Look up to the skies and see

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  On pouvait qualifier cette journée du vingt-quatre mars 1976 comme étant plutôt agréable. La soleil brillait paisiblement, nous faisant profiter de sa douce chaleur et les dernières neiges des sommets montagneux fondaient lentement. Un légère brise fit s'envoler mes cheveux lorsque je me rendis sur le terrain. L'herbe verte et grasse ployait souplement sous mes pieds avant de se relever délicatement. Le balai de Marlène sur l'épaule, je levai les yeux vers le ciel bleu et aperçut une trentaine de personne dans les gradins. Ils fixaient les joueurs vêtus de robes écarlates entrer un à un sur le terrain d'un air intéressé.

Assises dans la partie réservée aux supporteurs de l'équipe de Gryffondor avec d'autres élèves qui brandissaient de petits drapeaux rouge et or comme lors d'un véritable match, Lily et Mary, reconnaissables de loin seulement par leurs chevelures, m'adressèrent de grands gestes amicaux. Que n'eus-je pas donné pour être bien tranquillement à leur place...

- Il y a du monde pour un simple entrainement, dis-je d'une petite voix.

- C'est l'équipe de Poufsouffle, là, dans les gradins, m'indiqua un Poursuiveur au visage angélique, qui s'appelait Jack Klein, selon le journal de Marlène.

Il désigna de l'indexe la demi-douzaine de Poufsouffle, regroupée dans un coin isolé des gradins. Tous nous toisaient, les bras croisés.

- Plus quelques espions de Serpentard et Serdaigle, ajouta James.

- Ce n'est pas ce qui va nous empêcher de donner tout ce qu'on a, comme d'habitude, dit le capitaine, Malcolm Knight, qui arrivait vers nous en portant une grosse caisse en bois, aidé par l'Attrapeur.

  Cet Attrapeur en question était petit et mince comme la plupart des joueurs de sa catégorie, ses cheveux fins aux reflets cuivrés lui tombaient sur le front, et il s'appelait Aidan Lynch. 

  Rien que ça.

  - Marlene, tu nous aides avec les Cognards ? On va tout de suite s'entraîner avec eux, dit le capitaine.

  - Oui, avec plaisir, grimaçais-je en pensant le contraire de ce qui sortait de ma bouche.

  Aidan eut un sourire et se pencha sur la caisse pour l'ouvrir. Tout en m'armant de ma batte, je le fixai. Il était vraiment chétif pour un futur joueur de Quidditch à l'internationale. La caisse s'ouvrit dans un sacré vacarme, et la première chose que les Cognards firent en s'en échappant fut de tenter de briser des nez. L'un d'eux se précipita vers moi. Mon premier réflexe aurait été de me baisser. Au lieu de cela, je fendis hargneusement l'air avec ma batte et sentit le choc se répandre dans tout mon corps lorsque la balle et la batte se rencontrèrent.

  - Joli, me félicita Malcolm.

  - Merci, répondis-je sans lui rendre son sourire.

  Le Vif d'Or s'était enfui discrètement dans le tumulte et Malcolm s'empara du Souafle, la seule balle non-magique, qui restait sagement immobile.

  - Bon, sur vos balais les gars, on va mettre en pratique ce qu'on a fait la dernière fois. On est pas là pour rigoler. Le match c'est samedi prochain !

  Voilà le moment que craignais : le vol. Ma première fois sur un balai avait été avec Alphard, et je n'avais pas été très à l'aise. Cette fois, j'étais seule, et dans un contexte de match.

  Étrangement, je me sentis sur un balai volant en plein ciel comme un poisson dans l'eau. L'entrainement se termina dans la sueur et les rires. James faisait toujours des blagues durant les matchs. Et il se trouvait être beaucoup plus amusant sur un balai que les deux pieds sur terre.

