In noctem

  - Bonjour, me dit-elle d'une voix aussi consistante que de la fumée. 

  Sa voix était différente lorsqu'elle parlait à Jedusor, plus vivante, plus joyeuse. Je la constatai de haut en bas. Elle avait de longs cheveux sombres, un nez grec et une profonde tristesse dans les yeux. Et elle semblait comme en proie à une bataille intérieure.

  - Bonjour... répondis-je lentement.

  - Vous êtes une élève de ma maison.

  - Oui, effectivement.

  Je sentis qu'un malaise s'installait entre nous, nous étouffant de sa lourdeur. Enfin, m'étouffant moi, puisque, dans sa condition de spectre, la Dame Grise ne pouvait pas mourir asphyxiée.

  - Vous connaissez Tom Jedusor, n'est-ce pas ? me demanda-t-elle soudainement.

  Je réprimandai un sursaut mais écarquillai brièvement les yeux. Je ne m'étais pas attendue à ça, mais, en y pensant, ça devenait un peu logique. Elle m'avait demandé si je le connaissais, pas si je l'appréciais, je hochai donc la tête sans enthousiasme.

  - Effectivement, nous nous connaissons.

  - Êtes-vous amis ?

  , elle me demandait si je l'appréciais. Je décidai donc de mentir, pour qu'elle continue à me parler et qu'elle ne s'enfuie pas comme elle en avait l'habitude.

  - Nous sommes proches, en effet, mentis-je. Pourquoi cette question ?

  - Je suis en plein débat intérieur, dit la Dame Grise en regardant au loin avec une mélancolie philosophique. Vous n'avez pas besoin d'en connaitre la raison. (D'accord... Merci...) Dites-moi simplement si je peux réellement avoir confiance en Tom Jedusor.

  Ce fut alors qu'il réapparut. Ce picotement caractéristique dans mon dos. Je sentis le fourmillement magique remonter le long de ma colonne vertébrale. Selon le livre de Cattus Ayuthya, le picotement dans le dos était le signe que le Gardien (pour ma part le chat-démon) envoyait à son "élu" pour le prévenir d'un changement dans le monde menacé. Je me figeai. Une seule réponse de travers et j'exploserais avec le monde de Harry Potter. Mais il fallait que je garde mon calme. Si la Dame Grise me voyait réagir à cette question avec une expression proche de la constipation, elle risquerait de prendre peur et je n'aurais ainsi plus aucun contrôle sur la situation.

  Je savais que je devais mentir, lui faire croire que Jedusor était un garçon franc et ambitieux, empathique et qui tenait ses promesses à tous prix. Je le savais. C'était juste très désagréable à dire. Alors je pris sur ma personne et affichai le plus beau sourire dont j'étais capable.

- Bien sûr que vous pouvez lui faire confiance. Tom est un garçon discret et sincère qui respecte chacun de ses engagements !

Ça me faisait vraiment mal de dire ça. Je venais de faire perdre à Helena Serdaigle le seul héritage qui lui restait de sa mère. Mais je laissai la Dame Grise sur ce mensonge. En fait, elle avait l'air absolument ravie que, de ma bouche, de la bouche d'une élève de sa maison, sorte exactement ce qu'elle voulait entendre. Elle me salua d'un signe de tête, ne pouvant dissimuler son sourire et disparut en traversa un mur. Avec autant de fulgurance qu'il était apparut, le picotement dans mon dos disparut.

Il y avait encore un peu d'ambiance dans la salle commune, personne n'ayant eu vent de l'attaque qu'il y avait eu contre une Née-Moldue. Parmi la foule d'élèves, je ne distinguai aucun visage familier et décidai de monter directement dans les dortoirs. Ici, il n'y avait personne. Je m'assis mollement sur le lit avant de poser mon sac dessus avec lassitude. En y pensant, et j'en eus froid dans le dos, je venais tout de même d'aider Tom Jedusor à s'emparer du Diadème de Serdaigle, et donc de l'aider à créer un de ses Horcruxes. Indirectement, certes, mais indubitablement. Soudain, l'angora Gris de Janice Peakes sauta sur mes genoux, sortant de nulle part. Il avait eu l'air normal ces derniers jours, aussi normal qu'un chat pouvait l'être, mais, à la lueur que je percevais dans ses yeux irisés, il me sembla qu'il était redevenu ce satané chat-démon qui m'avait choisi pour sauver le Monde de Harry Potter. Ma pensée fut confirmée lorsqu'il ouvrit la bouche et dit, non sans sournoiserie :

  - Tu t'éloignes de ton objectif. Cesse de fréquenter cet Alphard Black et cette Amy Blackthorn. Il n'ont aucune influence directe sur cet univers, même si Alphard est un personnage de Joanne Rowling. Concentre-toi sur Tom Jedusor. Ainsi que sur Albus Dumbledore et peut-être aussi Rubeus Hagrid. Ce sont les cibles auxquelles tu dois faire le plus attention.  Tous les trois sont indispensables à l'histoire et interagissent avec Harry Potter lui-même. Tandis que Amy Blackthorn et Alphard Black...

