Magic blooms only in pure souls
( En média : Lacerta Kenneth par mes soins)
J'esquissai quelques pas dans la salle de classe de Sortilège. Évidement, cette salle ne m'était pas inconnue, j'y avais eu cours maintes fois durant la semaine qui avait précédé. Je ne l'avais simplement jamais vu sans élèves, et la différence était tout de même notable. Seule avec Alphard, je pouvais enfin me rendre vraiment compte de la diversité des objets magiques qui trônaient sur les multiples étagères, des hautes fenêtres aux vitraux travaillés qui rendaient çà et là le parquet coloré, de la réserve peu négligeable de plumes et de parchemins ou encore des bibliothèques qui montaient jusqu'au haut plafond. Alphard referma silencieusement la porte derrière lui et se dirigea vers moi à pas feutrés.
- Ça ne te dérange pas de fermer à clé ? lui demandai-je.
Je n'avais aucune envie d'être retrouvée par un certain Serpentard qui se plaisait à me coller comme un chewing-gum.
- Euh, pourquoi faire ?
- Je n'ai aucune envie d'être dérangée. Par Rosier, tout particulièrement.
- Rosier te dérange ? s'étonna Alphard avec un grand sourire qui montrait qu'il n'était pas étonné du tout.
- Il n'arrête pas de me suivre partout, ça me rend folle. C'est pas comme si on étaient mariés...
- C'est presque le cas, fit remarquer Alphard en haussant les sourcils.
Je lui jetai un regard noir.
- Je comprends, s'excusa Alphard en pointant sa baguette magique sur la serrure. Collaporta.
- Merci, soupirai-je.
Alphard hocha brièvement la tête et se dirigea vers le bureau réservé au professeur. Là, il s'assit sur le gros fauteuil qui surplombait les autres tables et croisa les doigts.
- C'est un devoir, que tu as à faire ? demanda-t-il tandis que je prenais une chaise en bois pour venir m'assoir en face de lui.
Il s'aperçut de ce que j'étais en train de faire et bondit de sa place.
- Non, laisses, dit-il. Prends ma place plutôt.
- Tu sais, je ne suis pas si fragile ! riai-je.
- Je m'en doute ! se rattrapa Alphard, gêné. Ça ne fait tout simplement pas très gentlemen de ne pas donner la meilleure place à une demoiselle.
Que de belles paroles ! Dommage que Alphard ait été un personnage de fiction, car un garçon aussi poli que lui n'existait pas dans la vraie vie... Quoi qu'il en fut, il était regrettable que Rosier ne se comportât pas de la même manière. Si les deux garçons ne s'entendaient pas si exécrablement, Alphard aurait été un bon professeur.
- J'ai une idée, proposai-je. On a qu'à se mettre sur des tables d'élèves et aucun de nous n'aura une chaise plus confortable que l'autre.
Alphard parut momentanément surpris puis son expression redevint souriante. Je devais avoir cessé de l'étonner, à force. Il me sembla que tout au fond de moi, je détestais bien évidement le sexisme négatif, qui visait à rendre la femme intérieure, mais également le sexisme positif, qui privilégiait les femmes aux hommes simplement parce qu'elles étaient des femmes. Je replaçai la chaise là où je l'avais empruntée puis m'assis dessus, derrière une petite table de bois abimée. Devant mon air décidé, Alphard ne put résister et vint s'installer en face de moi. Il croisa les bras et me regarda fixement.
- Alors ? me demanda-t-il. De quoi parlons-nous, déjà?
- Tu étais en train de me demander si c'était un devoir que j'avais à faire.
- Ah ! Oui. Donc c'est un devoir que tu as à faire ?
Je pouffai et il m'adressa son plus beau sourire, auquel je répondis en levant les yeux au ciel.
- Ce n'est pas un travail imposé, répondis-je. Plutôt une lecture personnelle, qu'on m'a suggérée.
Je posai sur la table en bois le livre de Cattus Ayuthya et Alphard le pris dans ses mains et l'examina.
- La magie des mondes ? s'étonna-t-il. Comment peux-tu t'intéresser à un sujet si flou et si peu concret ?
- Flou ? Peu concret ? La magie en elle-même est un sujet flou et abstrait pour les Moldus. Pourtant nous y croyons sans nous poser de questions, pas vrai ?
