... Crescendo ...
Sujet de l'heure : écrire un même texte quatre fois d'affilée, en le détaillant un peu plus à chaque passage.
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1.
Un lendemain de jour de fête, on vit la série de caravanes des troubadours quitter le village pour passer dans la forêt et rejoindre la ville. Leur voyage ne dura pas longtemps ; ils purent y arriver avant le soir.
2.
Au lendemain du jour où Lisette avait découvert l'amour, la série des caravanes des troubadours prit la direction de la forêt du Nord du royaume, pour la traverser et arriver à la ville où ils joueraient le soir. L'esprit mélancolique de Lisette la porta à regarder les hauts pins, dont on ne pouvait percevoir la cîme, ce qui lui remarquer à quel point cet endroit était sombre ; le vent y soufflait et soulevait une brume peu encline à inspirer confiance. Mais la forêt n'était pas longue à traverser, et ils furent à la ville avant le soir.
3.
À l'aube d'un jour, où Lisette sut qu'elle n'oublierait jamais les yeux de son bel inconnu, croisé à la fête de ce petit village, la série des caravanes des troubadours reprit son chemin à travers la contrée, ce que comprit Lisette quand le cortège s'ébranla et partit rouler vers la foret du Nord, à traverser absolument s'ils comptaient pouvoir rejoindre la ville avait le soir.
Lisette avait longtemps attendu de pouvoir jouer cette représentation, et pourtant con cœur avait perdu toute humeur lorsqu'il avait réalisé qu'elle ne reverrait jamais ce bel ami, sinon marié.
Son regard juvénile parcourut la brume qui s'élevait entre les arbres de cette forêt touffue, poussée par un vent de tempête qui faisait tomber les aiguilles des pins. Au-devant de la file les chevaux s'agitèrent, et des cris fusèrent ; il faisait si sombre que Lisette aurait douté d'être en plein jour.
Mais bientôt la barrière des arbres se rompit et rendit au cortège son calme, tandis qu'au loin la ville laissait à voir ses remparts. Cependant, pendant sa représentation du soir, Lisette se demanda : n'était-ce pas une forme humaine qu'elle avait vue flotter au fond du sous-bois ?
4.
Ce matin-là, la joie de Lisette était à l'orage ; la fête de la veille avait été une belle soirée, mais son cœur avait happé le beau regard bleu d'inconnu, qui au matin l'avait abandonnée après un doux baiser.
Mais la vie continuait, et la série des caravanes des troubadours reprenait son chemin dans les environs pour partir à la ville, leur destination finale après de longs mois de voyage dans le royaume. Le chemin qui leur serait le plus court à parcourir passait à travers la forêt du Nord, réputée pour être piégeuse : il y faisait apparemment noir comme dans la gueule d'un fauve.
Lorsque le cortège se mit en mouvement, Lisette ne put s'empêcher de soupirer, de lourdes larmes venant pendre au long de ses cils. Mais Lisette était adulte, alors elle choisit de ne pas pleurer, et de plutôt se concentrer sur la forêt, dans laquelle ils entraient.
Ce n'était semblait-il qu'une forêt où la lumière ne perçait pas le ciel des arbres, observa Lisette après un moment. Mais le temps passant, le vent se mit à souffler comme un ouragan, créant une brume spongieuse qui s'infiltra aux pieds de la jeune femme, et lui fit se rendre compte qu'il faisait soudain très froid.
Il avait à présent l'air de faire nuit, et les arbres faisaient pleuvoir leurs épines sur les chevaux, qui, affolés, s'arrêtèrent en regardant nerveusement les sous-bois. Lisette entendit les caravaniers s'énerver, et puis la cloche d'une église sonna quatre heures, si fort que le cortège aurait tout aussi bien pu se tenir dans le clocher.
Angoissée par tout ce bruit, le vent qui ne cessait pas, et la moiteur de l'air qui venait s'emmêler dans ses jupes, Lisette sortit de sa voiture et regarda l'avant du cortège.
Il n'y avait plus personne.
« C'est pourtant incroyable, s'exclama-t-elle, la gorge nouée. Ils étaient juste- »
Elle se retourna.
La série des caravanes des troubadours n'arriva pas jusqu'à la ville.
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