  - Vous apparaissez sous la forme du chat de Janice pour me critiquer ? 

  - Peut-être. Mais ce sont des conseils judicieux que je te donne là. Tu es coincée dans ce monde, risquant ta vie. Donne t'en à fond !

  - M'y donner à fond ! m'exclamai-je, outrée. Qu'est-ce que je fais, là ? Je tricote ? Contrairement à vous, qui êtes une créature surpuissante, un "Gardien", Dumbledore, qui est un personnage de fiction, m'a apporté beaucoup plus d'aide que vous. Et Dieu sait qu'il n'a pas fait grand chose !

  - D'où vient le livre que Dumbledore t'a conseillé de lire ?

  - Il appartient à Dumbledore, répondis-je d'un ton acide, ne sachant pas où le chat voulais en venir.

  - Qui est l'auteur ?

  - Je ne sais plus, quelque chose comme Cattus Ayuta, ou Ayuthya...

  Sans prévenir, le chat sortit ses griffes qui brillèrent un instant à la lumière des lampes à huile et me les planta dans la cuisse. Je poussai un cri de douleur, mais le chat se tenait trop à moi pour que je puisse l'envoyer à l'autre bout de la pièce d'un coup de genou.

  - Et que signifie "cattus" en latin ? me demanda-il sévèrement.

  Je refoulai mes larmes avec énormément de peine (certaines d'entre elles réussirent tout de même à filtrer au travers de mes paupières) mais, évidement, ce fut à ce moment-là que tout coula de source. À "cattus", il suffisait de retirer le suffixe "us" pour obtenir "cat"...

  - Chat, dis-je dans un sifflement, serrant étroitement les dents jusqu'à avoir l'impression de pouvoir les briser.

  - Très bien, voilà que tu as compris, félicita le chat d'une voix d'un coup beaucoup plus aimable, en retirant ses griffes acérées de ma chair meurtrie.

  - Vous n'étiez pas obligés de faire ça, feulai-je en lui lançant un regard assassin.

  - Écrire tout un livre pour te venir grandement en aide ou te rappeler gentiment à l'ordre ? se moqua-t-il ostensiblement.

  Il avait parlé avec une voix amusée, bien que n'affichant aucun sourire, mais ses longues et fines moustaches avaient brièvement frémi.  Sur ce, il s'étira longuement puis alla se trouver un place sur le lit, qui devait lui être nettement plus confortable que les jambes toutes minces de Lacerta Kenneth.

- Garde ton objectif bien en vue, m'ordonna Cattus. Je veux de toi que tu surveilles Tom Jedusor et ceux qui m'entourent. Comme tu l'as si bien remarqué, la Dame Grise a douté de sa sincérité, alors qu'elle était supposée avoir une confiance totale en ses belles paroles. Si tu trouves le moindre changement chez Jedusor ou ses Mangemort, il est de ton devoir de les rappeler dans le droit chemin... sans mauvais jeu de mot...

Je ne lâchai pas même une esquisse de sourire. Ma jambe était encore trop douloureuse.

- C'est le serpent qui se mord la queue, marmonnai-je en me caressant le menton. Je dois les espionner alors qu'ils m'espionnent de leur côté, tout en restant le moins suspecte possible. Je me révèle très bonne actrice depuis que je suis dans le corps de Lacerta, mais si je veux rester en vie, il ne vaut pas mieux que je reste dans mon coin ?

- Ta vie ne risque rien si tu te fais tuer par un sortilège de mort, dit le Cattus. Seule l'enveloppe de Lacerta en pâtira. La seule chose qui est susceptible de t'être fatale est la destruction de ce monde.

- Comme dans Inception ! m'exclamai-je.

- Ne mélange pas tout, veux-tu ? me réprimanda Cattus avec une voix sévère.

Je ne dis rien et il bondit de mon lit sur la moquette bleue. Il tourna la tête vers moi.

- Bonne chance, tu en auras besoin, me salua-t-il en s'éclipsant par la porte entrouverte du dortoir.