Il n'y avait eu aucune trace d'hostilité ni dans ma voix ni sur mon visage, ce qui signifiait que seuls mes mots eurent un effet sur Alphard.
- Tu n'es définitivement plus toi-même ! dit-il. Avant, tu n'aurais jamais tenu ce genre de discours !
- Un peu d'humilité ne fait de mal à personne.
- Il n'y en a pas beaucoup qui retiennent ce genre de leçons !
- Tu penses à qui je pense ?
- Je pense à pas mal de personnes, à commencer par ma très chère soeur.
- C'est vrai qu'il n'y a plus grand chose à faire pour Walburga, pouffai-je.
Alphard reprit soudain un air sérieux.
- En toute honnêteté, Lacerta, qu'est-ce qui t'as fait changer aussi radicalement ?
Cette question me prit au dépourvu, cassant le fil de notre discussion. Que devais-je faire ? Reprendre le mensonge que j'avais raconté à Amy ou improviser une nouvelle fable ? Je décidai de ne pas me mêler les pinceaux dans de multiples versions erronées des faits et ressortis le mensonge que Dumbledore m'avait conseillé d'utiliser. Je pris mon expression la plus sincère, en soupirant - en très bonne actrice que j'étais.
- C'était juste avant les vacances de Noël, racontai-je. Je... Je me suis réveillée, un matin et je ne me souvenais plus de qui j'étais, ni de ce que je faisais dans la tour de Serdaigle. Je croyais que je m'appelait Edith Xavier, et que j'étais une moldue... Stupide, n'est-ce pas ?
Avec un petit rire, je levai les yeux vers Alphard mais il me dit simplement :
- Vas-y, continue.
- D'accord. Donc je me suis réveillée dans mon lit sans me souvenir de qui j'étais et j'ai paniqué. Je suis tombée par terre et Amy Blackthorn et Sharon Ackney ont étés attirées par le bruit que j'avais fait. Elles ont tout de suite vu que quelque chose clochait chez moi, et mon comportement ne faisait que confirmer leurs pensées. J'avais oublié qui j'étais, et, fatalement, qui elles étaient. Et donc la première idée qui leur est venue en tête a été de m'emmener à l'infirmerie. En fait, elles pensaient qu'on m'avait jeté un sort, peut-être Oubliette, ou quelque chose d'encore plus grave, mais Madame Whisp n'a détecté aucune trace de magie noire en moi. Pourtant, je continuais à affirmer que je m'appelais Edith Xavier.
- Si ce n'était pas de la magie noire, qu'est-ce que c'était ?
- Eh bien, j'ai vu plus tard avec Dum... avec le professeur Dumbledore que je venais de faire un rêve magique très puissant.
- Le professeur Dumbledore ? Pourquoi lui et pas le professeur Têtenjoy ?
- Parce que c'est le meilleur professeur de Poudlard, dis-je simplement, avec un grand sourire.
- Très bon argument. Mais en quoi un rêve magique a pu modifier aussi drastiquement ta façon de penser ?
Je me mis a feuilleter le livre sur la magie des mondes distraitement tandis que Alphard tapotait son bras droit avec sa baguette magique.
- Je ne suis pas sûre et certaine de ce que je vais avancer donc n'hésite pas à m'arrêter si je dis des bêtises, le prévins-je, ne voulant pas qu'il ressorte mes affabulations devant des sorciers qui s'y connaissaient vraiment. Normalement, les rêves magiques sont des rêves dans lequel une partie de la réalité s'inscrit et dans lequel tu es capable d'agir comme tu le veux. Les moldus aussi ont ça, ils l'appellent "rêve lucide" ou "rêve éveillé". Sauf que chez les sorciers, parfois, au réveil, c'est le rêve qui s'incruste dans la réalité. Un rêve magique puissant, c'est un rêve qui t'oblige à aller à l'infirmerie le temps que tu reprennes tes esprits.
Je gloussai faiblement mais Alphard avait vraiment l'air de vouloir que je continue à développer ce que j'étais en train de dire.
