concentrée, le bout de sa langue dépasse d'entre ses lèvres. Ernest prend des coquillages dans son seau qu'il dépose un peu partout dessus.
– Ça a été ta journée ?
Je tourne la tête vers Harry, il me tend une bouteille d'eau qu'il vient de prendre d'un sac de plage isotherme. Après avoir pris une gorgée, je le remercie puis acquiesce.
– Un peu épuisante, mais j'ai rattrapé tout mon retard et j'ai pu finir plus tôt c'est le principal. Et toi, ils ne t'en ont pas fait voir de toutes les couleurs j'espère ?
– Non, ses doigts caressent discrètement ma hanche sous mon tee-shirt, ils ont été adorables.
– Sages comme des images ! Intervient Ernest, tout fier. C'est lui même qui nous l'a dit, on a fait des coloriages, de la pâte à modeler, du toboggan dans le parc et tout plein de trucs trop chouettes encore.
– Tout ça ? Dis donc, vous devez être sacrément fatigués...
– Bah non, répond cette fois Doris en tassant du sable avec sa pelle, on est des grands maintenant. On fait même plus de sieste.
– Ah oui ? Dans ce cas, vous êtes trop vieux pour manger des glaces alors ?
Ma remarque les fait tout de suite réagir, ils protestent en se jetant presque sur nous. Le rire de Harry chante à mon oreille, Doris entoure son cou de ses bras, Ernest embrasse ma joue et je ne peux pas dire que leur petit acte de comédie ne m'amuse pas.
– D'accord d'accord ! Je cède en serrant mon petit frère contre moi, sourire aux lèvres. Si vous me faîtes le plus château de sable au monde et vous aurez le droit à une bonne glace.
Ni une ni deux, ils reprennent leur tâche avec un sérieux sans égal. Je sens le sourire de Harry contre ma nuque tandis qu'il y dépose un fin baiser. A mon tour, je le questionne sur sa journée et il me raconte tout ce qu'ils ont fait à trois. Je sais qu'il chérit ces moments avec eux autant que moi, parce qu'il n'a pas eu le droit à ces souvenirs heureux en famille au cours de sa vie. Du moins, pas avant de me rencontrer.
A présent, je veux lui donner l'opportunité de tout vivre et tout connaître. Car, égoïstement, je veux le voir sourire ainsi pour le reste de mon existence. Il n'a rien de plus beau au monde que de voir le bonheur illuminer son visage. Malgré les parts d'ombre qui restent, et qui resteront toujours, ancrées dans sa vie, il a su s'en sortir, il a su trouver son chemin, une raison de continuer d'avancer, il a su écrire une autre fin à son histoire. Elle n'était pas destinée à se terminer comme ça.
Et je suis intensément fier d'en faire partie, d'y avoir ma place. D'avoir pu l'aider à parvenir à une nouvelle page de sa vie.
Le début de notre histoire à deux.
– Fini !
La voix de ma petite sœur me ramène sur terre, je détache mon regard du visage de Harry pour porter mon attention sur elle et sur le château de sable qu'elle me montre en sautillant sur place. Ernest pose un dernier coquillage sur le dessus, Harry leur dit que c'est le plus beau château qu'il ai pu voir, je sors mon téléphone de ma poche.
– Je suis bien d'accord, vous avez bien méritez votre glace ! Mais avant, on prend une photo pour que vous puissiez le montrer à tout le monde Dimanche.
Ils posent fièrement devant leur œuvre, je prends plusieurs clichés pendant que Harry rassemble les affaires. Les jumeaux rangent leurs jouets de plage, je plie les serviettes puis les mets dans le sac. Ils courent se rincer les mains et les jambes au robinet d'eau sur le quai, non sans s'éclabousser au passage dans des éclats de rire.