Je ne cherchai pas à le suivre ou à l'arrêter. À quoi bon ? À ce moment là, la douleur dans ma cuisse s'apaisa. Je remontai ma robe pour constater la blessure mais il n'y avait rien. Ah ! La magie !

Dans l'école régnait une atmosphère lourde et sombre ce lundi-là. Généralement, les lundis n'étaient pas les jours les plus joyeux, mais celui-là l'était encore moins. La nouvelle de l'agression de la Née-Moldue au sein même du château en avait fait le tour comme une traînée de poudre. Partout, les théories étaient les mêmes que celles que j'avais déjà entendu.

- On dit que l'héritier de Serpentard veut terminer sa besogne, chuchotaient certains.

- Grindelwald aurait infiltré l'école, spéculaient d'autres.

Pas un ne savait en réalité de quoi il parlait vraiment. Altaïr, Boris et Maya, les trois Gryffondor, se voyaient considérés comme de vrais héros aux yeux de leurs semblables, ce qui n'était pas vraiment le cas de Alphard et moi. Nous nous montrions plus discret, nos noms de familles ne collant pas vraiment avec nos actes.

- C'est vrai ce que l'on raconte ? me demanda Sharon à la sortie du cours de langues magiques, les poings sur les hanches.

Je jetai un bref coup d'oeil aux alentours pour être sûre que personne ne nous entendait.

- Ça dépend de ce que l'on dit... murmurai-je timidement.

- Éléonore McIntosh, une quatrième année à Gryffondor s'est faite attaquée hier, pendant qu'on fêtait la victoire de Serdaigle dans notre salle commune. Il paraît que tu étais sur les lieux, au lieu d'être avec nous.

- Et donc tu me soupçonnes ?

- Est-ce que tu y étais vraiment ?

- Oui, répondis-je d'un ton abrupt. Mais l'agresseur s'était déjà enfui quand je l'ai découverte, avec Alphard Black et trois autres Gryffondor.

  - Tu étais avec les trois Gryffondor ?!

  - Oui. Tu ne me crois pas ? demandai-je en haussant les sourcils.

  Sharon plissa le nez. Elle devait bien voir que je ne mentais pas.

  - C'est trop bizarre, se contenta-t-elle de dire avant de me tourner le dos.

  Edmund Bones l'attendait à l'extrémité du couloir, et, lorsqu'elle fut à son niveau, Sharon lui attrapa la main et lui chuchota quelque chose. Quelque chose qui devait me concerner, étant donné que Bones tourna la tête vers moi, l'air étonné. Si vous voulez parler de moi vous pouvez le faire en ma présence... Amy surgit alors soudain d'un passage dissimulé dans le mur, juste à ma gauche.

  - Tu es là, j'ai de la chance que tu ne sois pas déjà partie ! dit-elle en m'apercevant.  

  - Qu'y a-t-il ? lui demandai-je tandis que Sharon et Bones s'éclipsaient.

  Amy s'approcha de moi et me prit par l'épaule.

  - Rien, dit-elle d'un ton innocent. Allons-y !

  Mille Gorgones, ce qu'elle mentait mal ! Elle avait quelque chose derrière la tête. Quoi ? Ça, je n'en avais pas la moindre idée. Je croisai juste les doigts pour qu'elle n'ai pas fait quelque chose d'idiot.

  C'était elle qui guida mon pas, et je me rendis compte qu'elle ne me menait pas du tout vers la salle de Métamorphose, dans laquelle nous étions censées avoir cours juste après la récréation. Amy me tira vers un passage sombre du troisième étage, un sourire innocent au coin des lèvres. 

  - Que fait-on ici ? demandai-je avec méfiance. Pourquoi tu nous as emmené dans...

  - C'est moi qui lui en ai donné l'ordre.

  Walburga venait d'apparaître derrière moi, les bras croisés pour lui donner une allure à la fois sévère et dédaigneuse. Druella était là également, comme à son habitude, le menton légèrement relevé pour me regarder de haut, et les cheveux blonds courts attachés d'une manière sophistiquée sur le haut de sa tête. Elles abordaient toutes deux des rictus qui ne signifiaient rien de bon. Stupéfaite et trahie, je me tournai vers Amy sans contenir ma brusquerie.

  - Qu'est-ce qui t'a pris, Jhali ? m'exclamai-je bouche bée.

  Amy, ne comprenant pas mon insulte (Lacerta ne sortant peut-être pas souvent d'insulte en hindi), se contenta de sourire gentiment, comme si de rien était.