- Le professeur Dumbledore m'a expliqué qu'un rêve magique entrainait chez quelques sorciers un changement de personnalité, mentis-je, m'étonnant moi-même par ma capacité à débiter autant de fariboles avec un langage aussi développé et avec un débit incroyablement fluide. Comme mon rêve était extrêmement puissant, mon comportement va mettre plus de temps que la moyenne avant de redevenir normal.
Alphard tiqua.
- Avant de redevenir normal ? Donc tu n'es pas dans un état permanent ?
- Non, répondis-je, partagé entre la déception et le soulagement. Enfin, je ne sais pas.
Il fallait que j'exécute la mission de ce maudit chat pour retourner dans le monde réel. Le monde de Harry Potter était fantastique mais mon père et ma mère commençaient à me manquer. Certes, j'allais encore perdurer dans le corps de Lacerta, mais je ne savais pas ce qui se passerait lorsque elle le réintègrerait.
- Hé, Black, ajoutai-je. Promets-moi de me pousser à redevenir ce que je suis maintenant, si ma personnalité change à nouveau.
- Promis ! dit Alphard en levant la main droite, dans laquelle il tenait sa baguette magique. Je n'ai aucune envie que tu réintègre la secte de Walburga...
- La secte ! m'exclamai-je en éclatant de rire.
Bon, il avait avalé mon bobard, c'était une bonne chose de faite. Une douleur coupable se fit sentir dans le creux de mon estomac et je tentai de l'ignorer. Amy, Alphard, ainsi que les autres Aiden, Altaïr ou Sharon avaient beau sembler être des gens dignes de confiance, je ne pouvais tout de même pas dire la vérité sur ma condition. Pas seulement à cause de la peur de le dire, ou à cause d'un Tom Jedusor se mêlant de ce qui ne le regardait pas, mais également et simplement parce qu'un rêve magique était une raison plus crédible aux yeux de tous face à mon changement de comportement plutôt que la véritable explication. Je m'imaginais mal me planter devant eux et dire : "Je viens d'un monde dans lequel vous êtes des personnages de livres. D'ailleurs, aucuns de vous n'apparait dedans, à part toi, Alphard, qui est mentionné juste une fois. Ah, et, à la fin, Jedusor, qui est un mage noir qui se fait appeler Voldemort, meurt." puis peut-être ajouter : "Grindelwald c'est Johnny Depp." avec désinvolture.
- Tu as pensé quoi de cette édition surprise de la Gazette ? demandai-je, peu désireuse de continuer sur un sujet délicat.
- Effrayant, avoua Alphard. On se trouve un peu protégés sur notre île... Mais... Grindelwald n'est pas le genre de sorcier à être arrêté par ce genre de chose. De plus, il est fort probable qu'il ait déjà des espions Grande-Bretagne. Je ne suis pas le genre de personne à croire à toutes les rumeurs qu'on raconte...
- Que raconte les rumeurs ?
Alphard eut l'air embarrassé.
- Et bien on raconte beaucoup de chose à propos de la tante de Rosier, par exemple, Vinda. Il paraîtrait que c'est l'une des plus grands partisans de Grindelwald et qu'elle a déjà opéré pour lui de nombreuses fois. Il me semble qu'elle était aux côtés de Grindelwald, à Paris, en 1927...
- C'est bon j'ai compris, l'arrêtai-je à temps, avant qu'il ne me spoile les Crimes de Grindelwald.
Nous nous regardâmes longuement, puis Alphard se pencha pour fouiller dans son sac. Il en sortit une plume et un bout de parchemin, ce qui signifiait que la conversation était close. Je me plongeai alors dans La magie des mondes. L'auteur, dans les premiers chapitre débattait sur des mondes semblables à celui de Harry Potter dans lequel des évènements auraient été changés et auraient rendus les univers parallèles ou un peu semblables, ou complètements différents. Le livre démontraient brièvement en exemple comment aurait été le monde des sorciers si Poudlard n'avait pas été crée. Je devinai que cette partie du livre était pour les sorciers de ce monde qui le prenait pour une fiction, car ce qui me concernait se trouvait dans la suite :
Ce dont j'ai parlé jusqu'à maintenant concerne uniquement les "mondes" semblables au nôtre dans lequel les occupants ont fais des choix différents (reprendre l'exemple de l'école de sorcellerie de Poudlard page 32). A présent, je vais aborder le sujet d'une autre manière. Imaginons que le destin scelle l'avenir des hommes et que rien ne puisse occasionner des chemins différents, que peut-on qualifier "d'autres mondes" ?
