Ouroboros
Une heure retenue et dix points en moins pour la maison Serdaigle. Voilà ce que j'obtins en guise de punition pour mon retard en cours de Métamorphose. Dumbledore aurait, en temps normal, été plus conciliant, mais les événements récents rendaient les professeurs beaucoup moins flexibles quant à ce genre d'infractions au règlement. Traîner seul et trop longtemps dans les couloirs était depuis l'attaque des Mangemorts formellement interdit. Mon statut de Préfète rendit pourtant la punition moindre que celle que j'aurais dû avoir, qui se résumait à deux heures de retenue et vingt points en moins.
Durant le temps de cours qu'il resta, Amy ne cessait d'afficher une mine coupable et ne croisa pas une fois mon regard. Ce fut seulement lorsque la grande horloge sonna midi et que les élèves rangèrent bruyamment leurs plumes et parchemins dans leur sac que Amy leva la tête en ma direction.
- J'ai fait une bêtise, n'est-ce pas ? demanda-t-elle de sa petite voix.
Je la regardai longuement mais ne répondis pas. Amy se mit à rougir.
- Ecoute, Lacey, je... Je ne savais pas... Tu sais, je n'ai jamais pensé que Druella et Walburga voudraient... je ne sais pas, t'en vouloir ou quelque chose comme ça... murmura-t-elle.
- Parlons-en ailleurs, lui intimai-je d'un ton bourru.
Elle me suivit hors de la salle et je me calai entre un mur et gros pilier.
- Amy, soupirai-je, tu n'as jamais réussi à cerner les intentions d'une personne ?
- Oh, excuse-moi, Lacerta ! balbutia Amy en se couvrant le visage de ses mains. Mais vous... vous...
- C'est bon, dis-je en prenant ses mains, embarrassée. Juste, méfie-toi un peu plus, veux-tu ? Tu es une Sang-Pur, mais tu n'es pas hors de toutes menaces. Je te demande d'être un peu moins naïve, d'accord ?
- Je ne suis pas naïve ! se défendit Amy d'une voix peu convaincante.
Je haussai les sourcils et elle se mit à rougir une seconde fois.
- D'accord, je... je me montrerais plus méfiante la prochaine fois, finit-elle par dire.
- Bien, lui souris-je. Allons manger, maintenant.
Nous entamâmes alors une marche et Amy reprit un peu de contenance, son visage reprenant peu à peu sa pâleur habituelle.
- Vous ne vous êtes pas battues, j'espère ? dit-elle.
- Les deux Harpies et moi ? demandai-je.
Amy hocha la tête avec un petit sourire gêné.
- Bof, non. J'ai arrangé les choses à ma façon. Elles ne m'embêterons plus à partir de maintenant.
Bien qu'affichant une mine intriguée, Amy ne posa pas d'autres questions à ce sujet, et je l'en remercia intérieurement.
- Et... J'ai juste une dernière chose à te demander...
- Vas-y, Amy.
- Que veux dire "jhali" ?
Ce fut à mon tour d'être gênée. L'insulte avait fusé sans même avoir pu la retenir. Je ne pensais pas qu'elle s'en souviendrai.
- Ça veut dire "naïve" dans une autre langue... mentis-je.
- C'est bon, j'ai compris, soupira Amy. Méfiance des méfiances, il faut que je cesse de faire confiance en toutes circonstances...
- Jolies rimes, saluai-je d'un ton cordial.
- Merci, répondit-elle en hochant la tête.
Aucune mauvaise nouvelle, concernant Grindelwald ou autre chose, ne vint interrompre le bon déroulement du déjeuner. La quiétude ne régnait pas dans la Grande Salle pour autant. En effet, le mutisme des plus calmes était contrebalancé par un chahut certain que l'on devait en grande partie aux Serpentard et aux Gryffondor. Les conflits devenaient plus tendus entre les deux maisons rivales, à la vue des récents évènements. Ce fut lorsque les premiers sortilèges fusèrent, les Poufsouffle et les Serdaigle au beau milieu du no man's land, que les professeurs se décidèrent à intervenir.
