9.
Louis.
C'est toujours la course le Jeudi soir, je termine tard le travail, sans compter que mon chef me donne souvent des manuscrits dans l'après-midi qui prennent du temps à traiter, et j'aime garder un certain rythme pour ne pas être débordé au bout de quelques jours.
J'arrive donc pile à l'heure au cours de pâtisserie. Ils n'ont pas encore commencé. Quentin fume devant le café, appuyé contre le mur. Je suis encore essoufflé quand je m'arrête à côté de lui. Il rit doucement puis me tend la dernière moitié de sa cigarette.
– Tiens, t'as l'air d'en avoir plus besoin que moi.
– Merci, je la prends et inspire le temps que ma respiration devienne régulière, à ce rythme là je vais perdre dix kilos d'ici la fin du mois d'Octobre.
Un nouveau rire sort de sa bouche tandis que je fume rapidement. Mon rythme cardiaque prendre encore quelques minutes à se calmer, mais au moins je suis arrivé à l'heure.
– T'habite loin d'ici ?
– Pas tellement, mais je sors du travail là. J'ai pris le bus, qui est aussi en retard que moi d'ailleurs.
– Ah ouais, il grimace mais sourit encore, tu bosses dans quoi ?
Après avoir tiré une longue bouffée de tabac, je lui explique mon travail en maison d'édition, ce que j'ai déjà commencé à faire depuis mon embauche. Il m'écoute le temps que je termine la cigarette et marche à mes côtés tandis que nous entrons dans le café. Presque tout le monde est là, il y a un brouhaha agréable et un fond de musique.
Nous saluons poliment les autres, Léonie nous offre un grand sourire, en pleine conversation elle aussi avec Muriel et sa fille, Joséphine. Il manque encore Gaëtan et Harry que je ne vois pas dans la salle non plus. Je suppose qu'il ne doit pas être très loin, en cuisine certainement.
Comme nous discutons toujours, je m'installe au plan de travail à côté de Quentin, il met son tablier pendant que je lui explique les rouages de mon métier. Il me pose plusieurs questions, et même si je parle beaucoup ça n'a pas l'air de l'ennuyer. Il me parle même de quelques uns de ses livres préférés, son regard lâche mon visage pour se poser derrière moi, il s'interrompt afin de dire :
– Salut Harry !
Je tourne la tête, moi aussi dans cette direction. Harry s'approche avec deux ou trois ustensiles qu'il pose sur le plan de travail devant lui. Il répond à Quentin d'une voix lente, et ses yeux se posent sur moi. Je lui fais un signe de main en souriant, il m'offre un léger hochement de tête et sourit, à son tour. Quentin reprend le cours de sa phrase, je reporte mon attention sur lui et enfile mon tablier.
Deux minutes plus tard, la cloche d'entrée sonne. Gaëtan entre, une doudoune autour de lui, et nous salue avant de s'excuser pour son retard. Mais ce qui attire tous notre attention c'est la petite fille à son bras. Elle ne doit pas avoir plus de six ans, son pouce dans sa bouche, un cartable sur le dos et de grandes boucles rousses entourent son visage d'ange.
– Je ne voudrais pas m'imposer, mais... ma femme est encore coincée au travail, mon fils étudie à la maison, ça ne te dérange pas trop si elle reste sagement avec moi, Harry ?
Harry n'hésite pas une seconde et secoue la tête en souriant, il apporte même un siège pour elle s'asseoir à son tour près de son père. Il l'aide à défaire son manteau, sortir un cahier de son sac d'école ainsi que des crayons afin qu'elle puisse s'occuper tranquillement.
Je termine le nœud de mon tablier pendant que Quentin m'explique ses études de commerce, qu'il voudrait ouvrir son entreprise à la fin de son cursus, mais que c'est toujours compliqué. J'acquiesce et m'apprête à lui répondre quelque chose, mais mon regard est attiré par Harry. Il s'approche de Gaëtan et sa fille, il se penche vers elle en lui souriant. Je l'entends lui demander :
– Est-ce que tu aimerais avoir du chocolat chaud ?
Elle lève ses grands yeux vert dans la direction de son père qui saisit son tablier, il hausse un sourcil. Un sourire fend les lèvres de la petite fille qui tourne le visage vers Harry hoche la tête.
– Oui, s'il vous plaît.