Imaginons alors que nous nous trouvons dans un monde dans lequel la magie n'existe pas. Vous n'êtes pas un sorcier. Mais vous n'êtes pas non plus un moldu, puisque, la magie n'existant pas, cette appellation n'existe pas non plus. Vous êtes simplement vous. Imaginons ensuite que le monde tel que nous le connaissons soit issus d'une saga littéraire. Ce monde magique sera donc un monde fictif à vos yeux. Or, il ne l'est pas ? Mais comment en être sûr ? Et, si ces deux mondes sont bien réels, peuvent-ils interagir entre eux ? Voilà les questions auxquelles je vais apporter des réponses.
- Excuse-moi, Lacerta, m'interrompit Alphard. Dans quelle potion est-ce qu'on trouve la peau de serpent du cap ?
Mais qu'est-ce que j'en savais, moi ? Je fronçai les sourcils, faisant semblant de réfléchir. J'ouvris la bouche, comme pour dire quelque chose puis la refermai comme si la solution m'avait échappée.
- Je suis désolée, je ne m'en souviens plus, mentis-je.
- Ce n'est pas grave, je vais essayer de me débrouiller.
Je souris brièvement puis me replongeai dans mon ouvrage : Appelons notre monde le monde A et le monde dans lequel nous appartenons à un livre le monde Ω. À priori, ces mondes respectes les mêmes codes, la magie étant simplement absente dans Ω. Mais tout les divises. Le monde A fait partie du monde Ω mais pas l'inverse.
Après cela, l'auteur partait dans de grandes explications philosophiques sur le réel et l'irréel que j'eus beaucoup de mal à comprendre. Il démontrai que les "mondes" pouvaient se côtoyer avec plus d'ambigüité qu'ils paraissaient chacun impossible aux yeux de l'autre. Comment peut-on conjecturer l'existence de choses aussi abstraites sans en avoir de preuves ? D'où ce sens du terme de "monde parallèle" est-il utilisable pour quelque chose d'inconcevable ? On dit que certains mondes sont imaginaires et d'autres matériels, comment distinguer les deux ? Toutes ces questions rhétoriques me donnaient mal à la tête. Dumbledore m'avait bien surestimé quant à ma capacité à comprendre ce genre de réflexions. Or, la suite ne passa pas par quatre chemins.
Les légendes anciennes mentionnent déjà ce genre de magie. Selon de vieux mythes, les mondes réels, mais surtout imaginaires étaient surveillés par des Gardiens, des êtres puissants et métamorphes qui devaient garder saufs les mondes auxquels ils étaient assignés. Lorsque leur mission échouait, ils devaient confier la mission de secourir le monde en danger à un être humain d'un autre univers obligatoirement matériel. Le Gardien n'avait pas le droit d'agir directement sur le monde, au risque de le détruire inexorablement, mais il pouvait aider son humain en lui désignant par exemple ce qu'il fallait réparer. L'exemple qui revient le plus souvent dans les légendes est le picotement dans le dos ; lorsqu'un élément avait été modifié, l'être humain ressentait un picotement dans le dos qui lui indiquait que c'était le moment durant lequel il faillait réparer les failles. L'échec à une telle tâche entrainerait une destruction totale du monde menacé et de l'être humain se trouvant dedans au même moment. Ce ne sont bien sûr que des contes, mais ils n'en restent pas moins instructifs. Peut-être ne sont-ils pas tous à prendre au sérieux mais on ne peux nier que les étudier mène à penser qu'un être humain a bien, à un moment donné et à un temps donné dans l'univers, franchit la barrière entre deux monde. Parfois, l'être humain apparaît dans le monde étranger sous sa véritable forme, car ni lui ni aucun aïeul n'y existe, ou il emprunte une couverture corporelle pour que son âme puisse supporter le voyage ou pour que sa mission puisse être menée plus facilement.
- C'est pour ça ! m'exclamai-je à voix haute.
- Pardon ? demanda Alphard, que j'avais arraché à son exercice de potion.
- Non, rien, excuse-moi, c'est quelque chose dans mon bouquin, qui explique pas mal de ch...
