La chute des masques
Je n'y crois pas ! Cette histoire a atteint 5k ! 😱 Pour certains, cela peut sembler peu, mais ça représente beaucoup pour moi ! Merci du plus profond du coeur 😭 ❤!!!
Dans un bruit qui oscillait entre l'étranglement et le sifflement, le cadavre s'approcha de moi, titubant à cause de sa jambe disloquée, et tenta de me happer avec ses longs doigts maigres et pourris. Sa peau grise pendait par endroits, laissant apparaitre des os jaunâtres, et ses cheveux étaient aussi rares sur sa tête que ses dents dans sa bouche. À la place de son nez, il ne restait plus qu'un trou béant. Ses yeux blancs me regardaient sans me voir et ils portaient des vêtements déchirés, rapiécés et couverts de vase. L'odeur qui s'en échappait était atroce. Je brandis ma baguette avec force.
- Incendio ! m'écriai-je.
Une longue flamme s'échappa de ma baguette magique et fonça sur le cadavre. L'horrible créature poussa un cri perçant des plus inhumains mais continua d'avancer. Je fis un pas en arrière pour ne pas qu'elle s'approche trop près.
- Incendio !
Un fois de plus, le sortilège se révéla inefficace.
- Mettez-y plus de conviction ! s'exclama le professeur Têtenjoy en me lançant un regard sévère. Un Inferius ne sera pas aussi lent dans la vie réelle. Concentrez-vous un peu plus.
Du coin de l'oeil, je pouvais voir que mes camarades de classe assistaient à la scène sans parler, très intéressés par le fait de voir si l'Inferius allait finir par m'attraper ou non. J'inspirai profondément et focalisai mon esprit sur le sortilège, le répétant sans arrêt dans ma tête.
- Incendio ! m'exclamai-je avec force, en m'imaginant une longue flamme destructrice anéantir le monstre.
L'Inferius poussa une énième et horrible plainte, mais, cette fois-ci, il s'écroula au sol, sa chair fondant comme de la cire. Derrière moi, il y eut plusieurs exclamations de dégoût, et je retins moi-même une envie de vomir. Sans baguette, je n'aurais pas fait long feu dans une apocalypse zombie.
- Finite Incantatem ! clama le professeur Têtenjoy en pointant sa baguette sur le cadavre, qui se volatilisa aussitôt. Excellent Kenneth ! Cinq points en plus pour Serdaigle. Vous pouvez aller vous asseoir. Des questions ?
- C'était trop bien ! s'exclama Stebbins à la fin du cours. Vous avez vu comment cet Inferius a fondu ?
- C'était dégoutant... grimaça Olive en regardant Stebbins de haut.
- C'était démentiel !
Je les dépassai avec un petit sourire, tandis que Stebbins continuait de s'émerveiller sur le fait d'avoir vu un vieux cadavre cuire jusqu'à ce que l'on voie ses os. Le cours d'Etude des Langues à Caractère Magique se passa dans une relative tranquillité. Cependant, je ne cessais de fixer Rosemonde Westmore, qui n'avait pas donné de rendez-vous à Hagrid ce matin-là, et Jedusor me fixait moi, à la recherche d'une quelconque réaction. Alors que le professeur Moroz expliquait le fonctionnement des verbes dans la langue de bois, on frappa à la porte.
- Entrez, dit le professeur Moroz d'une voix forte, sans cesser d'écrire au tableau.
Elle se retourna brièvement lorsque Magnus Shacklebolt entrouvrit la porte et passa le haut de son corps au travers de l'ouverture, comme si ses pieds n'étaient pas autorisé à fouler le sol de la salle.
- Excusez-moi de vous déranger, dit-il, visiblement étonné par le petit effectif de la classe, mais j'ai un message à faire passer auprès de Ackney, Kenneth et Westmore.
- Allez-y, l'encouragea le professeur.
- Le professeur Dumbledore est absent. On a pas cours après la récréation.
- Très bien, dit le professeur en se tournant vers nous. Vous avez bien noté ?
- Oui, répondis-je, en me demandant comment on pouvait oublier ce genre de chose.
- Excellent, merci jeune homme.
- Au revoir, dit Shacklebolt à mi-voix.
- Au revoir.
Shacklebolt referma la porte et le bruit de ses pas résonna dans le couloir. Je lançai un regard joyeux à Sharon et Rosemonde, qui affichaient, à mon grand étonnement, une moue déçue. Mon sourire se figea. Étaient-elles vraiment mécontentes de ne pas avoir cours ?! Quel était ce genre de réaction ?! Je levai les yeux au ciel. Les premières de la classe, vraiment...
