Chapitre 40
⚠️Attention TW : sang, violence... ⚠️
Je ne peux retenir un cri.
- Oh !
Depuis le temps que j'attendais cette réponse ! Je suis tellement soulagée que j'en pleure. Mais soudain, un doute m'assaille.
- C'est bien vrai, n'est-ce pas ?
- Je te le jure.
- Mais je n'ai aucun moyen de pourvoir en être certaine.
- Tu peux croire en ma parole... Je suis sincère, Ophélia. Je ne peux pas te mentir.
Je l'observe en silence pendant un long moment, mais il attend patiemment. Je finis pas hocher la tête.
- Je choisis de te croire.
Je laisser le soulagement atteindre mon coeur, tous les pores de ma peau.
- Merci.
Il semble soudain mal à l'aise.
- Ne me remercie pas, s'il te plaît. Je t'ai fait plus de mal que de bien.
- Merci quand même. Tu n'étais pas obligé de me dire la vérité, mais tu l'as fait. Alors merci, Nathaël.
Un silence s'installe. Je suis soulagée, mais triste à la fois. Je connais la vérité. Je ne reverrai plus Raphaël.
Soudain, je consulte ma montre et me lève brusquement, paniquée.
- Je dois y aller, je suis désolée. Les enfants sont chez une amie, et...
Nathaël fronce les sourcils.
- Pourquoi ne sont-ils pas restes avec ta sœur ? demande-t-il.
- Je... Ma sœur ne va pas très bien.
J'évite son regard. Il sait que je mens, mais il n'insiste pas, à mon grand soulagement.
- Avant que tu partes, Ophélia, j'aimerais que nous nous revoyions, toi, moi et Raphaël.
Surprise, j'en laisse tomber mon sac à main par terre.
- Pourquoi ? je demande, abasourdie, en le ramassant et en passant la lanière sur mon épaule.
- Dis-lui, c'est tout. N'importe quel endroit fera l'affaire. Je vous laisse le soin de choisir.
Il est redevenu froid et distant, c'est étrange.
- Nathaël. Pourquoi es-tu...
- Il faudra que tu lui dises que Julia est en vie avant notre rencontre tous les trois. Sinon, c'est moi qui lui dirais. Je te laisse le choix pour Théo.
Il se lève et l'embrasse sur la joue.
- J'ai déjà payé l'ensemble du repas, donc tu peux partir tranquille. Je te laisse trois jours pour lui dire.
Il disparaît, me laissant seule devant la table, figée. Je ne comprends pas. Pourquoi veut-il que je parle de Julia à Raphaël ? Je ne veux pas le faire. Mais je n'ai pas le choix, sinon ce sera Nathaël qui lui dira, et ce sera peut-être pire que si c'est moi qui le fait...
Raphaël est le père de Julia. Je suis la mère de Julia. Nous devons parler de parent à parent. C'est tout. Ensuite, ce sera terminé pour de bon entre nous. Sauf si... Raphaël souhaite une garde partagée. Et je ne pourrais pas m'y opposer...
Abattue, je sors du restaurant pour aller récupérer les enfants chez Maja. Comment vais-je faire ?
******
Je sonne à la porte. Après quelques instants, Maja finit par ouvrir.
- Alors, ça s'est bien passé ? Tu...
Elle remarque ma mine fatiguée. Je lui souris.
- C'était long, désolée. Je n'ai pas vu l'heure...
- Tu as ta réponse ?
- Oui. Je ne voudrai pas que les enfants entendent, et il se fait tard. Je ta raconte tout au boulot, d'accord ?
- Ça marche ! Désolée d'être indiscrète...
Je ris.
- Ne t'inquiètes pas pour ça !
Maja se tourne vers la porte de son salon.
- Ophélia est là ! Vous pouvez y aller !
- Ça s'est bien passé ?
- Parfaitement bien ! Ils regardaient la télé en t'attendant, parce que je ne savais pas trop quoi faire. Je suis désolée s'ils n'ont pas le droit normalement... Je...
- Maja, c'est bon, tout va bien ! Une fois ne les tuera pas !