- AAAAAAAARRRGHHH !
Alphard et moi fîmes volte-face. Un cri strident venait de retentir au dessus de nos têtes.
- Qu'est-ce que c'était ? s'affola Alphard.
- Quelqu'un vient de se faire attaquer, je pense. Allons voir.
Je rangeai à toute vitesse mon livre dans mon sac et jetai "Alohomora" sur la grosse porte.
- Attends, imagine que ça ait recommencé ?
- Les attaques du monstre de la Chambre des Secrets ? devinai-je (à ce nom là, Alphard tira une horrible grimace). Aucune chance. C'est autre chose.
Il eut à peine le temps de ranger ses affaires à lui que je l'emmenai dans le couloir. Je tournai la tête de gauche à droite, cherchant la source du hurlement.
- Ça venait de là, nous dirent en choeur trois soeurs peintes en face de nous en pointant le coin en haut à droite de leur tableau.
Je hochai la tête en guise de remercîment puis tirai Alphard jusqu'à un escalier. Je sentais qu'il éprouvait un peu de résistance. Finalement, il n'était pas tant un étranger dans la maison de Serpentard. Il était intelligent et malin, mais le courage ne prenait pas le dessus sur lui. Je grimpai les marches quatre à quatre, la baguette magique bien droite devant moi.
La lumière était plus basse ici. J'entendis des pas précipités suivis de murmures affolés. Nous n'étions pas les seuls à avoir entendu quelqu'un strider. Alphard se décida à marcher à mes côtés et je lui lâchai le poignet. Ce fut alors qu'au détour sombre d'un pan de mur nous découvrîmes l'origine du cri. À la manière de Charity Burbage, une fille tournait sur elle-même, en position allongée à un mètre du sol. Ses vêtements étaient déchirés et elle paraissait évanouie, malgré ses yeux grands ouverts de stupéfaction. Je poussai un juron et me précipitai vers elle.
- Par Merlin ! s'étrangla Alphard en me rejoignant pour l'aider. Qui a pu faire une chose pareille ?
- La même personne qui a fait ce genre de choses l'année dernière, décrétai-je sans aucune hésitation.
D'autres élèves, de septième année à Gryffondor, apparurent dans notre champs de vision. Je reconnus parmi eux Altaïr Potter.
- Enervatum ! s'écria l'une d'eux, une brune qui ressemblait comme deux goutte d'eau à mon amie Poppy, en direction de la fille évanouie qui tomba dans nos bras, à Alphard et moi.
- Que s'est-il passé ? demanda Altaïr qui semblait essayer de garder son sang-froid.
- On ne...
- C'est vous qui avez fait ça ? aboya Sosie-de-Poppy.
- Bien sûr que non ! Aidez-la au lieu de nous accuser !
- C'est pas eux, Maya, ils sont réglos, assura Altaïr avant de se tourner vers le troisième Gryffondor. Boris, va chercher Madame Whisp !
Sur ce, le dénommé Boris fit demi-tour en courant et Altaïr et Maya se hâtèrent à nos côtés. Ce fut alors que je sentis quelque chose tomber sur mon front. Un liquide froid et visqueux qui coula sur mes sourcils et sur l'arête de mon nez. Qu'est-ce que...? Je levai lentement la tête de en direction du plafond.
- Bon sang, qui a osé faire ça ? se mortifia Maya ayant levé la tête à son tour.
Sur le plafond était écrit, en grosses lettres peintes en noir : " LES VOLEURS DE MAGIE MÉRITENT LE CHÂTIMENT." Nous restâmes estomaqués face à cette lecture.
- La Chambre des Secrets ? demanda Altaïr, paniqué.
- Grindelwald ? suggéra Maya en réajustant le bras de la victime sur son épaule.
Les deux Gryffondor échangèrent un regard, se comprenant sans se parler.
- Non, surement quelque chose de beaucoup plus proche de nous que vous ne le soupçonnez, répondis-je tout en restant très vague.
C'est Jedusor et ses sbires, par la barbe de Merlin ! Comment ne pouvez-vous pas le voir ?! Malheureusement, je ne pouvais y apporter aucunes preuves. Soudain, un flot d'élèves se déversa dans le couloir, accompagné de centaines de bruits de pas.