Sans attendre, Harry s'éclipse en cuisine. Le temps pour tout le monde de se mettre en place et à Gaëtan de pouvoir se préparer sans se presser. Deux minutes plus tard, Harry revient dans la salle avec un gobelet de chocolat chaud à la main, recouvert de plusieurs marshmallows roses et bleus.
La petite fille ouvre de grands yeux quand il la dépose prudemment devant elle. Gaëtan sourit à Harry et glisse une main sur le dos de sa fille.
– Qu'est ce qu'on dit, Rose ?
– Merci monsieur.
Son père lui embrasse les cheveux, Harry lui sourit tendrement et retourne à sa place derrière son plan de travail à lui. Il croise mon regard, l'espace d'une seconde, puis baisse immédiatement les yeux vers sa feuille de recette.
Je fais de même alors qu'il prend la parole et commence à expliquer ce que nous allons préparer ce soir. Un marbré chocolat framboise, je lis les instructions qu'il énonce à voix haute. Si j'ai eu la chance de me débrouiller avec le carrot cake la semaine dernière, j'ai bien peur de me louper cette fois ci.
– T'inquiètes pas, c'est plutôt simple. J'en ai déjà fait un chocolat vanille.
– J'espère que tu vas mettre ton savoir à profit pour m'aider alors.
Nos rires légers se mêlent dans l'air, tandis que tout le monde se met à la tâche. Quentin prend son premier ustensile et me montre par quoi commencer, même si la recette détaille déjà tout. C'est beaucoup plus amusant ainsi, il m'explique sa manière de faire et je suis ses gestes en gardant un œil sur le papier devant moi.
Mais, comme il fallait s'y attendre, mon côté maladroit prend le dessus. Je casse un œuf et des morceaux de coquilles tombent avec le jaune. Je soupire, essayant de les rattraper avec mes doigts. Ils sont minuscules et mes mains finissent visqueuses à cause de l'oeuf. Amusé par cette scène, Quentin se met à rire à côté de moi, je lui lance un regard à la fois exaspéré et à l'aide, il doit avoir pitié de moi.
Il me rejoint à mon plan de travail et me dit d'aller me laver les mains, je les essuie dans du papier au maximum puis vais à l'évier, près du comptoir où ils servent les pâtisseries en temps normal et reviens à ma place. Quentin s'est chargé de sortir le plus gros de l'oeuf pour le mettre dans un autre saladier, il en prend un nouveau et me montre une manière de le casser sans se retrouver avec des morceaux.
– Merci, je suis une vraie catastrophe.
– Je ne dirais pas ça, juste pas très habile.
Son rire résonne à nouveau. Je lève les yeux au ciel, mais ne peut m'empêcher de me joindre à lui. Nous reprenons la suite de la recette et je parviens à me débrouiller sans l'aide de Quentin. Il me laisse me débrouiller de mon côté, même s'il avance bien plus vite que moi. J'ai beau être d'un tempérament impatient, je suis aussi très scrupuleux et j'aime quand les choses sont bien faites.
Un moment, Harry s'arrête à mon plan de travail. Je termine de beurrer mon moule mais tourne la tête vers lui, il jette un coup d'oeil à ma préparation dans le récipient.
– Ça m'a l'air très réussi.
– J'ai eu de l'aide.
D'un signe du menton, je montre Quentin à ma gauche qui enfourne son plat. Il se redresse, ferme la porte puis pose le torchon sur sa table avant de nous regarder.
– Tu parles, je t'ai simplement débarrassé des coquilles d'oeufs. C'était pas la fin du monde.
– Pour moi si !
Nous rions ensemble, Harry se contente de sourire du coin des lèvres. J'ajoute à son attention :
– J'espère ne pas le faire brûler.
– La cuisson n'est pas la partie la plus compliquée.
C'est lui le professionnel ici, il sait de quoi il parle. Je hausse les épaules, Harry pose son regard sur moi un moment, et je crois qu'il s'apprête à me dire quelque chose parce qu'il ouvre la bouche, mais c'est ce moment que Quentin choisit pour intervenir.
– Tout à fait ! Il te suffit de surveiller sur ça gonfle bien et que ça reste moelleux.
Je me tourne vers lui et je dois avoir l'air paniqué parce qu'il se met à rire doucement, en haussant les épaules.
– T'en fais pas, je te filerais un coup de main.