Je prends les deux sacs, Harry s'occupe de passer la commande des glaces qu'Ernest et Doris ne tardent pas une seconde à déguster avant même d'avoir pris le temps de s'installer sur un banc. Il nous en prend une à partager, je lui souris puis embrasse sa joue au passage. Entre deux bouchées de glace à la vanille, mon petit frère me demande,
– On reviendra demain ?
– Si vous êtes aussi sages qu'aujourd'hui !
Des étoiles d'impatience brillent dans leurs yeux, ils adorent venir nous voir, surtout en été, car ils peuvent aller passer des heures à la mer, se baigner et manger des glaces à profusion. Harry donne un mouchoir à Doris dont le menton est couvert de glace à la framboise, il lui aussi les mains pendant ce temps et à côté Ernest me raconte des histoires à son école, les pieds balançant dans le vide.
Nous rentrons vers dix huit heures, le temps de finir nos glaces, faire une dernière petite balade entre les boutiques sur le quai et reprendre la route en voiture. Les jumeaux filent dans leur chambre, celle qu'ils partagent lorsqu'ils viennent dormir à l'appartement. Je pose les sacs au salon, Harry m'aide à les vider.
– Tu préfères leur faire prendre la douche ou préparer le repas ?
– Je m'occupe du dîner, je réponds en tournant ma tête vers lui, tu l'as déjà fait hier. Quand ce sera en train de mijoter je viendrais te filer un coup de main.
– Merci, mais tu sais que je peux m'en charger.
Après avoir mis les serviettes sales dans la machine à laver, il glisse sa main dans mon dos. Mon sourire s'étend davantage, je passe le bout de mon nez contre sa joue, sa fossette qui se creuse au fil des secondes puis je réponds sur un ton plus bas :
– C'est déjà ce que tu as fait toute la journée, et merveilleusement bien si j'en crois ce qu'ils m'ont dit. Toi aussi tu as le droit de te reposer.
– J'en aurais tout le temps après.
Je recule mon visage afin d'ancrer mon regard dans le sien, il se mord légèrement la lèvre inférieure, je ne peux pas lui résister. Et il le sait.
– Tu ne vas jamais lâcher l'affaire hein ?
– Non, il me souffle sans cesser de sourire, mais tu sais que j'aime beaucoup m'occuper d'eux.
Effectivement, c'est loin d'être une surprise pour moi. Harry a toujours été aux petits soins envers ma famille, pas seulement les jumeaux. Il prend toujours de leurs nouvelles, il discute de manière régulière avec Charlotte et mon beau-père par messages, parfois il lui arrive même de discuter quelques minutes avec ma sœur quand je l'appelle. A chaque fois que j'y pense, ça me réchauffe le coeur de constater qu'il s'est entièrement intégré à notre famille. Sans aucun soucis, de façon tout à fait naturelle. Presque comme si il en avait toujours fait partie.
Mon seul regret c'est que ma mère n'ait jamais eu la chance de le connaître, mais je suis persuadé que de là où elle est elle nous voit, elle nous observe et constate à quel point je suis un homme chanceux d'avoir Harry dans ma vie.
– A quoi tu penses ?
Son pouce se met à caresser délicatement ma joue, je cligne des paupières puis hausse les épaules.
– Toi, et à quel point tu es formidable.
Malgré tous les compliments que j'ai déjà pu lui faire, et que je continue à faire, je parviens encore à le faire rougir. Et ça c'est une petite fierté à mes yeux. Même si suite à notre première rencontre au Chalon de Thé, c'était plutôt lui qui me faisait perdre tous mes moyens. Je me souviens encore, honteusement, de mes bafouillements d'adolescent qui vit son premier coup de foudre amoureux.
– Est-ce que tu es en train de me couvrir de compliments pour que je fasse à manger aussi ou bien...?