Elle pousse un soupir soulagé.
- Merci de les avoir gardés, j'ajoute quand les enfants arrivent dans l'entrée.
Diego se frotte les yeux. Bianca n'affiche rien, mais semble fatiguée et pressée d'aller au lit. Julia, au contraire de son cousin et de sa cousine, semble parfaitement réveillée, aux aguets. Je ne pourrai pas en vouloir à Raphaël de vouloir connaître sa fille, après tout... Mais même si elle s'en va quelque jours loin de moi, j'aurais du mal à m'en remettre, moi ! Je sais que c'est égoïste, mais j'aime ma fille...
- On y va, les enfants. Merci encore, Maja. On se voit plus tard !
Elle acquiesce et nous fait des signes de la main.
Nous reprenons le chemin de l'appartement dans un silence complet. Même Julia ne pose aucune question, elle qui est d'ordinaire si curieuse. Je me sens si fatiguée que je ne m'attarde pas dessus.
Lorsque nous arrivons devant la porte de l'immeuble, quelque chose me mets soudain mal à l'aise. Je jette un coup d'oeil aux alentours, mais il n'y a rien. Je secoue la tête ; je me fais des films !
Je déverrouille la porte et les enfants montent les marches devant moi. Je gravis les marches avec une lenteur qui m'exaspère moi-même. J'ai stresse pendant des jours de savoir qui était le père de Julia, et ce stress est retombé, même si il me reste des choses à faire (grâce à Nathaël)...
Quand j'arrive essoufflée sur la palier, je remarque que la porte est entrouverte. Bizarre, j'étais pourtant certaine de lavoir fermée à clé en partant ce matin... Isabella l'aurait rouverte ? Mais comment ? Pour éviter qu'elle ne ramène des gens bizarres à la maison, j'ai piqué ses clés et je les ai emportées avec moi. En plus, la porte n'a pas l'air d'avoir été enfoncée ni quoi que ce soit... A moins que... Est-ce qu'Isabella aurait un autre double des clés ?
J'entre juste avant les enfants. Un mauvais pressentiment me noue la gorge. Il fait sombre et ça ne me plaît pas. Je serre la main de Julia dans la mienne et tâtonne pour trouver l'interrupteur. Je n'ai jamais le temps de l'atteindre. Un violent coup me projette à terre, m'éloignant de Julia par la même occasion. Je panique en me redressant en position assise sur le sol. Je ne vois rien et...
- Toi, tu m'as menti, la rouquine, retentit une voix d'homme, qui ne m'est pas inconnue.
Je me creuse la tête pour deviner de qui il s'agit. Mais j'ai beau chercher, je ne trouve pas.
- Tu m'as dit que tu aimais les femmes, alors que c'est faux. Ta soeur m'a tout raconté. Je n'aime pas les mensonges...
Une main m'agrippe. Je me débats avec peine. J'ai compris à qui j'avais affaire, maintenant. C'est l'homme à qui j'ai refusé ses "avances" !
Il me pousse, et je retombe par terre. J'étais déjà fatiguée, alors maintenant...
Maid ce n'est pas moi, le problème. Je dois aussi protéger les enfants ! Second problème : il fait trop sombre pour que j'arrive à voir quoi que ce soit.
- Qu'est-ce que vous voulez ? Je croasse.
- Ta soeur m'a dit que tu travaillais.
- A l'inverse d'elle, oui. Pourquoi ?
Il me donne un coup de pied dans le ventre. Je suffoque. Pourquoi je ne distingue même pas des ombres ? Je fixe l'obscurité et le concentre. Il faut que mes yeux s'habituent. J'espère seulement que la mise au point ne prendra pas trop de temps...
- Je ne t'ai pas demandé de parler !
Il ne parle pas très fort, et je comprends que c'est pour ne pas alerter les voisins. Il ne faudrait pas que qui que ce soit se doute de quelque chose... Qu'est-ce qu'ils veulent ? Car je sens des présences dans la pier, des présences qui prouvent que cet homme n'est pas venu seul, et qu'il veut quelque chose de moi, que ma soeur ne peut pas lui offrir.