Amy, Sharon et moi nous retrouvâmes après la récréation. Toujours aussi froide envers Amy, je participai à la conversation en surveillant mes propos.
- Vous savez pourquoi Dumbledore est absent ? demandai-je en mordillant l'extrémité de mon pouce.
- Il a été appelé au Ministère de la Magie, selon le professeur Dippet, répondit Amy. Je l'ai entendu parler au professeur Mandrake tout à l'heure.
- Pourquoi ?
Amy haussa les épaules.
- J'espère que ce n'est pas Grindelwald, marmonna Sharon.
- Il n'aurait pas annulé le cours si ce n'avait pas été très important, fit remarquer Amy.
- Ce n'est peut-être pas Grindelwald, essayai-je de les rassurer. Il peut y avoir d'autres raisons...
- Tant que Dippet ne supprime pas le week-end à Pré-au-Lard, je ne m'inquiète pas, dit Amy.
Elle se frotta les bras, comme saisie de froid, bien que la température de la salle de classe dans laquelle nous nous étions refugiées fût tout à fait correcte.
- Ce n'est pas parce Dippet n'annule pas la sortie que nous sommes hors de danger, Amy, répliqua Sharon en fronçant les sourcils.
- Pourquoi faut-il que vous soyez toujours aussi pessimiste ? s'énerva Amy.
Je haussai les sourcils, réprimant un méchant ricanement.
- Pourquoi faut-il que tu sois toujours aussi candide ? soupira Sharon.
Le visage d'Amy prit une horrible teinte violette. Pour la première fois, la toute première depuis que j'étais dans le monde de Harry Potter, je vis Amelia Blackthorn se mettre en colère. Elle se leva brusquement de sa chaise qui tomba au sol. Alors, elle nous lança un regard meurtrier et jeta sans ménagement ses affaires dans son sac.
- Vous savez quoi ? s'écria-t-elle avec hystérie. J'en ai marre que vous vous moquiez de moi ! "Amy, tu es trop naïve", "Amy, arrête de faire confiance à tout le monde" ! Vous êtes incapable de me prendre au sérieux !
Elle tourna subitement la tête vers moi, l'air furieux.
- Figure-toi que je sais ce que jhali veut dire, Lacerta.
Sur ce, elle s'empara frénétiquement de son sac, sans cesser de nous fusiller du regard.
- Où est-ce tu vas ? l'enquis-je, stupéfaite.
- Retrouver quelqu'un qui me prend au sérieux, et qui sait m'apprécier à ma valeur !
- Tu parles de Tom Jedusor ? demandai-je d'un ton narquois.
Amy tourna les talons et se précipita vers la sortie. Quelques élèves qui avaient entendu la dispute tournèrent la tête vers nous, étonnés.
- Tu peux le croire autant que tu veux, m'exclamai-je. Mais Tom Jedusor est loin de t'apprécier à ta valeur !
La porte se claqua violemment derrière elle, sous les yeux d'une Sharon bouche bée.
- Tu n'aurais jamais dû lui dire ça, souffla Sharon en posant sa main sur mon bras.
- Tu sais, Sharon. Au début, je pensais que, de vous deux, c'était Amy la plus diplomate. Maintenant, je sais ce qui en est...
Sharon ne répondit pas, me regardant avec impuissance avant de se replonger dans ses devoirs. Amy ne m'adressa plus la parole de la journée, et je ne cherchais pas à m'expliquer auprès de cette sale traitresse. Lors de notre première rencontre, elle avait été si douce et conciliante qu'elle paraissait aujourd'hui méconnaissable. Peut-être était-elle aller se réfugier réellement auprès de Jedusor, pleurant toutes les larmes de son corps en racontant à quel point elle se sentait persécutée. Je m'imaginai la réaction de Jedusor ; des mots rassurants, une poignée compliments, le tout saupoudré de quelques questions sur moi judicieusement tournées.