Je grogne en commençant à m'éloigner mais il tire sur mon bras afin de me ramener contre lui, le rire qui sort de sa bouche fait s'emballer mon coeur. Pourtant, je devrais y être habitué, mais ce sont toutes ces petites choses, ces petits détails chez lui qui me surprendront toujours. Je râle un peu, mais ça me passe bien vite une fois que sa bouche se pose sur la mienne. Mes doigts trouvent le chemin de ses cheveux, ses mains glissent mes hanches, c'est doux, exactement tout ce dont j'avais besoin.
Il m'adresse un clin d'oeil avant de rejoindre les jumeaux pour la douche. Je m'attaque au dîner, quelque chose de simple et rapide, je n'ai pas vraiment la force de cuisiner, même si ça ne me dérange pas, mais j'ai seulement envie de me poser pour le reste de la soirée.
Après les douches, nous dînons tous les quatre, les jumeaux se régalent avec les spaghettis à la sauce tomate, Harry nous sert à lui et moi un verre de vin rouge, puis nous les laissons digérer quelques minutes devant la télévision le temps de débarrasser la table et faire la vaisselle.
– Louis une histoire !!
– Je ne crois pas avoir entendu le mot magique...?
– S'il te plaaaaaît ! Chantonnent les jumeaux en même temps, trépignant d'impatience.
C'est le rituel de l'heure du coucher, et ce depuis des années. Je n'ai plus l'occasion de le faire aussi souvent qu'avant, quand je vivais encore sous le toit familial par exemple, c'est pourquoi ils ne manquent pas une seule occasion de me le rappeler dès qu'ils viennent à notre appartement ou que nous passons à la maison où j'ai grandi.
Doris fouille parmi les livres que j'ai mit à leur disposition dans la petite bibliothèque de leur chambre. Harry va fermer les rideaux, allumer la lampe de chevet puis s'assoit sur le bord du lit deux places. Ernest est déjà couché, sa peluche favorite serrée contre lui, sa sœur le rejoint rapidement après m'avoir tendu l'histoire de son choix.
Je m'assois sur le siège que j'ai rapproché du lit et commence la lecture. Harry aussi m'écoute, presque aussi attentivement que les jumeaux. Lui non plus ne manque jamais l'heure de l'histoire. Ce genre de moment tient une place spéciale dans mon coeur, parce qu'avant que ce ne soit moi qui prenne le relais, ma mère leur lisait tous les soirs un livre. Pour eux, c'est aussi un moyen de chérir ce souvenir précieux au creux de leur poitrine.
Ils s'endorment au bout d'à peine quelques pages, épuisés par cette longue journée riche en activités. Je referme le livre que je vais ranger avec les autres, nous leur souhaitons bonne nuit chacun notre tour en embrassant leur front. Harry remonte la couverture sur eux, même s'il fait assez chaud pour s'en passer, puis éteint leur lampe.
La porte reste entrouverte, juste au cas où. Une fois dans le salon nous nous écroulons tous les deux dans le canapé, Clifford n'attend pas bien longtemps pour venir se joindre à nous. Il sait qu'il n'a pas le droit de monter dans le canapé, c'est pourquoi il se couche à nos pieds, sur le tapis. Tout en lui offrant des caresses, Harry me dit :
– Ils sont tombés comme des mouches.
– Ce n'est pas étonnant, ils se sont levés tôt et ils ont eu une journée bien remplie.
– Oui, de vraies piles électriques. Je me demande bien de qui ils tiennent ça....
Je proteste un peu, même si je reconnais que c'est la vérité, Harry le sait aussi bien que moi. Il aime me taquiner sur le fait que je prévois toujours de faire un million de choses dans la journée, je ne réussis pas à tout accomplir, et ça me fait râler parfois, mais je parviens quand même à m'en sortir avec un bon programme à la fin.
Disons que j'ai du mal à tenir en place, c'est d'ailleurs un miracle, encore irrésolu, que je parvienne à lire autant.
Harry attrape mes doigts avec lesquels j'étais en train de lui pincer gentiment la hanche, un grand sourire peint sur ses lèvres. Clifford nous observe, l'air intrigué que ses caresses aient pris fin subitement.