L'équipe de Quidditch de Gryffondor était une équipe motivé et ses membres semblaient se connaître depuis toujours. Mais je ne pouvais m'empêcher de ressentir une gêne profonde en leur présence. J'en connaissais la raison : ils ne m'étaient pas familiers, je n'étais pas leur amie, et je me faisais passer pour telle.

Les spectateurs de notre maison commençaient à descendre les marches des tribunes pour nous rejoindre tandis que les espions de Serpentard, de Serdaigle, et l'équipe entière de Poufsouffle s'éclipsaient discrètement. Tandis que les autres membres de l'équipe retrouvaient leur amis en riant et en jetant leur balai par terre, je regardais un instant Mary et Lily et donnai un grand coup de talon dans l'herbe, toujours accrochée à mon balai. Quelques uns levèrent vaguement la tête en ma direction, surpris.

- Marlene, ça va ? s'écria Mary. Qu'est-ce qui se passe ? Redescend !

Mais je ne l'écoutai pas. Lily cria à son tour des paroles intelligibles, et avant que l'un d'entre ceux qui possédaient un balai volant eût la stupide idée de venir me rejoindre, je donnai de l'élan à mon balai et m'élançai loin, loin du terrain de Quidditch et de Lily et Mary que je laissai en plan derrière moi.

Voler était enivrant. Je sentais le vent dans mes longs cheveux noduleux, et les gouttelettes des nuages les plus bas me rafraîchir le visage. Puis loin j'allais, plus haut je montais, si haut que bientôt, je ne pus plus percevoir les élèves qui se promenaient dans le parc que comme étant de minuscules points sombres noyés dans une immense étendue verdoyante. J'aperçus alors le Lac Noir, derrière le château. Seule et livrée à moi-même, j'avais l'impression de ressentir pour la première fois une véritable liberté. Coincée dans le monde de Harry Potter, dans le corps de Marlene McKinnon, à une époque où Star Wars était un projet sur lequel on ne misait pas trop, je pouvais dire à cet instant même que je me sentais maitresse de mon destin. Soudain, mes gestes agirent avant ma pensée et je plongeai en piquée en direction du Lac, qui semblait, de là où je me trouvais, aussi solide que du goudron. Je tirai vers moi le manche de mon balai au dernier moment, remontant en chandelle, et poussai un cri comme je n'en avais jamais lancé. Le son semblait à la fois se perdre et s'étendre autour de moi et deux souvenirs s'imposèrent à moi : celui de Daniel Radcliffe sur Buck dans le Prisonnier d'Azkaban, qui me fit rire, et celui d'Alphard lors de mon premier vol, qui fit s'échapper des larmes de mes yeux. Et j'étais là, criant à plein poumons, en train de voler, de rire et de pleurer, à la merci du froid glacé de la brise, de la douce chaleur de soleil et des éclaboussures du Lac causées par ma vitesse.

  J'atterris quelques instants plus tard sur la rive opposée, le souffle coupé et les yeux secs. De là, je pouvais voir le château se dresser sur la falaise, une silhouette ténébreuse sur un ciel strié de nuages blancs et bas. Me détournant de sa vue, j'avançais dans les fourrages et aperçus ce que je cherchais.

  Le kiosque d'Alphard n'avait pas été épargné par le temps. Un couche de saleté le recouvrait et il commençait à tomber en ruine. La pensée de Alphard attendant ma venue me fit l'effet de gifle, et je laissai échapper un gémissement, lâchant mon balai magique qui s'écrasa dans l'herbe verdoyante.

  Alors caché derrière une colonne, un élève se leva d'un bond et se retourna vers l'origine du bruit qui l'avait surpris, la baguette tendue droit devant lui.

  - McKinnon ? s'exclama Severus Rogue, la mine révulsée.

  - R... Rogue ?! balbutiai-je en reculant légèrement, la démarche titubante.

  Je m'empressai d'essuyer mes larmes, mais il avait bien eu tout le temps de remarquer que je pleurais.

  - Qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-on en choeur à l'autre.