  - Walburga m'a expliqué qu'il y avait eu un malentendu entre vous, elle voulait juste te parler quelques que instants, alors elle m'a demandé de te mener à elle.

  - Et tu l'as fait sans poser de questions ? Sans même lui demander la nature du conflit ?!

  - Voyons, Lacerta, dit Druella d'une voix mielleuse. Ne vois-tu pas qu'Amelia essaye d'aider , Comment peux-tu te montrer aussi abrupt ?

  Les deux jeunes femmes m'encerclèrent alors, menaçante.

  - Tu peux y aller, Amy, ordonna Walburga le ton doucereux.

  Au dessus de l'épaule de Druella, je perçus le visage perplexe de Amy, qui devait se rendre compte enfin que quelque chose ne tournait pas rond.

  - C'est-à-dire que nous avons cours de Métamorphose, là, tout de suite, bredouilla-t-elle.

  Mes sentiments étaient partagés entre la peur (j'étais quand même à une contre deux) et la colère. Elles s'étaient vilement servies de Amy, profitant de sa naïveté, pour me coincer dans un lieu sombre et régler leurs comptes avec moi. Walburga et Druella inspiraient en moi une telle antipathie que je profitai de la remarque de Amy et ainsi de leur inattention pour sortir discrètement ma baguette magique de la poche de ma robe.

  - Eh bien, tu diras au professeur Dumbledore que votre Préfète a un léger contre-temps... répliqua Walburga, ses traits se crispant, laissant entrevoir la vieille furie peinte dans le hall de sa maison qu'elle allait devenir plus tard.

  A ce moment-là, Amy comprit pleinement qu'il n'y avait jamais eu aucun malentendu et fronça les sourcils. 

  - Qu'est-ce que vous comptez faire ? s'enquit-elle dans un murmure parfaitement audible.

  Druella et Walburga avaient sorti leurs baguettes, à présent, et se lancèrent dans un éclat de rire effrayant. 

  - Pitié, Amelia, ne te mêle pas de ce qui ne te regarde pas, ou cela pourrait t'apporter des désagréments que tu ne souhaite pas le moins du monde, ricana Druella. 

  Non, Druella avait raison. Les actes étranges que j'avais commis en dépit de mon statut de parfaite petite Sang-Pur ne devaient avoir aucune conséquence sur quelqu'un d'autre que sur moi, ou que sur Lacerta, fatalement. Résignée, j'adressai à Amy un signe de tête que je voulais rassurant et ses sourcils se haussèrent lentement.

  - Vas-y, je peux me débrouiller toute seule, lui dis-je à contrecoeur.

  - Tu es sûre ? s'inquiéta-t-elle. Vous êtes sûre que vous n'allez rien vous faire ?

  - Bien sûr que non, Amelia, voyons, sourit Druella de toutes ses dents. 

  - Nous ne voulons faire rien d'autre que sagement discuter, ajouta Walburga avec un faux air étonné, comme si l'idée de me donner une bonne punition (motif : insolence et humiliation) ne lui avait, jusque-là, même pas traversé l'esprit.

Sur ce, Amy s'éloigna, d'abord à reculons, puis elle se retourna franchement et disparut dans la pénombre.

- Très bien, à nous, maintenant, dit Walburga, l'air satisfait et le regard brûlant.

Je tachai de prendre un air calme, du moins, aussi calme que je le pouvais. Je ne les surpassai ni en nombre, ni en expérience, ni en puissance. J'avais tout intérêt à ne pas me lancer tête baissée dans n'importe quelle confrontation.

- Vous voulez vraiment discuter ou juste me donner une bonne leçon ? demandai-je sur le ton de la conversation.

Druella et Walburga échangèrent un regard.

- Chaque chose en son temps, et un temps pour chaque chose, répondit Druella.

- Donc pour l'instant, c'est la discussion, en conclus-je, faussement détachée.

Je ne pouvais m'empêcher de faire preuve d'une ironie mal placée, qui fit se serrer la mâchoire de Walburga.

- J'imagine qu'on ne va pas parler ni de licornes, ni de chatons ? ajoutai-je tendis que les deux filles m'emmenèrent lentement le dos contre le mur, si bien que je ne pouvais me dérober.

Qu'allaient-elles me faire ? Elles n'étaient pas des Mangemorts, elles n'allaient pas avoir recours à des méthodes si extrêmes. Mais elles étaient également les mères de Sirius et Bellatrix, ce qui signifiaient qu'elles n'avaient pas le maléfice difficile. Puis, c'étaient des femmes, plus tournées vers les blessures psychologiques que physiques. Je pris le contrôle de mes pensées. Du calme, nous n'y étions pas encore.