– Quoi que maintenant que j'y pense, toi tu es plutôt du genre à traîner au lit le matin.
– J'ai besoin de ma dose de sommeil et surtout de tes câlins pour fonctionner.
– Ce n'est pas pour me déplaire.
– Alors arrête de te plaindre.
C'est à mon tour de le taquiner, j'ai le souris aux lèvres qui ne cesse de s'agrandir tandis qu'il pose plusieurs baisers dans mon cou en m'attirant contre lui. Je l'entends grogner à peine contre ma peau, il la mordille du bout des dents, pour me provoquer un peu, mes doigts se serrent par automatisme dans ses boucles.
Quand il se recule, son sourire s'étend jusque dans ses yeux. Je lève les miens au ciel, il reprend la parole.
– Je ne me plaignais pas, c'était une simple observation. Et je te ferais remarquer que j'adore rester au lit avec toi le matin aussi.
– Oui je sais, et c'est tout ce que je voulais entendre.
– Tu veux toujours avoir le dernier mot hein ?
– C'est que tu commences à me connaître toi, je le taquine davantage et il rit près de mon visage.
– Il serait temps quand même, au bout de presque trois ans de relation.
– Effectivement, il y aurait de quoi douter sinon.
– Je te connais par coeur, Louis.
– Donc, tu serais deviner à quoi je pense là tout de suite ?
Mes yeux se plissent légèrement, le sourire de Harry se creuse davantage, ainsi que ses fossettes. Une vue qui a toujours le don de me faire trembler l'intérieur du corps, au niveau du ventre et de la poitrine. Ce qui reste un mystère total pour moi, parce que je pensais que ce sentiment électricité dans tout mon être ce dissiperait au bout d'un certain temps. Après quelques mois, une fois que la routine se serait installée.
Mais, au contraire, et pour mon plus grand plaisir, Harry parvient encore à me faire tomber raide dingue amoureux de lui à chaque nouveau jour qui se lève. Je pense que c'est un phénomène qui n'aura jamais de fin. Ce genre d'amour qui n'a de cesse de se réinventer.
– Au fait que tu as très envie que je t'embrasses ?
– Bingo ! Je m'exclame dans un petit rire discret pour ne pas réveiller les jumeaux. Tu es medium en fait, c'est ça ?
– Non, une de ses mains glisse le long de ma hanche, j'en ai juste beaucoup envie moi aussi.
– Qu'est-ce que tu attends, dans ce cas ?
J'ai le temps de discerner un éclat d'amusement passer dans son regard avant que ses lèvres ne fondent sur les miennes. Même après tout ce temps, je peux certifier que les papillons dans le ventre ne sont pas un mythe. J'ai appris avec Harry que chaque baiser est unique et a sa propre histoire.
Celui que nous avons échangé en haut de cette falaise, le tout premier, au-dessus des vagues, entourés de la mer. Celui qui a officialisé notre relation. Celui qui veut dire merci ou pardonne moi. Celui, désespéré, après une dispute qui nous arrive parfois d'avoir. Celui du matin pour se saluer et celui du soir pour se souhaiter une bonne nuit. Celui langoureux et plein de désir lorsque nos corps sont prêts à s'offrir fiévreusement l'un à l'autre. Celui après les larmes ou les rires. Celui pour se taquiner. Celui pour montrer sa fierté, son admiration. Celui quand nous nous retrouvons au bout de quelques jours séparés, les rares fois où il m'arrive de me déplacer pour le travail. Celui paresseux du dimanche matin. Celui romantique lors d'un dîner au restaurant ou à la maison.
Celui-ci, qui veut dire que jamais jamais jamais je ne pourrais me passer de lui.