Quentin me fait un clin d'oeil puis se met à nettoyer son plan de travail. Un petit sourire a pris place sur mes lèvres, Harry m'adresse un léger hochement de tête avant de s'éloigner. Je le suis du regard tandis qu'il va porter son aide à Joséphine.
Après quelques secondes à l'observer, je fais couler doucement le mélange dans le moule que je dépose sur la plaque chaude du four ensuite. Je mets le minuteur en route, Quentin me fait signe d'un pouce en l'air en souriant, je secoue la tête et nettoie ma table.
Et, au final, c'est une nouvelle réussite. Je goûte un bout de mon marbré, il est encore tiède et j'ai la sensation d'avaler un nuage. Harry nous félicite, son regard s'attarde un instant sur moi, puis nous rangeons tous nos affaires après s'être souhaité une bonne soirée.
Je ferme mon tupperware en suivant des yeux Harry qui s'approche de Gaëtan et sa fille. Elle met son petit cartable sur son dos, ses boucles rousses tombent devant ses yeux, il s'accroupit devant elle et lui tend une petite boite en carton.
– Tiens, c'est ma part de marbré, je te la donne. Comme ça, il y en aura une rien que pour toi.
Elle jette un regard à son père qui hoche la tête et remercie sincèrement le encore une fois. Harry se redresse en haussant les épaules. Rose le remercie aussi, elle sourit jusqu'aux oreilles. Ils se disent au revoir.
– Louis, tu veux partager une cigarette avec moi ?
Je me tourne vers Quentin qui a déjà enfile sa veste et met son sac sur son épaule.
– Oui, j'arrive dans deux minutes.
– Je t'attends devant.
Il montre l'entrée du salon de thé du pouce, j'acquiesce et m'avance ensuite doucement vers Harry. Le son de la clochette d'entrée se perd dans la salle à présent vide. Il n'y a plus que nous deux. Son regard tombe sur moi, il ouvre la bouche comme pour me dire quelque chose mais la referme ensuite.
– Le carrot cake de la semaine dernière a été un vrai succès, du moins mon colocataire a adoré. Alors qu'il déteste les légumes, normalement.
Un léger sourire se dessine sur les lèvres d'Harry, il plie soigneusement son tablier qu'il vient de retirer.
– Ça me fait plaisir d'entendre ça.
– J'espère qu'il sera aussi conquis par le marbré de ce soir.
– Je n'en doute pas, tu... tu t'en sors parfaitement.
Je sens l'hésitation dans sa voix et je ne sais pas si c'est parce qu'il dit ça pour me faire plaisir, alors qu'en réalité je suis une catastrophe culinaire, ou bien si ça le gêne que je lui fasse autant la conversation. Mais le sourire timide qu'il m'adresse me pousse à continuer de parler, je hausse les épaules.
– Oui, je crois que j'ai mis un peu trop de framboise, mais ça devrait aller. Ça aurait pu être pire, Quentin m'a évité la catastrophe. Un gâteau aux coquilles d'oeufs.
– Mais tu progresses et tu continues de venir, c'est que ça te plaît, non... ?
La petite touche d'espoir dans son ton me fait sourire, je prends un air nonchalant.
– J'apprends à faire des gâteaux pour impressionner mes proches, je ne dis pas non. Ce sera moi la vedette aux fêtes d'anniversaires maintenant, grâce à toi.
– Tu as fait ce gâteau tout seul, c'est à toi que reviennent tous les mérites.
– Certes, mais tu es un très bon professeur.
Nous échangeons un regard, il baisse ensuite les yeux vers son tablier, toujours entre ses mains. Je tiens encore mon tupperware que je n'ai pas encore rangé dans mon sac. Mes affaires traînent sur ma table. Rapidement, nous échangeons un au revoir poli, je récupère ma veste et mon sac, lui lance un sourire et sors du salon.
Comme promis, Quentin m'attend, il me tend la moitié de la cigarette qu'il a entamé. Nous parlons en faisant un bout de route ensemble, jusqu'à nous séparer à un coin de rue.
Lorsque je rentre, Zayn est déjà à l'appartement. Un son de guitare m'accueille, ainsi que l'odeur de lasagnes. Je pose mes affaires et m'avance au salon. Il est assis dans le canapé, son instrument sur les genoux, la télévision allumée et un carnet ouvert devant lui. Il tourne la tête dans ma direction, sourire aux lèvres.
– Alors, comment c'était ?
– Bien, très bien. J'ai encore ramené quelque chose qui devrait te plaire.