Alors, comme ça, Jedusor connaissait déjà la Salle sur Demande ? Profitant de l'heure de Divination à laquelle je ne participais pas, je repensais à ce que Filly m'avait annoncé la veille, en errant dans les couloirs. Elle avait vu sortir Jedusor de la Salle sur Demande en portant un paquet. Un paquet qui me concernait ? Pourquoi avait-il mentionné le nom de Lacerta si ça n'avait pas été le cas ? Je me demandai ce qui pouvait bien s'y trouver. Filly s'était volatilisée avant de m'en décrire au moins la taille. Mais si Cattus m'avait demandé de rester loin de Jedusor, je ne devais logiquement pas m'en inquiéter. Plus facile à dire qu'à faire... Soudain, je me rendis compte que j'aurais dû tenir ma langue, lorsqu'Amy était entrée dans une colère monstre. "Tom Jedusor est loin de t'apprécier à ta valeur." Cette remarque, rapportée sans aucun doute par Amy, avait dû le faire sourire intérieurement. Heureusement pour lui, Amy était bien trop aveuglée pour considérer mes paroles.
Je m'arrêtai dans une branche déserte du château, au sixième étage, et m'assis sur le rebord d'une fenêtre. La Salle sur Demande... Je me demandai où elle pouvait bien être. Je me souvins avoir sillonné le septième étage de Poudlard de long en large, durant les vacances de Noël, sans jamais trouver de tapisserie représentant un sorcier saugrenu tentant d'apprendre le ballet à des trolls... La tapisserie n'avait peut-être pas encore été installée, ou peut-être était-elle très bien cachée, mais pas de Salle sur Demande pour moi.
- Tiens, tiens, tiens... fis la voix de Druella Rosier non loin de moi.
Je tournai la tête et l'aperçus s'approcher lentement. Pour la première fois depuis que nous étions à Poudlard, elle n'était pas accompagnée de Walburga. Je pinçai les lèvres. Mon sortilège de l'Oubli avait-il été assez efficace ?
- Bonjour Druella, saluai-je avec le plus de politesse possible. Walburga n'est pas avec toi ?
Je levai les yeux vers le visage de la jeune fille. À mon grand étonnement, elle avait l'air malade et ses yeux étaient légèrement rougis. Un être comme Druella était capable de pleurer ?
- Nous nous sommes querellées, répondit-elle, évasive.
- Ah, ça arrive...
- Tu ne veux pas savoir pourquoi ? s'étonna Druella.
- Qui suis-je pour ordonner des informations ?
Druella plissa le nez. Non, elle ne se souvenait plus de rien...
- Ça fait des jours et des jours que tu ne nous adresses plus la parole, dit-elle. Y a-t-il un problème ? Est-ce à cause de Connor ?
Je haussai les sourcils. Druella essayait-elle de faire de la psychologie ? Je réfléchis un instant à la réponse que je pouvais lui donner. Bien sûr que son frère était un problème, mais si je ne parlais pas aux deux filles, c'était peut-être parce qu'elles avaient essayé de me jeter des maléfices en me coinçant la où personne ne pouvait nous voir - ce dont Druella ne se souvenait évidement plus. Et parce qu'elles étaient insupportables, mauvaises et moqueuses.
- Rien de tout ça, répondis-je en mesurant mes mots. J'ai simplement besoin de me retrouver...
Quelle excuse bidon...
- Pourquoi ?
- Parce que je ne suis pas à Serpentard. Je suis une Serdaigle, et je me rends compte que je dois agir comme telle.
- Tu as réussi à te mettre à dos Blackthorn, hein ? Très fort, je ne savais pas que c'était possible.
- Comment tu le sais ? demandai-je avec méfiance.
Druella éclata de rire.
- Voyons Lacerta ! Tu devrais savoir que lorsqu'on s'intéresse à la rumeur, on sait tout ! Blackthorn tout de même ! Même Walburga et moi n'avons jamais réussi à la mettre en colère, toujours débordant de gentillesse...
Elle fronça les sourcils, comme si ne pas arriver à blesser quelqu'un était une défaite.
- Plus sérieusement, comment tu as fait ?
- C'est pour ça que tu es là ? soupirai-je. Pour alimenter les ragots ?
- Ce n'était pas le but premier, mais si au passage je pouvais...
- Et quel était le but premier ? la coupai-je en fronçant les sourcils.
Druella posa son regard sur le rebord de ma fenêtre mais ne s'assit pas. Je le lui fis bien comprendre par un regard que je ne le voulais pas.
- Mon but premier ? (Druella pinça les lèvres.) Je voulais m'éloigner le plus possible de Walburga.
- Ah, oui, votre dispute...
- C'était stupide, s'énerva Druella. Mais Walburga n'accepte la critique que quand ce sont les autres qui la subissent...