  Le front plissé, Rogue cacha l'objet qu'il tenait dans la main gauche, une feuille de parchemin jaunie et abîmée. Il y eut un instant de silence durant lequel Rogue continuait de me menacer de sa baguette.

  - Baisse ça, finis-je par lui intimer.

  Bien que peu réjoui par cet idée, il obtempéra, non sans continuer à me fixer de ses yeux noirs dépourvus de chaleur.

  - Tu es venue m'espionner ? lança-t-il.

  - Pourquoi, par Merlin, est-ce que je ferais une chose pareille ? J'ai que ça à faire peut-être ?

  Je roulai les yeux et poussai un soupir.

  - Comment tu connais cet endroit alors ?

  - Je te signale que je connais le kiosque depuis bien plus longtemps que toi !

  - Ça m'étonnerais, dit Rogue avec un rictus. Je viens ici depuis la première année.

  Et moi depuis 1944, mon vieux !

  Il ne semblait pas vouloir se détendre, ce cher vieux Servilus. Quoi ? Il détestait Marlene autant que les Maraudeurs ? C'était fort peu probable, mais elle restait une Gryffondor qui appartenait à une équipe de Quidditch et que ne devait pas vraiment encourager l'amitié entre Lily et lui.

  - Tu connais vraiment cet endroit depuis la première année ? grimaçai-je. Qui t'en a parlé ?

  - Personne, je l'ai découvert par moi-même, et c'était une bonne cachette... Jusqu'à ce que tu arrives.

  - Cachette ?

  - Occupes toi de tes affaires.

  Tout en soupirant de sa mauvaise humeur, je me baissai pour ramasser mon balai.

  - T'es toujours sur la défensive comme ça ? (Question idiote.) Tu sais, je suis pas James ou Sirius, hein. Je suis l'amie de Lily moi aussi, donc pas besoin d'être aussi désagréable....

Pendant un instant, Rogue parut décontenancé. La méfiance fit place à la surprise sur son visage jaunâtre.

- Laisse Lily en dehors de tout ça, McKinnon.

  Je plissai les yeux. Je n'avais jamais vraiment aimé le personnage de Severus, et le fait de le retrouver à cet endroit, à cet instant précis m'énervait particulièrement. Il était certain que Marlene et lui ne s'entendaient pas bien du tout. Et je n'étais pas prête d'arranger la situation.

  - Laisse Lily en dehors de tout ça, le singeai-je avec une grimace moqueuse. Franchement Rogue, je préfère largement quand tu es sarcastique.

  Rogue reprit son habituel rictus.

  - Tu veux que je sois sarcastique, McKinnon ? Je peux l'être...

  - Non, non ! le coupai-je. En fait ça va très bien, merci. Je n'ai pas besoin que tu me fasses des remarques méchantes, j'ai déjà eu ma dose de malheurs, alors je vais m'en aller d'ici en priant pour que tu ne sois pas là la prochaine fois.

  J'enfourchai mon balai sans lui laisser le temps de dire que que soit et lançait un bref "Salut !" avant de décoller et de m'envoler loin de sa vue. Il n'avait vraiment manqué que lui, rageai-je silencieusement en accélérant en direction de la Forêt Interdite.

  Si je résumais bien, Marlene n'aimais donc ni les Maraudeurs, qu'elle considérait comme stupides et immatures, ni Severus Rogue qui était une sorte de créature bizarre et ténébreuse à moitié ennemie par son affiliation avec Serpentard et alliée par son amitié avec Lily. Je restai un instant au dessus de la sombre Forêt Interdite, à moitié avachie sur mon balai, à réfléchir à ce que j'allais bien pouvoir faire à présent. Il fallait que je sache en quoi consistait ma mission cette fois. Je connaissais très bien cette période, puisqu'il s'agissait d'une de mes préférées du monde de Harry Potter. Quelle ironie que les Maraudeurs, mes grands modèles, ne me procurassent qu'un sensation d'irritation ! Voyons, nous étions le 24 mars 1976, qu'allait-il se passer au cours des prochains mois ? Déjà, le 27 mars était l'anniversaire de James Potter, on pouvait donc s'attendre à quelques petits coups des Maraudeurs ce jour-là. Puis il y aurait l'accident de Severus Rogue avec Remus et la Cabane Hurlante, dont je n'avais aucune idée de la date, mais que je savais ne pas encore être arrivé. Et enfin, en fin d'année scolaire, il y aurait le fameux épisode qui causerait la fin de l'amitié de entre Rogue et Lily.

