La mission avant tout

Masquerading as a man with a reason

My charade is the event of the season

And if I claim to be a wise man, well,

It surely means that I don't know

🎇🎇🎇

Je regardai Alphard s'éloigner et disparaître derrière une tour en soupirant. Si le moment que j'avais passé avec lui avait été le plus magique que je n'avais jamais passé à Poudlard, je ne pus m'empêcher de ressentir une pointe de culpabilité. Mon coeur me disait que je l'aimais. Ma raison me répondais que je ne le pouvais pas. Que je n'étais pas à ma place et qu'il était absolument inconcevable que je tisse ce genre de lien ici. Je refermai la fenêtre, perdue dans mes pensées, sentant encore la sensation des lèvres d'Alphard contre les miennes. Pendant un instant, tous mes soucis s'étaient envolés, aucun poids ne pesait alors sur mes épaules frêles.

  - Voilà donc ce à quoi tu occupes tes soirées, fit une voix dans mon dos.

  Je pouvais reconnaître cette voix entre mille. Ni vraiment masculine, ni vraiment féminine, son timbre ne s'assimilait qu'à un... miaulement.

  - Cattus, soupirai-je en me retournant.

  Sous la forme du chat de Janice, le Gardien me regardait fixement, allongé comme lors de notre première rencontre sur le plus long divan de la salle.

  - Vous ne pouvez pas savoir à quel point vous voir me fait plaisir !   

  Mon sarcasme ne lui fit ni chaud ni froid. Il battit les airs de sa queue touffue, ses yeux bleus me lançant des éclairs.

  - Je pourrais dire la même chose si tu ne cessais de divaguer...

  - Divaguer ! m'exclamai-je, outrée. 

  - Alphard Black ? Que t'avais-je dit à son propos ?

  Je croisais les bras et pinçai étroitement les lèvres. Me faire rappeler à l'ordre par un chat n'était pas vraiment plaisant...

  - Que t'avais-je dit ? répéta-t-il d'une voix sévère.

  - De ne pas m'en occuper, marmonnai-je à contrecoeur.

- Et pourtant, tu batifoles...

- Oh, arrêtez ! le coupai-je avec colère. Qu'est-ce que vous voulez ? Me dire que je fais mal mon job ? Voilà, c'est fait, vous pouvez partir maintenant !

Cependant, Cattus ne bougea pas d'un iota.

  - As-tu avancé, quant au problème que tu as rencontré par rapport à Rosemonde Westmore ?

  J'ouvris la bouche pour lui demander comment il le savait mais me ravisai. Il était le Gardien de ce monde. Il savait tout.

  - J'ai trouvé une liste de sortilèges qui pourrait se révéler assez utile... dis-je en fouillant dans la poche de ma cape à la recherche du morceau de parchemin. C'est Alphard qui m'a aidé à la trouver, ajoutai-je en insistant sur le prénom.

  - Et tu t'es occupée du problème ?

  La liste de sorts dans mon poing serré, je plissai les yeux. S'il connaissait déjà la réponse, pourquoi posait-il la question ?

  - Pas encore, j'ai essayé de le faire ce matin mais Jedusor est arrivé et...

  - Jedusor, toujours Jedusor, me coupa Cattus d'un air mécontent.

  - Oui, Jedusor ! C'est le futur Voldemort, je vous rappelle !

  - Eh bien pourquoi l'avoir défié en duel, dans ce cas ?

  Mes joues devirent soudainement brûlantes.

  - Je... Je n'ai pas... balbutiai-je, prise de court. C'est lui qui... Moi, je... Je n'ai rien fait ! Jedusor me l'a imposé !

  - Pourquoi ne pas avoir refusé ?

  - Sharon m'a dit la même chose... grommelai-je dans ma barbe.

  - Sage fille...

  - Vous ne pouvez pas comprendre ! C'était une question de fierté, et je le trouvais affreusement horripilant... J'avais tellement envie de lui arracher son petit sourire en coin !

  - Effectivement, je ne peux pas comprendre. Et pourtant il t'a battu et a même réussi à découvrir ton véritable nom, Edith.

  Il avait raison. J'avais vraiment fait preuve de stupidité. Voilà qu'il réussissait à me faire me sentir honteuse !

  - T'amouracher d'Alphard Black n'est pas la meilleure solution pour qu'il se désintéresse de toi, fit-il remarquer.

  Sans même me regarder dans un miroir, je savais que je rougissais à vue d'il. La peau de porcelaine de Lacerta avait ce gros défaut de se colorer sous la moindre émotion. Je ne pouvais pas être en colère contre Cattus, il avait raison... Si Jedusor venait à l'apprendre... J'aurais de gros compte à rendre auprès de Rosier, Druella et Walburga, et ça donnerait au futur Voldemort la grosse preuve dont il avait tant besoin... Son masque tomberait alors définitivement. Un frisson me parcourut et me fit grimacer.

  - Il ne le saura pas, assurai-je, sans même réussir à me convaincre moi-même.