A la seconde même, Zayn se débarrasse de sa guitare qu'il pose sur le fauteuil et me rejoint en cuisine. J'ouvre le tupperware, il jette un œil à l'intérieur et coupe un bout à la cuillère qu'il porte ensuite à sa bouche. Impatient d'avoir son verdict, j'observe son visage, pour le moment fermé. Puis il pose le couvert et prend mon visage entre ses mains.
– Il faut que j'aille remercier ce serveur, il t'a transformé en un vrai chef !
Un rire sort d'entre mes lèvres, je lui pince gentiment la hanche et il m'assure que c'est la vérité. Il met le reste au frais le temps que nous mangions les lasagnes d'hier. Tout en léchant sa fourchette, Zayn me raconte sa matinée au studio, un rendez-vous avec un label puis qu'il a passé le reste de l'après-midi à écrire des chansons ici, après s'être baladé dans le coin.
C'est vrai qu'en dehors du trajet pour aller au travail, au salon de thé ou au supermarché, nous n'avons pas réellement eu l'occasion de visiter la ville. Nos journées sont chargées et le week-end nous sommes trop fatigués, et fainéants, pour sortir.
– Un gars au studio m'a dit qu'il y avait des bars sympa au centre, ça te dirait qu'on y aille la semaine prochaine ?
– Ouais, je dis entre deux bouchées encore chaudes, pourquoi pas. Ça me changera les idées.
– T'as qu'à inviter ton serveur là.
Je manque de m'étouffer avec ma part de lasagnes, j'avale un peu d'eau pour faire passer le morceau que j'ai avalé de travers. Zayn me regarde avec un sourire amusé, il est fier de lui. Je lui donne un coup de coude et secoue la tête.
– Je ne vais certainement pas faire ça, on se connaît à peine. Déjà ce serait bizarre mais aussi très déplacé.
– De l'inviter à boire un verre ?
– Oui, ou plutôt, parce que je nous connais, à se prendre notre meilleure cuite.
– Il y a pas de mal à s'amuser. Mais t'invites qui tu veux, un collègue je sais pas.
Zayn hausse les épaules, puis se concentre sur la télévision. Je soupire doucement et termine mon assiette en suivant, moi aussi, l'émission. Après ça, je me charge de la vaisselle et laisse Zayn nous couper à chacun une petite part de gâteau. Il range sa guitare dans un coin de la pièce mais garde son carnet sur ses genoux.
Vers vingt et une heure trente, mon téléphone sonne. Je décroche l'appel vidéo et le visage rayonnant de ma sœur apparaît à l'écran. Derrière elle, je reconnais le décor du salon, et j'entends un bruit de fond, la télévision ou la voix de mes sœurs ou mon frère.
– Salut les nazes !
– Quel accueil, le charme est inné dans votre famille.
Zayn parle tout en se collant à moi, son menton posée sur mon épaule, je lui lance un regard blazé. De l'autre côté de l'appareil, ma sœur se met à rire et nous ne pouvons pas nous en empêcher nous non plus.
Je prends de ses nouvelles, celles du reste de la famille aussi. C'est mon beau-père qui s'occupe de nous, depuis le décès de ma mère, et quand j'étais encore à la maison je faisais tout mon possible pour aider. Avec quatre enfants mineurs, dont deux de neuf ans. Ce n'est pas facile tous les jours.
– Tu penses passer bientôt à la maison ?
– Oui, je réponds automatiquement, sûrement avant la fin du mois. On commence à bien prendre nos marques. Mais faudra que tu viennes nous voir aussi, tu vas adorer.
A dix huit ans, Charlotte rêve déjà de son indépendance. Elle suit des études pour être enseignante en école maternelle, et je pense que d'ici un ou deux ans, elle aura son propre chez elle aussi.
– En plus, Louis pourra te préparer des gâteaux parce qu'apparemment il s'est trouvé une passion pour la pâtisserie.
– Depuis quand ?
La question de ma sœur m'offusquerait presque mais je n'ai pas vraiment le temps de réagir parce que Zayn reprend la parole.
– Depuis qu'il a craqué sur le serveur du salon de thé et qu'il a décidé de prendre des cours avec lui là-bas.
– Zayn ! Je lui fais les gros yeux.
– Et tu m'as rien dit ? D'accord, il faut vraiment que je passe vous voir.