Le calme revenant peu à peu, je perçus du coin de l'oeil Walburga et Druella pénétrer dans la Grande Salle, la mine tout aussi supérieure qu'à leur habitude, quoique légèrement plus pâle. Je détachai mon attention d'elles pour la reporter sur mes camarades de Serdaigle. Olive Hornby et Janice Peakes terminaient à la hâte une dissertation qu'elles devaient rendre après le repas en cours de Divination (je remerciai intérieurement Lacerta de ne pas avoir choisit cette matière pour ses ASPICs) tandis que Terence Fortârome leur dictait ce qu'il avait écrit ; Magnus Shacklebolt discutait vivement avec Barnaby Edgecombe sur un sujet qui devait très probablement avoir un lien avec le Quidditch ; Victor Stebbins essayait, par le biais de toutes les blagues de son répertoire, de faire rire Amy, qui se retenait de glousser en donnant des petits coups de fourchette dans ses haricots verts. Quant à Sharon, qui n'était pour une fois pas accompagnée de Bones, elle mangeait silencieusement, un livre dans une main.
Durant mon heure de libre, que mes camarades de Serdaigle passaient en Divination ce jour-là, je montai au sommet de la tour d'Astronomie et m'assis sur le rebord avec une extrême imprudence pour contempler, de l'axe le plus haut du château, Poudlard et ses environs. Il était vrai que je n'avais jamais vraiment pris la peine de m'installer longuement et de profiter de ce décor fantastique dont je rêvais depuis toujours. Ma mission était, certes, horriblement difficile et dangereuse mais combien de personnes auraient tué pour être à ma place et voir ce que je voyais à ce moment-là ? Combien de Potterhead auraient tout donné pour pouvoir pratiquer la magie rien qu'une heure ? Combiens auraient vendu leur âme pour pouvoir adresser la parole au véritable Albus Dumbledore ? Car à ma droite, la Forêt Interdite s'étendait, sombre et mystérieuse. En face de moi, de faibles remous faisaient onduler la surface du Lac Noir et sur ma gauche s'élevaient les Highlands, qui cachaient Poudlard des Moldus. De plus, il me suffisait de me retourner pour apercevoir dans les terres le terrain de Quidditch, à moitié caché par une légère brume. C'était là que je me rendais compte de ma chance inouïe et littéralement extraordinaire. Je pensai alors à Tom et Poppy. A ma place, comment auraient-ils vécu cette aventure à peine croyable ?
Le vent avait asséché mes yeux durant ma longue contemplation, si bien que, lorsque je m'en arrachai, je réussis à peine à les cligner. Et le froid avait tant engourdit mes membres que je ne sentais presque plus mes orteils.
- Quelle idiote, marmonnai-je pour moi-même en fermant puis rouvrant plusieurs fois les mains sous mes gants. J'aurais dû chercher un sortilège qui protège du froid...
En sortant pour me rendre en Botanique, mon étourdissement me fit passer par une mauvaise porte. Me maudissant à voix basse, je me vis obligée de contourner une bonne moitié du château pour me rendre aux serres. La neige craquait sous mes pas et, bien qu'elle mouilla le bas de ma cape et de ma robe, je me félicitai d'avoir abandonné mes petits souliers vernis au profit de grosses bottes fourrées en cuir.
Ce fut alors que m'apparut un élément très familier qui fit faire à mon coeur un bond dans ma poitrine. Il s'agissait d'une sorte de hutte imposante, très rustre mais également à l'apparence très neuve. Une arbalète et du matériel de jardinage étaient appuyés en équilibre contre la façade. De la cheminée de pierre qui trônait sur le toit de chaume s'échappait une fumée grise et épaisse. Un jeune homme gigantesque en sortit alors. Il devait bien faire plus de deux mètres, voire trois et ses cheveux noirs en broussaille cachaient la moitié de son visage. De ce que j'en voyais, bien que m'aidant de mes connaissances, je pouvais en déduire que, malgré sa taille, il ne devait pas avoir plus de quinze ans. Ses vêtements se composaient d'une robe d'élève gigantesque mais trop petite pour lui et d'un gros manteau marron cousu assez maladroitement.
Hagrid tenait dans son énorme main la anse d'un seau en métal et se dirigea vers la Forêt Interdite, la démarche lourde et la tête baissée. Je le suivis du regard jusqu'à ce qu'il disparaisse dans l'ombre des conifères. Sans sa longue barbe noire emmêlée et son visage marqué d'adulte, le jeune Rubeus Hagrid avait une allure vraiment trop étrange à mon goût.