  - Il n'en aura pas le temps, acquiesça Cattus.

  - Que voulez-vous dire par là ? m'exclamai-je.

  - Dès que ta mission sera accomplie, je t'emmènerais loin de cette époque.

  J'écarquillai les yeux sans savoir comment réagir.

  - Vous voulez dire que dès que je détruis cette pétition, je retourne chez moi ? balbutiai-je.

  - Ma foi, c'est plus compli...

  - Lacerta va récupérer son corps ?

  - C'est l'idée.

  - Mais où est-elle en ce moment ? Est-elle... dans mon corps, à Glasgow, en 2018 ?

  Cattus eut un petit rire.

  - Non, heureusement pour toi !

  - Alors où est sa conscience ? Son esprit ?

  - Toujours dans son corps, répondit-il, en penchant la tête sur le côté, comme pour mieux me regarder.

  - Vous vous moquez de moi ? Je suis le démon de l'Exorciste depuis le début ?!

  Cattus poussa un soupir qui ressemblait beaucoup plus à un feulement.

  - Voyons, tu n'es pas obligée dans venir à de pareilles comparaisons...

  - Et moi qui m'inquiétais à propos de ces visions ! rugis-je. Tout s'expliquait depuis le début !

  Les oreilles du Gardien - ou plutôt du chat de Janice qu'il possédait à la manière d'un démon - se dressèrent soudainement au dessus de sa tête.

  - Quelles visions ? m'enquit-il avec brusquerie.

  - Qu'est-ce que ça peut bien vous faire ? rétorquai-je le ton dur.

  - Quelles visions ?! répéta-t-il, en montrant les dents.

  - Je ne sais pas, ce sont des souvenirs de Lacerta, il me semble...

  - Quand est-ce arrivé pour la première fois ?

  - Pourquoi est-ce que vous voulez le savoir ? Quelque chose de va pas ?

  - Réponds-moi !

  - Avant-hier ! C'était avant-hier ! Avant le repas, lorsque j'ai découvert les lettres d'Urania Kenneth ! Est-ce que... ça a un lien ?

  Cattus ne répondit pas. Il semblait préoccupé, plongé dans ses pensées. Je ne comprenais rien de sa réaction. Il m'inquiétait.

  - Alors ? insistai-je.

  - Lacerta et toi êtes trop différentes.

  - Ça vous l'avez dit ! Et alors ?

  - Vous n'êtes pas assez compatibles. L'esprit de Lacerta laisse son empreinte sur le tien pour contrer...

  - Quoi ? intervins-je. Je vous arrête tout de suite. Qu'est-ce que cela signifie ?

  - Lacerta essaye de reprendre le contrôle sur son corps, et tu vas te mettre à lui ressembler de plus en plus.

  Mon coeur fit un bond dans ma poitrine ; comment ? Comment pouvait-il me dire ce genre de chose ?

  - Lui ressembler ?! C'est n'importe quoi ! Je vais devenir méprisante et mesquine ? Je n'y crois pas une seconde !

  - Calme-toi ! m'ordonna Cattus. Ça ne fera pas en l'espace de quelques jours, cette situation ne se réaliserait qu'au bout de des mois et des mois. Mais tu commenceras peut-être à ressentir des émotions qui te sont étrangères, à reconnaitre des visages que tu n'as jamais vu, à savoir des choses que tu ne sais pas... Ne commence pas à t'inquiéter, tu seras hors de ce corps bien avant.

  Je me grattai frénétiquement le bras, nerveuse. Ne pas m'inquiéter ? Ne pas m'inquiéter ? Plus facile à dire qu'à faire !

  - Dans quel état sera Lacerta quand je quitterais son corps ? demandai-je, la voix tremblante.

  - Dans l'état dans lequel tu la laisseras...

  - Se souviendra-t-elle de moi ?

  - Non. Elle ne se souviendra de rien. Ses souvenirs seront modifiés de sorte à ce qu'elle ne se doute de rien.

  - Et elle reviendra à elle dès que la pétition sera hors d'état de nuire ?

  - Pas vraiment, il faudra d'abord t'occuper de Albus Dumbledore.

  - Albus Dumbledore ? m'étonnai-je.

  - Tu m'as bien entendu. Il faut qu'il t'oublie. Il faut qu'il oublie l'existence d'Edith Xavier.

  Du rose, mon visage devait être passé au verdâtre. Jeter "Oubliettes" à Druella et Walburga était une chose, mais à Albus Dumbledore...

  - Tu n'auras pas besoin du maléfice de l'Oubli, dit Cattus comme s'il avait lu dans mes pensées. As-tu remarqué que Dumbledore avait déjà une Pensine à cette époque ?

- Oui, dans son bureau, je crois...

Je me remémorai soudainement le bureau minuscule et en désordre du professeur Dumbledore. Ça ne faisait aucun doute. J'y avais bel et bien vu la Pensine.

- Dumbledore conserve ses souvenirs dans des flacons... dis-je, plus pour moi-même que pour Cattus. Mais les souvenirs restent quand même dans sa tête, non ?