- Ta soeur m'a promis une belle somme d'argent, tu sais ?
Je reste interdite un long moment. Un doigt me tapote doucement la joie et un rire éclaté dans l'obscurité.
- Vu ton silence, tu n'étais pas au courant, ma petite. Bon. Voilà ce que tu vas faire. Tu vas me donner tout l'argent que tu as sur toi et dans cet appartement. Ensuite, tu me donneras tout l'argent que tu recevras à ton travail. C'est clair ?
Je relève la tête. Je commence à distinguer des choses. C'est un bon début. Si seulement quelqu'un pouvait allumer la lumière... Quoique, il ne vaut mieux pas. Je ne sais pas où se trouvent les enfants, mais il n'est pas question qu'ils me voient dans cet état.
- En plus, il y a trois gosses. Beau moyen de pression si tu n'obéis pas, hein ?
Je tremble de la tête aux pieds.
- Fallait pas le mentir, ma jolie. Je suppose que la rouquine, c'est ta fille ?
Je ne réponds pas. Une gifle claque soudain sur ma jour. Je sens un mince filet de sang couler dans mon cou... Il n'y est pas allé de main morte ! Seulement, ce que cet homme ne sait pas, c'est que j'ai reçu pas mal de gifles et de coups dans ma vie, donc ce n'est pas ça qui va m'impressionner. J'aurai mal, c'est sur, mais ça ne m'empêchera pas de protéger les enfants. Isabella se rend-elle compte dans quelle galère elle nous a mis ?
- Pourquoi vous voulez de l'argent ?
- Ta soeur a beaucoup de dettes envers nous. Passer quelques nuits avec elle ne suffit pas. Je veux de l'argent, et peut-être une autre jolie fille...
Mon cerveau tourne à mille à l'heure. Et soudain, dans un brusque éclair, je comprends. D'après l'ancien travail d'Isabella, elle a été virée. Il fallait qu'elle trouve de l'argent au plus vite pour que je ne ramrque rien. Alors elle s'est teouvee un groupe qui lui a donne des sous, mais avec qui elle a maintenant des dettes...
- Elle a fait quoi pour avoir des dettes ?
- Elle a vendu de la drogue, ma belle. Et elle en a pris pas mal pour elle, à ce propos...
Je suffoque. Isabella a vendu de la drogue. Je n'en reviens pas.
- C'est aussi vous qui avez vendu les bouteilles ?
- Vendu, non. On les lui a données, mais il faut les rembourser, maintenant... Et c'est toi qui va t'y coller, parce que tu as un travail stable.
- Je refuse d'être mêlée à vos histoires ! je crie brusquement.
Je reçois à nouveau un coup violent dans le ventre, suivi d'une belle gifle (sur l'autre joue, cette fois-ci).
- Tu n'as pas intérêt à recommencer à crier, compris ? me tance sévèrement l'homme, mécontent.
J'acquiesce dans le vide. J'aurai dû écouter mon instinct lorsqu'il me c'était qu'il allait se passer quelque chose, ce soir... J'aurai dû laisser les enfants chez Maja pour la nuit, et me rendre seule ici, pour qu'ils n'assistent pas à cette scène...
Je ne veux pas aider ces hommes. Ni Isabella. Mais il y a les enfants... Comment vais-je faire ?
- Où se trouve Isabella ? je demande, la voix rauque, mais à voix basse.
Ce n'est pas parce que j'ai l'habitude de recevoir des coups sur je suis disposée à m'en prendre.
- Je vois que tu as compris, se réjouit l'homme en passant sa main dans mes cheveux. C'est bien.
Je le dégage, pleine de hargne. De quel droit ose-t-il me toucher et me parler comme il le ferait avec une poupée ? Il me dégoûte.
- Ne me touchez pas !
- En fait, je crois qu'il lui en fait d'autres pour qu'elle comprenne, fait une nouvelle voix d'hommes.
Une volée de coups s'abat sur moi. Je finis par me recroqueviller en tremblant contre le mur. Ça fait mal ! Je peine à respirer, les mains pressées contre mes côtes. Ces hommes ont plus de force que ma mère, et ils visent mieux, même s'ils évitent mon visage.
