• Somewhere •
Elle s'approche de lui, elle lui sourit peut-être. Lui se sent doucement revivre, et recommence à bouger, là, dans cette chaise qu'il ne quitte jamais. Le sentiment de solitude se dissipe, le monde revient.
« Alors, comment tu vas aujourd'hui ? S'enquit la demoiselle, douce, comme tous les jours. »
Il ne peut pas lui répondre, et est triste de ne pas pouvoir la voir. Seul le bout de ses doigts sent qu'elle lui a pris les mains. Il essaya de sourire, et ne sut pas trop si ça avait marché, en tout cas la demoiselle rit tout de suite, d'un son clair comme il n'avait plus l'habitude d'en entendre.
« Oh ! Moi aussi je suis contente de te voir ! Tu ne t'ennuie pas trop ici ? »
Son sourire se fana. Ça, il sentit qu'il avait réussi à le faire.
Le temps était long, seul ici, et il aimerait avoir toujours ses yeux pour voir le vert des arbres, avoir sa voix pour chanter ses émotions, avoir l'entièreté de son sens du toucher pour profiter de chaque chose qui passerait devant lui.
Il aimerait tellement les avoir encore.
Aujourd'hui, ses jours sont noirs, froids et silencieux, terriblement vides, terrifiants à essayer de se souvenir. Il ne sait pas s'il est assis ou couché, il n'arrive pas à comprendre tout ce qui se passe autour de lui, et il ne sait pas s'exprimer autrement qu'avec des expressions faciales qu'il ne contrôle qu'à moitié, pour ne pas dire qu'il ne les contrôle pas du tout.
Enfin, il essayait de ne pas trop penser à sa situation ; c'était même une chance qu'il ait encore toute sa tête et puisse lever les bras.
« Je ne pense pas rester longtemps aujourd'hui, s'excusa la demoiselle. »
Il ne savait pas comment elle s'appelait, elle ne le lui avait jamais dit.
« J'espère que tu n'en es pas trop déçu... murmura-t-elle alors qu'il sentait vaguement sa main se poser sur sa joue. Je sais que tu aimes beaucoup quand on est ensemble... Je m'en veux de te laisser tout seul. Mais c'est pour un examen, et... »
Elle se tut. Lui ne sut pas trop ce qui arrivait. Il n'y avait plus de bruit, peut-être qu'elle réfléchissait, ou examinait son expression, sans doute vide. Elle lui avait dit aimer faire ça, parfois. Il se demandait pourquoi.
Enfin, elle se leva de sa chaise et lui embrassa la tempe — il sentait encore cette partie-là de son corps, mais se délectait plus du son que de la sensation — puis fit quelques pas, et la porte s'ouvrit et se ferma doucement.
Il soupira, même s'il l'entendît plus qu'autre chose lui aussi. Il faisait à nouveau silence, dans la chambre.
Et il fait toujours silence. Parce qu'il est toujours seul jusqu'à la prochaine fois.
Réaction de la première lecture :
Ce que tu penses avoir compris :
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