- Non, assura Cattus. Sauf s'il les y remet.

Ma bouche forma un "o" d'étonnement. Je n'avais jamais vraiment cherché à comprendre le principe de cette magie - je n'y avais, en fait, jamais vu beaucoup d'intérêt.

- Donc ça veut dire que si il a mis le souvenir de notre rencontre dans un flacon...

- Et c'est le cas, ajouta Cattus.

- ...et que je réussis à le lui voler et à le détruire, continuai-je, Dumbledore ne se souviendra plus de moi en tant que Edith ?

- Plus du tout, en effet.

- Mais les autres entrevues, alors ? Il se souviendra encore de ça...

- Non, assura Cattus. Détruire ce souvenir entrainera une réaction en chaîne qui détruira tous les autres souvenirs te concernant, Edith.

- Vous en êtes sûr ?

- Certain. Je suis le Gardien de ce monde, après tout.

Un élan de témérité me poussa soudain.

- Dans ce cas, pourquoi ne le faites-vous pas vous même ? Ça ne doit pas être trop dur...

De là où j'étais, j'aperçus Cattus sortir les griffes. Mes paroles lui déplaisaient probablement beaucoup...

- Tu n'as donc pas compris que le Gardien ne doit surtout pas agir sur le monde qu'il est censé protéger ? Chaque minute que je passe dans ce corps à essayer de t'expliquer - non sans peine - ton rôle dans cette histoire rend ce monde de plus en plus instable.

- Et ma présence, non.

- Non, parce que tu es un être humain !

Il détourna enfin le regard, visiblement excédé par mon comportement.

- Je savais que j'aurais dû choisir ta grande amie... marmonna-t-il, assez fort toute fois pour que je puisse l'entendre. Aurais-tu donc besoin d'une vidéo pour que les conditions de la mission rentrent enfin dans ta tête ? Ou un deuxième livre peut-être ?

- Non merci, rétorquai-je avec insolence. Je n'ai même pas lu le premier en entier.

Les griffes de Cattus se rétractèrent. Sa colère était retombée, et mes remarques ne semblaient plus rien lui faire.

- Réussiras-tu à accomplir ta mission ? me demanda-t-il, plus sérieux que jamais.

Je hochai la tête, un peu incertaine, avant d'acquiescer avec détermination.

- En es-tu certaine ?

- Non, pas à cent pour cent, répondis-je dans la plus grande honnêteté. Mais je vais faire tout ce qui est en mon possible.

- Ce n'est pas suffisant...

- Je sais. Mais c'est tout ce que je peux affirmer sans mentir.

Cattus se leva sur le canapé et étira ses membres, avant de s'asseoir, d'enrouler sa queue autour de ses pattes et de me regarder de haut, la tête fièrement redressée.

- Comment est-ce que je peux faire pour Jedusor ? demandai-je.

- Reste loin de lui.

- Et si c'est lui qui vient à moi ? Parce que c'est lui qui risque de venir à moi...

- Réponds-lui comme tu as l'habitude de le faire. Mais joues les ignorantes. Tu pourrais te retrouver dans une très mauvaise posture s'il apprenait que tu es au courant pour ses Horcruxes...

- Il se doute déjà que je suis au courant de beaucoup de choses... Je l'ai surpris dans la salle des trophées, pendant une retenue, et il l'a tout de suite appris...

- Dans ce cas, ne fais plus un seul pas de travers, dit Cattus. Et surtout, surtout, ne fais confiance à personne !

- Je ne fais déjà pas confiance à grand monde, fis-je remarquer en haussant les sourcils. Ça ne devrait pas être trop dur...

- Fais tout de même attention, petite, me prévint le chat. Tu es en terrain glissant.

- Je le sais, ça, merci, soupirai-je en rangeant ma liste dans ma poche, inutile dans le creux de ma main.

Nous nous évaluâmes longuement du regard.

- J'ai une dernière petite question, dis-je.

- Je t'en prie.

- Si Lacerta n'est pas dans mon corps, qu'en advient-il ?

- Il est sur ton canapé, à Glasgow. Il n'a pas bougé d'un poil.

- Ce n'est pas possible, dis-je en fronçant les sourcils.

Cattus eut un rire.

- Edith ! Tu es dans le monde de Harry Potter, en 1944 et dans le corps de quelqu'un d'autre ! Peu de choses en deviennent impossibles !

Forcée d'admettre qu'il avait raison, je le regardais bondir du canapé et s'éloigner lentement dans l'obscurité de la salle, jusqu'à s'évanouir dans les escaliers en colimaçons qui menaient aux dortoirs des garçons.

Salut tout le monde ! Je vous sors ce petit chapitre pleiiiiin d'explications qui m'a bien fait sué (mais que j'ai terminé à temps - Yes !) Je stessais de ouf parce que je ne savais pas comment l'amener 😅 Alors, qu'en avez-vous pensé ?

Merci beaucoup à vous d'avoir lu ce chapitre !

Rodnoffyrg 💝

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