Le léger goût du vin sur sa langue me fait tourner la tête, me rend ivre. Mais ce n'est pas l'alcool. L'ivresse de l'amour, plutôt. En plus d'être une tournure poétique, c'est la vérité. Ce n'est pas pour rien si Harry est ma première source d'inspiration lorsque j'écris. Il me suffit de voir le sourire naître sur ses lèvres quand il lit des extraits que je lui montre et j'ai le sentiment d'avoir tout gagné.
Mes doigts tiennent sa nuque, appuient légèrement dessus afin d'avoir meilleur accès sa bouche, à sa langue qui me fait perdre la raison. Parce que, dès le début de notre relation, je me suis vite rendu compte que c'est un réel cercle vicieux et que je n'en aurais jamais assez de lui.
Nous passons un moment à s'embrasser dans le canapé, entre rires, regards et mots murmurés contre les lèvres de l'autre. Parfois, c'est tout ce dont nous avons besoin.
– Tu sais que je t'aime ?
– Je crois être au courant oui, je souffle sans pouvoir m'empêcher de sourire, mais répète le pour que je sois sûr.
Harry enchaîne les « je t'aime » sous une pluie de baiser entre chaque mot sur mon visage. Je ris sans aucune retenue, mon coeur bat à tout rompre et je le fais basculer contre moi. Je finis allongé sur le dos dans le canapé et lui sur moi, je profite de notre proximité pour capturer ses lèvres dans un long baiser.
Après cela, nous restons dans cette position. Il allume simplement la télévision, en fond sonore, pose sa tête au niveau de ma poitrine, tournée vers l'écran. Je me mets à caresser sa nuque, le haut de son dos, il fait de même le long de ma hanche, ça me fait frisonner de partout.
Un long bâillement finit par s'échapper de sa bouche au bout de quelques minutes, je souris, puis lui demande :
– Ils ne t'ont pas trop fait la misère au moins ?
– Non pas du tout, il redresse sa tête afin de me regarder en appuyant son menton sur le dos de sa main, ils ont été vraiment adorables. Ils ne sont pas disputés une seule fois, ils m'ont écouté et ils ont fini leur assiette ce midi, même les légumes.
– Impossible ! Avoue le tu leur as jeté un sort, ou alors tu leur a montré tes fossettes et ils n'y ont vu que du feu.
– Ça fonctionne toujours sur toi, pourquoi pas eux ? Je crois réellement que c'est de famille.
Je fais mine d'être offusqué mais je ne peux pas me retenir de me joindre au rire de Harry plus longtemps, il faut avoue que ce n'est pas faux. Son sourire est bien une des premières choses chez lui qui m'a fait tomber amoureux.
Une fois que nos rires se sont calmés, Harry se frotte un œil du revers de la main.
– Mais c'est vrai que c'était une journée chargée et je commence à avoir sommeil.
– Allons nous coucher alors, le lit sera plus confortable.
Après lui avoir déposé un baiser sur le front, je le laisse se lever et aller tout fermer et vérifier pendant que de mon côté je prépare notre lit. Le chien et le chat restent au salon, Clifford sait qu'il n'a pas le droit de monter dans le lit, même s'il lui a fallu du temps pour le comprendre. Harry me rejoint dans la salle de bains pendant que je me brosse les dents, il ôte ses vêtements du jour pour enfiler son bas de pyjama et un vieux tee-shirt usé à moi qu'il refuse de jeter.
Je l'admire dans le reflet du miroir, la courbe du bas de son dos, ses bras et ses mollets musclés, le léger bronzage sur sa peau lisse et tatouée. Tout a été une question de temps et de confiance pour qu'il m'autorise à voir son corps entièrement, je n'ai jamais rien poussé, rien demandé, je l'ai laissé faire à son propre rythme. Et ça n'a pas été facile au début, il était gêné, tremblant, au bord des larmes, je lui ai répété qu'il n'avait pas à le faire s'il ne s'en sentait pas capable. Je voulais qu'il se sente en sécurité, aimé avant tout. Mais je n'ai jamais cessé de l'adorer et le chérir depuis la première fois où j'ai pu poser mes yeux, mes doigts, ma bouche sur chaque partie de sa peau nue.