- Éléonore ! s'écria quelqu'un, s'adressant sans doute à la fille qui gisait dans nos bras.
- Écartez-vous, écartez-vous, sermonna la voix de Madame Whisp dans le brouhaha qui montait.
Les élèves reculèrent et elle apparut devant nous, suivie de près par le professeur Têtenjoy, Dumbledore, Dippet, Slughorn et le professeur de botanique, Mr Mandrake. Boris tenta lui aussi de se frayer un passage mais fut arrêté par le préfet-en-chef. Madame Whisp fit apparaitre d'un coup de baguette un brancard qui flottait dans les airs et Éléonore vint se poser.
- Savez-vous ce qui c'est passé ? demanda le professeur Dippet en reportant son attention sur nous.
- On a accouru dès qu'on a entendu crier, professeur, répondit Alphard. Elle était en train de flotter à un mètre du sol...
- Vous êtes sûr de ne pas avoir vu l'agresseur ?
Je secouai la tête de gauche à droite.
- Qu'avez-vous sur le front, Kenneth ? s'étonna le professeur Têtenjoy tandis que Madame Whisp, à l'aide de deux élèves, emmenait la victime à l'infirmerie.
Hébétés nous quatre pointâmes en choeur le plafond du doigt. Les professeurs levèrent lentement le menton et Galatea Têtenjoy eut un haut-le-coeur.
- Misère ! s'exclama le professeur Mandrake qui semblait venir de recevoir un Cognard dans l'occiput. Armando, se pourrait-il que les attaques aient recommencé ?
Pourquoi ne cessaient-ils tous de prendre cette attaque pour un coup du monstre de la Chambre des Secrets ? Le professeur Dumbledore sortit sa baguette et fit disparaitre l'inscription morbide.
- Ce n'est pas une attaque de la même nature, mais les intentions de l'agresseur sont clairement les mêmes, dit-il.
Merci ! En voilà enfin un qui avait comprit !
- Vous en êtes sûr, Albus ? demanda le professeur Slughorn.
- Certain.
- Alors qui... ?
Le professeur Têtenjoy s'avança vers nous.
- Je vous ajoute dix points à chacune pour être venus en aide à cette jeune fille, dit-elle. Maintenant, retournez dans vos salles communes.
- Nous sommes en période de crise, disait le professeur Mandrake. Des mesures de période de crises doivent être prises.
- Attendez, professeur, fit remarquer Maya au professeur Têtenjoy, vous avez oublié Boris, c'est lui qui vous a prévenu !
- Des mesures sont déjà prises, John, répondait Dippet. Nous n'allons pas risquer une nouvelle fois de fermer l'école ? Deux fois en deux ans et ma réputation de directeur...
- C'est vrai, admit Têtenjoy. J'ajoute encore dix points à Gryffondor. Maintenant allez, ouste !
Elle fit se disperser les élèves tandis que les enseignants commençaient à se disputer. Alphard, Altaïr, Maya et moi filèrent à contrecoeur. Je savais très bien qui étaient les auteurs de cette agression, pourquoi ne pouvais-je pas aider les professeurs ?! Je refoulai mon amertume et écoutai ce qui se disait.
- Cette fille, dit Alphard. C'était une Née-Moldue, n'est-ce pas ?
- Oui, répondit Maya. Je suppose que c'est pour ça qu'elle a été attaquée ?
Alphard hocha sinistrement la tête.
- Il y a une théorie chez les Sang-Pur extrémistes qui dit que la raison pour laquelle des enfants issus de parents moldus peuvent devenir sorciers est parce qu'ils volent la magie aux Cramols.
- Les voleurs de magie méritent le châtiment, cita Altaïr qui venait de comprendre soudainement.
- Absurde ! s'emporta Maya.
- Je suis d'accord.
- Je ne vois pas comment ces sorciers peuvent se sentirent supérieurs aux moldus si ils agissent exactement de la même manière ! renchérit la jeune fille.
- Qu'est-ce tu veux dire par là ? demanda Alphard, curieux.
Maya haussa les sourcils et lui adressa un geste de la main négligent.
- C'est par rapport à la guerre, dit-elle. Rien de bien important aux yeux des gens comme toi.