Cattus m'avait demandé de surveiller ce personnage au même titre que Jedusor ou Slughorn. J'allais incontestablement obéir à cet ordre, mais avec plus de retenue. Lacerta considérait Hagrid comme un monstre, n'avait jamais hésité à le faire comprendre haut et fort et, par dessus le marché (selon les dires de Amy), avait témoigné en défaveur de ce pauvre Rubeus, participant à son renvoi, lors de l'affaire de la Chambre des Secrets. A moins de prendre du plaisir à me faire éjecter sur dix mètres d'un coup de poing, je n'avais pas grand intéret à m'approcher trop près de Hagrid.
- Eh ? Tu étais où ? me demanda Victor Stebbins.
J'étais arrivée pile à temps pour le cours de Botanique, mais, pour les Serdaigle, "sur le fil" voulait dire "en retard". Tous considéraient que j'avais déjà fait perdre assez de points à la maison le matin-même. Heureusement, le professeur Mandrake ne se rendit compte de rien, me laissant m'assoir tranquillement devant le bassin d'eau et de plantes qui nous était attribué, à Stebbins et moi.
- Je ne suis pas en retard, c'est tout ce qui compte, non ?
- Mouais...
- Ton scepticisme me flatte, Stebbins, dis-je en souriant. Tu souhaiterais changer de partenaire ?
- Nous pouvons échanger, si tu veux, Stebbins, dit une voix.
Je levai la tête pour me retrouver en face d'un Connor Rosier qui abordait un sourire tout tordu. Les yeux de Stebbins s'agrandirent et il constata le binôme de Rosier. Avery était un Serpentard tout en muscles au cheveux drus et à l'air peu engageant. Stebbins tourna la tête vers moi et je haussai les épaules avec une fausse indifférence comme pour dire : "C'est toi qui choisi."
- Sans façons, marmonna-t-il. Lacerta me convient parfaitement.
Merci Stebbins ! Merci, merci, merci, merci ! Oh, ce choix dépendait plus de la contrainte que du libre arbitre, car la décision aurait peut-être été différente s'il avait pu choisir une des jolies Poufsouffle qui riaient aux éclats devant nous plutôt qu'un horrible futur Mangemort tueur de Nés-Moldus. Il n'en demeurait pas moins que moi je n'allais pas avoir affaire non plus à un horrible futur Mangemort tueur de Nés-Moldus... Rosier nous jeta à nous deux un regard mauvais et s'éloigna en compagnie de Avery vers son propre bassin. Je refoulai un sourire moqueur pour en adresser un, triomphant, à l'adresse de Stebbins.
Nous étudiâmes, durant ce cours de Botanique, les plantes aquatiques aux propriétés magiques les plus communes de Grande-Bretagne, et la Branchiflore, que j'eus tant de plaisir à mentionner entre deux questions, n'en faisait pas partie. Je procurai de grands efforts à m'occuper des algues magiques et à participer au cours, pour prouver à Stebbins ma bonne volonté, si bien qu'à mesure que les deux heures passèrent, son expression se radoucit, devint plus naturelle. Il en vint même, avant que la grande horloge ne sonne de son glas mélodieux la fin des cours, à me raconter une de ses blagues nulles dont seul lui avait le secret.
En me rendant en direction du hall, droit vers la porte principale, je percevais très près derrière moi des bruits de pas feutrés. Si feutrés et discrets que, moins attentive, je les aurais laissé se confondre dans le bruit que produisaient mes propres bottes lorsqu'elles s'enfonçaient dans la neige. Ma paranoïa aurait pu s'arrêter là lorsque ma conscience, si sage, me suggéra qu'il s'agissait surement d'un Serdaigle, si, en levant la tête, je ne les avais pas tous vu, en petit groupe, loin devant. Alors, sans me retourner, je changeais brusquement de trajectoire. Sans crier gare, je fis mine de reprendre le chemin que j'avais emprunté pour venir, passant devant la cabane de Hagrid. Il fallait y voir là une sorte de test qui visait à vérifier si j'étais bien suivie ou si je me laissais vraiment envahir par une méfiance stupide, que j'avais conseillé à Amy. Bien évidement, le son de pieds étrangers foulant la neige ne disparut pas. Lorsque je fus certaine que personne ne pouvais voir ni entendre quoi que cela fut, je m'arrêtai et pivotai sur moi-même.