Son regard croise le mien dans le miroir une fois qu'il est habillé, il me sourit puis vient simplement embrasser ma joue. Je me rince la bouche et lui laisse la place. Après avoir fermé nos volets, je l'attends de mon côté du lit, mon roman en cours est encore sur la table de chevet là où je l'ai laissé hier soir. J'échange quelques messages avec ma sœur tandis qu'il prépare ses affaires pour demain et s'installe finalement à côté de moi, son corps se colle sans attendre au mien.
Je pose mon téléphone à côté de mon livre et de mon verre d'eau. Harry a éteint la grande lumière et allumé le projecteur d'étoiles, mon cadeau d'anniversaire qui ne l'a jamais quitté. Parfois il change et me demande de mettre la lampe de chevet, selon ses envies. Mes bras passent autour de lui, je m'enfonce confortablement entre les coussins, la couverture poussée au niveau de nos genoux. La fenêtre ouverte laisse passer une brise d'air tiède agréable.
Mes doigts reprennent leurs douces caresses dans son dos, sous son tee-shirt, je le sens frisonner, sa tête posée près de mon épaule sur le coussin. Son souffle chaud chatouille la peau de mon cou, je souris, les yeux perdus dans les étoiles colorées au plafond. Je me suis vite habitué à dormir avec une lumière la nuit, ce n'est pas tellement dérangeant et si ça rassure Harry c'est tout ce qui compte à mes yeux.
– Tu mets ton réveil à quelle heure ?
– Six heures cinquante, j'ouvre la pâtisserie à huit heures trente, j'ai un cours après la pause déjeuner. Je devrais finir en tout début d'après-midi, mais j'ai rendez-vous avec ma thérapeute à quatorze heures directement après.
– D'accord, je réponds en fermant les yeux, on t'attendra pour aller à la plage. Et ça te dérange pas si ma sœur et son copain mange avec nous dimanche midi ?
– Au contraire, ce serait génial de passer du temps tous ensemble.
J'acquiesce, même s'il ne me voit pas, et lui embrasse le dessus de la tête. Ses cheveux sentent mon shampoing qu'il a utilisé ce matin sous la douche. Un silence reposant s'installe, Harry me murmure un bonne nuit, je lui réponds tout en l'enlaçant davantage. Je sais qu'au cours de la nuit, nos corps vont se séparer, surtout à cause de la chaleur de l'été qui va les rendre moites, mais je profite de chaque petite seconde de confort que me procurent ses bras.
Le sommeil me rattrape bien vite, moi aussi. Comme à peu près chaque soir depuis que je dors à ses côtés, le souffle apaisé de Harry me berce et m'emmène tout droit au pays de rêves.
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Hello !
Me revoici, après tout ce temps, avec un bonus. Je n'ai plus eu envie d'écrire après Only the Brave, j'ai surtout eu besoin d'une pause, mais l'histoire a commencé à me manquer dernièrement c'est pourquoi j'ai décidé de me replonger dedans.
Je ne sais pas encore s'il y aura d'autres bonus et combien, mais ça m'a fait chaud au coeur de retrouver cette histoire. Je ne peux pas non plus vous dire s'il y aura d'autres écrits à venir, j'ai moins de temps pour écrire et l'envie n'est plus aussi présente qu'avant. Surtout, j'ai depuis un moment le sentiment que les fanfictions ne sont plus pour moi.
Cependant, j'espère que ce petit bonus vous aura fait autant de bien qu'à moi, j'avais surtout besoin d'écrire des moments plein d'amour. Je vous remercie encore et encore de continuer à faire vivre mes histoires, à les lire et les commenter. Je lis chacune de vos petites réactions avec un grand sourire.
A bientôt peut-être, prenez soin de vous.
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