La version Gryffondorienne de Sharon était en fait le sosie dd Poppy ! Impressionnant ! Alphard, qui avait très bien compris le message, ne dit rien et se contenta de soupirer avec résignation. Ce fut à ce moment que nous nous retrouvâmes dans une sorte de carrefour d'escaliers.
- C'est ici que nos chemins se séparent, dit Altaïr Potter en grimpant sur la première marche de l'escalier de droite. À une prochaine fois, vous deux !
- À plus, les minus, dit Maya avant de le suivre.
- Charmante jeune fille, fit remarquer Alphard en se grattant le haut du crâne. Elle me rappelle ta copine, Ackney.
- C'est fou ! Moi aussi ! m'exclamai-je.
Alphard baissa les yeux vers moi.
- Depuis quand tu es amie avec eux ?
- Je ne suis pas amie avec eux. J'ai juste discuté avec Potter et son frère une fois, et nous nous sommes bien entendus.
Nous restâmes silencieux l'un à côté de l'autre un instant puis je me rendis compte de quelque chose. Je posai les poings sur les hanches et lui rendis son regard avec tout autant d'ardeur.
- Attends voir, toi ! Le professeur Têtenjoy nous a bien spécifié qu'il fallait se rendre dans nos salles communes.
- Je sais, et alors...?
- Et alors ta salle commune et à l'opposé du château !
- C'est bon, ria Alphard en levant les mains en l'air comme s'il se rendait. J'y vais...
Son sourire s'effaça d'un coup.
- Je me demande si les Serpentards sont déjà au courant de l'attaque, marmonna-t-il sombrement.
Je me mordis la lèvre, frustrée de ne pouvoir rien dire. Mais Alphard n'était pas stupide.
- Je sais que ce sont des élèves de ma maison qui ont fait le coup. J'ai une liste en tête et quelques unes de tes proches connaissances en font partie, mais rien ne les accuse directement. Heureusement que nous ne sommes pas tous comme ça, ou l'Angleterre serait le pays avec le plus fort taux de mages noirs !
Il eut un rire un peu forcé et plongea les mains dans les poches de sa robe.
- J'y vais, dit-il. Je trouverai bien un ou deux amis qui me diront que j'ai bien fait d'aider cette Née-Moldue. Franchement, avec le match de Quidditch de ce matin, la menace de Grindelwald et l'attaque qu'il vient d'avoir, c'est bien une journée que l'on peu qualifier de pleine de rebondissements ! (Il consulta brièvement sa montre.) Et il n'est même pas encore trois heures !
Nous prîmes rapidement congé l'un de l'autre et je n'eus pas le temps de remonter complètement jusqu'à la tour de Serdaigle que je croisai le fantôme de Helena Serdaigle. Elle avait l'air en proie à un véritable combat intérieur, se chuchotant fébrilement à elle-même. Lorsqu'elle se rendit compte de ma présence, je sentis qu'elle fut sur le point de faire demi-tour mais elle reprit contenance et, par sa propre initiative, m'adressa la parole.
Bonjour, bonsoir et tout et toutoutoutoutout. Mes intros de note d'auteur sont de plus en plus bizarres. J'avoue que je me suis pas mal inspirée de la Chambre des Secrets pour ce chapitre (mais en moins bien). Selon moi, le tome 2 et le 6 sont les tomes qu'il faut obligatoirement garder sur soit dans cette partie une (je ne possède ni l'Ordre du Phénix, ni le Prince de Sang-Mêlé, ça fait mal pour une fille qui se considère comme une Potterhead absolue). Que dire de plus ? Ah, oui ! L'excuse des "voleurs de magie" vient du tome 7, c'est la raison pour laquelle les Nés-Moldus sont arrêtés. Maya le compare à la politique raciste extrémiste nazie, ce que Alphard ne comprend pas. Je ne sais pas si j'arrive bien à le dépeindre mais à l'époque chez les sorciers comme chez les Moldus, l'ambiance n'est pas à la fête. Je ne sais pas si je vais partir dans un délire de "faire du sombre pour faire du sombre" mais il faut bien se rendre compte que certaines réactions sont et seront poussées par la peur et la méfiance. Et c'est dans la peur et la méfiance que les êtres comme Jedusor prolifèrent et attaquent.
Bisouilles, Rodnoffyrg 💝
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