- Ni licornes, ni chatons, confirma Druella, le visage extrêmement proche du mien, ce que Bellatrix aurait pu faire avec ses victimes. J'espère que tu n'es pas trop déçue..

- Un peu, mais ça va, merci de t'inquiè...

- Ça suffit ! me coupa Walburga, que la patience avait trahi.

Plus distante (et tant mieux) elle faisait rouler sa baguette magique entre des doigts bagués. Une lueur étrange luit soudain au fond de ses yeux : la délectation. Elle savourait chaque instant durant lequel elle me soumettait à elle.

- Lacerta Kenneth est une jeune fille d'une famille respectable, riche, soignée et aux valeurs que nous autres partageons. Jamais tu ne te serais comportée comme tu le fais sans une bonne raison.

- Qu'est-ce qui t'a pris de venir en aide à cette Sang-de-Bourbe ? renchérit Druella. L'année dernière, nous nous réjouissions des agissements de l'héritier de Serpentard et maintenant tu défend leur cause ?

Je n'eus pas le temps de répliquer que Walburga enchaîna :

- Le plus drôle dans tout ça (il n'y avait aucun humour dans la voix de Walburga) c'est peut-être la présence de mon chère petit frère. Comment se fait-il que que tu te sois retrouvée à aider une Sang-de-Bourbe avec Alphard ?

- Je dois vous expliquer en quoi aider une Née-Moldue avec Alphard est plus sympa que trainer avec vous ? ricanai-je.

Druella approcha sa baguette magique de ma figure et Walburga s'éloigna légèrement, plus dans l'ombre, un rictus au coin des lèvres.

- Tu es très amusante, Lacerta, dit-elle. Mais tu n'as pas d'excuse, n'est-ce pas ? On t'a endoctriné par une quelconque magie, et maintenant, tu es une vraie petite amoureuse des moldus.

- Amoureuse des Moldus ! caqueta Druella.

Walburga posa une main aux longs ongles sur l'épaule de Druella, me regardant avec une lueur malfaisante.

- Oh, Druella, fit-elle avec délectation. Tu ne sais pas, à propos de Connor et elle ? Il semblerait qu'il y a un petit froid entre eux... Ce serait dommage qu'ils ne se marient pas... Quelle humiliation, pour la famille Rosier.

- C'est sûr que c'est beaucoup plus humiliant que de se marier avec son propre cousin et lui faire des gosses ! rétorquai-je du tac au tac.

Druella poussa une exclamation furieuse et Walburga fit volte-face. Elle avait perdu son rictus et affichait une mine furieuse.

- Répète un peu ! RÉPÈTE !

- Tu as entendu ce que j'ai dit, dis-je en me préparant mentalement à ce qu'il allait se passer.

Nous restâmes un moment silencieuses jusqu'à ce que l'ambiance explose en mille morceaux.

- STUPÉ...

Oubliettes !

Je n'avais jamais jeté ce maléfice à voix haute. En fait, je ne l'avais jamais lancé du tout. Un éclair de lumière surgit avec fulgurance de l'extrémité de ma baguette pour atteindre Druella en pleine poitrine puis, profitant de l'effet de surprise, un autre vint s'écraser contre Walburga. Les deux jeunes femmes se virent projetées en arrière, retombant lourdement sur le sol de pierre. Comme je ne connaissais ni ne maitrisais le sort, je ne me rendais pas pleinement compte de l'impact de mon geste sur les deux sorcières. Mais aucun picotement dans le dos ne vint m'indiquer si j'avais bien ou mal fait. J'espérai juste que j'avais assez altéré leur mémoire pour effacer les hostilités mais qu'elle n'allaient pas revenir à un âge mental de dix ans.

Je n'attendis cependant pas qu'elles fussent relevées pour prendre congé. Quelque chose en moi me disait qu'elles ne m'embêteraient plus, à présent. Alors que, en m'en allant, je percevais Druella reprendre ses esprits du coin de l'oeil, je me réjouis de m'être débarrassée d'un problème plus gênant que véritablement... problématique.

Il était vraiment temps de passer aux choses sérieuses.

Note de l'auteur : Voilà! Que j'ai mis de temps à sortir ce chapitre. Je n'ai pas grand chose à en dire, si ce n'est que je vous conseille d'écouter la musique en média durant votre lecture !

Rodnoffyrg 💝

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