- Toi aussi, non ? demandai-je lentement en plissant les yeux.
- Bien sûr ! Mais, moi, je l'affirme à voix haute !
J'éclatai de rire.
- Quoi ?
- Non, rien, gloussai-je. C'est juste que vous avez tout le temps l'impression d'avoir toujours raison, toutes les deux. Je n'ose même pas imaginer à quel point vos disputes peuvent être explosives.
- Elles le sont d'autant plus lorsqu'on aborde les sujets qui fâchent, dit Druella, plus pour elle-même que sur moi. Je faisais juste une blague sur cette horrible famille de Sang-Pur, les Gaunt. Tu sais, ils sont connus pour se marier...
- Entre cousins ?
- Entre autre, acquiesça Druella avec une grimace. Mais j'avais oublié que Walburga... Que, pour elle, c'était un sujet sensible... Tu veux savoir ce que j'en pense ?
- Tu es sûre de vouloir me le dire ?
Mais Druella ignora ma remarque.
- Je suis tout à fait pour l'idée de conserver la pureté du sang chez les sorciers. Ne vas pas croire n'importe quoi, je ne supporte pas l'idée qu'un Sang-Pur puisse se marier à un Sang-de-Bourbe, voire pire, à un Moldu ! Mais les Sang-Pur ont déjà beaucoup de lien de parenté entre eux, alors si Walburga épouse son propre cousin !...
- Tu ne veux pas qu'elle le fasse, donc...
- Je n'ai pas mon mot à dire, répliqua Druella. C'est ainsi, on y peut rien.
Une question qui me brûlait la langue sortit enfin :
- Mais, dans ce cas, tu préférerais que tes filles épousent leurs cousins ou des Nés-Moldus ?
Druella me lança un regard exorbité.
- Je n'aurais pas de filles, commença-t-elle. Juste des garçons, je le sais. Et je n'aurais jamais de compromis à faire. Ils épouseront des Sang-Pur étrangères s'il le faut. Mais, de toute façon, je ne fiancerais pas mes enfants.
- Ah non ? m'étonnai-je.
- Non. Je les laisserais vivre leur vie comme ils le voudront, et ils prendront l'initiative de se marier à des Sang-Pur tous seuls, quand ils seront grands.
- Comment peux-tu être sûre que c'est ce qu'ils feront ?
- L'éducation, Lacerta. Ils seront éduqués pour ça.
Je hochai la tête en songeant à Andromeda Black. Je me demandai quelle réaction avait eu (aurait ?) Druella en apprenant que sa fille ne voulait pas respecter la tradition et se marier à un Né-Moldu. Une réaction colérique, peut-être. Sûrement. Du déni. Et le rejet définitif.
- Tu n'es pas d'accord avec moi ?
- Oui, répondis-je vaguement. Sans doutes...
Nous restâmes silencieuses un instant, puis, comme si elle ne pouvait pas se retenir, Druella ajouta :
- Non, mais je ne plaisantais pas, tout à l'heure. Je veux vraiment savoir pourquoi Amelia ne t'adresse plus la parole.
Je ne sus par quel moyen je parvins à me débarrasser de Druella, mais le résultat était là : elle me quitta sans se retourner, à la recherche d'un meilleur repère. Je méditai longtemps sur notre petite conversation. Finalement, Druella n'était pas aussi odieuse qu'il ne m'avait semblé. Elle avait un très gros penchant anti-moldu, mais son côté Andromeda contrebalançait le côté Bellatrix. Peut-être était-elle en réalité beaucoup plus proche de Narcissa. Avec un petit rire, je repensai à la manière dont elle avait parlé de sa descendance. "Je n'aurais pas de filles. Juste des garçons, je le sais." Un pari avec elle aurait rendu Lacerta riche... si elle ne l'était pas déjà. Quelle était l'expression déjà ? "La baguette ne fait pas le sorcier." En l'espace de deux heures de Métamorphose manquées, j'avais découvert ce en quoi croyait vraiment Amelia Blackthorn et que Druella Rosier était une personne avec de fortes convictions et des avis presque dignes d'intérêt.
Coucou ! Ça va ? Alors, vous vous y attendiez, au grand retour de Druella 😜? Je suis désolé pour ceux qui aimaient bien Amy 😂 Vous attendiez vous à ce genre d'évolution ?
Breeeeef ! J'espère que vous avez aimé ! Encore merci pour les 5k !!! \(*o*)/
À la semaine prochaine !
Rodnoffyrg 💝
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