  Quel serait mon rôle à jouer ? En aurais-je au moins un ? Je décidais de redescendre sur le terrain de Quidditch que tout le monde avait quitté... sauf Mary et Lily qui m'attendaient de pied ferme.

  - Pourquoi tu es partie ?! s'exclama Mary en fusant en ma direction dès lors que mes pieds entrèrent en contact avec le sol herbeux du terrain de Quidditch.

  - J'avais besoin d'un peu d'air, balbutiai-je sous son regard inquisiteur.

  Pour une fois que je disais la vérité ! Lily, à l'écart, restait silencieuse. Comme si tout se lisait dans son regard incroyablement vert. Et c'était le cas, je pouvais presque l'entendre dire "qu'est-ce qu'il t'a pris de nous laisser en plan, comme ça, Mary et moi ?"...

  - On peut rentrer maintenant ? finit-elle par lâcher.

  J'acquesçai silencieusement. Je ne comptais pas lui parler de Rogue. Peut-être lui allait-il lui en parler, mais moi non. Pourquoi aurais-je à me justifier de quoi que ce fût auprès de qui que ce fût.

*

Bonjour, bonjour,

Waw, j'ai vraiment l'impression d'être un intrus, en écrivant ces mots, comme si je retournais dans un monde dans lequel je n'ai plus ma place. 

Je tiens vraiment, vraiment à m'excuser pour cette si longue absence de déjà plus de deux mois. Bon, je ne vais pas m'étaller sur ma vie personnelle, mais j'ai eu quelques problèmes et blocages avec cette fanfiction, et j'ai donc décidé de la réorganiser complètement. La stucture de base est toujours la même, c'est-à-dire quatre parties divisées en deux books différents. Mais j'ai rebossé sur tous les chapitres, qui vont sortir et j'ai repris une bonne partie du scénario que je prévoyais. Ce chapitre que vous venez de lire n'était pas du tout celui-là avant que je perde toutes mes données. Ouin-ouin, j'ai bien pleuré, mais maintenant il faut que je me ressaisisse.

Que je me ressaisisse pour moi, pour mes lecteurs et pour cette fanfiction qui ne mérite pas d'être abandonnée sur un coup de tête.

Je m'excuse encore profondemment pour cette absence, et j'espère que vous prendrez toujours autant plaisir à lire et à suivre cette histoire.

J'ai d'ailleurs quelques questions à vous poser à son propos, et si vous souhaitez répondre à quelques unes, faites le avec le plus d'honnêteté possible, même si vous n'avez pas des choses tendres à me dire, sans pour autant tomber dans le vulgaire et le malveillant :

- Qu'avez-vous pensé de mon absence ?

- Quels sont les points forts de cette fiction ?

- Quels sont les points faibles, voire ce qu'il faudrait que je pense sérieusement à retravailler ?

- Les personnages sont-ils assez bien travaillés ou respectés ?

- Quels reproches donneriez-vous au personnage principal ? A l'auteur ?

- Quels sont les conseils que vous pourriez me donner pour effacer ces points négatifs ? 

- Seriez-vous plus promptes à suivre cette fanfiction ou à l'abandonner si l'intrigue ne vous plait plus ?

- Qu'aimeriez vous, le plus objectivement possible, y retrouver ? (Je parle soit d'une ambiance, ou d'un sujet, pas forcément un personnage, par exemple.)

Je vous remercie profondément d'être encore là, de lire, de voter, de commenter, merci infiniment  ❤❤❤

Rodnoffyrg