Entre les rires de ma sœur et l'expression amusée de mon meilleur ami, j'ai envie d'aller me cacher sous ma couverture pour le reste de la semaine. Je repousse Zayn de mon épaule qui se met à ricaner et me tourne vers Charlotte à l'écran.
– Premièrement, c'est complètement faux. Zayn faisait l'intéressant, comme d'habitude, et parce que je ne voulais pas qu'il dise n'importe quoi, j'ai paniqué. Du coup j'ai demandé à m'inscrire aux cours.
– Ouais et tu aurais très bien pu ne pas y retourner.
– Tu es quand même content que je te ramène de quoi te remplir l'estomac.
Nos chamailleries continuent de faire rire ma sœur, qui mange son bol de céréales en suivant notre discussion. Zayn passe une main dans ses cheveux puis me répond très sérieusement :
– Je pense que tu devrais directement l'épouser, et vous viendrez tous les deux me cuisiner des bons petits plats. Et comme je suis une âme charitable, je vous hébergerais.
Là, je saisis un coussin de ma main libre et lui lance en plein visage. Mais Zayn a les réflexes d'un félin, il l'attrape de justesse entre ses mains et part dans un fou rire, accompagné de ma sœur.
– Pourquoi j'ai accepté d'emménager avec toi ?
– Louis, je crois que c'est toi qui a proposé, non ?
– Ta sœur marque un point là tu sais ?
– Charlotte, merci de ton soutient.
Je la regarde, elle hausse les épaules en me souriant. Un long soupir, exagéré, sort de ma bouche et je grogne entre mes dents :
– Je vous déteste tous les deux.
– Parce que tu sais qu'on a raison.
Directement, je lance un regard noir à ma sœur qui, ayant posé son portable en équilibre sur la table basse, lève les mains en signe de paix. Plus elle grandit, plus elle ressemble à notre mère, le même sourire, les mêmes yeux, les mêmes expressions.
A mes côtés, Zayn semble s'être calmé même s'il sourit toujours à s'en décrocher la mâchoire. Il hausse un sourcil en me regardant.
– Regarde il rougit !
Agacé, j'attrape le doigt de Zayn qui vient toucher ma joue. J'entends Charlotte rire à nouveau et me demander d'arrêter de bouger pour prendre une capture d'écran.
– Bon Lottie, c'est pas l'heure d'aller dormir pour toi ?
Elle lève les yeux au ciel en me disant que je n'ai aucun humour, Zayn m'ébouriffe les cheveux et se lève. Visiblement, il m'a assez embêté pour la soirée car il salut ma sœur et va dans la salle de bains. Je profite de ces minutes de calme pour reprendre une conversation normale avec elle.
Dix minutes plus tard, Zayn est dans sa chambre, je me brosse les dents. Il me rejoint quand je suis dans mon lit, appuyé contre le mur, en train de lire. Il s'allonge en travers de mes jambes et pose sa tête sur mes cuisses. Je fais mine de l'ignorer, mais ça ne fonctionne pas longtemps, car il se met à enfoncer son doigt dans mon ventre, au-dessus de mon tee-shirt, pour attirer mon attention.
Je pose mon livre sur le côté et baisse les yeux vers lui, l'expression la plus neutre possible. Il me sourit, son air innocent m'agace parce que je sais que je ne vais pas pouvoir lui résister.
– Je te taquinais, tu sais ?
Au lieu de lui formuler une réponse, je grogne entre mes dents, il rit légèrement puis attrape ma main pour lier nos doigts.
– Tu me fais pas la tête, hein ?
Après avoir soupiré, je hausse les épaules. Zayn se redresse afin de s'asseoir en face de moi. Il ne lâche pas mes doigts.
– Parce que j'allais te payer une tournée au bar....
– Tu es vraiment un idiot t'en es conscient ?
Il sourit, je lève les yeux au ciel et il prend ça pour un signe de paix parce qu'il me tend ses bras. Je ne suis pas vraiment énervé contre lui, mais c'est drôle de le voir essayer de se racheter. Je le laisse patienter quelques secondes et cède finalement pour venir l'enlacer.
Zayn me serre contre lui, on retombe dans mon lit en riant, il embrasse mon crâne. Même si on a tous les deux nos lits et notre chambre, on s'endort ensemble dans le mien après des épisodes de séries. Si je suis certain d'une chose, c'est que je regrette pas une seule seconde d'avoir emménagé avec lui.
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