- Jedusor, constatai-je à mon grand dam. Pourquoi en étais-je sûre ?
Cela aurait également pu être Rosier, mais ses espionnages à lui étaient plus sournois et plus discrets. Jedusor n'en avait pas besoin : il trouvait toujours une bonne excuse, et son sourire réglé sur le bouton "modeste" faisait flancher professeur, élève ou fantôme.
- Je ne sais pas, à toi de me le dire, Kenneth, répondit-il avec le sourire précisément réglé sur le bouton "modeste".
- Que veux-tu ? demandai-je d'un ton abrupt.
Je croisai les bras sous ma poitrine pour me donner plus de contenance. Mais, dans la main droite, je tenais fermement ma baguette magique, me préparant à tous scénarios. Jedusor se mit à chercher longuement dans sa sacoche pour en sortir une paire de gants en cuir de dragon ; les miennes. Quelle idiote j'étais ! Dans mon empressement, je les avais oublié dans les serres de Botanique et voilà que cela se retournait contre moi ! Jedusor me les tendit, l'air très amusé et terriblement glacial. Je le remerciai à demi-mot et, dans mon orgueil, enchainai aussitôt par un reproche.
- Quand comptais-tu me les rendre ?
- Il y a quelques instants, dans la Grande Salle, s'il ne t'était pas soudain pris l'envie de visiter le château, répondit-il.
- Et en voyant que je ne me rendais justement pas en direction de la Grande Salle tu étais près à me suivre jusqu'au terrain de Quidditch ?
Que répondre à cela, Tom ? Jedusor tenta un sourire de "Préfet premier de sa classe" qu'il sortait aux professeurs et aux Serdaigle, pour me faire oublier mon interrogation mais, intelligent comme il était, il ne continua pas plus longtemps dans cette voie. Je me demandai alors pendant combien de temps il allait jouer la comédie avec moi avant de révéler son vrai visage.
- Tu poses beaucoup de questions, constata-t-il avec un brin d'agacement qui pointait le bout de son nez.
- C'est le B-A BA lorsqu'on est à Serdaigle, dis-je dans une réplique délicieusement horripilante.
- Quand on est à Serpentard aussi, vois-tu...
Son petit jeu consistait donc à tourner autour du pot tel un homme politique ? Je n'y voyais là aucun problème et lui imposait un long moment de silence gênant durant lequel je rangeai mes gants dans mon propre sac. Comme je n'avais pas envie de relancer la discussion, ce fut à lui, qui s'impatientait, de briser le silence.
- Où vas-tu ? Ne dois-tu pas retrouver tes amies Walburga et Druella ?
Oh ! Le fils de... Il savait ! Il savait à propos des deux harpies ! Je n'avais aucune idée de ce qu'il savait mais il savait quelque chose ! Je me contrôlai de telle sorte à ne pas serrer la mâchoire. Il fallait que je me retienne tout comme lui se retenait. Nous n'étions que des camarades de classe. Il était un Préfet, comme moi, pas un ennemi mortel, me persuadai-je. Juste un affreux petit fouineur que j'allais faire tourner en bourrique avec le plus grand des plaisirs.
- Oh, je me promène, je me balade sans but, dis-je d'une voix innocente.
Réponse insatisfaisante.
- Il ne fait pas un peu froid ?
- C'est très gentil de t'inquiéter mais j'ai des vêtements chauds, le rassurai-je.
Réponse encore plus insatisfaisante. Je laissai passer un autre petit moment de silence embarrassant, qui insupportaient Jedusor au plus au point.
- Encore merci pour les gants, continuai-je finalement avec un grand sourire. Maintenant, si tu n'as rien d'autre à ajouter alors je n'ai plus qu'à te dire au revoir...
- Justement, j'ai quelque chose à ajouter, dit Jedusor d'un ton contrôlé. En réalité, Rosier m'envoie pour te parler. Il voulait que tu sache qu'il s'inquiète pour toi...
En retenant un rire incrédule, je laissai échapper un son qui ressemblait au bruit que faisait une personne lorsqu'elle soufflait pour la première fois dans un instrument à vent : un mélange entre "pfiou" et "pschiii".
