🎭 Take on me...

Salut tout le monde ! Je tenais vraiment à développer une intrigue impossible à développer dans l'histoire originale puisqu'elle ne concerne pas Edith : l'histoire de Magus Shacklebolt et Barnaby Edgecombe ! Je ne voulais pas passer à côté d'une intrigue si plaisante à écrire donc voilà pour vous ! Les chapitres de cette histoire seront distinguables des autres, puisque ce sont les paroles de Take on me, du groupe a-ha ! J'adore cette chanson !

Mardi 18 Janvier 1944 

  Magnus était enfin seul dans le dortoir en compagnie de Barnaby, et celui-ci ne s'en rendit compte que lorsqu'il entendit le « Collaporta » qui l'empêcherait de se dérober.

– Tu m'évites, dit Magnus, d'une voix triste.

Barnaby lui lança un regard surpris et devint soudain très mal à l'aise. Aussitôt, il brisa le contact visuel et fit mine de s'intéresser aux fissures dans le bois du montant de son lit. Magnus s'approcha maladroitement.

– Depuis que je te l'ai dit, tu m'évites, continua-t-il. Dis-moi quelque chose, Barnaby !

– Qu'est-ce que tu veux que je te dise. Je n'ai rien à te dire.

– Barnaby, tu ne comprends pas...

– Qu'est-ce que je ne comprends pas ?

La question avait échappé à Barnaby, mais il s'efforçait toujours de ne pas regarder Magnus dans les yeux.

– Si j'avais été une fille, aurais-tu partagé mes sentiments ?

Barnaby devint blême.

– C'est justement ça, le problème, chuchota-t-il. Tu n'es pas une fille...

– Mais je t'aime quand même !

Barnaby fit volte-face.

– Ne dis pas « je t'aime », murmura-t-il, les yeux exorbités. Tu ne m'aimes pas. Pas moi. Tu n'as pas le droit.

– Arrête de te voiler la face, Barnaby !

Haussant la voix, Magnus s'avança vers lui, qui recula maladroitement d'un pas.

– L'amour, ça ne se contrôle pas ! s'exclama Magnus. Tu ne décide pas de tomber d'une personne pour sa couleur de cheveux, pour la pureté de son sang ou pour... son sexe...

– Si, on peut toujours choisir...

– Non, Barnaby, on ne peut pas. Je n'ai pas choisi de tomber amoureux de toi. Je n'ai pas choisi d'être heureux quand tu ris, triste quand tu pleures ou que ton parfum sorte des flacons d'Amortentia ! Je le suis, c'est tout !

– Pourquoi ? demanda Barnaby d'une voix sourde.

Magnus leva les yeux au ciel avec un sourire désespéré.

– Je ne sais pas, peut-être parce que tu es un type intelligent, beau, drôle, loyal, qui ne dit jamais du mal de personne, le meilleur Poursuiveur de Poudlard... (Il claqua les bras le long de son corps.) Tout chez toi est merveilleux, que veux-tu ?

– Depuis quand ?

– Toujours, avoua Magnus avec un soupir. Il m'a fallut quatre ans pour me l'avouer.

Il avança encore d'un pas, et Barnaby ne put conserver la distance qui les séparait, bloqué par sa table de chevet. Cependant, Magnus baissa les yeux et croisa les bras.

– Dis-moi que tu ne m'aimes pas et je te laisserai tranquille. Je ne viendrai plus jamais t'embêter avec ça et je laisserai tomber.

Surpris par ce soudain changement de comportement, Barnaby ouvrit la bouche sans rien dire.

– Vas-y, l'encouragea Magnus. Dis-le.

Un lourd silence s'abattit entre les deux jeunes hommes. Barnaby ne sut réellement comment réagir. Son coeur se serra. Il ne pouvait pas dire ça. Il n'y arriverais pas.

– Dis-le, insista Magnus. « Je ne t'aime pas, Magnus. » J'accepterai ta décision.

– Tu me laisseras tranquille et nous ne parlerons plus jamais, plus jamais de cette affaire ?

– Je te le promets, affirma Magnus.

Barnaby lui lança un regard plein de pitié, et six horribles mots sortirent de sa bouche. Des mots durs. Des mots qui le faisaient frémir autant qu'ils le protégeaient :

– Je ne t'aime pas, Magnus.

Il fallut quelques secondes à Magnus pour assimiler l'information. Son visage se décomposa et perdit toute vivacité.

– Tu l'as, ta réponse, ajouta Barnaby, le regard absent. Maintenant, laisse-moi partir.

Les lèvres de Magnus frémirent. On eut dit qu'il voulût dire quelque chose, mais il ne le fit pas. Il tint son engagement et rouvrit la porte du dortoir d'un sortilège informulé.

– Au revoir, Shacklebolt, dit Barnaby en se dirigeant vers la porte, sans se retourner.

Magnus n'essaya pas de l'en empêcher. Il avait promis de ne pas le faire. Dès que Barnaby eut quitté la pièce, claquant avec véhémence la porte derrière lui, Magnus se laissa tomber sur son lit, abasourdi. Il n'avait même plus la force de penser à autre chose qu'au regard de Barnaby lorsqu'il lui avait dit, sans ciller : « Je ne t'aime pas, Magnus. » À quoi s'était-il attendu ? À la plus romantique des déclarations d'amour ? À un baiser passionné envers et contre tous ? Magnus maudit sa stupidité, tandis que le chagrin formait comme une boule dans sa gorge. Malgré tout ce qu'il avait pu croire, tout ce qu'il avait pu espérer, Barnaby ne l'aimait pas. Barnaby ne l'aimerait jamais. Et avec ça, personne ne l'aimerait jamais...

Dès que Barnaby eut quitté la pièce, claquant avec véhémence la porte derrière lui, il voulut faire demi-tour. Mais il ne le fit pas. Il n'en eut pas le courage. Il descendit lentement l'escalier en colimaçon qui menait à la salle commune, le cur serré. Le visage de Magnus lui revint à l'esprit lorsqu'il lui avait dit, en le regardant droit dans les yeux : « Je ne t'aime pas, Magnus. » Barnaby eut un soupir désespéré et ferma les yeux, arrivé à la fin des marches. Tout allait bien se passer pour lui. Pourquoi ce passerait-ce mal ? Il ne lui suffisait plus que d'oublier toute cette histoire, et la vie reprendrait son cours normal. Mais pourquoi, dans ce cas, ses yeux devenaient de plus en plus humide ? Il chassa ce sentiment qui grandissait en lui et s'efforça à sourire. Le mieux, pour lui, était de tout oublier. Pourtant, cette phrase magnifique résonnait encore dans sa tête : « Mais je t'aime quand même ! » Elle n'avait rien de romantique, mais de passionné, de désespéré. Et c'était précisément ce qu'était Barnaby à cet instant. Désespéré.

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