Un homme doit lire dans mes pensées, parce qu'il me dit :
- Faudrait pas que quelqu'un remarque quoi que ce soit à ton travail...
Ces gens sont cruels... Ils me frappent encore quelques fois, puis ça s'arrête enfin. Je ne relève pas la tête.
- Où est ma soeur ? je demande.
- Elle ne perd pas le nord ! s'esclaffe quelqu'un.
- Elle est plutôt résistante ! Sa sœur nous aurait suppliés...
Ils éclatent de rire. Je me redresse tant bien que mal, la respiration sifflante.
- Jamais je ne vous supplierai pour quoi que ce soit, bande d'abrutis ! C'est clair ?
Je sens leurs sourires retomber aussi sec, même sans les voir. L'air devient menaçant.
- Je crois que des coups ne changeront rien cette fois-ci, prononce finalement le chef du groupe avec le plus grand clame.
Je ne m'y trompe pas. Cette sérénité de façade est fausse. Il va trouver un autre moyen de me faire du mal, je le sais, je le sens. Quelque chose de pire, de bien pire que des coups.
- Allumer la lumière !
La soudaine clarté m'aveugle. Je me redresse pour regarder autour de moi. Les enfants ne sont pas là. Affolée, je regarde partout, mais ils ne sont nulle part.
- Tu les cherches, n'est-ce-pas ? Les mômes sont dans une autre pièce. On va aller les chercher, ne t'en fais pas.
Je cherche mon sac. Malheureusement, il a glissé loin de moi. Mon téléphone est à l'intérieur. Il faut que je l'atteigne pour appeler les gendarmes. Même si ma sœur ira en prison. Je ne veux pas me retrouver mêlée à un trafic de drogues par sa faute ! Mais j'ai peur pour ma sœur malgré tout. Enfin, surtout pour les enfants. Je ne pourrai jamais m'occuper des trois !
Je secoue la tête. Il faut déjà que je nous tous sorte de cette situation.
Je suis seule avec un homme dans le salon. Je n'ai entendu que trois voix différentes, alors ils doivent être troisième, voire quatre maximum. On ne tiendrait pas à plus dans notre petit appartement. L'homme se tient prêt de la porte. Je vais devoir jouer serrer...
- Écouter, ce n'est vraiment pas la peine d'aller chercher les enfants. Ils n'ont rien fait...
- Tu peux simplement accepter, ma jolie.
- Non ! je crie.
L'homme m'adresse un regard d'avertissement. Je reprends plus doucement, comme si j'avais peur d'un nouveau coup. Un de plus ou de moins, après tout...
- Pourquoi ce serait à moi d'assumer les problèmes de ma soeur ?
- Même famille, même galère.
Je me jette sur lui lorsque Bianca entre dans la salle avec quelqu'un d'autre. Ils doivent être quatre. Un avec Isabella, un avec les enfants, un avec Bianca et un avec moi...
Seulement, je n'ai pas beaucoup de forces, et l'homme me repousse. Satisfaite, je remarque que je l'ai griffé au visage. L'autre se jette sur moi.
- Bianca, donne-moi mon téléphone ! Il est dans mon sac !
Je saute pardessus la canapé, et jette un vase offert par la mère à Isabella à la tête de l'homme et ouvre mon téléphone. Mais l'homme me l'arrache des mais et le jette par terre, hors de ma portée. Il finit pas l'immobiliser, et je remarque que Bianca se trouve dans la même incapacité à bouger.
- Chris ! appelle l'un.
Un troisième homme entre dans la pièce, celui qui voulait...coucher avec moi. J'ai déjà un prénom à fournir à la police, si jamais... A moins que ça ne soit un faux nom. Il pousse un soupir en me regardant.
- Tu ne peux pas t'empêcher d'aggraver ton cas et celui des petits, hein ?
Je me fige. Qu'est-ce qu'il va faire, maintenant ? Il a une idée sombre derrière la tête, mais quoi ?
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