- Rosier t'envoie ? C'est lui qui se sert de toi comme d'un hibou ?
C'était faux. Jedusor avait juste inventé cette excuse pour me faire parler. Maintenant, il voulait me faire croire qu'il obéissait aux ordres au lieu de les donner ! Je n'en revenais pas qu'il en vienne à se rabaisser de la sorte rien que pour moi. C'était trop d'honneur !
- Si il s'inquiète vraiment pour moi, enchainai-je, pourquoi n'est-il pas venu par lui-même ? Il était en cours avec nous il n'y a pas cinq minutes !
- Contrairement à ce que tu peux penser, Kenneth, je ne me comporte pas en hibou, mais en ami.
En faisant une autre remarque, je me serais trahie d'une manière ou d'une autre. Je le laissai donc continuer, tout en méditant sur le fait qu'il avait tiqué au mot "ami".
- Rosier n'est pas aussi diplomate que je ne le suis, et ce genre d'aveu sort difficilement de sa bouche. Voilà la raison pour laquelle c'est moi qui te parle et pas lui. C'est que... Il voulait... et bien, connaître celle qui te rends si distante...
- Il y en a plusieurs, répondis-je du tac au tac. La première est sûrement parce qu'il envoie quelqu'un pour me parler au lieu de le faire lui même. Voilà ce que tu lui diras : si il veut régler ses problèmes de fiancé, qu'il les règle avec moi et sans intermédiaire.
Était-ce une bonne idée de tourner le dos au plus terrible des mages noirs anglais juste après l'avoir remballé ? Après tout, une fille s'était faite attaquée pour moins que ça. Beaucoup moins. Pourtant, je me détournai avec une arrogance de princesse, laissant un Tom Jedusor bredouille. Malheureusement, je n'avais pas le don de la Dame Grise de traverser les murs ou d'être immatérielle, car un arbre de la Forêt Interdite tomba soudainement devant moi dans un craquement sordide et je ne pouvais pas le traverser. Une cadence de pas plus rapide et je me serais retrouvée croulant dessous. Je me retournai frénétiquement en direction de Jedusor qui était toujours là. Un arbre de plusieurs centaines d'années ne tombait pas sans raison sur des élèves. C'était Jedusor qui, par un puissant sortilège, l'avait déraciné.
- Fais évacuer toute cette mauvaise humeur, veux-tu ? dit-il d'un ton qui dénotait de la moquerie.
- Tu enlève la vie à un arbre pour me dire ça ?
- Ce n'est qu'une vulgaire plante, Kenneth. On en utilise tous les Noël et ça ne dérange personne, non ?
- C'est vrai, admis-je malgré moi. Dis moi ce que tu veux, qu'on en finisse.
- Réconcilions-nous, Kenneth. Nous sommes Préfets, c'est idiot de ne pas montrer l'exemple.
Sa voix était douce mais ferme. Je l'énervais horriblement.
- Bien sûr, une réconciliation... Tu veux faire quoi, une soirée pyjama ? Prendre le thé ?
Sa mâchoire se serra légèrement. Je lui tapai sur les nerfs avec le marteau de Thor.
- Cesse ce sarcasme. Que dis-tu d'un duel amical ?
Le sang sembla se retirer de mon visage. Un duel amical ? J'allais me faire dévorer toute crue !
- Très bien, dis-je d'une voix que je voulais assurée. J'inviterai des amis. Ça nous fera un public.
Était-ce un éclat rouge au fond de ses yeux ? Dans sa tête,la fureur venait d'exploser, mais il se maitrisait encore parfaitement. Son plan était peut-être de me coincer avec deux Mangemorts et de me pousser à tout avouer ? Oh, Merlin ! J'étais tellement dans la bouse de dragon !
- Retrouvons nous dans la salle de Duel, au cinquième étage. Elle est assez grande.
- Mercredi, à midi, ça te va ?
- Parfaitement, répondit Jedusor. Au revoir Kenneth.
Il s'en alla à grand pas, me laissant seule dans le froid et dans le vent. Un entraînement intensif se dressait sur mon emploi du temps. J'arrivais à me mettre dans de ces situations... Cattus n'allait pas être fier...
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